Review VF – Batman : La Malédiction qui s’abattit sur Gotham

Batman la malédiction
Les points positifs :
  • Un elseworld bien ficelé.
  • Des références subtiles au Batverse et à Lovecraft.
  • Un récit horrifique et pulp dans la plus pure tradition du genre.
Les points négatifs :
  • Pas du tout pour vous si vous n’aimez pas l’horreur.
  • Les visages pas toujours réussis.

« La chose s’en vient. » – Absolument chaque personnage du récit.


  • Scénario : Mike Mignola, Richard Pace, Dan Raspler – Dessins : Troy Nixey, Mike Mignola – Couleurs : Dave Steward, Mark Chiarello – Encrage : Dennis Janke

La collection Deluxe d’Urban Comics fait place à un petit bijou (enfin édité en français) depuis peu. Il s’agit de La malédiction qui s’abattit sur Gotham, ouvrage qui correspond peu à ce qu’on a l’habitude de voir récemment dans le comic américain et ça fait du bien. Il s’agit d’une mini-série scénarisée par Mike Mignola avec Troy Nixey au dessin. Le créateur de Hellboy (chez Dark Horse) en profite pour y déclarer son amour aux univers du justicier à la chauve-souris et à celui de H. P. Lovecraft, auteur de récits d’horreur, de science-fiction, de fantasy et père du célèbre Cthuluh. Une influence cosmique de Jack Kirby se fait aussi sentir. L’édition d’Urban inclut également un numéro spécial co-scénarisé par Mignola et Dan Raspler qui relate une aventure étrange aux limites de l’ésothérisme de Batman.

Le récit de La malédiction se situe ne 1920 et commence avec une expédition pour l’Arctique à bord de laquelle se trouvent Bruce Wayne et ses pupilles Dick Grayson, Tim Drake et Jason Todd. C’est une mission de sauvetage pour l’équipe scientifique du Dr. Cobblepot (des références, je vous dit !) qui n’a pas donné signe de vie depuis un moment. Leur navire est abandonné mais Bruce découvre M. Grendon apparemment frigorifié dans une cave glacée. L’étrange personnage tente de libérer une créature tentaculaire (premier signe lovecraftien du récit) prisonnière de la glace malgré le fait que l’aventurier soit en réalité mort cliniquement. L’équipe le ramène à Gotham et de ce fait déclenche un mécanisme aux relents ésotériques et mystiques que personne ne semble à même de comprendre ou de combattre, sauf Batman bien sûr.

Pour faire court, une malédiction déchaînée par Ra’s et Talia Al-Guhl est attirée par les péchés des pères fondateurs de Gotham et seul le Chevalier Noir a le pouvoir de se dresser en dernier rempart de l’humanité contre la « créature qui s’en vient ». Mignola plonge alors son Batman gothique en plein coeur d’un univers lovecraftien peuplé d’étranges reptiles et de créatures tentaculaires si chères à l’auteur américain. La magie noire, les morts qui reviennent à la vie, le savoir interdit, l’idée d’un « monstre sur le seuil » sont là à chaque détour de page et, à l’aide de dialogues énigmatiques (ce qui n’empêche toutefois pas de suivre l’histoire sans problèmes), immerge le lecteur dans une Gotham glaçante à quelques jours de la fin du monde.

Ainsi, il va sans dire que l’écriture est excellente. Si j’apprécie le fantasy et la science-fiction, je n’aime pas les récits d’horreur. Même si celui-ci comporte des moments bien glauques, je n’ai pas été choquée ou vraiment dégoûtée donc il y a une certaine dose de mesure. Par contre, à ne pas mettre entre de petites mains, sous peine de devoir se lever la nuit pour faire fuir les cauchemars. Un élément appréciable est le nombre de référence que Mignola fait à la mythologie de Batman et à l’oeuvre de Lovecraft. Pour la dernière, j’aurai plus de peine à l’analyser car, malheureusement, mes connaissances de cet excellent auteur sont encore bien sommaires.

Pour ce qui est de Batman, de nombreux personnages sont de passage dans cet elseworld. Par exemple, Cobblepot alias le Pingouin (qui est en vérité un manchot) apparaît au début du tome et se confond avec son animal totem. Les trois Robin sont aussi présents : Dick, Tim et Jason (Damian ne faisait pas encore partie de la famille à l’époque – en effet, le récit a été publié pour la première fois en 2001 alors que pitchoune est né en 2006). Poison Ivy, Kirk Langstrom et le Commissaire Gordon sont également de passage alors que Harvey Dent ou Oliver Queen ont un rôle relativement important. Bref, il y a des références à foison, sans toutefois rendre le récit obscur pour qui ne connaîtrait pas les personnages.

Du côté visuel, le trait de crayon de Troy Nixey est très personnel mais il dessine à merveille les paysages, urbains ou non, et surtout les créatures bizarroïdes qui peuplent les sous-sol de Gotham. Les personnages sont un peu moins soignés, surtout les visages qui ont parfois des expressions étranges, voire même indéchiffrables, ce qui rend les dialogues caduques. Selon ce qu’on peut voir dans les planches de crayonnés en bonus à la fin du tome, c’est apparemment plus dû à l’encrage de Dennis Janke qui es assez fort et qui comporte beaucoup de noir. La colorisation peut elle aussi jouer un rôle car si elle rend très bien tout le reste, les visages manquent parfois de relief et les yeux sont souvent exempts d’expression… ce qui ajoute au côté glaçant de l’univers, j’imagine.

Pour le #4 de Batman : Legends of the Dark Knight, c’est Mignola qui s’occupe des dessins et je dois dire que je préfère presque son trait à celui de Nixey couplé à l’encrage de Janke. Toutefois, la colorisation à la fois électrique et très sombre de Chiarello pique un peu les yeux et, dans l’ensemble, j’ai préféré le rendu visuel de La malédiction.

En bref, La malédiction qui s’abattit sur Gotham est un excellent récit. Il se positionne très clairement dans un genre particulier et cela fonctionne très bien. C’est étrange de voir l’univers de Batman transposé dans cet elseworld mais il est amusant de débusquer les différents clin d’œils. Dans tous les cas, que ça plaise ou pas, Mignola fait mouche avec ce récit très personnel qui colle à la peau de son lecteur pendant longtemps.

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geogeo21
geogeo21
7 années il y a

Hâte de le lire … La monde de Mignola fait toujours son effet!

Chipster
Chipster
7 années il y a

Ca donne envie, mais 3 chapitres ça ne fait pas un peu court ?

Billy Batson
7 années il y a
Répondre à  Chipster

L’ouvrage fait 192 pages, donc non ce n’est pas court. ^^

manu80
manu80
7 années il y a

dessin un peu space (ca ressemble a du Pope un peu), mais j’adore toujours cette facon de resituer des personnages connus a une autre epoque. Ca change des recits habituels en tout cas.

BlueWarth
BlueWarth
7 années il y a

Du très bon!

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