Review VO – The Fury of Firestorm Vol. 3 : Takeover

Les points positifs : Firestorm ressuscité ! Dan Jurgens Pas besoin de relaunch pour tout changer Cette sensation de lire un comics de 1986 Les points négatifs : Cette sensation de lire un comics de 1986 Le style vieillot qui risque d’en rebuter plus d’un La série s’arrête en pleine ascension

« A dead end. What now ? » – Firestorm

• Scénario : Dan Jurgens – Dessin : Dan Jurgens et Ray McCarthy – Couleur : Hi-Fi – Couverture : Dan Jurgens

• DC Comics – The Fury of Firestorm Vol. 3 : Takeover – 18 décembre 2013 – 176 pages – 16.99$ – TP  – Contient : The Fury of Firestorm #13-20

Nous sortons directement de ce second volume qui restera, avec le premier, l’une des pires lectures en terme de comics, et alors que tout semblait perdu pour notre Firestorm, Dan Jurgens arrive en grandes pompes, au scénario et au dessin. Ce qui peut sembler effrayant, puisque les rares qui s’y sont essayé sur une série en pleine chute, particulier parmi les échecs des New 52 (Rob Liefield sur Deathstroke, Rob Liefield sur Grifter), et rares pour ne pas dire aucun, ont réussi à relever le niveau. Mais c’est parce que des miracles existent que ce troisième volume n’est pas la purge annoncée. On change complètement de registre et Dan Jurgens fait ce qu’il sait faire de mieux avec un personnage, c’est à dire, un retour aux sources. Et Dieu sait que c’est bien ce qu’il lui fallait à Salamèche.

Parce que c’est vrai que c’est compliqué de commencer une histoire après deux volumes, et oui, c’est qu’il y a une continuité à suivre les gens, notre cher scénariste a opté pour la meilleure des solutions qui est de s’en battre les steaks de manière mémorable. À croire que rien ne s’est produit auparavant. Il fait une simple référence à un numéro où ils ont fusionné et ont perdu le contrôle de leur corps. Puis la véritable histoire débute. On retrouve un Firestorm des plus classiques aux prises avec un étrange robot. Celui-ci en vient à capturer Firestorm, ce qui permet au professeur Megala de prendre possession du corps de Firestorm. Captain Atom intervient et par la suite, une succession de rebondissements vous pointant du doigt le fait que tout est lié, de manière parfois tirée par les cheveux, parfois trop simples, mais les conséquences font que l’on peut fermer les yeux sur ces simplicités qui sont acceptables puisqu’il s’agit du style adopté. Ce sont ces quelques clichés qui donnent une sorte de charme à ce titre, que l’on pourrait appeler le run de Jurgens.

C’est un peu une sensation de lire une série de 1986. Toutes ces mini-séries qui ont proliféré et ces nouvelles séries mettant en avant de nombreux personnages secondaires et généralement écrites à la manière d’une série télé, mêlant plusieurs intrigues différant les unes des autres. Par exemple, on suivra les aventures de Firestorm, et la relation de la mère de Ronnie qui s’intéresse fortement au père de James et inversement, bien entendu. En plus de cela le freak-of-the week est toujours fonctionnel, mais reste toujours bien amené. Nous avons ce cliché du cliffhanger du vilain caché dans l’ombre, qui reste le seul assez dérangeant, parce que répétitif. Mais tout ce run mène à une fin ouverte que l’on a tous vu et remarqué, mais qui a malheureusement été un personnage négligé par la suite.

Dans cet esprit « kitsch », j’ai envie de dire, le dessin de Jurgens a toujours été fidèle à son style depuis ses débuts. De la même école qu’un John Byrne moderne, Jurgens livre des planches plus ou moins biens détaillées, mais son travail reste de manière générale très beau. On ressent sur les derniers numéros une volonté de faire évoluer la mise en page chez le personnage, la recherche est là, l’idée bien exploitée, mais personne ne l’a remarquée, et c’est bien là le problème. Évidemment, Dan Jurgens n’est pas un artiste au design débordant d’imagination, et l’ensemble reste bien beau, bien propre, à la manière d’une série américaine. Les militaires sont carrés, le général a des lunettes de soleil et fume le cigare, les expressions faciales sont limitées, mais ce n’est pas vraiment ce que l’on va rechercher ici en particulier. Un défaut, mais d’un point de vue plus personnel ici, a été le design de Captain Atom. J’ai tellement été attaché au design de Freddie Williams III dans la série trop courte du héros. Cet artiste jouait sur le fait de le rendre humain, alors qu’il se questionnait, Dan Jurgens en fait tout l’inverse. Lui donne cet aspect d’humanoïde sans aucune expression, mais semble rester humain par ses actions, et les discours qu’il tient.

En effet, ce personnage est impliqué dans le premier arc et agit sur le second. On y retrouve également le Pr. Megala déjà vu dans Captain Atom et sur lequel le dernier numéro était focalisé. Il revient pour prendre le corps de Firestorm, très classique, presque même ridicule, mais alors que l’on pense tout écrit, on est surpris de ce qui est fait par la suite. Car si cette action est un cliché complet du comics depuis les années 70/80, son traitement a toujours été assez bancal, sans parler du dénouement. Ici, tout prend sens suite à cette idée qui est l’unique élément, justement, bancal, de l’histoire. Dan Jurgens réussit à créer une sorte d’effet cause – conséquence avec lequel il aurait encore pu continuer de jouer si la série ne s’était pas arrêtée.

Pour finir, avec ce tome et la série, si Firestorm n’a pas brillé (parce qu’il fait du feu) par ses premiers volumes, ce troisième se révèle surprenant, et est un véritable plaisir à lire. Si le risque était fortement réduit, on appréciera l’effort de Dan Jurgens d’avoir tout fait pour faire sortir le personnage du lot avec justement ce pari de développer une histoire classique, et reste l’un des noms les mieux placés pour écrire et installer ce genre d’univers que l’on peut considérer comme vierge, ou neutre, dont l’aspect très classique peut, et à certainement dû, faire fuir certains lecteurs habitués à Jim Lee et autres grands noms de l’aspect industriel actuel. Ce qui est bien dommage. Il est toujours intéressant de savoir d’où l’on vient.