Dossier – Scott Snyder et Batman, analyse d’un run marquant et (re)marqué

Sommaire

La conclusion du run de Scott Snyder étant arrivée, j’ai pensé que revenir sur les thématiques de son run serait intéressant. Scott Snyder commence son run avec l’initiative « New 52 », donc un nouveau départ et surtout un véritable point d’entrée pour le lecteur. Enfin, c’est la théorie parce que dans la pratique, ça a surtout été un joyeux merdier ! Grant Morrison n’ayant pas tout à fait fini son run et, surtout, DC Comics ne voulant pas se mettre une armée de fans aux fesses, a conservé la majorité des éléments de continuité du personnage. Heureusement pour les nouveaux venus, Scott Snyder va faire un travail très consciencieux de reprise en main et proposer un début de récit parfait pour les néophytes. Les choses compliquées resteront chez l’écossais ! Pas la peine de revenir sur les grosses controverses suscitées par l’auteur à l’occasion des arcs « Death of the family » et « Zero Year », ce n’est pas du tout le propos ici. A la place, on va s’intéresser à ce que l’auteur cherche à développer et à retranscrire sur le personnage de Batman dans son run.

 Scott Snyder est un auteur intéressant car il transmet beaucoup de sa personnalité dans une majorité de ses récits : American Vampire est sa vision de l’Histoire et de la construction des Etats-Unis moderne ; Wytches est la traduction de l’ensemble de ses traumas de parent dans un récit d’horreur (son chef d’œuvre, à mon sens, si vous ne l’avez pas lu, foncez dessus). Ses thématiques sont très personnelles et son run sur Batman ne déroge pas à la règle. Tout au long de ses cinq grands arcs (je fusionne la Cour et la Nuit des Hiboux en un seul arc), Snyder ne va cesser d’affiner sa vision du super-héros, en dressant petit à petit des parallèles avec sa ville, son ennemi juré. Il va être secondé de manière quasi-exclusive par Greg Capullo aux dessins (qui laissera parfois sa place à des génies du crayon comme Yanick Paquette, Matteo Scalera ou encore Jock). Venant du milieu de l’horreur avec, notamment, la série Spawn, il va apporter sa propre touche à la série et aidera bien Scott Snyder à imposer sa patte sur le personnage. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce dossier que j’en ai pris à le construire. Allez, c’est parti !

 

1. Gotham : la ville qui met au défi

Snyder frappe fort avec un premier arc introduisant un nouvel ennemi surpuissant : la Cour des Hiboux, société secrète gouvernant Gotham City. Légende urbaine au même titre que Batman, elle va mettre ce dernier à terre en le fragilisant psychologiquement et physiquement. Elle va mettre en doute les certitudes d’un Bruce à l’arrogance prononcée, lui qui estime être la seule légende en vigueur à Gotham. Pourtant, le hibou étant le prédateur unique de la chauve-souris, l’affrontement sera inévitable et violent.

Cet ennemi explore la thématique phare du run de Scott Snyder : la ville de Gotham, son histoire, ses connexions avec les mythes du héros, sa propension à faire se surpasser ses habitants. Le hibou est un oiseau redoutable, un vicieux qui prend possession d’un autre nid, qu’il soit occupé ou non. C’est un profiteur (une feignasse aussi !). Pourrait-on imaginer que la Cour ait profité de la fragilité structurelle de Gotham à ses débuts pour s’y installer ?

En effet, on voit dans Les Portes de Gotham (récit pré-new 52) que les familles de Gotham ont fait la renommée de la ville. C’est peut-être elles aussi qui en ont fait ce lieu si froid, si intraitable avec les individus. Les deux architectes engagés par ces quatre familles pour construire les ponts de la ville sont des étrangers et pour se fondre dans le moule, ils vont prendre un patronyme noble. Pourtant, les quatre familles ne les accepteront jamais, sauf à la limite, la famille Wayne. C’est une facette de Gotham qui se voit nuancée. La ville est peut-être perfide parce que ceux qui l’ont créé l’étaient. En effet, dans cette histoire, c’est Dick qui porte le costume de Batman qu’il a du mal à assumer. Lui qui considère mal la ville parce qu’elle est dangereuse, parce que c’est là que ses parents sont morts, va commencer à nuancer sa vision de Gotham. Pour lui, elle est un révélateur, elle permet aux gens de se dévoiler sous leur vraie nature, elle lance un défi à toute personne qui marche dans ses rues. Et ça, c’est l’idée qui va traverser tout le run de Scott Snyder.

La Cour des Hiboux est une saloperie (comme ça, c’est lâché). Tel le hibou, elle ne laisse jamais sa proie s’enfuir, elle la traque sans relâche. C’est là qu’interviennent les ergots (ou talons en VO). Ils sont la force armée de la Cour car elle ne se salit pas les mains. Elle décide en secret de la direction à imposer à la ville. Dès lors, lorsque Bruce souhaite redévelopper des logements et redynamiser la ville, la Cour ne l’entend pas de cette oreille et elle va envoyer ses soldats. Elle profite du chaos ambiant pour se fondre dans la masse, elle décide du futur de la ville. C’est un peu la lutte du pouvoir contre le peuple. Bruce ne cherche pas à forcer les choses, il profite de sa fortune pour aider les plus démunis. C’est son trait de caractère, il profite de ce que la ville lui a donné pour faire le bien. La Cour cherche à imposer via ses méthodes souterraines sa vision de la ville, elle tente de contredire l’ordre des choses. La Cour est le maître de Gotham, c’est elle qui dirige la ville comme Bruce va l’apprendre à ses dépens en se faisant piéger dans le labyrinthe. Labyrinthe qui lui servira de révélateur : il abandonnera ses certitudes et reprendra conscience qu’il a encore tout à prouver. C’est pour ça qu’on peut dire que Gotham City est une ville qui défie. La présence de la Cour est un défi lancé à Batman. Il prétend défendre la ville mais il est incapable de voir ce qui se trouve sous ses yeux. Gotham demande toujours à ses habitants de remettre en perspective ce qu’ils croient connaître. Batman doit alors se remettre en question et regarder la ville dans les yeux, lui qui ne la voit que comme son terrain.

Pour autant, ce n’est pas cet évènement qui sera le véritable révélateur pour Bruce Wayne. Snyder va oser retoucher aux origines de Batman (oh, le fils de p***) ! Dans l’An Zéro, on replonge aux temps où Batman n’était pas encore installé. Bruce Wayne est revenu en ville après des années de disparition et il semble avoir des tendances suicidaires. Il se met en danger de manière totalement stupide en voulant démanteler le gang de Red Hood. En cherchant à coller à Frank Miller et son célèbre « Année Un », Scott Snyder recalque la naissance du Batman à la redécouverte du patrimoine familial, à la prise de conscience par Bruce de ce qu’il doit être. Lui qui se cherchait va se retrouver, Gotham lui montre qu’il doit être un monstre effrayant. Il doit susciter la peur dans le cœur de ceux qui cherchent à l’instaurer de manière permanente dans la ville. Gotham est une sonde qui creuse au plus profond de l’âme de l’individu et le défie de devenir meilleur.

Gotham serait comme une bête qu’on tente d’apprivoiser (ou comme Dark Souls) : tu te fais taper sur la tête pendant des heures, des jours, des mois jusqu’à ce que tu arrives à te dépasser pour te prouver digne d’elle, en relevant son défi. C’est de là que naît Batman. Bruce comprend qu’il doit devenir autre chose pour relever le défi que la ville lui impose. En fait, pour Snyder, la ville de Gotham, ce sont ses habitants qui la font. Elle est éternelle, immortelle mais ses habitants ne font que passer. Dès lors, pour se montrer digne du défi qu’elle leur lance, ils doivent s’unir, se fédérer comme toute communauté. Les ennemis qui s’en prennent à la ville tentent à chaque fois de détruire cet esprit de communauté, que ce soit la Cour, le Joker, le Sphinx ou encore M. Bloom et à chaque fois, ils échouent.

A ce titre, l’affrontement entre Red Hood (qui n’est pas Jason Todd, achtung !) et Batman, dans « L’an Zéro », est symptomatique de deux visions totalement opposées de la ville. En effet, le gangster y voit une ville dépourvue de cohérence, pourvoyeuse de chaos, vide de sens. Son action est celle d’un terroriste pur. Il instaure la peur par simple plaisir de voir le chaos se propager. Bruce pense que la ville ne fait que tirer le meilleur de nous même quand on s’en donne la peine. En fait, je pense que c’est une balance sur laquelle penche Scott Snyder à travers des ennemis qui veulent toujours détruire Gotham City et un Batman qui la sauve. La ville ne fait ressortir que le pire ou le meilleur de chacun.

Pour un ennemi comme Bloom, c’est un peu différent. Lui voit la ville comme un jardin (bloom signifie la floraison) où chaque habitant est une plante qui cherche à faire sa place. C’est un combat entre des individualités, où l’esprit individualiste prime. Alors que la ville est une communauté où chacun est là pour s’entraider, pour se soutenir, pour faire jaillir l’espoir. C’est pour cela que Bloom sera battu. Dans le cas d’un adversaire comme la Cour des Hiboux, c’est assez différent. En fait, la Cour, c’est le côté sombre de chaque ville : Batman et la Cour sont le Yin et le Yang, deux éléments qui s’annulent. Si S. Snyder évacue assez vite la Cour et ne revient dessus qu’un court instant pendant l’arc « Endgame », on peut pourtant dire qu’elle aussi est éternelle. Après tout, il y aura toujours des membres en son sein (ce sont les riches familles de Gotham City qui la dirigent) et elle tentera toujours de s’opposer face à Batman pour imposer sa vision des choses à la ville de Gotham City.

Nygma est un cas là encore particulier sur lequel je reviendrai plus en détail dans la troisième partie. Sachez simplement que pour le Sphinx, Gotham City est une ville au bord du chaos, elle doit se voir remise à zéro via un retour à l’état sauvage. Il va défier les habitants de la ville, en leur lançant un défi impossible à relever pour maintenir son règne de tyran mais face au néant, lorsque l’espoir disparait, Batman apparait pour montrer la voie, le chemin pavé d’espoir. C’est lui qui porte ce défi. Le justicier, tout comme Gotham, est une force qui pousse les autres à surmonter leur propre condition mais on va voir ça maintenant.

Le dernier numéro du run de Scott Snyder est un one-shot, sobrement intitulé « Gotham is » (Gotham est). Il reprend la première case de l’histoire où Bruce expliquait que le Gotham Gazette contient une rubrique dénommée « Gotham est » où des habitants de la ville donnent leur vision. Au final, Gotham City, c’est nous, c’est ce que disent tous ces gens à travers cette colonne, c’est eux qui font la ville.

Ainsi, Scott Snyder replace son run à travers la ville, pièce fondamentale de son histoire. L’auteur fait jouer le déterminisme contre le libre-arbitre. Les auteurs avant lui disaient que la ville de Gotham était déterminée comme mauvaise parce que c’est ainsi que les choses doivent être. Le scénariste prend le contrepied, comme je l’ai déjà dit, puisque pour lui, ce sont les habitants qui font leur ville. Le libre-arbitre est à une place fondamentale, chacun décide de ce qu’il veut faire et notamment, le citoyen impulse la vie de la communauté auquel il appartient.

2. Batman, une force transcendantale

Ah, Batman, ce héros qu’on aime tous (qui a dit non ? Meurs, mécréant !) !

 Bon, autant le dire de suite, Scott Snyder a mis du temps à poser les couilles sur la table et à dégager sa vision du personnage. En fait, le pivot, c’est « L’an Zéro ». Malgré tout ce qu’on peut penser de l’arc (et je ne suis pas son plus grand fan), c’est là où Snyder développe et fusionne ces thématiques. C’est là que Scott Snyder va commencer à développer sa vision du personnage. Je l’ai dit juste avant, Bruce, lorsqu’il revient à Gotham City, est limite suicidaire. Il refuse d’utiliser son héritage, il refuse même de faire savoir qu’il est en vie. En fait, Bruce Wayne a laissé place à une coquille vide le jour où ses parents sont morts dans cette ruelle. Cette coquille totalement vide, tout ce qu’il restait à Bruce, c’était la souffrance et le deuil. Après tout, il a même essayé de se faire griller les neurones pour oublier ce qui est arrivé cette nuit-là. Mais même s’il redevenait un type lambda, Bruce ne serait pas si différent. C’est en tout cas ce qui se dégage de l’arc Superheavy. En effet, Bruce est revenu totalement vierge, en oubliant qu’il avait été Batman. Malgré ça, il tente d’aider les autres en ouvrant un centre d’accueil pour les jeunes enfants.

Au final, sa douleur, Bruce l’a transformée en quelque chose de positif. Il a trouvé le moyen de la transcender. C’est ce que dit Batman : transcendez-vous, faite de votre douleur une force. Transformez les choses négatives en quelque chose de positif. Il a relevé le défi de Gotham City. Désormais, Batman est devenu éternel, comme la ville. Et c’est là qu’intervient le chapitre spécial du numéro 27 de Detective Comics. Là, on découvre que Bruce a fait en sorte de se créer un clone tous les 27 ans à qui il injecte son trauma originel. Il faut que Batman soit éternel parce que Gotham City est éternelle, elle aussi. Cette immortalité implique qu’il y aura toujours des individus à qui apporter l’espoir. C’est aussi l’aspect que revêtent les visions de Bruce dans l’arc Endgame, l’espoir doit toujours être là.

Pourtant, Bruce et Batman sont les deux faces d’une seule et même mission : susciter l’espoir chez les gens. Pendant tout le run, Bruce ne cesse d’aider la ville en reconstruisant les Narrows ou en aidant les quartiers défavorisés de la ville. Bruce ne se voit pas effacé par Batman. En fait, pour Scott Snyder, Batman n’est qu’une extension de la personnalité de Bruce Wayne, une manière d’affronter son trauma et d’aider les autres sous une autre forme. C’est sûrement pour ça que Jim Gordon n’arrive pas à s’imposer en Batman, il ne voit que le symbole, l’espoir qu’il est censé susciter. Or, comme le dit, Julia Pennyworth (oui, Alfred a une fille et elle sert… pas à grand-chose), Batman, c’est simplement une extension de celui qui porte le costume. Jim devrait moins se préoccuper du symbole qu’il est censé représenter et de la façon dont il doit le faire que de rester lui-même. Le souci, c’est qu’il ne croit pas du tout en ce Batman. En même temps, c’est normal, c’est un Batman récupéré par le système. Ce n’est pas un Batman qui est censé susciter l’espoir mais un Batman qui est censé dire à la population « je vous protège », d’une façon militaire. Mais Batman était plus que ça.

Batman, c’est une lueur d’espoir, un phare dans la ville et là, paf, Scott Snyder le tue ! A la fin d’un combat titanesque avec le Joker pour conclure l’arc Endgame, Batman meurt. Mais comme l’explique Alfred par la suite, cela n’est pas important, Batman ne pensait pas à la mort. La mort, c’était la fin de l’espoir, la perte de sens et Batman refusait d’y penser. Batman se disait qu’il valait mieux rire face à la mort car l’espoir continuerait toujours. Mais il apparait logique que Batman meurt, sa vie est une tragédie, il doit mourir pour revenir meilleur, plus fort, plus puissant. Dans un chapitre tragique et d’une puissance émotionnelle rare de l’arc Superheavy, sublimé par un Yanick Paquette qu’on ne voit pas assez, Bruce se tue, abandonne sa vie d’avant pour réinjecter la personnalité du Bruce Wayne traumatisé. Il décide de laisser derrière lui la vie qu’il avait commencé à construire avec Julie, une vie simple, débarrassée d’un trauma encombrant. Et c’est Julie qui va faire renaître le véritable Batman, ce qui n’est pas un hasard car elle est la fille de celui qui a vendu l’arme de Joe Chill. La boucle est bouclée.

Au final, Scott Snyder semble faire une écriture ultra-méta du personnage. L’aspect transcendantal de Batman et de Gotham ressurgit, toujours plus puissant, les deux étant liés puisque Batman est éternel, tout comme Gotham. Tous les deux sont immortels, comme les héros de comics. Batman est ce qu’il est, le symbole qui dit à chacun : « j’affronterai vos cauchemars pendant la nuit mais vous devrez combattre les vraies choses ». Au fond, c’est la puissance du symbole du super-héros que Snyder extrapole ici. Les super-héros ont une puissance transcendantale réelle, ils nous poussent à affronter la réalité. Je suis quelqu’un qui n’a pas confiance en lui, je suis un angoissé de la life, je panique souvent, pour des tas de raisons à la con mais des super-héros, ces symboles d’ultra-puissance, ces personnages qui nous disent : « c’est bon, la vie est parfois compliquée mais vas-y, botte le cul à tes problèmes, je m’occupe du reste », ça me rassure, ça me donne de la force. C’est d’une puissance rare. Nous pouvons tous être des héros au quotidien, il suffit juste de s’en rendre compte. Peu importe les difficultés de la vie, les embûches, nous y arriverons. Nous surmonterons chaque problème.

Batman est placé dans le contexte d’un gardien qui veille pour chacun des habitants de sa ville. Gotham est ce révélateur mais de cette révélation peut surgir quelque chose de sombre, de mauvais qui tentera d’imposer une vision à la ville. C’est ce héros qui a ramené de l’espoir aux habitants de la ville. Le numéro #51 relie une fois de plus Batman à la ville, il a été la lumière dans cette ville. Il l’est, même lorsque la nuit devient la plus noire possible, il reste là à observer pour protéger chacun afin que l’on puisse vivre notre vie sereinement alors même qu’il reste toujours une menace sournoise. L’auteur abandonne presque totalement le côté détective pour ne s’intéresser qu’à la vision super-héroïque de Batman. En même temps, il s’occupe du titre « Batman », pas de « Detective Comcs ». L’important, c’est justement de placer la focale sur ce symbole, comme Grant Morrison avait pu le faire. C’est un peu la vision d’un monde en danger constant que Scott Snyder développe dans son run. Un danger que l’on est obligé de combattre pour vivre tranquillement. C’est d’ailleurs l’objet de la troisième thématique de Scott Snyder dans son histoire.

3. Batman plongé dans un monde post-11 septembre

Si on lit la note d’intention de Scott Snyder à propos de « L’an Zéro », il dit très clairement que le but est de moderniser « Année Un ». Cet arc parlait d’une ville gangrénée par la criminalité de rue telle que le proxénétisme, la drogue et la criminalité organisée. Dans cet arc, S. Snyder nous plonge en pleine ère post-11 septembre dans une Gotham City effrayée par un gang qui sème la terreur, dirigé par Red Hood et qui recrute ses membres en les manipulant, les faisant chanter, etc. Ce sera la même chose dans la troisième partie, où le Sphinx est mis en avant. Il veut montrer à tous que la ville de Gotham est aussi le vide, le néant absolu, l’absence de structure permettant la cohésion. Il offre la possibilité aux habitants de lui poser une énigme. S’ils ne trouvent pas la réponse, il arrête tout. Le problème, c’est que personne n’aurait pu gagner son jeu, il aurait trouvé le moyen d’avoir le dernier mot. Il instaure un règne de terreur, lançant un défi quotidien à quiconque ose. Le Sphinx souffre d’un complexe d’infériorité. En lançant ce défi à chaque citoyen, en les voyant perdre, il regonfle son égo, tout en maintenant sa supériorité intellectuelle. Ce retour à l’état sauvage lui permet un contrôle total.

Pour autant, cette modernisation des origines de Batman par le prisme du terrorisme apparait déjà auparavant dans le run de S. Snyder. En effet, la Cour des Hiboux est une organisation qui vise à imposer sa vision des choses sur la ville, comme tous les ennemis créés par l’auteur. Pour se faire, elle a pris sous son aile des jeunes garçons qu’elle a entrainés, formés et surtout vidés de leur personnalité pour en faire de parfaits soldats. Un peu comme les organisations terroristes telles que DAESH qui lavent le cerveau de leurs membres. On peut même aller plus loin. Et si la problématique du personnage de Owlman qui se prétend être Thomas Wayne Jr. n’était pas de savoir si cela est vrai mais plutôt de montrer les ravages d’un lavage de cerveau ? En clair, le plus important, c’est de savoir si ce n’est pas juste sa vérité à lui, telle que la Cour la lui a racontée afin de lui monter la tête contre Batman (contre eux aussi à la fin mais bon, ils sont un peu cons !). Et c’est la même chose avec quelqu’un comme M. Bloom. Il veut imposer sa propre vision de Gotham City, sa vision du monde, en fait. Pour cela, il distribue ses graines à des membres de gangs, des esprits malléables, afin qu’ils développent des capacités quasi-identiques à lui. Ainsi, grâce à une grande armée, il va pouvoir asseoir sa domination sur la ville. Son but étant de faire revenir le jardin qu’est Gotham à l’état de friche sur lequel il pourra faire pousser de nouvelles graines, en adéquation avec sa vision des choses.

En fait, c’est quelque chose qu’ont en commun tous les vilains créés par Scott Snyder dans le run. Ce sont des types avec une vision, qui cherchent à imposer cette vision à la ville et à ses habitants en les plongeant dans la terreur. Alors, il est vrai que c’est aussi quelque chose qu’ont de communs beaucoup de super-vilains, surtout chez Batman, mais ici, il est toujours très clair que c’est une attaque envers un mode de vie, une façon de vivre. Donc, une idée proche du terrorisme moderne. Et c’est là que le côté transcendantal de Batman et Gotham City prend sens. Il faut voir le côté global du récit de S. Snyder. Tout a un sens, Batman pousse à dire merde au terroriste qui veut nous voir perdre pied, qui veut voir le navire chavirer. Le simple fait de continuer à vivre crée l’espoir et cet espoir détruira toujours les super-vilains. C’est naïf et un peu cul-cul sur les bords mais j’assume et j’aime voir un auteur être aussi sincère. C’est là encore un discours très méta sur les capacités des super-héros qui peuvent dépasser les limites de la fiction.

4. Le Joker et Batman : les histoires d’amour finissent mal, en général

L’autre point sur lequel Scott Snyder va se pencher, c’est la relation entre le Joker et Batman. Pour le scénariste, la relation entre les deux personnages est une histoire d’amour. En fait, les choses se passent en trois étapes et pas dans l’ordre chronologique.

On a les prémices dans l’arc « L’an Zéro ». Les choses semblent assez claires (et il me semble que c’est confirmé dans des interviews) mais le leader du gang de Red Hood n’est autre que celui qu’on connaîtra plus tard sous l’identité du Joker. La scène iconique à Ace Chemicals est reprise telle qu’on la connait avec des dialogues montrant les débuts d’une relation amoureuse (un peu à sens unique, il faut bien le dire, quand même). Red Hood semble trouver Batman à son goût dans ce qu’il voit comme une folie totalement assumée de la part d’un homme. On retrouve aussi dans sa personnalité certains caractéristiques du Joker : le non-respect de la vie humaine (après tout, il tue les membres du gang quand ça lui chante) ; l’amour de la manipulation psychologique ; etc. La deuxième étape, c’est la crise de jalousie, qui prend place dans l’arc « Death of the family ». Le Joker a disparu depuis un an et il revient plus énervé que jamais. En témoigne son passage au commissariat afin de récupérer son visage (gentiment arraché par le Taxidermiste, sur demande du clown).

En fait, S. Snyder est un fan des récits d’horreur, de fait, il place le Joker dans une position de boogeyman. Ce qui explique le fait qu’il puisse être partout à la fois dans les autres séries de la Bat-family. De même, le premier chapitre de l’arc est un pur bijou en matière d’horreur, bien aidé par Greg Capullo qui sait instaurer des ambiances bien flippantes et angoissantes. Le souci, c’est que cela ne va pas bien tenir la durée, parasité parce que Snyder est pris entre l’hommage et l’envie d’innover. L’hommage se fait par rapport à Alan Moore et son « Killing Joke ». Scott Snyder n’innove pas tellement dans sa vision de la relation Joker-Batman, il ne fait que reprendre ce qui était développé par le fou anglais, à savoir une histoire d’amour-haine entre les deux. En effet, on se souvient que Moore, dans The Killing Joke, rédigeait une histoire sur la relation ambigüe entre Batman et le Joker, entre amour et haine. Au final, tous deux se ressemblent plus qu’on ne peut l’imaginer. Simplement, si l’un se cache sous un masque pour se libérer, l’autre n’en a pas besoin, il est libre de la façon la plus pure et la plus chaotique possible. Le Joker est le chaos incarné, aucune entrave n’est possible pour lui. Batman est régi par un code qui consiste à ne pas tuer et à protéger les innocents. Le Joker veut rendre sa liberté à Batman en le libérant des entraves crées par la Bat-family. C’est surtout une crise de jalousie de la part du Joker qui envie la relation entre Batman et les membres de sa famille. Après tout, eux peuvent profiter de Batman sans s’en prendre plein la tête (presque, le comportement de Bruce à leur égard est loin d’être toujours exemplaire).

En fait, Snyder profite de cette crise de jalousie pour explorer la Bat-family. N’est-ce pas Batman qui l’entrave ? Après tout, chacun des membres s’entend bien, même si Jason est toujours un peu ronchon et en colère (enfin bon, se prendre des coups de barre à mine en plein tronche et clamser dans une explosion puis revenir à la vie ensuite, ça doit filer un coup !). En attendant, Batman cache des choses à la Bat-family, pour les protéger mais ce sont ces secrets qui vont réduire la famille à néant. Au fond, Scott Snyder propose une double histoire d’amour : celle Joker-Batman et celle Bat-famille-Batman. Il aime ses protégés comme ses enfants (en même temps, il en a adopté un et le quatrième est son fils biologique) et Alfred comme un père (jamais Batman n’a paru si prêt de franchir la ligne que lorsque le majordome se fait capturer) et donc pour les protéger, il leur cache des choses, comme son affection pour le Joker, parce qu’il sait au fond, qu’ils sont quasi identiques. C’est le père de famille qui se transforme en destructeur. C’est la famille dysfonctionnelle qui se cache des choses et qui se détruit de l’intérieur. Joker n’est que l’allumette qui embrase la trainée d’essence et fait exploser le tout. « Death of the family », c’est surtout l’histoire d’un père de famille, ce que ça signifie. C’est fou de constater que Snyder se refuse à utiliser Damian, parce qu’écrire un gosse psychotique qui a l’âge de son fils, ça l’emmerde et ça peut se comprendre alors même qu’il parvient à écrire une histoire sur la paternité. Batman est le père de cette famille, il a sous sa responsabilité tous ses gosses, ils sont sa responsabilité. La paternité, c’est protéger ses enfants en leur cachant des choses, c’est penser qu’on peut les protéger ainsi. Faire des erreurs en voulant faire le bien. C’est le propos de Joker, Batman s’inquiète pour ses enfants parce qu’il sent que sa némésis a franchi un cap, tout le monde est en danger.

Enfin, la dernière étape, c’est le divorce. Le Joker est une fois de plus de retour (vous ne vous y attendiez pas ? Bande de nullos, va !) et cette fois, il est là pour signer les papiers du divorce et le prononcer dans le même temps. La confrontation entre Joker et Batman va prendre une fin tragique avec leur mort. Mais là, Scott Snyder semble totalement se foutre de la relation Joker/ Batman, il va relier le Joker à sa thématique principale, à savoir : Gotham City. Batman va découvrir que le Joker semble être là depuis des siècles grâce à une molécule : le dionésium, se faisant appeler l’homme pâle. Cette molécule miracle régénère les cellules de son porteur. Si Batman refuse d’y croire durant tout l’arc (quel casseur d’ambiance, celui-là), nous, lecteurs sommes un peu pris dans l’interrogation. Déjà, ça bouleverse totalement ce que l’on pense savoir sur le clown maléfique, c’est-à-dire qu’il est « né » de la chute dans le bain toxique. Ensuite, ce n’est jamais expliqué clairement dans l’arc. Il faut attendre l’arc suivant pour obtenir les réponses aux questions que l’on pouvait se poser. Ainsi, alors que Bruce est en train de récupérer ses souvenirs, un homme aux yeux verts bien fluo (la drogue, c’est de la merde !) vient discuter avec lui. Cet homme ressemblant au Joker semble bien normal (sauf les yeux, quoi !), il discute sereinement avec des dialogues plein de sous-entendus. De là, la théorie de Scott Snyder se comprend pleinement. Le dionésium semblerait, si on se réfère à la situation de Bruce, lorsque la personne qu’est le Joker, nommé l’homme pâle, meurt, il renaît totalement, débarrassé de ses souvenirs.

Au final, le jeune scénariste impose réellement sa vision du Joker, bien au-delà de la relation qu’il entretient avec Batman. Une vision intéressante que Scott Snyder impose dans l’univers DC Comics puisque le dionésium serait à l’origine de l’immortalité de Vandal Savage et des puits de Lazare de Ra’s Al Ghul. Partant d’un hommage classique à Alan Moore, Scott Snyder va assumer sa vision du Joker et va ainsi apporter sa pierre à l’édifice du mythe qu’est le personnage. Une vision qui de plus, peut concorder avec la révélation faite par Geoff Johns dans Justice League #50, en partant du principe que ce Joker a une identité propre et distincte de celle des deux autres qui existent (ou ont existé) dans le DC Universe. Les réponses manquent encore de ce côté là, on les attendra patiemment.

5. Les relations entre Batman et les autres personnages

En guise de dernière partie, je vais tenter de présenter les relations avec les personnages telles que Scott Snyder les perçoit. La relation la plus importante, à mon sens, c’est celle entre Bruce et Alfred. Sans réellement que ce soit original, ça a le mérite d’apporter une lecture. Ainsi, Alfred est le père que Bruce a eu le jour où ses parents sont morts et c’est quelque chose qu’il fait de façon spontanée, naturelle. Alfred cherche à protéger Bruce de la meilleure façon, quitte à s’opposer à lui, notamment dans l’arc de « L’an Zéro ». Alfred pense que le jeune homme ne fait que trahir l’héritage familial en agissant d’une telle façon. En fait, je ne pense pas qu’Alfred soit contre Batman, plutôt, il pense que Bruce gâche sa vie de cette façon. Ce qui explique qu’Alfred soit heureux au moment où il le retrouve, après l’attaque du Joker. Bruce Wayne va pouvoir reprendre une vie normale, telle que Alfred le voyait faire à la fin de « L’an Zéro » lorsque Julie venait rendre une visite impromptue. C’est la vie qu’Alfred a toujours désirée pour Bruce. Alors même, lorsque ce dernier retrouve la mémoire et demande à son majordome de lui ouvrir sa cave, celui-ci refuse. Et pourtant, lorsque Batman est de retour, il agit tel un père, protégeant son fils à tout prix, même contre son choix.

La vie de Batman n’est pas quelque chose qu’Alfred souhaite pour ce fils, c’est une vie faite de trop de danger, de risques. Lorsque Bruce meurt, Alfred est totalement effondré et il voit dans son retour une opportunité de tout recommencer à zéro, de le guider dans une vie sans danger. Cela ne sera pas le cas, le cercle devant être complet, le véritable Batman reviendra et leur relation faite de piques régulières et d’encouragements aussi.

L’autre relation importante, c’est celle que Batman entretient avec le Commissaire Gordon. Avant de collaborer de façon importante, Bruce détestait le jeune policier. En effet, il lui reproche d’être un pourri et dès lors s’installe une relation de défiance entre les deux. En fait, Gordon n’en est pas un, simplement, à son arrivée à Gotham City, il est rentré dans le moule jusqu’au moment fatidique où il a découvert ce que ses collègues faisaient. Au final, Gordon est quelqu’un d’aussi intègre que Batman, qui croit en ce qu’il fait. Lui aussi, la ville de Gotham l’a défié, à plusieurs reprises. Notamment, elle le défie lorsqu’il doit revêtir l’armure du Batman (aussi dénommée Bat-Chappie, Bat-Robot et plein de jeux de mots rigolos !) et se montrer digne du costume. Surtout qu’il ne veut pas de ce rôle et qu’il n’arrive pas à l’assumer. Lui aussi a besoin de Batman pour se transcender, se dépasser. C’est d’ailleurs pour cela qu’il va lutter contre Nygma à « L’an Zéro », Bruce lui a fait comprendre qu’il y avait des choses pour lesquelles se battre dans la ville. La foi qu’il avait perdue dans la ville, il la retrouve grâce à notre justicier. Cette foi, il ne la retrouve pas en revêtant le rôle de Batman. Il tente de se convaincre avec des bat-pensées mais rien n’y fait, il n’est pas Batman. Lui aussi a besoin de Bruce sous le costume pour retrouver l’espoir et la force de se battre.

La dernière relation mise en avant, c’est celle avec Harper Row. Oui, je sais, personne ne l’aime, perso, je me contrefous d’elle, je ne l’aime ni ne la déteste, je suis indifférent à son sort. Elle nous est présentée pendant l’arc des Hiboux et obtient deux chapitres dédiés à elle seule dans le run de l’artiste (le 13 et le 18). C’est une jeune fille qui habite dans les Narrows, quartier défavorisé de Gotham et laissé à l’abandon. C’est un des quartiers que Bruce souhaite réhabiliter par son projet urbain. Elle y vit avec son jeune frère, Cullen, depuis que leur mère est décédée et que leur père les a abandonnés. En fait, l’avantage du numéro 13, c’est qu’il offre un point de vue de fan-boy sur Batman. Les boîtes branchées sur le réseau électrique qui renforcent le réseau pour les quartiers pauvres en pompant l’alimentation des générateurs Wayne (oui, Bruce est magnanime, il se vole tout seul !), le plan pour cueillir Requin-Tigre à la sortie, le secours de Cullen et Harper en mauvaise posture. Harper est une fan de Batman qui va vouloir devenir plus, elle va sentir une connexion avec lui. Connexion qu’on ne comprendra que dans les numéros de Batman & Robin Eternal. On apprend ainsi que Harper était en visu pour devenir une Robin. Pour cela, elle avait été sélectionnée par une femme maléfique, nommée Mother, pour subir le même trauma que Bruce. Ce dernier l’avait en effet engagée pour cela, ignorant son plan. Enfin bref, le propos est intéressant mais ça arrive tellement tard dans le développement du personnage que bon, on s’en tape, quoi !

Ah et il ne faut pas oublier ce magnifique chapitre 18, dédié à la mort de Damian ! Nan, je déconne, ce chapitre était à chier du début à la fin. Déjà les dessins de Andy Kubert, c’est vraiment pas ça mais surtout, on sent le numéro imposé qui emmerde profondément Scott Snyder. Donc, pour l’histoire, Harper va tenter de faire remonter la pente à Batman. Elle sait ce que c’est de subir un deuil (lui aussi mais bon…) et elle va tenter de l’aider de façon très cul-cul en illuminant d’un R la tour Wayne. Pour elle, ça veut dire Résiste, pour lui… Bon, vous avez compris, je vais pas trop vous prendre pour des abrutis non plus… Et le pire, c’est qu’en lisant « L’an Zéro », on se rend compte que Scott Snyder est très capable d’écrire sur le deuil. Au final, Harper Row deviendra Bluebird (traduit Sialia, un merle bleu, mais pourquoi ?!) et ne servira… à rien ! Enfin si, à venir squatter d’autres séries, nous faisant même croire qu’elle est devenue BFF avec Batgirl ! Pouah, la blague ! Bon, j’arrête de troller Harper Row, il y en aurait pour des heures. Pour moi, ce sont les relations qui sont le plus au cœur de Scott Snyder, même si Harper déborde puisqu’elle a une importance significative dans les séries Eternal. Ce sont trois relations importantes dans l’histoire du run de l’auteur. J’exclue Duke parce que vu l’utilisation rachitique du personnage, je pense qu’il y a un côté imposé par DC Comics, sûrement une idée de Dan DiDio, ça !

Pour terminer, je donnerais simplement mon avis sur le run de Scott Snyder. C’est un auteur que j’aime beaucoup, c’est quelqu’un de passionné et d’honnête mais il a ce défaut récurrent de vouloir en faire trop à certains moments. L’exemple assez symptomatique, à mon sens, c’est « L’an Zéro ». En effet, cet arc est un bordel monstre et révèle que si Snyder développe des thématiques, que je trouve intéressantes, il le fait souvent au détriment de la bonne tenue de l’histoire. La deuxième partie de « L’an Zéro » est un calvaire à lire, elle mêle trop de thématiques différentes : terrorisme, gestion du deuil, acceptation de l’échec, corruption, etc. En quatre numéros, ça devient super long à lire et limite indigeste. Surtout les hommages trop appuyés (et un peu débiles, parfois) à Frank Miller pètent totalement le récit. C’est le même souci avec « Le deuil de la Famille », S. Snyder rend trop hommage à Alan Moore et ne se libère pas des carcans imposés par « The Killing Joke ». Et surtout, je trouve dommage que Snyder n’utilise pas le personnage de Damian, surtout dans l’arc « Superheavy ». Quand on voit les questions que l’auteur se pose sur la parentalité dans « Wytches », je me dis qu’il a loupé quelque chose. Pourtant, je ne déteste pas le run, bien au contraire, je l’aime beaucoup. J’adore l’arc des Hiboux, le retour du Joker est excitant et le dernier arc a une sacré gueule (même si le dernier numéro en fait trop avec ses combats de robots à la sauce Gundam). En fait, j’aime la sincérité de Scott Snyder et tout l’amour qu’il a pour le personnage et qu’il développe à partir de la moitié de son run.

Par contre, Harper Row est une chieuse ! Là, je ne cautionne pas.

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Wintrfell49

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Ares
Invité
Ares
7 années il y a

Très bon dossier, vraiment intéressant.

darkcorbac
7 années il y a

c’était vraiment bien gros GG à toi Wintrfell49

Brutal Destr0y333r
Brutal Destr0y333r
7 années il y a

J’hésite à le lire maintenant étant lecteur VF …

Joke
7 années il y a

Canon !

Mocassin
Éditeur
7 années il y a

Si j’avais attendu de lire tout le run de Snyder pour lire ton dossier, ça aurait pris quelques années. Alors tant pis, j’ai foncé dans le spoil, et je ne regrette pas. C’est un dossier très intéressant, avec un plan bien vu. Bravo à toi !

Vakarian
Vakarian
7 années il y a

Scott qui ?

Jonkoy
Jonkoy
7 années il y a

Excellent article! Je suis tout à fait d’accord concernant la relation entre Joker et Batman. C’est exactement ce que je vois entre eux et ça j’aime! Pareil pour Harper Row, je l’aime pas trop…

Joff
7 années il y a

le run reste assez bordélique, l’an zero super indigeste et sans réelle saveur. Snyder ne sait pas faire dans la sobriété. Par contre Capullo nous a sorti tout son talent sur ce run, j’ai beaucoup apprécié son travail.

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superman
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