Les points positifs :
Les points négatifs :
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« I am only your enemy if you treat me as such. » – Wonder Woman
- Scénario : Greg Rucka – Dessins : Liam Sharp – Couverture : Liam Sharp, Laura Martin – Couleurs : Laura Martin
- DC Comics – Wonder Woman #1 – 22 juin 2016 – 32 pages – 2.99$
Wonder Woman. Greg Rucka. Il n’en fallait pas plus que ces deux informations concernant Rebirth pour que les yeux des lecteurs de comics ne se tournent à nouveau vers l’actualité de l’Amazone. Après un épisode d’introduction, ressemblant quand même beaucoup à un numéro zéro, la grande histoire d’amour entre l’auteur et le personnage reprend définitivement cette semaine. Si certains estiment qu’il ne faut jamais retourner avec son ex, on peut quand même se demander, à la lecture de ce chapitre, si ces deux-là ont vraiment été séparés un jour.
Comme pour son run du début des années 2000 sur Wonder Woman, la force de Rucka dans ce numéro est de parvenir à cerner ses personnages rapidement et à les rendre intéressants pour le lecteur sans chercher pour autant à les définir en détail. Il joue avec les archétypes qu’ils représentent pour en tirer ce qui fait d’eux des icônes. A cet effet, on peut dire que ce numéro se concentre sur trois personnages principaux et, même s’ils sont déjà connus, le scénariste parvient à les définir aisément par rapport à ses enjeux et aussi par rapport aux relations qui les lient. S’il ne s’agit pas d’un travail d’une profondeur hallucinante pour le moment, tout ce beau monde est caractérisé de façon impeccable pour permettre aux fans et aux potentiels nouveaux lecteurs d’entrer dans l’histoire aisément. La grande qualité de ce chapitre réside donc bien dans le traitement du personnage principal. Tout dans l’écriture de l’auteur participe à faire de Wonder Woman un être puissant, digne et intelligent. Après plusieurs mois à la voir cogner d’abord et poser les questions ensuite, inutile de dire que ça fait du bien !
Si en terme de caractérisation Greg Rucka fait preuve d’un talent remarquable, pour le reste, il prend son temps. On ne peut pas reprocher à un numéro un de prendre le temps de placer ses enjeux et de caractériser ses personnages, mais tout ici est vraiment très introductif. Entre le numéro Rebirth il y a deux semaines, celui-là et le prochain qui débutera un autre arc en parallèle, le run de Rucka risque donc de connaitre des débuts légèrement poussifs. Cependant, on peut déjà remarquer un potentiel intéressant au travers des enjeux développés ici. Cela se ressent notamment pour l’arc narratif de Steve Trevor ou encore dans la relation tendues entre celui-ci et l’héroïne. L’auteur semble aussi avoir à coeur de mettre en avant un propos « méta » que l’on ressentait déjà dans le numéro précédent. Si cet aspect est très discret ici, il pourrait amener à un discours et à un parallèle intéressant entre une Wonder Woman qui cherche littéralement à retrouver sa place d’origine (Themyscira) dans cet arc et un auteur qui cherche, lui, à trouver la bonne formule en piochant dans la grande histoire du personnage pour cette « renaissance ».
Certes, tout ça est donc assez lent en terme de rythme mais il n’y a pas que des inconvénients à débuter les choses de cette façon. Rucka en profite pour ne pas s’attarder uniquement sur son héroïne. Ce premier numéro amorce donc le retour de personnages importants à la mythologie de Wonder Woman et permet à l’auteur de mettre en avant de deux ses motifs récurrents : des personnages féminins forts et un aspect militaire dans son intrigue. Il utilise également ce premier chapitre pour poser une atmosphère plutôt plaisante à cheval entre le thriller, l’horreur et le récit d’aventure.
En parlant d’atmosphère, impossible d’ignorer la prestation de Liam Sharp aux dessins. Déjà au niveau lors du numéro Rebirth, l’artiste se montre encore plus à l’aise avec cet univers cette fois-ci. Sa Wonder Woman apparait extrêmement charismatique, à l’image de l’écriture de Rucka, et les environnements qu’il dépeint apportent une réelle plus-value en terme d’ambiance. L’artiste montre, en plus, un vrai sens de la narration visuelle aussi bien lors des dialogues que des scènes d’action. Les dernières pages de cet épisode sont, par exemple, des modèles à suivre en ce qui concerne la gestion du rythme et de la tension. Sharp est, en plus, bien aidé par Laura Martin dont les couleurs complimentent très bien son coup de crayon.
Comme souvent avec Greg Rucka, c’est sur le long terme que l’on pourra vraiment juger de la qualité de son retour sur la série Wonder Woman. En attendant, voilà des débuts appliqués, bien écrits et qui laissent entrevoir un potentiel intéressant pour la suite aussi bien en terme de thématiques que par rapport au travail sur les personnages. Même si l’ensemble demeure plutôt sage et s’apparente plus à une mise en bouche qu’à autre chose, il est difficile de reprocher quoique ce soit à une équipe créative qui dégage une impression de maitrise à tous les niveaux. Très encourageant mais plutôt lent donc et il faudra s’en contenter pour l’instant.
Franchement t’as tout dit , 100% d’accord avec toi.
Le côté très lent était quand même assez gênant, surtout qu’on ne sait pas où Rucka va… Sinon, j’ai globalement bien aimé le numéro, meilleur que le Rebirth parce que Greg Rucka maîtrise les personnages mais va falloir se sortir les doigts. J’attends de pied ferme Nicola Scott pour le Year One parce que là, ça va certainement bien défoncer, surtout quand on voit le boulot qu’elle fait sur Black Magick avec le même auteur.
Par contre, Liam Sharp fait un travail très figé. Les personnages n’ont aucun mouvement, ça manque de détails. Bref, j’ai pas trouvé ça agréable à regarder.
Dans le numéro 0 ils ont de nouveau remit les origine où elle né dans l’argile ?
Un numéro assez mince, qui n’apporte pas beaucoup d’informations, mais qui a le mérite d’être bien maîtrisé, aussi bien dans la caractérisation que dans les dessins et les couleurs, qui apportent une réelle ambiance, principalement dans la forêt.