Review VF – Batman Univers #6

Les points positifs : Batman et son fils convainquent Artistiquement solide sur le long Les points négatifs : Trop de girly tue le (bat-)girly Scénaristiquement, c’est plus mitigé

Le nouveau kiosque Batman de chez Urban Presse est-il la lecture rêvée pour la plage ? Avec un Batman plus Gordon que jamais, de la romance dans Batgirl et du bondage chez Grayson, la Bat-famille s’est réunie pour vous tenir compagnie en vacances. Et on vous dit si c’est une bonne compagnie ou non, avec notre review d’équipe du Batman Univers #6 qui est sorti le 5 août 2016 pour 5€60.

Batman #45

• Scénario : Scott Snyder – Dessins : Greg Capullo – Colorisation : FCO Plascencia

Ce mois-ci, dans les pages de Batman Univers, l’arc SuperHeavy suit son cours avec ce cinquième numéro. Scott Snyder déroule les tenants et aboutissants de son histoire, en continuant à diriger Gotham City vers une direction précise : la reconstruction de Bruce, qui se heurte à l’absurdité du quotidien défavorisé des orphelins de la ville, et en parallèle, la lutte de James Gordon contre Bloom (avec le même sous-texte sur l’évolution des forces armées habituelles). Plutôt bien dialogué et rythmé, le numéro laisse une part assez égale aux deux personnages, en insérant çà et là de petits détails, soit d’écriture soit visuels (Duke Thomas, et les retours sur l’arsenal du Joker dans Endgame) où le scénariste continue de donner corps à son run de manière organique, en n’oubliant pas l’avant et en continuant de préparer l’après. Esthétiquement, Capullo réalise un travail superbe, très joliment coloré par Plascencia.

A part cette scène étrange où un drone patlabor bleu vient à la rescousse d’un rugbyman irlandais en cosplay de chauve-souris, et déboîte des gobelins cornus à coups de cadavres de requins, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas de point conflictuel à soulever (ah, si, peut-être : en fait, les comics Batman, à partir de quand ça a commencé à ressembler à ça ?).

 Detective Comics #46

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins :  Marcio Takara– Colorisation : Chris Sotomayor

Fort heureusement, il y a des jours où les scénaristes de cette série se souviennent du mot “ Detective” qui devrait toujours en être la colonne vertébrale. L’épisode qui nous est proposé nous montre ici le nouveau Batman, incarné par l’ami Jim Gordon, est convoqué par la Ligue de Justice afin d’enquêter sur un phénomène bien étrange. On découvre en effet que des gens ont été tués par une mystérieuse créature, dans un environnement glacial fort étrange, jonché d’ossements géants. L’histoire fonctionne comme un one-shot plutôt sympathique, qui a le mérite de porter un regard extérieur sur la ligue et de donner un peu de légitimité à Gordon en tant que Batman. L’enquête est cependant très vite expédiée et le rôle des autres personnages est un peu limité à celui de faire-valoirs de notre nouveau héros, mais ça reste tout à fait lisible, même si le final est franchement ridicule (et n’est pas aidé par la version française, à mon humble avis). Graphiquement, c’est assez particulier et ça ne colle pas forcément au ton de la Justice League, mais ça ne nuit pas vraiment à la lecture.

 Batgirl #45

• Scénario : Cameron Stewart, Brenden Fletcher – Dessins : Babs Tarr – Colorisation:  Serge Lapointe

Allez on se dit tout, quand je met mon nom en face de la review de Batgirl, évidement que dans un coin de ma tête, je me dis que je vais pouvoir faire un bon gros article bien trollesque… Mais le petit ange de mon autre épaule (je suis peut être un brin schizo) me pousse à me dire que je doit être honnête et vous faire partager tout le positif que j’aurais trouvé dans le numéro.

Et pas de chance je suis tombé sur le numéro le plus sirupeux, gnangnan et guimauve, probablement depuis le début de la série, c’est vous dire… On assiste au mariage entre Alyssa et Jo et on a le droit à tout les poncifs concernant le mariage. Des filles hystériques, des catastrophe de dernière minute (enfin catastrophe, pas vraiment puisqu’il s’agit d’une robe qui se déchire), un ex qui se pointe (sauf que là ce n’est pas l’ex de la marié, mais Grayson) et qui essaye de piquer la fille à son actuel petit ami.

Et même avec la meilleure intention du monde, il m’est impossible d’aimer ce numéro… On est quand même dans le degré zéro du comics. Pas d’enjeu, un scénario ultra banal taillé pour plaire aux petites filles, j’ai l’impression que même My Little Pony (qui fait un caméo dans Suicide Squad, après Deadpool c’est la consécration !) est plus dark.

Les dessins de Babs Tarr se mettent au diapason et débordent de guimauve, y’a du rose pastel qui dégueule partout, c’est presque de la caricature à ce niveau là. Donc si les bon sentiment du scénario ne vous ont pas écœuré, les dessins vous achèveront. Définitivement je ne suis pas le public de cette série, mais à part les jeunes fille prépubères, je ne vois pas qui pourrait apprécier cet épisode qui réutilise tous les poncifs du genre en les mettant vaguement à la sauce super héroïque. Même pas un méchant pour défoncer la pièce montée, en gros enjeu zéro. Un numéro pour rien.

Robin, Son of Batman #5

• Scénario : Patrick Gleason – Dessins : Patrick Gleason, Mick Gray – Colorisation: John Kalisz

La série Robin : Son of Batman prend un nouveau tournant ce mois-ci, alors que l’on comprend un peu plus ce en quoi consistait le fameux “An de sang” qui est au centre de l’intrigue depuis le premier numéro. Damian est alors confronté à une nouvelle menace liée à cette quête initiatique, alors qu’il doit aussi composer avec la fille de Ducard, qui compte bien se venger de lui, et sa propre mère, Talia, qui cherche aussi à régler un … “conflit familial”. Le titre prend en compte toutes les aventures précédentes du jeune héros et construit autour de lui une véritable mythologie franchement intéressante, que l’on ne demande qu’à explorer, l’histoire des Al Ghul prend une véritable épaisseur et l’on a franchement envie de découvrir tout ce qui entoure cette famille, qui trempe dans le mysticisme des sciences occultes. Patrick Gleason nous livre un chapitre franchement réussi, qui alterne scènes d’action et dialogues finement ciselés. On pourrait cependant lui reprocher un rythme un peu trop soutenu, mais il faut parfois sacrifier un peu de développement au profit du fun, surtout pour un comic-book aussi haut en couleurs.

Grayson #13

• Scénario : Tim Seeley, Tom King – Dessins : Mikel Janin, Hugo Petrus – Colorisation: Jeromy Cox

Hé oui, mesdames et messieurs, vous ne rêvez pas : un article objectif sur Grayson. Pour l’obtenir j’ai du enfermer James Edge Grayson dans les toilettes en mettant du laxatif dans son café et je n’ai que quelque minutes pour vous donner mon sentiment avant qu’il ne défonce la porte à coup de tonfa…

Certes j’étais enthousiaste aux premiers épisodes de la série qui insufflait un peu de nouveauté dans la série super-héroïque. mais les blagues sur les fesses de Grayson auront eu raison de moi. Est ce que cet épisode va arranger tout cela ?

Déjà la couverture en forme de délire fétichiste avec une chaussure à talon au premier plan et un Grayson prêt pour un trip bondage, et l’intro avec Dick à poil en train de se faire tripoter par le Dr Netz me laisse à penser que non. C’est dommage l’histoire est agréable. Grayson est en mission pour protéger un bateau, qui va faire l’objet des convoitises de Requin Tigre, une fois la menace passée, Red Robin va remettre Grayson sur une piste en Allemagne.

Et là on assiste à une scène hallucinante, ou Dick s’autoflagelle en disant que heureusement qu’il est beau gosse parce qu’en fait il est vachement moins intelligent que Tim Drake. Bon là franchement encore une fois l’équipe créative ne peut s’empêcher d’en rajouter sur le coté toy boy et ça m’agace. Côté dessin Mikel Janin fait encore une fois du bon boulot, même si on peut regretter une certaine rigidité dans certaines scènes d’action. Néanmoins ça reste vraiment beau.

Je trouve pour ma part que l’intrigue de Grayson est vraiment intéressante. Mais en insistant lourdement sur le coté toy boy de Dick, Seeley et King desservent eux même leur série. Je n’ose imaginer les cris d’orfraie si un tel traitement était réservé à un héros féminin… On crierait au sexisme et on aurait raison ! Alors je ne trouve pas ça glorieux de l’appliquer à Grayson.