Review VO – Red Hood and the Outlaws #1

Les points positifs : Une narration très fluide Les racines de Jason Todd embellies Dexter Soy aux dessins, impeccable Colorisation au poil Les points négatifs : Ca manque un peu d’Outlaws ! A-t-on besoin de ce titre chez DC ?

« Dead men make lousy henchmen. » – Red Hood

• Scénario : Scott Lobdell  – Dessins  : Dexter Soy – Couleurs : Veronica Gandini
  

• DC Comics – Red Hood and the Outlaws #1 – 10 août 2016 – 32 pages – 2,99$

Après un numéro d’introduction chargé de nous re-présenter Jason Todd et amorcer le début de son histoire, Scott Lobdell revient avec un premier numéro pour Red Hood and the Outlaws, pour un arc qui va être chargé de mettre en place cette « Dark Trinity » composée de Jason Todd, Artemis et Bizarro. Mais il va falloir prendre son mal en patience pour voir le trio en action, Lobdell veut prendre son temps pour ne pas les introduire dans l’histoire à la truelle !

Ce numéro fait encore beaucoup de liens avec le passé de Jason Todd et Batman, à l’époque où ce premier était encore en formation par le Chevalier Noir. Son impulsivité est clairement mise en avant, sans le côté violent à tendance morbide qui le caractérisera par après. La menace sur Gotham City a bien un nom, il s’agit de Black Mask (d’ailleurs : on peut en parler de son nouveau design tout pourri ?), et Red Hood a promis à Batman d’y aller ‘fair play » avec lui. Impossible donc de le descendre directement, il va falloir jouer l’infiltration. Si on pourra déplorer que l’intrigue au total n’avance pas des masses, il faut reconnaître que pour le moment Scott Lobdell réussit à maintenir un certain rythme dans son récit. On ne va pas à 100 à l’heure et le scénariste donne l’impression de bien poser son histoire, sans non plus être trop décompressé. La sortie bi-mensuelle aide dans ce cas à développer la construction du récit sans pour autant donner l’impression que rien ne se passe. Un petit coup d’accélérateur en revanche, pour amorcer la formation du trio (qu’on nous vend sur les covers depuis le début, mais qu’on est pas près de voir à ce rythme là) ne ferait pas de mal.

Difficile d’en dire plus sans trop rentrer dans les détails ; Scott Lobdell re-met au goût du jour une scène classique des débuts de Jason Todd (avec la sinistre Ma Gunn et son école du crime) et s’en sort plutôt bien. Et dans l’ensemble, le numéro se laisse agréablement lire, Lobdell évitant même, je trouve ses lourdeurs d’écriture en évitant de mettre 6 bulles de pensée pour une case. La métaphore utilisée par Black Mask pour décrire Gotham City est par ailleurs assez bien trouvée. Au final, le seul réel problème avec le titre Red Hood c’est en vérité son existence qu’on aura toujours du mal à expliquer (alors que d’autres titres pourtant bien plus accrocheurs finissent par être annulés – Prez – ou diminués en mini-série – Midnighter – alors que Red Hood n’atteint de toute façon aucun sommet de vente. Reste que cette version Rebirth a pour l’instant plus de potentiel. Reste à voir quelle direction va prendre Lobdell dans les prochains numéros, parce que ça va être difficile de rester premier degré avec Artemis et Bizarro…

Je vous ai déjà parlé de Dexter Soy ? Oui, je vous en ai déjà parlé depuis quelques temps. Je vous vantais déjà ces mérites sur le one-shot d’introduction Rebirth d’il y a deux semaines, et je ne vais pas cesser mes éloges aujourd’hui. Dans ce registre de dessins, Dexter Soy a une touche imparable, un sens du détail et de la mise en scène qui fait que les scènes d’action font largement honneur au caractère bad-ass de Red Hood alors que l’auteur se permet également des moments de calme qui n’en restent pas moins classe et de très belles double-page, avec une vue panoramique de Gotham assez hallucinante de beauté. Il faut aussi dire que Veronica Gandini complète à merveille avec ses couleurs le dessin de Soy, apportant ce qu’il faut pour qu’on ne soit pas dans le trop sombre et certaines couleurs vives aidant vraiment bien à l’enchaînement visuel. Si Red Hood and the Outlaws doit encore convaincre sur son histoire, c’est déjà un pari réussi sur le plan du dessin.

Faut-il lire Red Hood and the Outlaws ? Le Rebirth de ce titre, après quatre, presque cinq années d’égarement, est quand même bien plus intéressant que ce qu’on a vu auparavant… pour l’instant. En effet, seul Red Hood est présent, et Lobdell le maîtrise assez bien, depuis le temps. Il est de plus épaulé par Dexter Soy qui livre des planches vraiment impeccables. Il faut donc faire un pari sur l’avenir (deux semaines, c’est pas si long) pour voir dans quelle direction l’histoire ira, et si Lobdell re-succombera à ses tics d’écriture. Red Hood reste un titre assez atypique, dont on demande comment il fait pour être toujours publié, mais qui n’en reste pas moins intéressant. Affaire à suivre !