Showcase #120 – Suicide Squad #1

Il y a deux choses qui ne périment jamais : les twinkies, et les bonnes histoires. Pendant qu’on recycle encore et toujours le mythe christique, grec ou arthurien dans le corpus des super-héros « lambdas », d’autres auteurs se sont attachés à construire leur propre univers, leur propre thème, leur propre marque dans l’ère des comics il y a fort longtemps. Or, bien avant que tonton Didio ne prenne la présidence et qu’Adam Glass ne fasse de la Suicide Squad un long suivi de private-jokes trashouilles, il y avait John Ostrander.

Dans la catégorie des intemporels, Ostrander fait de sa Suicide Squad l’équivalent des New Teen Titans ou du Green Lantern/Green Arrow à l’échelle du cool et des comics modernes. En attendant l’adaptation à venir (c’est bientôt !), la rédaction vous proposera dans les dernières semaines de publications un petit retour sur l’équipe et ses personnages (par exemple, si vous vous intéressez à Killer Croc), ses grandes histoires et sa thématique principale – autant commencer par le début, avec cette semaine, Suicide Squad #1, publié en 1987.


Suicide Squad (1987-1992) 001-000

C’est dans un aéroport que s’ouvre ce premier numéro. L’avion du Président est sur le point d’atterrir. Déjà fidèle à sa promesse, Ostrander répartit les crédits sur différentes cases, comme ceux d’un générique de cinéma incrusté sur différents plans. Un homme arpente le terminal en disposant çà et là quelques repaires visuels, deux politiciens locaux plaisantent en attendant le chef de l’état, quand tout à coup, c’est le drame. D’un portail immatériel surgissent deux assassins, qui commencent à tirer au hasard dans la foule. D’un appareil électronique posé par terre, un géant surgit et s’engage dans la bataille. Alors que les deux officiels tentent de prendre la fuite, ils sont assassinés eux aussi par un autre membre du groupe d’assaillants. C’est alors que le leader, qui avait préparé le terrain, apparaît sur le tarmac et détruit le système d’atterrissage de l’avion, qui s’effondre dans les flammes avant de disparaître avec ses hommes par le même portail d’arrivée.

Suicide Squad (1987-1992) 001-002

La scène a des airs de prémonition (à bien des niveaux), et reprend quelques instants plus tard quand trois hommes arrivent sur les lieux. Au milieu des cadavres, ceux-ci discutent de l’efficacité du groupe – on comprend alors que tout ça n’était qu’un test, organisé par la nation du Qurac (oui), pour tester les capacités du Jihad (c’est le nom des méchants), la force armée du pays. Le président du Qurac propose de mettre ses hommes à disposition de son interlocuteur, qui lui passe commande pour une opération prochaine, aux Etats-Unis.

La narration prend alors le chemin d’un paysage bien connu des fans de la Task Force X : Belle Reve, prison fédérale agencée pour l’accueil et le contrôle des super-humains. En visite sur les lieux pour un reportage, la journaliste Vicki Vale sert à introduire au lecteur le concept du pénitencier. Elle y trouve le Parasite en état de coma artificiel, trop dangereux pour être maintenu éveillé, et un gardien lui expose le cas particulier de Belle Reve, l’une des trois seules prisons du pays à incarcérer ce type d’individus. On descend quelques étages plus bas pour une autre figure connue : Amanda Waller, derrière une glace sans tain, demande un bilan psychologique de ceux qu’elle observe.

Suicide Squad (1987-1992) 001-013

Les hommes (et femmes) et étudiés sont au nombre de sept. Un militaire en t-shirt jaune leur fait un briefing, qui explique ce à quoi ils ont droit en cas de réussite. C’est Rick Flag, un militaire descendant du leader de la première Suicide Squad, obnubilé par son héritage familial et une culpabilité personnelle de soldat. Les autres sont passés à la loupe des psychanalystes aux côtés de Waller : Deadshot, Captain Boomerang, Bronze Tiger, Plastique, Enchantress et Mindblogger. L’équipe de thérapeutes avertit Waller de l’instabilité générale de l’équipe, et avertit du danger de les envoyer en mission. « Silence, le fragile » lui répond elle, avant de lui retourner une double épaulée (non, c’est pas vrai). Rejoignant ses hommes, The Wall leur expose leurs opposants, le Jihad et la nation du Qurac, où ceux-ci vont bientôt s’envoler.

La conclusion du numéro fait intervenir l’ex de Flag, sortie de thérapie, le concept des bombes placées dans le bras de Plastique et Captain Boomerang (les autres ayant mérité plus de confiance) et les premières dissensions internes du groupe qui commencent avant même de partir à se mettre sur la tronche. L’avion décolle ensuite, et le reste sort de ce numéro (je ne peux pas en ajouter plus, vu que le hardcover VF arrive tout bientôt).

Suicide Squad (1987-1992) 001-019

Ce qui frappe dans ce numéro, au-delà de la qualité d’écriture générale, est l’aspect profondément humain alloué aux membres de l’équipe. Loin d’être dans l’auto-caricature et la posture faussement hardcore déployée par les volumes récents, la Skwad d’Ostrander est terre à terre avec ses héros, tous développés harmonieusement du premier au troisième couteau. Difficile de passer à côté du sous-texte politique, avant-gardiste quand on parle ici de terroristes, de Moyen-Orient et de complot politique avant la première Guerre du Golfe. On remarque au passage que dans ce numéro brillent davantage Flag, Waller et Boomerang, à l’inverse de la suite où le moustachu prendra une part plus importante et des volumes récents ou la starification du Wall en aura fait une mannequin lingerie, et où la présence (suffocante ?) d’Harley changera pas mal de choses.

En somme, une série qui aura pas mal évolué, mais un classique dès les premières pages et peut-être l’une des meilleures choses à lire pour vous préparer au film – parce que bien que celui-ci sera sans doute très différent, il témoigne aussi de l’évolution de l’équipe et de son accaparation par le service com’ de la Warner. Allez, pour le meilleur ? Essayons d’y croire.

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Mandalorwarrior
Mandalorwarrior
7 années il y a

Il à l’aire pas mal, en effet. Il sort quand, encore ? J’ai oublier la date…

Mandalorwarrior
Mandalorwarrior
7 années il y a
Répondre à  Corentin

Ok, merci pour l’info !
Et bien, ce mois d’août sera vraiment LE mois des super-vilains

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