Showcase #125 – Suicide Squad Raise the Flag #1

En bien ou en mal, l’actualité se prête à parler de la Suicide Squad. A l’origine, transformée, réinventée (voire inventée, ni plus ni moins) par le grand scénariste John Ostrander, l’équipe a au fil des décennies subit quelques retouches dans le style, les allées et venues de certains personnages et les passages de flambeaux. En 2007, deux décennies après le début de son run original, l’auteur revient sur la mini Raise the Flag (un nom officieux), où l’équipe part à la recherche de leur superviseur de terrain, Rick Flag, l’homme qui fait des câlins.

Le numéro s’ouvre sur la mission au cours de laquelle Flag a disparu. Une base au pays fictif du Qurac, baptisée Jotunheim, construite par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le colonel parti en infiltration récupérer de vieilles bombes nucléaires est repéré par le Jihad, organisation de mercenaires terroristes à la solde du gouvernement – il s’agit en fait ni plus ni moins que d’un retour sur l’un des arcs du premier run d’Ostrander à l’époque, où les mêmes vilains et la même Skwad étaient présentés. Découvert, Flag active les bombes et disparaît avec la base dans une vaste explosion.

Six mois plus tard, à la présentation de Belle Reve en Louisiane, Amanda Waller fait face à une insurrection de prisonniers. Avec son calme habituel, la chef des opérations Task Force X apprend aux détenus que toute tentative est vaine : chacun d’eux a une bombe dans le crâne, qu’elle peut activer sur commande (devant l’incrédulité du leader de l’émeute, elle joint le geste à la parole en lui faisant sauter la boîte crânienne). Cette mise à jour des bracelets explosifs à l’époque accrochés aux bras des détenus est ainsi introduite, on apprend d’ailleurs que le Wall a un appareil similaire dans sa propre tête, au cas où elle serait faite prisonnière.

Un général attend à la prison : il apporte des nouvelles de Flag, qui ne serait apparemment pas mort, mais détenu en Russie, selon les informations de l’armée – Waller semble dubitative, le gradé en face d’elle est apparemment un des opposants à son concept d’équipe de malfrats. Sans convictions, elle enjoint à Bronze Tiger et au Captain Boomerang à se rendre en Russie, et mandate Nightshade d’aller récupérer un Deadshot démotivé et reclus. L’équipe se retrouve au point de rendez-vous, avec les habituelles prises de bec entre untel et untel.

Rapidement, tout s’avère n’avoir été qu’un piège : les héros du peuple, une armée de super vilains hérités de l’esprit soviétique, attendaient la Skwad pour se venger d’une précédente défaite (là aussi, racontée dans le premier run d’Ostrander). Le combat qui s’ensuit tourne à l’avantage des héros. Ils rentrent à la base après cette victoire, persuadés que Flag est bel et bien mort. Sur la dernière page, le cliffhanger de fin retrouve le colonel tout à fait en vie (Retcoooooon !), dans un monde sauvage où le dinosaure de la fin de Lucy le regarde avec appétit – là, il s’agit d’un hommage à la première série Skwad du Golden Age.

En préfigurant de ce dernier pan de continuité pré-New 52 sur l’équipe, l’occasion était aussi de retrouver Ostrander écrire sur l’équipe qu’il a popularisée. Un bon moment de lecture où on revient aux valeurs fondamentales de l’équipe – un peu de l’absurde argenté, de ces vilains grotesques d’une époque perdue, un bon esprit d’équipe, des personnages vivants et hauts en couleurs, loin du trash gratuit et souvent bébête du volume suivant.