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« Toutes les Terres… Tous les univers… Toute la vie sera éliminée ! » – Le Spectre
- Scénario : Marv Wolfman – Dessin : George Perez – Couleur : Anthony Tollin, Tony Ziuko, Carl Gaford
- DC Comics DC ESSENTIELS – Crisis on Infinite Earths – 8 Juillet 2016 – 544 pages – Prix 35 € – Collectionne: Crisis on Infinite Earths #1-12 ; Legends of the DC Universe : Crisis on Infinite Earths ; History of the DC Universe Book 1 & 2
Quand l’on commence à lire des comics, on est loin de s’imaginer à quel point cette culture est vaste. On s’attend à ce que l’on a pu voir ou entendre, une petite dose d’action entre surhommes. Une dose de violence, ni plus ni moins. Aujourd’hui, il n’est même plus nécessaire de lire des comics pour entendre parler du multivers, et au premier contact avec les comics ou sa communauté, il y aura toujours des fans, des vrais, pour parler de Crisis on Infinite Earths. Le premier problème était que, en France, on a eu la chance de vivre l’événement peu de temps après sa sortie aux US grâce au magazine Super Star Comics, dans une édition pas très jolie, mais qui avait le mérite de mettre la série à disposition. Puis, on a eu Semic qui nous a sorti l’intégralité en quatre volumes, sauf que sur papier glacé, le rendu était tout bonnement dégueulasse, sans parler de la colorisation qui s’est voulue plus moderne et qui n’a fait que saloper tout le travail de George Perez. Autant le dire tout de suite, sans la VO, il était difficile d’apprécier cet événement qui n’a eu l’édition qu’il méritait seulement aujourd’hui avec ce recueil.
Pour ce qui est de l’édition, l’on se trouve avec un produit que l’on peut désormais appeler classique venant de Urban Comics. Une reliure propre, un papier épais de qualité qui s’accorde avec la colorisation classique. Tout ce que mérite ce récit, avec en prime le chapitre supplémentaire écrit plus de dix ans après l’événement et une centaine de pages expliquant l’univers DC, depuis la création de l’univers sous forme de roman illustré. Le tout, sans parler des édito, des préfaces de Marv Wolfman et autres bonus qui font le plaisir des lecteurs. On notera pour seul défaut quelques soucis de traduction comme « Vieux Balourd » pour désigner le Monitor, ou encore Flash qui retrouve son « self-control ». Des termes que l’on ne peut que difficilement associer dans des dialogues, ou même des pensées liées à ce contexte dramatique des plus sérieux. Autrement dit, rien que pour l’édition et son contenu, avec la popularité du titre, cet album est dores et déjà à posséder. Mais parce que l’on ne va pas s’arrêter en si bon chemin et qu’après tout, il s’agit bien de l’album, nous allons nous intéresser au matériel publié.
Crisis on Infinite Earths est une maxi-série en douze épisodes écrite par Marv Wolfman et dessinée par George Perez. Ensemble, ils ont marqués l’univers DC, par la création du titre Teen Titans notamment, ainsi que sa suite. Par cette série, le scénariste change du tout au tout et utilise à la perfection chaque élément constituant chacun de ces univers. Du Syndicat du Crime de Terre-3 à Kamandi en passant par les héros du Charlton de Terre-4. En bref résumé, des univers disparaissent et personne ne peut l’empêcher. Derrière ces destructions de Terres parallèles, l’anti-monitor est responsable et ses ambitions dépassent ces destructions. Contrairement à ce qu’un jeune lecteur pourrait penser, nous sommes loin du crossover classique que l’on peut lire aujourd’hui. Nous sommes même bien au dessus de ce qui est fait. Non pas par le fait qu’il puisse s’agir du premier événement DC Comics, mais l’écriture qui s’inscrit comme une saga cosmique, épique, qui réussit à impliquer chaque personnage de chaque univers de manière cohérente tout en développant des thématiques fortes en émotions. Une histoire pouvant se lire pour ce qu’elle est, comme une saga qui peut s’étudier pour la force de ses dialogues, la puissance qui émane de ses personnages, et donnant au premier âge de DC un tout nouvel intérêt.
La thématique principale que l’on pourra retenir reste celle de l’existence. Avec ces destructions d’univers, l’on commencera à se demander ce qu’il restera de nous, de nos proches si l’on venait à disparaître, s’ils disparaissent. Suite à cet exemple, on pourra observer, et ressentir, les impacts sur la psychologie de certains personnages qui changera du tout au tout la caractérisation d’un personnage. Par cette caractérisation, on remarquera, de manière moins explicite dans ce recueil, que seul les souvenirs perdurent, et que si l’on vient à se remémorer ces souvenirs tout en ayant conscience qu’il s’agit de ce qu’il nous reste, la douleur qu’ils amènent pousse certains à regretter de s’être souvenu d’avoir vécu. Nous sommes dans le drame cosmique et l’écriture de Marv Wolfman est complexe, par le contenu vaste qu’il dirige du bout de sa plume, au point où l’on discerne de nouveaux éléments à chaque nouvelle lecture.
Le tout est dessiné par George Perez qui a cette habitude d’un gaufrier classique, et de nombreux détails auprès de ses personnages. Il livre un travail de fou à travers ces pages par la multitude de détails apportés à une quantité astronomique de personnages. On assiste à une démonstration de l’art séquentiel non seulement par le dessin, mais aussi de la mise en page. Une déconstruction totale des cases tout en tenant en respect au comics classique. Certaines pages laissant penser à une forme de collage des cases sur la page. Loin des plans rapprochés, si ce n’est pour un effet désiré, l’on passe d’une page à l’autre nécessitant un travail titanesque où chaque planche est riche par cette manie de l’artiste d’y placer un grand nombre de cases. L’on pourrait trouver l’ensemble assez étouffant, mais l’élan donné par l’introduction du titre, avec des débuts de numéros assez espacés et légers nous entraînent dans un acheminement, dans une succession de tensions jusqu’à la dernière page capables d’effacer ce petit désagrément probable, en particulier pour des lecteurs habitués à des mises en page modernes.
L’on poursuit la lecture avec le numéro de Legends of DC Universe. Remplis d’informations intéressantes, cet épisode est une forme de redite de l’ensemble de la crise et de ses menaces sans ses thématiques et développements, sans l’importance qui réside derrière et fait plus office de simple référence à l’événement en apportant quelques éléments complémentaires, sans jamais atteindre une véritable pertinence. Ce n’est pas ce que l’on espérait voir. La surprise fait un court effet avant de laisser place à une forme de lassitude. De plus, l’on y ressent une forme de coupure avec l’événement par une colorisation très 90’s. Il faut dire que cet épisode a été publié dans ces années-là. L’album se conclut sur une centaine de pages avec deux numéros qui composent History of the DC Universe. Deux numéros tout simplement grandioses. L’ensemble des connaissances nécessaires à l’univers DC, et bien au-delà, nous sont ici racontées sous forme de roman illustré. Sublime, magistral. Rien ne vaut ces pages pour découvrir ou redécouvrir l’univers DC, et en particulier ce qui touche à sa dimension cosmique. Les illustrations sont magnifiques, une pépite que nous offre cet album. Un plaisir pour tout lecteur, initié comme néophyte.
Crisis on Infinite Earths est donc un achat obligatoire comme l’on pouvait s’en douter, qui se confirme encore plus par les bonus proposés et la valeur d’une édition comme celle-ci en France. Si la traduction a quelques « coquilles », si l’on peut dire, l’événement est tout autant indispensable qu’inégalable. Crisis on Infinite Earths est au comics ce que Koyaanisqatsi est au cinéma, ce que Hernani est au théâtre, ce que le Traité du Style est aux trolls qui se respectent. C’est comme une sauterelle faisant du trampoline cosmique, sur fond de Electric Light Orchestra. C’est le chamboulement des passions de ta passion. C’est le gâteau à la framboise de DC Planet.
Très bonne review, décidément cette année Urban Comics fait le café ^^ Ps : j’aime la framboise
J’hésitais, à présent je fonce ! Merci DC Planet ! Il faut quand même avoir lu le crossover infinite earths pour apprécier pleinement cet arc?
Il s’agit de Crisis on Infinite Earths, alors tu peux lire sans problème cet album.
Alors, j’ai survolé un peu le bouquin pour l’instant, mais ayant suivi Crisis à l’époque dans les Super Star Comics, je connais bien l’histoire. Et c’est un plaisir d’avoir cette intégrale de bonne facture dans ma collection. Mais ça fait plus de quatre ans que j’attends cette édition de la part d’Urban, et je ne peux que déplorer certains errements. Le premier, le plus visible, est l’absence de la frise d’Alex Ross sur la première et quatrième de couverture. Cette absence est incompréhensible à mes yeux. Deuxièmement c’est le manque de rigueur de la traduction. Et le plus problématique, en plus de ce qui a été relevé par Watchful, c’est Lyla qui reprend son nom anglais Harbinger, alors que dans d’autres œuvres, Urban l’avait traduit par avant-courrier.
Alors merci Urban pour ce joli bouquin, mais ce n’est malheureusement pas encore l’édition de mes rêves (Mais, on s’en rapproche grandement, et c’est avec plaisir que je repasserais à la caisse !).
Il ne faut pas bouder son plaisir non plus. On a tout de même en terme de contenu plus que ce que l’on pouvait espérer, pour un prix raisonnable. On ne peut pas avoir les exigences d’une édition absolute (que Panini nous aurait vendu plus de 70 boulettes) au prix actuel.
Si Urban est de loin l’éditeur que tout fan de DC francophone pouvait espérer, ce lecteur ne peut pas réclamer plus encore alors que les efforts se font remarquer au fil du temps.
Et puis, personne n’est parfait, cet album non plus, mais l’on ne risque pas de voir une réédition avec une bonne dizaine d’années à mon avis. Et encore moins avec ces éléments que tu aimerais voir apparaitre.
Il est vrai que ce serait un bonus plaisant, mais à titre de bonus, je préfère lire ces titres de History of the DC Universe Book 1 & 2, par exemple :)
N’empêche, « avant-courrier » c’est vraiment naze comme nom… Sérieux, Urban, pourquoi ne pas avoir simplement garder « Harbinger » ?…
N’hésitez à pas signaler ces incohérences à Urban, pour les rééditions et futures parutions, ils harmoniseront.
Belle review Watchful :) Après, j’ai un petit point de divergence avec toi, j’ai beaucoup aimé le chapitre bonus Legends of DC Universe qui m’a pas mal touché en fait.
J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’émotion et qu’en peu de pages Wolfman parvient à nous faire apprécier les héros de Terre-D (mention spécial au Robin).. Le passage où avant le final, le Flash-D dit aurevoir à sa famille et demande à sa femme de coucher les enfants comme si de rien est très émouvant.
Entièrement d’accord avec cette review. Un superbe event, aisément parmi les meilleurs produits par DC.
Egalement une bonne sélection de la part d’Urban, je dois reconnaître (pas d’achat pour moi cela dit vu que je possède déjà tout le contenu). History of the DC Universe est consistant et très plaisant à la lecture et le numéro spécial de Legends of DC Universe, est un ajout intéressant à l’édition (bien que l’existence du comic book en tant que tel, sorti plus de dix ans après l’event et n’y apportant que peu de bien neuf, m’ait toujours paru assez inutile).
Est ce que le comics n’a pas trop mal vieillit au niveau de son écriture???
Personnellement, je ne trouve pas :)
Okok merci de t’as réponse ^^
Je l’ai feuilleté, ça pique les yeux quand même. Mais j’avoue que cette review m’a donné envi. Donc je fonce me le prendre ! Enfin le mois prochain…
est il indispensable dans une collection ? j’ai un peux du mal avec les vieux dessins mais je suis un grand fan de dc
Oui c’est clairement un indispensable
C’est l’oeuvre la plus importante de l’histoire de DC.
ok merci ! je le recois demain !
Bonjour, j’ai quelques questions, j’espère que quelqu’un pourra m’aider car je n’arrive pas à trouver les réponses sur internet..
Voila il y a une édition de 4 tomes de crisis on infinite earth de 2001 et une édition de 12 tomes et j’ai vu que ce livre englobe les 12 tomes donc es-ce que quelqu’un sait ce que sont les 4 tomes de 2001 s’il vous plait? Je ne sais plus quoi acheter et par ou commencer ?
Merci pour votre aide
En 2001 les éditions françaises Semic ont décidé de publier l’intégralité de cette histoire en 4 volumes de 90 pages dans une version recolorisée (que je hais au plus au point). Donc le contenu est identique, mais si tu le peux, préfère l’édition Urban qui, malgré une traduction intégrale, présente une édition qui respecte les couleurs d’origine.
Alors pour Crisis on Infinite Earths, rien de bien compliqué. Il s’agit juste d’éditions différentes.
Pour éviter une nouvelle perturbation, Urban a également sorti Crisis Le Compagnon (https://www.dcplanet.fr/183232-review-vf-crisis-compagnon). Il s’agit d’histoires entre 1960 et 1980 jouant avec les terres parallèles avant l’événement qui t’intéresse, mais qui n’a aucun autre lien avec l’événement. Il s’agit plus d’un recueil de récits originaux et inédits que de véritables histoires annexes à la Crisis.
J’espère t’avoir répondu sans être trop confus ;)
Merci beaucoup pour ta réponse, j’allais acheter les 4 tomes de 2001 sans savoir ^^ alors je fonce acheter crisis on earth et crisis on earth le compagnon, merci beaucoup!! :)