« Do I strike you as the kind of guy who gives a f*** ? » – John Constantine
- Scénario : Simon Oliver – Dessins : Moritat – Couleurs : Andre Syumanowicz
- DC Comics – The Hellblazer : Rebirth #1 – 20 juillet 2016 – 32 pages – 2.99$
Il aura fallu plusieurs étapes avant que ce titre n’arrive finalement. Constantine, puis Constantine : The Hellblazer, et enfin, on a enlevé la mention Keanu Reeves/Matt Ryan de l’équation, histoire de rappeler aux hérétiques de tous bords que parfois, en définitive, tout se tient dans l’intitulé. L’initiative va même plus loin, puisqu’après un run pas désagréable en compagnie de Tynion et Doyle, DC a remis le personnage entre les mains d’un auteur Vertigo (britannique de surcroît), connu comme un bon scénariste avec ses hauts et ses bas.
Cela fait dix ans que Simon Oliver écrit des comics, après avoir commencé sa carrière sous la présidence de Berger avec The Exterminators, et poursuivi sous Bond avec FBP et Last Gang In Town (comme quoi, l’éditrice a aussi un impact sur la qualité des séries). Il reprend ici l’exorciste dans une mouture pensée pour se réconcilier avec les vieux fans, ce qui était déjà la promesse du volume d’avant. Premier réflexe : ramener John Constantine en Angleterre, mettre des « bullocks » un peu partout, et apposer au dessin un artiste au style vaguement semblable à celui de Rufus Dayglo sur Last Gang (si on regarde de loin), plus européen et moins tape à l’oeil. Ça fonctionne, et la caractérisation va aussi dans ce sens là.
Le principal problème des itérations récentes du clopeur à l’imper’ résidait dans une écriture souvent bancale, trop humanisé ou fragilisé. Là où Constantine comme d’autres anti-héros de la BD doit garder cette capacité jemenfoutiste et invincible de personnage de fiction, intérieurement brisé mais pas désireux de se reconstruire autrement que par un mortier de bière, d’arnaques et de tabac. Oliver retrouve (un peu) de cette force de caractère, ce qui passe par des détails plutôt fins et plus subtils. Le trait assiste cette idée, loin des visages mimi de Rossmo et de son John en fin de vingtaine.
Si ce dessin ne fera pas l’unanimité (comme à peu près tous les styles), il reste une base solide pour lancer la série. L’avancée se veut progressive, un numéro qui ne fait que ramener le Hellblazer dans sa nation d’origine et ne pousse pas plus loin. Un peu trop classique, le numéro doit – et ça devient lourd – être encore fait pour les nouveaux lecteurs, remarquez l’ironie. Dans l’ensemble, ça reste une bonne entrée en matière.
Des accents anglais racistes, des clopes, des démons mal fringués, « bullocks to that, mate », le Hellblazer est il revenu à la maison ou n’est ce qu’un autre écran de fumée ? Il faudra attendre d’autres numéros pour le dire, et un arc de long-terme. Reste que l’ensemble sonne plus terre-à-terre et traditionnel que l’essai d’avant, déjà meilleur que celui d’avant (et je vous ai parlé de la Justice League Dark ?), dans un mouvement cyclique où l’éditeur fait montre d’une envie réelle de satisfaire la base, de ce vestige de Vertigo inexplicablement scié de sa branche avec les New 52. La vraie bonne idée aurait été de relancer une série Hellblazer sous Young Animal, avec un auteur au contrôle créatif total. Peut-être pour la prochaine nouvelle nouvelle série. Sait on jamais.
D’accord avec toi , j’suis un peu resté sur ma fin , un peu d’mal avec le trait , pas dégueu’, mais j’sais pas . . . faudra p’tet un autre numéro pour s’adapter le glozze . Niveau histoire . . . .Bah c’est une intro , mais j’aime assez la caractérisation de John .
Comme pour Nightwing, ça peut vite devenir très-très coolz ,
ou très-très naze .. .