Review TV – Supergirl S01E20 « Better Angels » Season Finale

« Papa où t’es ? Oh tiens, on m’appelle pour descendre des ‘teilles. OSEF la mif. » – Supergirl

• Supergirl Saison 1 – Episode 20 – Titre : « Better Angels »
  
• Réalisé par : Larry Teng – Écrit par : Jessica Queller, Robert Rovner, Andrew Kreisberg, Ali Adler – 18 avril 2016

Oh oui ! Supergirl ! Après tant d’espoir et d’attente, ce final risque bien d’être exceptionnel ! Qu’est-ce qui pourrait briser les espoirs que je défends depuis les débuts de la série ? Et bien non. C’est fini pour Supergirl. Plus rien n’est à sauver. Le peu d’espoir possible était à l’agonie depuis déjà quelques épisodes, mais ce final a complètement achevé le peu d’attente qu’il restait. Et pourtant, il faut noter le nom de cet épisode qui se fout littéralement de son public. « Better Angels » est bien le pire épisode de la série. Un final incroyable, qui en finit avec cette menace kryptonienne des plus terrible. Je vous explique avec plaisir ce qui fait de cet épisode un échec universel laissant passer Brandon Routh pour un véritable acteur.

La passion du scénariste, la passion des comics

Commençons par le scénario, de toute façon je suis là pour vous résumer cette daube, alors autant y prendre un peu de plaisir. Suite à un épisode 19 qui annonçait bien le problème auquel nous allions être confronté cette semaine, Alex armée comme un joueur de TitanFall et d’une épée de kryptonite laser, on m’expliquera depuis quand la kryptonite fait fondre le béton, s’attaque à sa demi-sœur. Un combat acharné magnifiquement chorégraphié par le cirque du coin. Une fois retrouvé au fin fond d’une impasse scénaristique, sa mère vient la chercher pour qu’elle arrête ses conneries et qu’elle rentre au D.E.O. . Mais qu’est-ce que Myriad peut bien être ? Ce secret si bien gardé, cette arme ultime, vendu comme un Galactus mécanique, n’est rien d’autre qu’un petit bouton sur lequel Non (ce nom pourri) appuie pour laver le cerveau/manipuler des habitants de National City ! C’est à la fois tellement machiavélique, et gentil de laisser les humains s’organiser pour contre attaquer que l’on ne sait pas vraiment si on pouvait lui en vouloir. Après que maman Denvers ait fini son monologue sur l’amour et la famille, comme quoi c’est commun à toutes les Supergirl, ce qui a ramené Alex de son bad trip sous kryptonite, Kara est déterminée à agir et à contrecarrer les méchants plans du méchant Non.

Et si l’on connait bien Supergirl pour une chose, ce n’est pour ses pouvoirs, sa capacité à exploser les satellites en moins de trois secondes, non, c’est bien pour son talent oratoire, et son statut de présentatrice télé. Arrivée à ce moment, plus rien ne pouvait nous sauver de ce discours sur l’amour et l’espoir qui donne froid dans le dos tant le ridicule se montre assassin. Évidemment, ça fonctionne du premier coup, les acteurs font semblant d’être surpris, d’avoir les larmes aux yeux, face à un spectateur lassé de ce petit dénouement agrémenté de bons petits sentiments qui sèche lui aussi ses larmes causées par les flash-backs accentués par un filtre Instagram ultra-clair remplis d’effets de lumières qui rendent les images à peine visibles. Ce qui expliquerait le réveil de Winn et James. Et alors que l’on pensait le pire passé, l’on ne pouvait se douter que si quatre scénaristes ont travaillés sur cet épisode, ce n’était que pour la simple et bonne raison de donner naissance à cet homonculus agonisant, perforé par toutes les blessures et erreurs accumulées créant de trop nombreux défauts pour en faire un épisode ne serait-ce que regardable. Pour éviter le spoil complet, Supergirl réglera ses comptes avec Non et Indigo.

Frienship is MothaFackin’magic

Durant ces quarante minutes, j’ai tenté de trouver quelques excuses par rapport à la série, au personnage. En me répétant que le coup de l’utilisation de ce support pouvait être ridicule mais c’était une critique des médias, ou au pire, ça fait Silver Age. L’on en arrive à un point de saturation et ces défauts sont ici si exagérés qu’il en devient impossible de les supporter d’avantage. Pour le coup, même le personnage de Martian Manhunter n’arrive même pas à intéresser, malgré ses nombreuses apparitions. On sent un sacré creux en plein milieu de cet épisode. Entre la résolution de Myriad et l’affrontement avec Non, Kara fait le tour de son crew faire son petit monologue sentimental sur l’amour et l’amitié à chacun, l’un après l’autre, le temps d’un bon quart d’heure, ne faisant rien progresser, et n’arrive même pas à donner au spectateur la moindre sensation de danger. La relation « tant attendue » entre James et Kara est bel et bien l’apogée de le niaiserie. On l’attendait, on l’évitait, et on y arrive. La platitude sentimentale la plus totale. Une relation lisse, comme les autres en réalité, mais présenté comme l’accomplissement d’une attente ce qui donne comme une sensation de dégoût. Comme si l’on venait de réaliser que la série se conclut, que c’est censé être le dénouement, que tout menait vers cette fin, cette conclusion, et que c’est par cette fin que Kara va être heureuse. Il faut dire que sur ce point, la série est cohérente, et à réussie à arriver à cette situation finale recherchée, mais prévisible depuis le premier épisode.

Il serait même difficile de calculer le nombre d’incohérences impardonnables, mais celle que l’on notera et à côté de laquelle il est impossible de passer est bien l’expédition des figurants incarnant l’armée des cinq pauvres soldats de Non, donnant un aspect trop puissant à la menace kryptonienne, sont donc tous partis gentiment en animation suspendue, piquer un somme dans le vaisseau. Et si je dis que l’on peut pas passer à côté c’est que c’est bel et bien expliqué de la sorte. Ce qui est tout simplement impardonnable. Le seul et unique point fort (et encore) de l’épisode reste les effets spéciaux de manière générale. Le rendu des affrontements, mais surtout la scène finale de Supergirl qui fait quelque peu penser à Superman Returns ou Man of Steel.

Au final, Supergril clos sa première saison sur un final ridicule. Certains auront eu la chance de remarquer que la série était foutue dès les premiers épisodes, mais alors qu’un certain potentiel ou l’illusion de celui-ci persistait, ce dernier épisode a annihilé toute possibilité à la série de se remettre en selle. Non est ridicule, et tout le sérieux des menaces annoncées sont réduites à un petit affrontement digne d’un combat de chatons, le tout enfermé dans un scénario écrit par un enfant jouant avec ses figurines, volées par sa petite sœur s’essayant à l’écriture d’une relation amoureuse. A l’image de la magnifique série Birds of Prey, Supergirl n’a pas de race, et fera partie des pires « adaptations de comics » au format série télé.

« – Oh Wait… Mec, je crois qu’on a oublié quelques trucs question intrigues secondaires tout ça.

 – Pas de problème tu foutras le tout dans les dernières minutes de l’épisode, on casera ça en mode teaser de la deuxième saison.

 – D’ailleurs, c’est toujours ok pour la saison deux ?

– Oh wait… «