Review VF – Grayson Tome 2 : Nemesis

Les points positifs : On poursuit dans le style espionnage. Le numéro #11, où on a deux fois plus de Grayson <3 Le super boulot de Mikel Janin Les points négatifs : Un peu décousu d’un premier abord. Cliffhanger de fin qui nous laisse agoniser jusqu’en novembre prochain.

« Dick Grayson, vous êtes un idiot. » – Tiger/Agent 1.

• Scénario : Tom King, Tim Seeley – Dessins : Mikel Janin, Stepen Mooney, Alvaro Martinez – Couleurs : Jeromy Cox – Encrage : Raul Fernandez, Hugo Petrus

• Urban Comics – DC Renaissance – Grayson tome 2 – 20 mai 2016 – 208 pages – 19 € – Contient : Grayson #9-14 + Annual #2

*** /!\ si vous n’avez pas lu Batman tome 8, cette review contient des SPOILERS ***

On retrouve l’agent secret le plus sexy du monde (si, si, James Bond peut aller se rhabiller… non mais, en fait, mets-toi à l’aise James) pour la suite de ses aventures. Dans le tome précédent, Dick Grayson infiltrait l’agence d’espionnage Spyral pour le compte de Bruce Wayne/Batman. Le souci, c’est que suite aux évènements relatés dans Batman tome 8, Bruce est amnésique et n’a aucun souvenir de son ancienne double-identité et l’ex-jeune prodige se retrouve sans aucun ordre à suivre et doit faire face à une menace venant de l’intérieur de Spyral !

Un Grayson à la James Bond

Dans le tome 1, Dick récupérait avec sa partenaire, Helena Bertinelli, des organes surhumains greffés dans des innocents. Le duo a ensuite découvert que leur chef, Monsieur Minos, avait récupéré les organes pour son propre compte et créé Parangon, un être surhumain et s’allient aux autres agents de Spyral pour le défaire, ce qu’ils parviennent à faire. À présent c’est Helena Bertinelli qui assure la direction de l’agence et elle doit démasquer un traître dans les rangs de Spyral qui décime ses agents… C’est là que ça se gâte pour notre héros favori : le tueur utilise la même méthode de combat que lui et qu’il affectionnait déjà en tant que Nightwing – les bâtons d’escrima.

Le récit commence in medias res lorsque les Agents 37 et 1 sont en mission pour récupérer une gemme de kryptonite en Espagne. Lorsque Dick doit délivrer le paquet à son réceptionnaire il se trouve en face de l’homme qui l’a fait passer pour mort : Lex Luthor ! Inutile de dire qu’il doute de l’homme d’affaires peu scrupuleux et s’enfuit dans le plus grand style « jamesbondien ». Il retrouve ensuite son partenaire et il le retrouve à terre, terrassé par… lui-même ! S’ensuit un combat endiablé Grayson vs son double maléfique, qui semble tout connaître de ses anciennes identités secrètes et tourments.

Mensonges et manipulations

Grayson perd connaissance sous l’impulsion de son combat et, de retour à la base, Tiger (ou Tigrou, pour les intimes) ment à Helena en disant que c’est Maxwell Lord de l’agence « concurrente » Checkmate qui a infiltré Spyral pour essayer de déclarer une guerre entre espions. À la fin du numéro, on découvre que la source de ces problèmes est bien plus proche d’Helena qu’elle ne le croit mais l’histoire en reste là pour le moment. Dick, qui en a ras la patate et qui a visiblement été ébranlé par le combat avec son faux double, quitte la barque et annonce sa démission à Helena. Il retourne alors à Gotham annoncer qu’il est encore en vie à ses anciens partenaires… dont les réactions sont variées. J’ai failli chouiner quand il a parlé à Damian… mais bon, leur duo c’est un truc émotif chez moi. Bref. L’espion demande son aide à la famille pour résoudre cette histoire de double et découvrir l’identité de l’Agent zéro qui l’a attaqué alors qu’il était aller rendre visite à son ancien mentor. Les petits prodiges arrivent à remonter certaines pistes et découvrent que Spyral est liée à Otto Netz, ou Docteur Dédale, savant fou qui a mis Batman Incorporated (Morrison, Stewart, Irving) à genoux. Grayson hésite à tout révéler à sa patronne mais il doute qu’elle le croie. Il choisit donc de manœuvrer Spyral et le Jardin afin de vérifier ses soupçons. Je ne vous en dis pas plus, histoire que vous découvriez ça vous-mêmes si vous choisissez de lire ce tome. Toujours est-il que le tome se termine dans le suspense le plus intense : Grayson, en mission en Allemagne avec son partenaire l’Agent 1, se fait sauter à la gorge par ce dernier alors qu’il lui annonce qu’on ne peut pas faire confiance à Spyral !

Une narration et une esthétique soignées

Vous l’aurez compris, la narration et le style de ce tome sont dans la plus pure tradition des récits d’espionnages, mélangés à une action et des blagues typiques des comics américains. Et cette recette fait mouche, selon moi ! Vous me direz que c’est facile de me vendre du Dick Grayson mais j’ai été bien plus dure avec la série Nightwing New 52 ! Dans cette nouvelle série, qui poursuit dans la lancée dynamique et vitaminée du premier tome, on retrouve les bons côtés des comics, avec les intrigues, les mensonges et les mystères des bandes dessinées et romans d’espionnage. La série souffre aussi beaucoup moins des ties-in avec les autres séries du Batverse qu’auparavant. Du moins pour l’instant. Même si, pour ceux qui suivent la série Batman de Snyder et Capullo, il faudra lire le tome 8 avant le deuxième tome de Grayson, sans quoi vous vous ferez spoiler (comme moi) une partie de l’intrigue. Cela aide aussi de lire Batman et Robin Eternal (qui est également pas mal du tout, à mon avis) mais cela n’est pas obligatoire. Je ne comprends pas vraiment pourquoi l’Annual se situe au milieu du tome, cela m’a un peu rendue confuse à la lecture car l’histoire n’a, apparemment, rien à voir avec celle de la série ongoing. Aussi sympathique soit elle. Le numéro 14 qui relate Robin War n’a pas été inclus et c’est bien dommage car ça aurait permis d’éclaircir certains points du récits. Pour tous les fans de Grayson, il serait judicieux de vous procurer les issues de cet arc car il est important pour la suite des aventures de notre espion sexy (ne niez pas).

Du côté esthétique, tout est aussi parfait que la plastique de Dick. J’apprécie beaucoup le trait précis et décidé de Mikel Janin (qui reste sur la série encore jusqu’au numéro 16, snif) et, avec l’encrage éclatant de Jeromy Cox, cela donne un rendu visuel très agréable, bien que lisse (mais that moment homo-érotique dans le numéro 11 quand même !). Le seul défaut serait que tous les visages tendent à se ressembler un peu, notamment chez les membres masculins de la Bat-family. Mais, en même temps, ce sont tous des beaux mecs aux cheveux noirs et aux yeux bleus. Sur le numéro 14 c’est Stephen Mooney qui tient les crayons et son style est moins propre et léché que celui de Janin. L’encrage est aussi plus fort et plus sombre. Le découpage est toujours génial, avec des planches à la James Tynion IV dans Batwoman, avec des cases « liquides », comme dans le numéro 11, j’adore !

La caractérisation est toujours relativement classique, surtout en ce qui concerne Dick Grayson. Pour les autres personnages, on n’est pas vraiment sûr de grand chose car, comme notre espion favori, on ne sait pas à qui on peut faire confiance. Pour le personnage de Dick, on reste dans le parangon (sans jeux de mots) du mec qui a inventé la boxe-boutade et d’ailleurs le double du numéro 11 en joue pour déstabiliser son opposant. On joue à fond sur le côté sexy de Dick et de ses « charmes » qu’il utilise afin de faire tourner la situation à son avantage. Ainsi, losrsque Barbara Gordon/Batgirl le traite de « gigolo prodige » (aïe, ça pique), on n’est pas vraiment surpris. Je trouve que la blague était marrante au début mais pour le coup c’est un peu trop appuyé.

Annual : un team-up épique !

Bref. Parlons de l’Annual à présent. Il s’agit d’un team-up entre Dick Grayson et Superman, qui se retrouve avec des pouvoirs limités pour le moment. Alors on aime ou on n’aime pas, mais cette version de Superman limité qui s’associe à notre ex-acrobate préféré est très sympathique et permet, si ce n’est de les mettre à pied d’égalité, au moins de les rapprocher. Ce qui est souligné par Superman, quand il déclare : « Nous sommes des mecs normaux. »

Les deux héros se retrouvent face à l’organisation criminelle Le Poing de Cain contre laquelle Grayson s’est déjà battu dans le premier tome. Le poing a déterré une vieille chimère de Grayson qu’il a déjà combattu par le passé : il s’agit de Blockbuster. Courses-poursuites effrénées, coups de poings et répliques qui claquent se suivent dans ce numéro sans grande incidence sur l’histoire générale de la série mais bien agréable à lire.

Pour les dessins, c’est Alvaro Martinez, épaulé par Raul Fernandez à l’encrage, qui officient sur ce numéro. C’est joli, c’est propre et ça reste dans l’esprit comics jusqu’au bout. En plus de cela, la couleur de Jeromy Cox colle tout aussi bien qu’avec Janin, même si je trouve que ça claque moins. Le découpage est lui aussi plus conventionnel.

En résumé, Grayson tome 2 est une bonne lecture, tout aussi bonne que le premier volume, si ce n’est plus car les choses mettent moins de temps à se mettre en place et c’est plus agréable. Cette série rassemble à mon sens tous les ingrédients qui font un bon comics : de l’action, du mystère, des blagues et des beaux mecs. Et on s’en met plein les yeux, d’autant plus que Janin ne fait plus que deux numéros après ceux-ci. À mettre entre toutes les mains, sauf les novices en matière de Batverse, qui risqueraient d’être perdus car la série se repose beaucoup sur les autres titres de cet univers.

Un deuxième avis, c’est bien aussi !

C’est un sacré bon début de saison 2 et oui, début, il y aura donc une suite et fin. N’oubliez pas, le diable se cache dans les détails, et c’est pareil pour la série Grayson. Tom King est du genre à tout nous mettre sous le nez, il suffit de faire ses propres additions. Ma consœur aura bien résumé la situation du tome 1 et actuelle. Les points forts de ce tome se retrouve dans le retour à Gotham, avec l’épisode #12 dont la couverture méritait d’être sur ce tome, selon moi. Ainsi on verra Dick dévoiler sa non-mort à sa famille et leurs réactions. Au dessin, ce sera Mikel Janin et il offrira de très belles planches de retrouvailles qui font plaisir aux petits cœurs de fans avec des dialogues presque toujours justes. Le seul défaut de cet épisode est qu’on en veut un peu plus, pousser plus certaines conversations. On notera aussi la présence du deuxième Annual qui fait suite à l’épisode #12. Ici, Dick se révèlera à Clark, le tout avec un flashback de la première mission de Batman et Robin avec Superman. Et bien entendu, ils se retrouveront à affronter des ennemis. Un team up bien sympa qui ne sera que le seul intérêt de l’Annual. Avant les new52, Dick et Clark étaient très proches, mais ça ne s’était pas vu depuis. Cet Annual sert à montrer que cette proximité existait toujours. Les dessins y sont corrects mais en dessous de ceux habituels néanmoins ils font le job. Le dynamisme de l’action y est bien représenté et le style rappelle du comics début 2000. Peut-être qu’un jour nous aurons un Annual (40 pages!) par Mikel Janin… en fait non, pas pour Grayson.

Ces deux moments de Grayson à Gotham sont des apartés à l’intrigue principale, jonglant à la fois sur ce qui arrive à Bruce Wayne et un genre de pari entre les auteurs de Batgirl et ceux de Grayson pour savoir qui fera le premier face à face depuis la mort supposée de Dick. Donc si vous voulez en savoir plus sur Dick/Babs, lisez Batgirl tome 2 ou bien les kiosques à venir. Les auteurs auront juste placé que Dick prend en main son infiltration et utilise l’aide de la bat-family. Et du coup, ça donne aux fans les moments tant attendus. Ce qui choquera le plus dans ce Tome 2 est la coupure en pleine action avec un cliffhanger qui va mettre à mal votre patience. Mais Urban Comics aura bien géré la rupture. Les dessins sont très bons, voire excellents dans le cas de Mikel Janin. On aura comme pour le tome 1, Stephen Mooney qui viendra lui prêter main forte le temps d’un épisode. Malheureusement, j’aurais préféré que Janin fasse ce dit épisode car l’action n’est pas le point fort de Mooney et que l’épisode en a beaucoup. Et un de ses défauts et de ne pas beaucoup remplir certaines cases où les protagonistes sont seuls sur fond uni. N’oubliez pas, les détails sont importants dans cette lecture. Ainsi que les dialogues qui sont toujours très bien écrits avec une bonne dose d’humour. J’ai ri sur plusieurs bulles. A lire pour tous les fans de Dick, évidemment, et pour les lecteurs de bons comics. Les tomes de Grayson seront parmi les comics qu’on retiendra des new 52, c’est indéniable. Pour la suite, sachez qu’arrive Robin War qui est à lire absolument et où Dick y tient une place importante. Ca sera à venir dans une publication future. Et maintenant que vous avez lu Grayson, allez lire Batman Et Robin Eternal qui suit l’épisode de Gotham.

– James Edge Grayson