Les points positifs:
Les points négatifs:
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« Tant que tu ne seras pas prêt à me tuer, tu ne pourras pas m’arrêter. » – Superman
- Scénario : Tom Taylor, Brian Buccellato, Ray Fawkes – Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Sergio Davila, Xermanico, Pete Woods, Juan Albarran – Couleur : J. Nanjan, Rex Lokus, Alejandro Sanchez
- DC Comics – URBAN GAMES- Injustice Année Trois – Deuxième Partie – 8 Juillet 2016 – 184 pages – Prix : 17,50 € – Collectionne: Injustice : Gods Among Us – Year Three #7-12 ; Annual
Alors qu’une hype se créé autour du second jeu de la licence, et que certains fans fantasmes d’une nouvelle série dérivée du jeu vidéo (lui même tiré de comics), les lecteurs VF pourront patienter avec ce recueil proposé par Urban Comics. Fin de cette troisième année de la série Injustice avec ce sixième volume qui marque un adieu de la part de Tom Taylor pour cette série, qui sera remplacé par Brian Buccellato, scénariste et co-scénariste de certains épisode de ce volume. Pour les non-initiés, il s’agit notamment du scénariste des titres The Flash et Detective Comics, de qualité variable. La crainte reste, puisqu’une comparaison s’impose. Tom Taylor est un scénariste qui s’est imposé dès les premiers numéros en développant un univers libre, sans limite, tant dans les libertés scénaristiques prises, que dans l’utilisation cette version alternative de l’univers DC. L’on peut craindre alors une forme d’apaisement de ces libertés, et une écriture des plus basiques dans les tomes à venir. Ceci étant dit, wait and see, et revenons-en à notre sixième volume.
Tom Taylor n’a pas pour unique particularité d’utiliser pleinement l’univers DC, il utilise pleinement et efficacement la matière qui lui est donnée. Il joue avec le fan-service, et réalise des rêves inconnus de fans comme réunir Batman et Constantine dans le tome précédent, ou dans celui-ci faire se rencontrer Poison Ivy et Swamp Thing. Il développe ses relations entre les personnages pour amener à une thématique via un élément qui caractérise les personnages en opposant les opinions créés. Dans ce volume, l’on découvre dès les premières pages ce qui se serait passé si l’événement déclencheur avait été évité d’une certaine manière, et les conséquences que la situation engendre. Un premier numéro sous forme de What If qui rend tel personnage plus attachant et tel autre, bien moins. Un numéro inclus au sein de la série puisque cet univers alternatif agira sur le comportement de Superman, qui reste encore sur une forme d’hésitation à ouvrir les yeux sur ses actions. La conclusion étant évidemment connue, l’on se surprend au fil des lectures à parfois rejoindre Superman, si ce n’est avoir de la peine pour ce personnage qui reste au fond le Superman que l’on connait, et que l’on reconnait encore à travers ses discours et ses idées fondatrices. C’est ici le résultat de l’écriture de Taylor, son efficacité à garder une légère attache au personnage d’origine pour ne pas complètement les dénaturer puisqu’il n’oublie pas que ces personnages restent d’une certaine manière les originaux ayant vécu un violent traumatisme.
L’on reste comme dans le tome précédent dans ce milieu de la magie, seulement, alors que nous étions dans l’application d’un plan venant de Batman, assez discret, assez fidèle au personnage, celui-ci se focalise sur de l’action continue d’un lieu à un autre qui donne un ensemble brouillon, et rend compte au final de la stupidité de l’affrontement, comme l’on comprend que la relation Superman/Batman est passée de l’amitié à la haine. Malgré cela, l’on conserve cette évolution continue à travers chaque numéro. Injustice a cette particularité de ne pas se reposer sur un statu quo qui donne à la série un sentiment de renouveau à chaque tome. Alors que je parlais de l’efficacité dans l’écriture de Taylor, ce tome-ci semble justement moins efficace dans les démarches entreprises. L’on comprend ce que le scénariste a voulu produire, le sentiment qu’il a voulu créer chez le lecteur, mais l’aspect brouillon du à une action en continue atténue grandement le ressenti alors que ces scènes possèdent une mise en page efficace, même une disposition des personnages qui font sens dans la scène réalisée. En plus de cette idée d’univers alternatif, l’on retrouvera l’événement source d’un nouveau point de vue, celui des Teen Titans, et pour l’occasion nous retrouverons les Teen Titans post-Crisis. C’est à dire l’équipe de Superboy avec Wonder Girl, Kid Flash, Beast Boy et Red Robin. Une petite attention qui fera grandement plaisir aux fans du titre pré New 52.
Le défaut de cette série reste le même. La partie graphique. Si celle-ci est soignée par ses mises en page, et bénéficie cette fois-ci de Pete Woods le temps d’un numéro, les personnages souffrent plus ou moins selon les numéros. Rassurez-vous, nous sommes encore loin du résultat généré par un Rob Liefield ou un Scott McDaniel dans ses mauvais jours, mais les visages sont quelques fois risibles. Il ne s’agira que des narines élargies de Superman et de ses yeux sortant de ses orbites le temps d’une case, le résultat global reste agréable et particulièrement détaillé selon l’artiste. Comme toujours, l’on peine à remarquer tel ou tel dessinateur d’un numéro à un autre. Si l’on peut regretter l’absence d’identité artistique, il reste tout de même agréable de lire une même histoire sans pour autant s’adapter en passant d’un style à un autre.
Ce sixième tome d’Injustice est légèrement plus faible que le tome précédent, mais bénéficie de cette particularité d’exploiter d’autres éléments de l’univers DC, et même au delà. L’on fera également une petite dédicace à sa Harley Quinn, qui laisse même penser que seul Tom Taylor sait écrire Harley Quinn aujourd’hui, en la rendant drôle sans exagérer dans le domaine de la folie. L’on se rattache aux deux éléments fondamentaux qui sont l’émotion et l’action bas du front aux rebondissements plus ou moins choquants. Malgré ses défauts, ce volume reste une bonne lecture, dans la lignée de la série.
« L’on fera également une petite dédicace à sa Harley Quinn, qui laisse même penser que seul Tom Taylor sait écrire Harley Quinn aujourd’hui »
Je ne suis pas un spécialiste mais c’est aussi mon impression, sa série solo va trop dans le délire..
… hélas Tom Taylor est parti chez Marvel ! Mais il écrit sur X-23, la « nouvelle Wolverine » avec le même talent, à lire!
Effectivement, j’attends d’ailleurs de lui qu’il supprime ce titre de Wolverine pour revenir au personnage de X-23, vers un aspect dramatique plutôt que continuer dans cette direction qui banalise X-23 sous cette bannière de super-héroïne classique à la botte du Shield.
Dans le pire des cas, il servira des histoires correctes. Mais c’est bien dommage qu’il ait quitté la barque DC.
L’apparente constance dans la qualité me donne de plus en plus envie de commencer la série. Mais j’ai peur qu’elle s’étire trop en longueur (bientôt la 6e année déjà en VO).
Mais non il n’y aura jamais de 6ème année puisque les héros de la Terre « normal » dans le jeu débarque juste après la 5ème année
C’est pour ca qu’ils étirent la 5ème année en ce moment parce que après c’est finis (du moins cette série de comics la)
Ah d’accord, merci pour la précision, c’est vrai que je trouvais étrange le nombre de numéros pour cette 5e année et j’ai conclus un peu trop hâtivement. Ce qui n’empêche que l’étirement dont tu parles confirme en quelque sorte mes craintes.
Une bonne lecture encore une fois ! On peut regretter l’action omniprésente qui donne l’impression qu’ils ne savent même plus pourquoi ils se battent, mais il y a toujours cette facilité à amener plein d’élément de l’univers DC, ce qui rend la chose très plaisante. J’ai donc bien aimé cette année magique ! Et j’ai trouvé l’annual très agréable, il permet justement de revenir au début du conflit, et de nous rappeler un peu le déclencheur de tout cela, en plus du rêve de Superman en début de tome.
Petit question pour les pro en fait j’aimerai savoir comment lire les comics parce que je vous avoue que je suis perdu entre les New 52 et les hs , et les années 1 ect
Merci de me répondre
Année un Première Partie est comme un volume un. Regarde les collections. Injustice fait parti des Urban Games, ce qui veut dire qu’il s’agit d’une adaptation d’un jeu vidéo par exemple, et l’on ne peut associer cela à l’univers partagé des comics.
Les New 52 étaient un moyen d’attirer les lecteurs qui ne savaient pas par où commencer, un retour au numéro 1.
Les comics, ça se lit comme on le souhaite. Certains sont comme des séries que l’on suit mois après mois, comme les magazine Superman Univers, Batman Univers et Justice League Univers par exemple en VF. D’autres se lisent comme un récit complet, c’est le cas par exemple de Superman Identité secrète, des albums assez épais disponibles en librairie.
Il n’y a pas de manière de lire un comics, il suffit de suivre son envie, tirer la reliure qui t’attire et lire pour découvrir. Peu importe la série, peu importe la continuité, il faut prendre le train en marche.
Il faut savoir que les informations qu’une personne qui, comme toi, ne connait pas l’univers, l’éditeur français écrit des edito au début de chaque album pour situer le lecteur et lui donner les informations nécessaires à la lecture de l’album.
Aucune crainte à avoir donc ;)
Merci beaucoup :-)