Review VF – Y, le Dernier Homme Tome 4

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Les points positifs :
  • Encore et toujours le patriarcat
  • Des personnages entiers et fouillés
  • Bonne série d’aventure
  • Pia Guerra affine son trait
Les points négatifs :
  • L’intrigue prend le pas sur le message
  • Cette review a beaucoup trop de retard !

« On en revient toujours aux hommes et aux singes… » – Yorrick


  • Scénario : Brian K. Vaughan Dessins : Pia Guerra, Goran Sudzuka Encrage : Jose Marzan Jr. – Colorisation : Zylonol
  • Urban Comics – Vertigo Essentiels – Y Le Dernier Homme Tome 4 – 14 mars 2014 – 296 pages – 22.50€

En été, les journées sont plus longues. Aussi a-t-on plus de temps pour rattraper les classiques qui manquent à sa pile de lecture (et aux encadrés des critiques postées sur le site), avec un retour sur la série Y Le Dernier Homme, dont le quatrième volume était publié il y a deux petites années par l’éditeur Urban Comics. Si vous n’avez pas lu les tomes précédents, le pitch de cette série de Vertigo, avant que Vaughan ne parte changer les règles de l’industrie avec Saga ou du système traditionnel avec le « name your price » The Private Eye, décrit le fantasme classique du macho de base à table avec ses copains : hé, ce serait quand même marrant d’être le dernier homme sur Terre non ? Sauf que l’histoire est un peu plus riche.

Ce quatrième volume laisse une place un peu moins grande à la déconstruction sociale opérée par l’auteur depuis le début de la série. est, à différents égards, une série du genre post-apocalyptique, sauf qu’on n’y croise ni zombies, villes désertes ou guerrier de la route. Après qu’un virus ait décimé tous les porteurs du chromosome Y, c’est à dire, tous les mâles de la planète, les femmes héritent de la Terre. Seul subsiste Yorrick, jeune WASP fils à papa et maître de l’évasion, qui va chercher à retrouver sa fiancé dans cette gigantesque tempête d’œstrogène à travers laquelle le scénariste revient sur tous les grands principes de l’égalité des sexes, des revendications féministes, et de différents modèles sociaux régis par le patriarcat.

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Ici, on trouve ces habituels tacles au modèle en vigueur, avec l’église catholique romaine, l’androgyne société japonaise et le rôle des maisons closes dans un monde unisexe. Au devant de ces passages là, le récit est assez fin et subtil pour glisser un message de fond sur les femmes dans le monde moderne par l’écriture de personnages très fouillés et complets. Le portrait de la vie de 355, Alter et du Dr. Mann vont dans ce sens : leur relation aux figures d’autorité, à l’image du père et aux autres garçons densifie l’écriture qui rend chacun des protagonistes intéressants, et, à sa façon, le cas par cas social des femmes de par le monde. Alter amène avec elle un autre message : sur la haine, de soi ou de l’autre, véhiculé par l’exemple du conflit Israëlo-Palestinien.

En ce qui concerne Yorrick, le héros sans héroïsme, sa figure continue ici d’être un étrange prétexte à l’avancement de l’intrigue. Si le personnage ne manque pas d’humour et de ressource, tout au long de la série il aura pratiquement joué le rôle de la jeune ingénue, souvent « damsel in distress » et parfois héros authentique. Y est une série à double emploi : autant un voyage initiatique où un jeune favorisé et agaçant apprend sur lui et sur le monde au contact du genre féminin, et ensuite, une déconstruction du héros « classique », ici sorte de McGuffin sur pattes protégé par celles qui l’entourent, chacune incarnant un statut narratif différent (la force, le savoir, l’adversité, la famille, etc). En cela, je vous invite à continuer la série même si vous n’aimez pas Yorrick, son voyage n’étant pas terminé et son intérêt relatif par rapport à l’ensemble que représente la série.

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Sur le plan des événements, ce quatrième volume marche encore bien comme une bonne série d’aventure. Road trip, différentes localisations, servies par de bons dialogues et quelques scènes d’action réussies, avec en plus un ton de série chorale où plusieurs points de vues et personnages ne cessent de se croiser. K. Vaughan est un très bon auteur, qui n’oublie pas ce qu’il a semé en route et se sert d’épisodes éparses pour nourrir son récit. En terme graphique, si le trait de Pia Guerra était simpliste au départ, il s’affine au fil des volumes, et à défaut d’être la plus belle série de l’univers, ce tome 4 reste plus joli que le tome 3, déjà plus joli que le tome 2.

« Super utile ta review, Coco. Mais je l’ai déjà acheté, donc merci mais tu repasseras », tu sais quoi, lecteur cynique ? Tu as raison. Mais, si DC Planet doit perdurer dans les cinquante prochaines années, tu dois aussi compter sur le fait que tout le monde n’a pas ta culture ou ton empressement à t’attaquer aux classiques (surtout ceux de Vertigo), que tout le monde n’est pas familier de Y, Fables ou Ex Machina, et qu’au cas où la série soit adaptée à la télévision, il y a des chances pour qu’un ou deux néophytes se demandent ce qu’elle vaut réellement en BD. Là, tout est dans la note, je vous laisse scroll up pour le verdict final.

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Corentin

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Blue
7 années il y a

La série reviens en force, çà fait plaisir, pour ma part le tome 2 avait été un peu une déception
PS: Merci pour la conclusion sur l’utilité des review tardives et avoir cité Fables à l’intérieur ^^

Hulkoguy
Hulkoguy
7 années il y a

Une sérieuse bonne idée que de terminer les reviews de ces séries terminées !
Pas de bol pour celui qui tiré Fables xD

Sasahara
Sasahara
7 années il y a

Merci pour la review – ça me donne envie de tout relire pendant les vacances !
J’attends ta critique du tome 5 avec intérêt (car pour ma part la fin m’avait déçu) !

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