Review VF – Batman Univers #5

Les points positifs : Deux Annuals plutôt réussis Bengal sur Batgirl… Les points négatifs : Detective Comics divise furieusement … mais Batgirl reste aux fraises

Quoi, un texte d’introduction ? Oui, tout à fait. La présence de deux Annuals dans le magazine justifie l’absence de Robin : Son Of Batman. Néanmoins qui dit Annual dit normalement qualité, sera-ce le cas ? On vous le dit tout de suite, avec notre review d’équipe du Batman Univers #5 qui est sorti le 8 juillet 2016 pour 5€60.

Batman Annual #4

• Scénario : James Tynion IV– Dessins : Roge Antonio – Colorisation: Dave McCaig

Encore un numéro qui oublie le Bat Chappie ! On dirait que Batman version Tranformers n’inspire guère que son créateur… Ce numéro est centré sur Bruce Wayne et son retour au manoir Wayne après le déménagement de l’asile d’Arkham. Et forcement, comme toujours avec cette passoire d’asile, quelques résident font des heures sup’ au manoir pour s’en prendre au propriétaire des lieux… Le Bruce Wayne amnésique va se prendre encore une fois dans la face, la vie trépidante et un peu tordue du Bruce Wayne d’avant… Maintenant, le coté on s’en prend à Bruce Wayne parce qu’il à financé Batman, à un coté boiteux, on à plutôt l’impression qu’ils s’en prennent à Batman lui même, comme s’il savaient, l’impression est étrange… Ceci dit c’est très réussi, l’action est omniprésente et on prend plaisir à suivre ce saint qu’est devenu le vrai Batman, ballotté par une violence extrême dont a perdu l’habitude…

Coté dessin c’est une réussite, Roge Antonio passe l’obstacle avec aisance. C’est beau, il y a de la personnalité dans le dessin et c’est très dynamique… la colorisation très glauque de Dave McCaig, dans des ton brun-verdâtre aide à installer une ambiance malsaine. c’est très bon. Tout ça pour dire que c’est un Annual très réussi qui nous rappelle que Bruce Wayne nous manque dans cette série Batman…

Bruce Wayne, toujours amnésique, retourne à son Manoir maintenant qu’il ne sert plus d’Asile d’Arkham de fortune. Mais avec ses problèmes de mémoire, pas sûr qu’il se reconnaisse non plus dans cette bâtisse… Qui n’est pas aussi tranquille qu’elle semble. En faisant se confronter un Bruce Wayne tout ce qu’il y a de plus simple à un groupe de trois malfrats qui eux, n’ont pas perdu la mémoire, James Tynion IV nous livre un bon récit sur ce que représente le fait de devenir Batman pour un homme, et ses implications. La tension est présente dans toutes les pages dès que l’on sait les protagonistes pris au piège et l’auteur réussit à la mener tambour battant jusqu’à la résolution à un moment même où on croit que Bruce va aller au-delà d’une limite qu’il s’est pourtant imposée. L’histoire est donc solide pour qui aime explorer la psychologie de Bruce Wayne, et est servie par des dessins très corrects de Roge Antonio, qui s’il ne me conquièrent pas tous par le trait, réussissent à instaurer une très bonne ambiance stressante et claustrophobe, et ce aussi grâce à une très bonne utilisation des couleurs. Une bonne ouverture pour débuter la lecture de ce kiosque.

Detective Comics #45

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins :  Marcio Takara– Colorisation : Chris Sotomayor

Rien à voir avec l’arc précédent. Ici, la Justice League a besoin de Batman, et coup de bol, ils en connaissent deux, et heureusement parce que le premier n’était pas disponible. On voit donc BatChappie se mettre sur la courge avec des avions de chasse dont les pilotes ont été « piratés ». Bref, ça finit sur un cliffhanger à la Marvel. Ca surprend en premier lieu. D’abord, le scénariste se doit de faire un genre de face à face final avec Bruce amnésique avant d’aller chercher Jim. Mais on ne le recrute pas directement, il faut le voir en action et faire monter le suspens parce qu’on n’a pas lu de comics avant et qu’il faut placer les personnages… Après, le traitement des personnages est très bien géré. J’ai particulièrement apprécié la soirée de congé de Jim. Et oui, je veux savoir ce que c’est que cette dernière page même si je trouve que c’est un peu chiant ces fins plutôt qu’un vrai travail de fond.

Aux dessins, un gars connu, mais pour moi, c’était surtout des bustes ou des personnages de plein pied, pas de comics entier. Et du coup… et bien, c’est moyen. Car oui, un seul personnage tout seul sans décors, no problemo, mais avec tout le décor et pleins de personnages, ça le fait moins. Le plan de fond et sans détail, léger, simple. Et pourtant, ça a son charme. Et le premier plan est pas mal du tout. Les scènes d’action comme intimes sont très bien mise en images. En fait, j’ai envie de dire, fonce Marcio ! Fonce!

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Qu’il est difficile d’être lecteur VO. Repayer pour des histoires que l’on a déjà lues, parce que l’édition Française est de meilleure qualité en relié, ou parce que les magazines restent moins chers au cumul que l’achat de singles séparés. Sur le papier, le lecteur VF est avantagé, d’autant qu’il n’a pas l’arrière-goût désagréable de se faire enfler en repassant par des chemins de séries qu’il a déjà lu. Tenez, Detective Comics par exemple. Ce n’est pas nul. Maintenant, la question revient : à quoi ça sert ?

D’abord, quand DC You promettait un univers sans continuité, même en voulant éviter le titre principal pour échapper au dogme du Bat-Chappie, on se l’est mangé dans à peu près tous les titres du mag, et ça ne s’arrête pas là. Maintenant, intégré à la truelle à la Justice League (parce que “il nous faut un enquêteur. Puis tu t’appelles Batman, sur le papier. On prend !”) après une scénette d’action navrante et une soirée où le personnage de Gordon est réduit à un cliché de beauf ‘ricain neuneu – déjà que le look avait grandement diminué le personnage, avec sa tronche de G.I. sorti d’une satire à la Oliver Stone – c’est en plus plutôt pas très beau et la redondance de montrer Bruce Wayne comme pour “accepter que ce soit fini et de passer à autre chose” a aussi une valeur de contre-vérité dérangeante quand tu sais que, oui, bien sur qu’il va revenir, et tout ça ne sert à rien à part à vendre du papier.

Bref, Tomasi fait du remplissage sur un titre sans valeur, qui s’éloigne de Gotham City, où Gordon n’est pas Gordon, où la League n’a pas le vrai Batman et où Scott Snyder n’a pas chopé le cancer. Triple déception, aurait-ce été plus compliqué de proposer un autre personnage de Gotham ou du GCPD pour une “vraie” série policière, un flashback avec Bruce ou un arc de transition moins besogneux ? Je sais pas, ce qui est sûr c’est que cette série là ne risque pas certainement pas d’égaler le niveau de Manapul et Buccellato.

Batgirl #44

• Scénario : Cameron Stewart, Brenden Fletcher – Dessins : Bengal- Colorisation:  Serge Lapointe

On continue et on finit l’histoire des tigres et c’était… bof! J’ai l’impression que c’est une place libre pour Bengal et son art. Et j’y reviendrai. L’histoire ne fait que faire avancer la relation avec Luke, se rapprocher du mariage de Alysia et faire évoluer la Team Batgirl qui bat de l’aile à  cause d’un manque de confiance. Et honnêtement, j’ai oublié le nom de l’ami de Barbara qui l’aide en tant que Batgirl alors que j’écris cette review. Et c’est bête parce que c’est autour d’elle qu’évolue vraiment les choses. Du moins sur le super cliffhanger qu’on s’en fout… Mais j’ai vérifié pour ta compréhension, toi lecteur, et je parle donc de Frankie. De rien.

C’est bien la première fois depuis Burnside que je m’ennuie sur la série. Et le dessin y est peut-être pour quelque chose. Jusque là, la série paraissait gentillette mais relativement sérieuse. Mais là, Bengal, le frenchie, nous offre un cartoon. Et ça rend tout encore plus risible. Et du coup, c’était bof… Pas que Bengal dessine mal, bien au contraire, mais son style ne colle pas. J’aurais préféré garder Babs Tarr. Bref, la copine de Batgirl semble avoir développer un moyen d’aider Batgirl en contrôlant les robots (drônes, moto…) à distance (ou alors elle est une super vilaine ou va le devenir parce que le lien neuronal va lui griller le cerveau). Voilà, vous savez l’essentiel. Vous n’avez rien raté sauf si vous aimez voir Bengal à l’œuvre. Au mois prochain! Je crois qu’on aura Grayson dedans.

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Ce mois ci, Batgirl n’a jamais eu autant l’air d’une Fantomette vaguement chiroptèrique, sous le crayon d’un Bengal aux contours d’yeux exagérés et étrangement fusionnelle avec son engin à deux roues. Oubliez le scénario si vous avez passé la puberté et que Flash ou Arrow ne figurent pas dans votre pull-list de torrents du mois, l’intrigue est fidèle aux standards de la série depuis son deuxième arc : simpliste, sans enjeu ou direction de long terme, sans chercher à définir qui est Barbara ou pourquoi toute cette guimauve aurait une certaine saveur. En gros, ça fait “méchant, ex, combat, motto, bisou, cliffhanger”, mais, hé, après tout, à l’époque de Canal J, Françoise Dupont n’allait pas chercher beaucoup plus loin.

L’intérêt de ce numéro réside dans le duo graphique franco-canadien, avec un Bengal très inspiré, dynamique et dont le trait embrasse avec plus d’intérêt les aspirations cartoons du scénario. Les couleurs de Serge Lapointe sont elles aussi très réussies, et l’ensemble souligne finalement l’aspect inadéquat de Tarr qui s’enfonce à chaque numéro dans un peu plus de cliché rose bonbon, ne participant pas à relever l’intérêt de la série pour les plus de 18 ans. Mais, c’est bientôt fini, et c’est ça qui est bien.

Grayson Annual #2

• Scénario : Tim Seeley, Tom King – Dessins : Alvaro Martinez – Colorisation: Jeromy Cox

L’absent de l’épisode est Mikel Janin. Voilà, c’est dit. Mais il ne manquera pas beaucoup, parce que oui, je veux un annual sur Dick Grayson que par Mikel Janin, mais là, c’est très bien. On commence par un flashback du premier team up entre Superman, Batman et Robin face à un ennemi qui est la version New 52 d’un ennemi de la première longue série Nightwing, Blockbuster. Puis on revient dans le présent et on retrouve Dick et Clark qui se redécouvrent dans leur nouveau statu quo. Ils affronteront les Poings de Cain. Si vous ne savez pas de quoi je parle, franchement vous lisez Grayson ou quoi ? Ils auront besoin de quelqu’un d’aussi intelligent que Batman pour en finir. Je n’en dis pas plus.

Le  team up est génial. En tant que fan de Dick Grayson, retrouver ce lien avec Superman, c’est génial. L’origine du choix du nom de Nightwing et l’alchimie entre les deux héros, c’est un réel plaisir. On sent que les auteurs sont des fans et savent de quoi ils parlent. Tous les personnages emblématiques sont comme on s’y attendrait, vraiment tous. Au dessin, Alvaro Martinez, que vous pouvez retrouver sur des épisodes de Batman et Robin Eternal, fait vraiment le job. Il n’a pas à pâlir devant d’autres noms plus connus. Action et mouvements sont bien représentés. Les personnages sont bien et beaux.Vraiment un bon numéro qui clôture bien en beauté le magazine. Allez, une petite lecture de plus pour le plaisir de ce team up trop peu présent depuis les new 52.

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Alors que Dick Grayson s’apprête à re-partir de Gotham City, il rencontre un Superman diminué (période « Truth » oblige) qui a attiré l’attention des membres du Poing de Cain, ces derniers étant bien décidés à leur faire la peau. Sans mentor pour l’un (Batman est toujours amnésique), sans pouvoirs pour l’autre, un team-up assez terre-à-terre pour essayer de se sortir de la situation. Malgré un propos assez classique et une résolution de l’intrigue un peu facile (qui sentirait presque le deus ex machina), on apprécie beaucoup la narration de Seeley et King qui réussissent à nouer une relation vraiment belle entre les deux personnages, dont le lien est le nom de Nightwing, encore une fois expliqué ici. On sent un respect et une complicité mutuelle, relevée par quelques répliques bien senties et quelques touches d’humour plus visuelles à d’autres moments. L’action est très présente, et on ne va pas dire que l’on s’ennuie. Reste à savoir si cette histoire est réellement indispensable, au moins est-elle franchement sympathique, et servie par des dessins d’assez bonne qualité, bien que je trouve le tout trop lisse (surtout avec les couleurs, plutôt fades dans leur utilisation), avec malgré tout quelques chouettes idées dans le découpage. Un moment de lecture plutôt satisfaisant.