Suite de la série, alors que le Statu Quo a bien changé. Thorn compte bien faire avancer ses plans, alors que notre héroïne se retrouve internée dans un hôpital psychiatrique, dans une cellule capitonnée. Elle tentera bien évidemment de sortir de là. Le scénario continue de se développer petit à petit et les personnages gagnent encore en épaisseur. On se laisse prendre par l’intrigue, mais il faut avouer que les ficelles restent visibles, et l’on a franchement l’impression d’être devant un comic-book pour adolescents, avec ses scènes de nudité gratuite et ses designs un peu “émo”, mais ça fait le job, si on est capable d’apprécier cette esthétique ou de passer outre. Graphiquement, c’est toujours solide, même si le style cartoonesque tranche toujours avec le propos. Red Thorn reste un titre Vertigo sympathique, qui manque cependant d’éclat pour se hisser au niveau des meilleures productions du label.

Malgré sa brutalité et sa violence hardcore, ce qui fait le plus peur avec Suiciders, c’est de voir à quel point le propos de l’auteur semble actuel et pertinent. Que ce soit quand il parle des médias, des tensions entre le pouvoir en place, les autorités et les civils ou dans son ton nihiliste, il y a bien quelque chose qui met le doigt sur des problèmes dans l’air du temps dans cette série. C’est d’ailleurs dans ces moments que Suiciders révèle toute sa puissance. Seulement voilà, au delà de tout ça, Bermejo reste dans un récit de genre bien carré, à l’écriture mature et qui n’oublie surtout jamais que son propos ne fonctionnerait pas aussi bien s’il ne livrait pas un récit habité de personnages complets et intéressants. En effet, ce sont bien ses personnages qui permettent à l’univers de l’auteur de prendre définitivement vie car aussi, borderline que soit leurs comportements, l’identification du lecteur envers eux est toujours rendue possible par une narration impeccable. Aux dessins, Alessandro Vitti apparaît toujours comme le meilleur choix tant son style poisseux et agressif complimente le script de Bermejo. L’artiste trouvant, par exemple, de quoi faire ressentir la violence latente de cet univers et développe une atmosphère étouffante à travers ses planches.

Il ne reste plus qu’un numéro pour conclure la mini-série de Bermejo et à ce niveau là, il est bien difficile d’imaginer autre chose qu’une conclusion à la hauteur du titre dans son ensemble. Rendez-vous donc dans un mois pour prendre une nouvelle grosse claque.

Marguerite Bennett nous propose cette semaine un happy-ending qui est l’occasion pour toutes les Bombshells présentes de se réunir et partager un moment de calme, avec un développement des relations entre certaines personnes qui font font écho à des récits connus de la mythologie de DC Comics. Pour autant les problèmes ne sont pas encore fini et Marguerite profite également de ces pages pour présenter une nouvelle venue, qui coïncide de façon Ô combien surprenante avec une figurine de la gamme récemment annoncée. Ca devrait néanmoins permettre au titre de se renouveler un peu, ce qui ne sera pas forcément un mal, même si au niveau des dessins, on reste toujours sous le charme des dessins de Laura Braga, et d’autant plus dans ce numéro qui comporte de jolis moments très sensuels.

On se lance ce mois-ci dans un numéro d’exception alors qu’il a tout l’allure du filler de basse qualité. Ce genre de numéro #0 est servi rapidement dans le seul but de donner matière à satisfaire. Jeff Parker nous propose un numéro divisé en deux parties. La première se focalise sur le personnage de Birdman et une aventure avant l’appelle de la famille Quest. Le tout dessiné par Steve Rude, chaque planche est un plaisir des plus extrêmes pour les yeux. Après lecture, vous finirez avec les pupilles dilatées ! Si bien que vous ne comprendrez plus vraiment le second épisode, celui-ci dessiné par Aaron Lopresti se focalisant sur Les Herculoids. Un groupe que je connaissais pas, mais pour lesquels je me suis amouraché dès l’apparition de Gloop et Gleep, et Tundro, le Stégosaure à la corne tirant des projectiles de feu et Zok, le dragon qui tire des lasers avec ses yeux ! En à peine cinq pages l’on devient accro à une équipe, et l’on rêve déjà du numéro où les enfants de chaque équipe fasse un team-up pour mélanger ces univers, ce qui est de toute manière inévitable. Une manière intelligente et efficace de présenter ces personnages moins connus brièvement, dans leurs univers et décors d’origine, en conservant le charme de chacun d’entre eux. Nul besoin de thématique intellectualisée, juste d’originalité, de divertissement délirant pour faire un comics que j’ose qualifier de parfait. Jeff Parker, tu es un génie ! Le comics de cette semaine, de ce mois-ci, c’est Future Quest ! L’univers Hanna-Barbera, c’est Future Quest ! Les comics d’aujourd’hui sont les dessins animés d’hier ! Vivement les figurines, comme dirait l’autre incorrigible fan-boy qu’on adore.

Combien ? Combien de personnes Superman devra-t-il tuer avant que les autres ouvrent les yeux ? Un chapitre passable pour ce Injustice #32. Hawkman n’a pas eu le combat qu’il méritait, mais bon ça passe. On avance tout de même dans le scénario et ce n’est pas une mauvaise chose. Mais graphiquement on baisse encore. Marco Santucci n’arrive à maintenir une qualité sur plusieurs chapitres. Il fluctue énormément. On a eu pire certes. Mais utiliser l’ombre pour cacher les visages ou les yeux afin de ne pas les dessiner. Ça devient flagrant même si nous avons quelques belles pages dans ce chapitre. Mais c’est le côté redondant que je critique ici. Flash sauve encore Superman mais semble tourmenté d’avoir fait ce qu’il a fait. Encore. Flash est con dans cet univers. Wonder Woman est une amazone, elle vit pour la bataille donc ça l’arrange bien comme on a pu le voir durant la première année. Mais Flash et Shazam c’est de la grosse déception en barre quand on connaît les personnages. C’est pourtant clair et net que Superman est passé du côté obscur depuis longtemps. Ce n’est plus de l’aveuglement là. Peut être de la peur justement ?!

Ma première peur en commençant ce chapitre #960 de Action Comics était d’avoir encore un chapitre de combat dans Métropolis. Certes Doomsday n’est pas à terre et c’est une excellente chose. On ne peut pas bâcler Doomsday. C’est la pire menace qui existe selon moi. Dan Jurgens arrive à innover. Tout d’abord on inclut Wonder Woman. Mais avec un problème… Ce visage de Wonder Woman !!! Mon dieu … Plus girly tu meurs. Elle a la bouche en cul de poule, les yeux qui brillent raaaaah. C’est beau oui, c’est bien dessiné et colorisé oui mais mais ça ne colle pas avec le personnage ! On passe outre ces quelques images trop girly, on a devant nous un excellente chapitre avec des planches magnifiques. La naissance de Doomsday est expliquée par Superman. « Une évolution forcée ». Tout est étonnamment logique. Le combat se déplace et Superman est poussé dans ses derniers retranchement en menaçant directement Lois et Jon. On s’éloigne de SuperLex et Clark Kent. On amène Wonder Woman dans le combat. Il ne manque que Batman pour refaire le film. Mais c’est de la pure action à gogo. Avec un petit passage sentimental histoire d’intensifier le prochain round. Encore un excellent chapitre.

Deathstroke contre tous ses ennemis, dernier numéro. Alors que Ra’s Al Ghul lui a fait un petit coup de traître, James Bonny conclut son mini-run en une vingtaine de pages extrêmement violentes (visuellement, surtout) dans lesquelles Slade Wilson répète inlassablement pourquoi il n’est pas content de la situation, à un point qu’on frise l’écoeurement de la redite. Et face à des enjeux cachés et une potentielle histoire de long terme, on préfèrera le deus ex machina tout pourri et l’absence totale de développement de certains points, qui avaient malgré tout fait traîner l’histoire jusque là. Retour au statu quo, rideau, au revoir et bonjour à Rebirth. James Bonny fait le strict minimum, mais en même temps il ne devait sûrement pas avoir la possibilité de faire plus. Aux dessins, j’ai toujours une petite accroche pour Paolo Pantalena dont les traits donnent l’impression qu’il repasse sur ses dessins au moins 3 fois, mais il s’en dégage un certain sens du détail, un peu gâché par une ambiance « gros muscles et gros seins » assez dommageable. Le character design laisse un peu à désirer, mais devrait ravir les fans des années ’90. Enfin voilà, Deathstroke deuxième chance, c’était quand même mieux que la première version New 52, mais mis à part le premier arc, ça n’a vraiment pas été superbe, à part pour les dessins.

L’intrigue se poursuit dans ce numéro qui oppose Batman au système de la Colony et c’est assez inquiétant de se voir représenté ce que pourrait donner le concept de Batman appliqué de façon militaire et aussi drastique. L’opposition ente le Chevalier Noir et son principal ennemi fonctionne, d’autant plus qu’on nous tease une menace qui aide à transporter l’intrigue plus loin qu’il n’y paraît. Du côté de l’équipe menée par Batwoman, là aussi l’esprit fonctionne même si Tim donne trop l’air de pouvoir résoudre n’importe quel problème à la limite du deus ex machina constant, mais sa relation avec Spoiler apporte quelque chose de vraiment positif. Seule crainte, celle d’aller vers un prochain numéro trop bas du front, mais je suppose qu’il faut aussi de ce genre de scènes. Graphiquement, c’est franchement irréprochable, l’équipe artistique livre des planches soignées, détaillées, travaillées, qui se marient parfaitement à l’histoire racontée. Un très bon travail, une fois de plus.

Dr. Fate est également divisé en deux histoires distinctes, clairement remarqué comme une “pause” de la série avant le retour de Sonny Liew. Un calme appréciable, où la série prend son temps de développer la statut actuel du héros avec Kent dans le rôle du mentor. C’est sur ce point que se focalise la première histoire, celle-ci dessinée par Inaki Miranda. Petit point sur l’aspect graphique qui s’inspire justement du travail de Sonny Liew, mais qui trouve une sorte d’équilibre entre ce style si particulier et le style actuel basique, mais très soigné. J’en aurais été curieux de voir ce que l’artiste aurait été capable de faire si l’artiste espagnol ne s’était pas appuyé sur le travail du dessinateur d’origine. L’on suit donc, toujours Khalid suivant Kent qui lui apprendra comment utiliser ses pouvoirs, après les leçons que Nabu a pu lui donner dans l’arc précédent. Rapide et efficace, l’on note une forme d’évolution chez Khalid qui risque d’être appuyée grandement dans les numéros suivant. Un changement remarqué par les expressions faciales du personnage face au danger. La peur et l’incompréhension laissent place à la colère, appuyé par un gain de confiance en lui, mais plus encore, en ses pouvoirs. Ceci reste à voir dans le prochain numéro. La seconde histoire est dessiné par Breno Tamura. Changement de style, un trait à la Javier Pulido, et la colorisation habituelle des numéros de Dr. Fate. Pas de dépaysement donc. L’on se souvient de la question politique du second arc. Levitz s’attaque à la religion. Loin d’un traitement à la Miller, Levitz est plus subtile, plus juste où l’on remarque la différence entre Fate et les autres héros. Il ne se bat pour rien d’autre que la paix et l’équilibre. Pas de spoil, un court récit à lire, et une petite pensée comme quoi il est dommage que ce message ne soit pas plus diffusé, même si la série ne semble pas connaître encore son arrêt. Si ce numéro n’a pas de réel impact pour l’histoire du personnage, ni l’arc en cours, ces histoires sont très appréciables. L’essence du comics qui se démarque de ce schéma d’arcs narratifs.

Dernier numéro de ce volume de la série Harley Quinn. Le final a le mérite de se faire dans une ambiance délirante qui vient conclure la storyline directrice de ce run. Je vais être franc avec vous, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard et on retombe dans les poncifs de la série, on a droit à une importante présence de l’un des personnages inutiles du casting secondaire et les gags sont répétitifs. Mais ça n’empêche finalement pas le lecteur de prendre du plaisir à cette lecture. C’est plutôt bien construit et chacune de séquences de ce numéro recèle de petits détails fort sympathiques à saisir dans le background. Les amateurs du titre, et l’on sait qu’ils sont fort nombreux, retrouveront tous les éléments qui font le succès de sa recette, et c’est bien là le principal. Pour ceux qui, comme moi, sont un peu lassés de la formule, la fin laisse présager un nouveau départ pour le relaunch, ce qui est franchement une bonne nouvelle. Graphiquement, c’est une véritable réussite. Elsa Charretier nous livre des planches d’excellente qualité et ce du début du numéro (la scène du cinéma est une véritable réussite) à la fin (avec un excellent redesign de Poison Ivy en version casual).

Pour les deux ou trois cancres qui continuent de lire Teen Titans pré-Rebirth, Tony Bedard vous a réservé sa petite histoire d’évasion de prison cette semaine. L’occasion de confirmer que depuis la reprise du titre par cet auteur, les Titans vont un peu mieux. N’allez pas attendre un chef d’oeuvre, ni même un récit ayant pour but de résister à l’épreuve du temps mais au moins, Bedard fait preuve d’un réel savoir-faire pour livrer un divertissement simple et qui occupera dix minutes de votre temps. Au rang des satisfactions, ce numéro fait partie des biens trop rares chapitres depuis le lancement des New 52 qui s’attachent à mettre en avant des personnages capables de réfléchir et dont le rôle au sein de l’équipe fait sens. La résolution bien trop simpliste ne permet, hélas, pas à cette histoire de trop se démarquer du reste des sorties de la semaine mais au moins les personnages en action ici sont de nouveau attachants. Ian Churchill, quant à lui, fait le job aux dessins en mettant sagement en image le script de l’auteur. Pas de quoi sauter au plafond donc mais pas, non plus, de quoi s’arracher les yeux face aux planches de l’artiste. On peut quand même regretter le manque de fantaisie visuelle alors que l’histoire s’y prêtait quand même. Doucement mais sûrement la série Teen Titans remonte donc la pente, le problème c’est qu’il est déjà bien trop tard et que tout le monde est passé à autre chose depuis un bon moment.

Joshua Williamson continue son run sur The Flash avec la même formule qu’il utilise depuis le lancement de Rebirth et justement, comme depuis le début, c’est la source des qualités mais aussi des plus gros défauts du titre. Parmi les choses qui font plaisir, le ton résolument optimiste de l’oeuvre est toujours là et convient évidemment très bien au personnage principal. Cela n’empêche pas l’auteur de poser des enjeux sérieux pour autant mais ça a le mérite de démarquer ce run du précédent. Hélas, ce bon point ne sauve pas tout et ce numéro est certainement trop bavard pour son propre bien. Notamment dans une première partie qui abuse de bulles de narration pour expliciter les pensées du héros. Ce procédé, un peu éculé, est en plus réalisé de façon maladroite puisque ça n’apporte pas grand chose au récit, ni à la caractérisation du héros. Il est également difficile de ne pas ressortir de la lecture avec la sensation de voir un auteur faire du neuf avec du vieux. En creusant un peu, il n’y a finalement pas grand chose d’original ici et c’est bien son esprit et son atmosphère qui sauve ce chapitre en le faisant surnager au dessus de la moyenne. Carmine Di Giandomenico, lui, continue d’imposer son style tout naturellement sur la série. Si les visages de l’artiste ne plairont peut-être pas à tout le monde, il continue de balancer des planches percutantes desquelles se dégage une vraie énergie qui renforce, là aussi, l’aspect positif de l’oeuvre. Avec ce troisième numéro, The Flash demeure donc une série sympathique mais dont le potentiel pourrait être révélé davantage avec une écriture un peu plus mûre.

Après un numéro sur les origines de Diana, Greg Rucka revient à son arc dans le présent du DC Universe cette semaine. Si le numéro se lit extrêmement rapidement en surface, il n’empêche que l’on retrouve encore toutes les qualités d’écriture d’un auteur qui a définitivement bien cerné l’univers de Wonder Woman. On se retrouve dans une histoire agréable, mélangeant aventure, action et éléments surnaturels, mais qui reste plutôt classique. C’est alors bien le travail sur la caractérisation des personnages qui fait de ce récit une réussite. Diana est toujours caractérisée à la perfection et cela faisait bien longtemps que l’on avait pas vu une Cheetah qui bénéficie d’une écriture aussi soignée, qui apporte de la profondeur au personnage. Rucka amène, en plus, un lien entre ses deux arcs narratifs qui évoluaient jusque-là en parallèle (Wonder Woman d’un côté et Steve Trevor de l’autre). Là encore, s’il ne s’agit pas du récit le plus complexe qui soit, le scénariste parvient à aller à l’essentiel avec une réelle efficacité. Pour le reste, Liam Sharp se charge de faire la différence avec des planches franchement réussie et pleines de détails. Il s’amuse notamment beaucoup avec la représentation des environnements pour y glisser des symboles et une imagerie pertinente. L’artiste sert donc des compositions de pages inspirées et quelques effets visuels qui ajoutent un petit plus à son style. Même si certaines expressions faciales sont un peu trop exagérées, l’ensemble a clairement fière l’allure. Finalement le plus gros problème de ce Wonder Woman #3, c’est la concurrence que se fait Greg Rucka, à lui même, avec son arc Wonder Woman : Year One qui est parti sur des bases assez magnifiques il y a deux semaines. Pas de panique pour autant car en l’état, que ce soit pour un arc ou pour l’autre, Wonder Woman semble toujours entre de bonnes mains.