Review VO – The Savage Hawkman Vol. 2 : Wanted

Les points positifs: J’ai bien ri Des dessins convenables de manière générale Les points négatifs: Du grand n’importe quoi Liefeld, sa réputation, son génie DeFalco, tu auras fait ce que tu as pu Plus de 200 pages de cette chose ! 200 pages !

« Hey, Jim ! Tu te souviens pourquoi on n’a pas mis Liefeld sur une série Rebirth ? (Rire)  » – Dan Didio

• Scénario : Rob Liefeld, Art Thibert, Tom De Falco – Dessins : Joe Bennett, Mark Poulton – Couleurs : Jason Wright, Guy Major, et d’autres

• DC Comics – Savage Hawman Vol.02 : Wanted – 4 Décembre 2013 – 208 pages – 19.99$ – TP – Collectionne: Savage Hawman #0 ; #9-20

Hawkman, un personnage que l’on peut qualifier de secondaire qui a pourtant connu de beaux jours chez DC, qu’il s’agisse des célébrissimes épisodes de Joe Kubert, comme du run plus ou moins récent de Geoff Johns qui permet d’être un point d’accès à l’univers du personnage auprès de jeunes lecteurs, après les difficultés de compréhension du titre Hawkworld. L’aspect sauvage et violent que DC a tenté de procurer au personnage est assez étrange, et après un premier volume assez peu recommandable, si ce n’est que pour ses belles planches, que pouvons-nous attendre de ce seconde volume ? Imaginez, ou souvenez-vous pour certains, un comics que vous avez détesté, ou que vous pourriez détester. La pire équipe créative possible. Et dites-vous que vous êtes encore loin de ce que peut être ce dernier volume de Savage Hawkman.

Un Faucon Nommé Liefeld

On ne sait pourquoi, et nous ne le saurons probablement jamais, DC a donné, ou plutôt bradé, ses séries, ayant déjà des difficultés, à Rob Liefeld. Ce n’est pas comme si ce dieu vivant n’avait pas la réputation d’un mauvais scénariste. Un dieu vivant, à qui, lorsqu’on lui confie un titre, tous connaissent un destin funeste. Ce Devilman, dieu démon, était tout sauf qualifié à redresser ces titres (Savage Hawkman, Deathstroke, ou bien même Hawk and Dove). Toujours est-il qu’il a écrit ces histoires, et ici, Savage Hawkman est un sacré cas à étudier. Heureusement pour nous, Joe Bennett s’occupe de la partie graphique. En effet, Savage Liefeld était trop occupé à massacrer Deathstroke et Lobo dans la série principale du premier qui ne s’en remettra pas et aura besoin d’un relaunch pour sortir la tête de l’eau. Il n’est pas seul, pour l’ensemble de ces épisodes, il sera relevé par Mark Poulton.

On est proche d’un Grammy Awards pour ce recueil ! Ne serait-ce le premier épisode de Liefeld. D’ailleurs il faut que je vous le raconte pour que vous compreniez à quel point nous avons creusé dans le manque profond d’imagination. De toute façon, personne n’ira crier au spoil, puisque personne n’achètera cet album, et puis pour cela, il faudra que quelqu’un lise cette review. Commençons notre merveilleuse aventure de manière tout à fait originale, avec notre archéologue aux allures de Benjamin Gates, histoire de n’en rajouter qu’à peine pour ce qui est de l’archéologue cliché, qui saute de son balcon pour se transformer en Hawkman. Jusqu’ici, ça passe. On se trouve dans une présentation classique du héros. L’auteur présente son héros de manière efficace dans une mise en scène qui pourrait paraître cliché, mais ça passe. Enfin, disons qu’à côté du reste, ça passe. Parce que dès la quatrième page, c’est l’hécatombe. Hawkman se fait attaquer, et les questions classiques du mind fuck total nous apparaît. Pourquoi ? Qui est-ce ? Parfois même, qu’est ce qui se passe ?

Il faut absolument parler du charisme, de l’aura que nous jette ces trois opposants, qui sont un mélange entre Firefly et Tron Legacy. Un détail qui m’aura perturbé, ces ennemis ont donc des ailes, qui fait un peu allusion à un possible jet pack, mais possèdent des surfs-volants, ce qui es très pratique pour utiliser un fusil de précision. Mais ceci est un comics, les lois de la logique peuvent être perturbées, et puis ce ne sont que des détails. S’en suit une bataille aérienne, et Hawkman désireux de rentrer chez lui après qu’il aie remarqué que le monde extérieur lui en voulait terriblement, s’approche d’une fenêtre pour rentrer chez lui. C’est alors que, Rob Liefeld ! Son appartement explose ! Pas la petite explosion. La grosse. Il ne reste plus rien de son appartement. Et en tant que réaction normale et complètement humaine/Thanagarienne, l’archéologue qui vient de perdre tout son travail de recherche et autres éléments historiques de valeurs, se dit qu’il devrait peut-être récupérer un sac dans un casier et prendre rendez-vous avec son profil Tinder prendre un café, et la draguer en lui montrer des super dessins du Sphynx pas du tout cliché. Et comme dans tout café, une explosion survint, et un méchant en jaillit. On sait que c’est un méchant parce qu’il a une grosse armure pourpre, une cicatrice et parle à la troisième personne pour que le lecteur apprenne le nom de ce méchant si charismatique, et ses motivations. Je n’en parlerai pas, on va bien garder un peu de surprise pour vous.

Des méchants, on en a la pelle. Entre Xerxes, qui sera vendu comme un méchant très fort, qui se fait finalement complètement exploser par Hawkman en deux numéros, et Pike, mon préféré, dont la motivation est je cite « C’est ma destinée de le tuer ». Il faut que je vous parle de ce méchant de qualité, qui est appelé par prêtre contre les personnes osant blasphémer dans son église, appelé St Bastion, qui sort littéralement de nulle part, et dont l’unique objectif est de taper sur des gens. L’on passera sur toute la panoplie de méchants à gros flingues et aux costumes rappelant (étrangement ?) Deadpool. Comme s’il n’avait été uniquement capable de créer des copie de son unique création. Pourtant, sur ses neuf numéros, Rob Liefeld réussit à effleurer une bonne idée qui est (suite au passage d’un ange, et c’est bien dommage, il m’est impossible de me rappeler une quelconque bonne idée présente dans ces épisodes scénarisés par Liefeld. Il est probable qu’il s’agisse de l’utilisation des Thanagariens, mais au vu du résultat obtenu, il serait assez ridicule de qualifier cela de bonne idée.). DeFlaco avait les moyens de rattraper le titre, mais semble avoir reçu des directives pour amener le personnage vers un dénouement précis, qui est de rejoindre la Justice League of America. Mais durant les trois épisodes qu’il aura écrit, l’auteur a le mérite d’avoir donné une ambiance assez sombre au personnage proche de celle qui entoure Swamp Thing, mais à un niveau bien, bien plus bas, du front en l’occurrence, puisque l’on reste du début jusqu’à la fin de cet album sur une série d’action abusive à en devenir absurde.

Trolls of Egypt

Mais ne soyons pas méchant, peut-être me suis-je trompé. Peut-être est-ce une parodie du premier volume. Une petite pastiche bien rigolote, et bien stupide, mais de manière volontaire. Peut-être Rob Liefeld se joue-t-il de nous en cherchant à se faire détester, et se rit de nous par le simple fait que nous ne comprenons pas. Peut-être s’agit-il, en réalité, d’un avant-gardiste, qui, dans les années 90 aurait dores et déjà compris quels étaient les défauts et les auraient volontairement créé pour se moquer de son travail. Alors pourquoi penser qu’il continue de faire ce qu’il a toujours fait avec des variantes de personnages sans charisme, sans originalité, et avec des costumes similaires ? Parce que nous sommes des idiots ! Oui ! Savage Hawkman est un comics drôle, et n’as qu’un objectif humoristique. Un humour incroyable, qui laisse la Cantatrice Chauve comme une œuvre pour dépressifs, qui fait de Watchmen une œuvre simpliste, et qui efface toute les lectures possibles de Killing Joke et l’ingéniosité des auteurs, trop envieuse de ce pavé d’une série annulée et incomprise. Il faut sauver Liefeld ! Il faut sauver le soldat Faucon, comme il faut sauver DiCaprio de HowToBasic face au grizzli !

Malheureusement, notre Liefeld international, celui qui a créé l’univers DC à dix-huit ans seulement, et à l’ingéniosité hors norme, dépassant ses talents culinaires, capable d’écrire des scénarios, comme celui-ci, uniquement à l’aide d’une spatule, n’a pas écrit l’intégralité de ce volume. Il est remplacé pour les trois derniers numéros, par Tom DeFalco, qui (Doux Jésus !) heureusement, a suivi les pistes scénaristiques (il y en a, je vous jure) pour poursuivre l’œuvre de ce génie. Malheureusement, on ne pourra y voir qu’un remplissage dont le seul objectif sera de raccorder la série à la suite des apparitions d’Hawkman après l’arrêt inexpliqué de sa série. Ce qui se comprend quand on voit les artistes qui ont accompagné notre maître à penser… Ou justement à ne plus penser. La succession d’éléments inexpliqués nous empêche de réfléchir aux actions qui se sont produites.

Joe Bennett livre un travail correct, à quelques défauts, un surplus d’effets ajoutés de manière générale. Les flous sont souvent vastes, empêchant lors de certaines scènes même de comprendre l’action, mais reste convenable. Les traits fins, mais avec toute cette histoire je n’ai pas eu l’impression de voir du Joe Bennett. Pas de mise en scènes aussi spectaculaires que ce que j’ai pu voir de lui, mais reste, toujours, dans l’esprit très 90’s (son style en est très représentatif) et donc, correspond à l’ambiance déjà bien émise par son scénariste. Mais, à titre comparatif, il se trouve à un niveau légèrement en dessous de ses travaux précédents chez DC. Ceci est d’autant plus vrai que d’un coloriste à un autre, l’on change totalement de style. Alors que l’on peut avoir un rendu comme celui de la première image là haut, l’on passe ensuite, avec ce même dessinateur à un style proche de celui de Phil Hester d’un épisode à un autre. En bref, Joe Bennett, fait du Joe Bennett, mais Joe Bennett c’était mieux avant. Et parce que cette review commence à être longue, Mark Poulton c’est ni moche, ni beau, c’est basique, ça fait le taff, mais ça ne relève en rien le niveau.

Pour en finir avec ce tome, cette série, peut-être ce personnage, peut-être même Rob Liefeld (il finira bien par revenir ce chenapan), The Savage Hawkman c’est très sensuel, plein d’amour et de foutage de gueule. C’est aussi agréable qu’un final de Supergirl, voire pire. Très drôle, et c’est bien l’une des seules qualités de cet album, Savage Hawkman mériterait rien que pour cela une édition absolute, puisqu’après tout, quitte à placer Liefeld sur une série, autant pousser le vice, le ridicule, jusqu’au bout. Si par mégarde vous achetez ou possédez déjà cet album, je suis profondément désolé de ne pas vous avoir averti plus tôt, et vous présente mes condoléances, mais j’ajouterai qu’il faut être sacrément maso pour lire ce genre d’histoire alors que le nom de Liefeld y est écrit. Il existe des gens bien pire que cela qui vont encore plus loin et qui en écrivent des reviews.