Review TV – DC’s Legends of Tomorrow S01E11 « The Magnificient Eight »

« Hex. Jonah Hex. » – Jonah Hex (Bah oui)

• DC’s Legends of Tomorrow Saison 1 – Épisode 11 – Blood Ties

• Réalisation : Thor Freudenthal – Scénario : Marc Guggenheim – 12 avril 2016 – CW

Amis des voyages temporels, bonsoir. L’épisode de la très boudée Legends of Tomorrow de cette semaine introduit un grand personnage de l’univers DC Comics. Et ça se passe au Western. Je parle bien sûr de ? … de ? … Jonah Hex bien sûr ! On a eu un minuscule aperçu de lui dans un épisode de Flash, et on a droit ici à la toute première apparition live du cowboy le plus célèbre du monde de comics (enfin non, il y a eu le film avec Josh Brolin en 2010, mais bon…).

Pour fuir les Time Masters, notre équipe se réfugie dans une petite région au Far West, qui est censée, grâce à la magie des explications scientifiques sans queue ni tête, mettre de la distance entre l’équipe de Rip Hunter et ses anciens mentor.

Et pendant ce temps, chez Vandal Savage…

Oui, je sais, la série nous y avait habitué, mais ça commence sérieusement à taper sur les nerfs : le scénario n’en a plus rien à battre de le poursuite de Vandal Savage. Les protagonistes passent leur temps à valdinguer dans le temps et toujours faire des trucs qui les forcera à rester plus longtemps. Cette série devrait s’appeler « Tourists of Tomorrow ». Alors oui, il y a une explication scientifique comme quoi ils doivent rester parce que fragmentation time master bla bla bla… Ce n’est finalement qu’une excuse pour amener nos personnage à l’époque du Far West. Dis-moi, Rip, es-tu bien avancé maintenant dans ta lutte contre Savage ?

Mais il y a un petit point positif : le Far West est encore présenté d’une manière assez sympa, avec le shérif, les gang, etc. Certes c’est sans y apporter une once d’originalité, mais c’est quand même sympa. Et il y a aussi Jonah Hex. On ne va pas se voiler la face, on est sur un site de fan de comics, alors je le dit : c’est cool de le voir. Même si il ne sert pas à grand chose, à part dire à l’équipe de Rip Hunter que ce dernier est encore plus nul qu’eux.

Il y a une scène qui a du hérisser les poils de tout amateur de voyage temporel. Quand Stein découvre que le garçon qu’il a guéri de la tuberculose n’est autre que H.G. Wells. Cela ne vous fait pas tiquer ? Petite leçon de voyage dans le temps (je suis désolé ça va être long) : il existe deux types de timeline : la timeline fixe et dynamique (il y en a d’autre mais dans ce cas-ci on s’en tape). La timeline dynamique, c’est comme Retour vers le futur ou Looper : les changements qu’effectue la personne se répercutent dans le temps. Elle remonte dans le temps pour tuer Obama, par exemple, et quand il revient en 2016, Obama n’est pas président. Dans ce type de timeline, le temps est donc modifiable, modulable.

Dans le cadre d’une timeline fixe, tous les événements sont déjà fixés, ou « écrits ». Le libre arbitre n’existe pas, aussi, à supposer qu’il soit possible de voyager dans le passé pour tenter d’empêcher la survenue d’un événement, soit le voyage temporel n’aura aucune influence sur le déroulement de cet événement, soit, plus probable, il le provoquera précisément. Dans tous les cas, il est impossible, dans ce type de timeline, de modifier le passé, le présent ou le futur. Des exemples de timeline fixe se retrouvent dans des films comme Predestination, Harry Potter 3 ou Interstellar. Bon c’est pas très clair, alors regardez la vidéo de e-penser sur le sujet, il explique mieux que moi.

La scène où Stein guérit H.G. Wells signifie que nous sommes dans une timeline fixe. En effet, si Stein connaissait Wells avant de voyager dans le temps, ça veut dire que le « lui du futur » est destiné à retourner au Far West pour sauver l’écrivain. En remontant dans le temps, il a provoqué un événement (sa guérison) qui était déjà « écrit » avant qu’il n’embarque dans le vaisseau. Si on était dans une timeline dynamique, il n’aurait jamais connu l’écrivain avant de remonter dans le temps, et lorsqu’il serait retourné en 2016, après avoir modifié le temps en sauvent un enfant, il aurait vu des bouquins d’un certain H.G. Wells sur les étagères et se serait dit « Ah tiens, j’ai guéri un écrivain ! ». Nous sommes donc dans une timeline fixe. Ce qui veut dire que le futur apocalyptique ne peut donc pas être empêché !

Désolé, c’est vraiment beaucoup de texte pour un petit détail, mais ce détail nous montre que les scénaristes ne savent pas parler de voyage temporel, et utilisent juste ce concept pour justifier des trucs lorsqu’ils en ont besoin. Et (mais ça n’engage que moi), en tant qu’amateur du genre, j’en suis fort déçu.

Prévisible du début à la fin

L’épisode s’ouvre. Nos protagonistes arrivent à l’époque de Lucky Luke. Comme dans les épisodes précédents, ils vont sortir et faire des conneries. Puis altérer la « timeline ». Puis Rip va les engueuler. Puis ils vont quand même faire un truc pour prouver qu’ils sont des héros, et l’histoire va se centrer sur ça, puis à la fin ils repartent vers de nouveaux horizons. E-xac-te-ment comme dans les épisodes précédents. La structure classique de la série apparaît ici d’une manière aussi discrète qu’un easter egg dans un épisode de Gotham.

Mais il n’y a pas que ça. Quand Kendra croise la « elle » de l’époque, elle lui dit « Aucune histoire d’amour n’a jamais marché. Jamais. Impossible. Inimaginable. Inconcevable » (si si, elle insiste vraiment là-dessus). Puis Kendra (celle du présent) dit à Ray « Oué, je sais ce qu’elle a dit, mais je vais quand même essayer. ». Mais bien sûûûûûûr, parce que pouvoir de l’amour destiné bla bla bla… Bon d’accord, on a pas droit à un « c’est grâce au pouvoir de l’amour ! », mais l’histoire se concentre beaucoup sur ce point, et on s’en… ah j’oubliais, on est sur la CW. Alors c’est normal.

Le seul truc auquel je ne m’attendais pas, c’est l’arrivé des chasseurs. Et bon sang, dès qu’ils arrivent, vous pouvez lancer la musique de Benny Hill. D’un coup ils sont tous en costume de cowboys, et l’instant d’après c’est des lumières et des lasers partout dans tous les sens. Surtout que les chasseurs font une entrée qui ressemble à « Vous avez fini ? Oui parce que la série parle quand même de voyages temporels, faudrait le rappeler au spectateur. Allez, baston. »

Dans la droite ligné de la série. Pas beaucoup d’ambition, un scénario qui quitte le fil rouge, une équipe d’abrutis, la même histoire, les même clichés, la seule originalité de cet épisode est de nous démontrer l’incapacité des scénaristes à parler de voyage temporel. Et Jonah Hex, qui est encore assez convaincant. En plus, il n’y a aucune révélation ou avancement dans l’intrigue. Autrement dit : un épisode à sauter si on veut encore avoir foi dans la série.