Showcase #108 – Wonder Woman #212

Ce samedi, c’est réunion pour votre staff bien aimé. Mes écouteurs Batman sur les oreilles, j’arrive au Central Perk, le meilleur café de tout Fanboypolis et je vois que quelques membres de DCPlanet sirotent déjà un cappuccino (oui parce pas d’apéro avec alcool avant 11 heures quand même). Je les rejoins, mon Flash-latte dans la main… on se claque la bise et on attend Zeppeli et TheRiddler (parce que, même s’il est Suisse, il est toujours en retard aux réu… et Zeppeli est en retard parce qu’il doit finir son combat de Streetfighter avant de venir). La discussion est animée et on se réjouit tous de la PCE qui a lieu bientôt. Corentin fait une ou deux blagues pourries, pour la forme (faut bien qu’il s’échauffe). Avec MadAsAHatter, on bitche sur Felicity Smoak et les retardataires arrivent. Ils commandent leur boisson cafféinée au barista hipster et on entame la réunion.

Arnokikoo commence dans le vif du sujet: « Les mecs, on est en plein anniversaire Wonder Woman… il y un showcase à faire. » Avec une moustache de mousse de lait, je m’exclame: « Ouais, ouais pour moi les gars ! Ben pourquoi vous riez ? » Il incombe à Riddler de me dégoter la perle rare. Il fouille dans son sac rempli de vieux comics rares et en sort : Wonder Woman #212 « The Man who mastered women ! » Je fronce les sourcils mais je le prends quand même… et de retour chez moi, posée dans mon canapé, j’entame la lecture.

Wonder Woman #212 a été publié en 1974 et écrit par Len Wein et dessiné par Curt Swan. L’histoire commence dans le quartier général de la Ligue de Justice, la Watchtower. On y voit Batman, Flash, Green Lantern/Hal Jordan et Superman qui menace de… quitter la Ligue ! Oui, rien que ça. Je tourne la page et je réalise que, comme Batman le lui a fait remarquer, il sur-réagit un peu à la situation. Qu’est-ce qui désarçonne notre boyscout d’amour ? Eh bien le sort de son estimée collègue Wonder Woman. On apprend que Man of Steel a du faire un rapport sur la démission de la belle Amazone. En effet, la princesse de Themyscira a perdu ses pouvoirs et a décidé pour cette raison se retirer de la Ligue…

Superman reprend l’histoire du début et raconte à son auditoire attentif qu’il revoit Wonder Woman pour la première fois depuis sa démission lorsque Clark Kent couvre un discours de la présidente de Pamanasia, Indira Gamal. Avant que la femme d’état ne puisse prononcer un seul mot, des hooligans encapuchonnés et armés surgissent et menacent le public. Clark est près à détruire une chemise de plus lorsque Wonder Woman arrive à la rescousse (on se souvient que, pour Clark, elle est censée avoir perdu ses pouvoirs) de la présidente et, avec l’aide du galant Morgan Tracy, diplomate pour l’ONU, mets hors d’état de nuire les attaquants de Gamal qui se révèlent être des femmes (avec des guns, si, si) ! Le chevaleresque Tracy est choqué qu’une douce et faible femme ait pu avoir l’idée de prendre les armes et se révolter. Comme Clark Kent, il se dit que quelque chose ne tourne pas rond. Une amazone en combishort qui arrête des balles avec ses bracelets, ça ne les dérange pas plus que ça par contre. Allez chercher.

Bref, tout ce petit monde se met à l’écart et une des encagoulées attaque Tracy en répétant « Tracy doit mourir, mourir ! ». Heureusement pour lui, Diana Prince (l’identité civile de Wonder Woman) arrive à temps et assomme la violente blondinette qui, avec le reste de son gang, est arrêtée par la police. Ensuite, Tracy et Diana taillent le bout de gras et l’onusien se dit impressionné des prouesses de la jeune femme. Il lui propose un travail en tant que son assistante… non, son associée ! (quel honneur). La damoiselle se tâte et lui sort la rengaine classique : « On s’appelle. » En partant, elle tombe sur notre reporter à fossettes qui est abasourdi que les pouvoirs de Wonder Woman soient revenus. Encore plus étrange : Diana ne se souvient absolument pas qu’elle les ait un jour perdu, ni de ce qui s’est passé dans l’intervalle. Les deux héros se donnent alors rendez-vous à la Watchtower, convoquant les autres mecs en collants, pour tenter de trouver le fin mot de cette étrange histoire.

Lorsque Superman arrive au QG, l’amazone n’est pas là mais s’est rendue à leur ancienne cachette, qui a été détruite il y a des mois. Wonder Woman commence à paniquer et à se dire qu’elle est en train de perdre les pédales et Superman la rassure en lui disant que la JL va tout faire pour l’aider. Une fois à la Watchtower, les héros arrivent à la conclusion que la mémoire de Diana est intacte, mis à part les mois qu’elle a passés privée de ses pouvoirs. Déstabilisée, la belle guerrière veut à nouveau quitter la ligue, malgré les réticences de ses collègues masqués. Elle trouve alors un compromis : pour se prouver à elle-même et aux autres qu’elle est encore capable d’être un membre de la Ligue, elle devra accomplir douze missions (pour les douze travaux d’Hercules) sans faute et demande à la Ligue de surveiller ses douze prochaines aventures. Et c’est donc à Superman d’émettre le premier rapport sur notre princesse amazone adorée. On comprend désormais la toute première planche du volume et pourquoi l’homme en bleu doit faire un compte-rendu sur sa collègue. Ouais, dans les années 1970, il fallait réfléchir un peu pour lire des comics. Fallait pas être trop féministe par contre, sinon on grince un peu des dents. J’ai d’ailleurs pris rendez-vous chez mon dentiste après la lecture de ce magnifique spécimen d’égalité des sexes façon années 1970.

Mais arrêtons de digresser et continuons notre histoire. Nous observons Wonder Woman à bord de son jet invisible qui se dirige vers Themyscira, son île natale. Sa mère, la reine Hippolyte, cours à sa rencontre. À sa grande surprise, comme à celle du lecteur, sa fille ne se jette pas dans ses bras mais l’accuse de lui avoir effacé la mémoire ! En effet, seule la technologie amazone est capable de provoquer une amnésie sélective (et maintenant je sais que j’ai été capturée par des amazones après chaque cours de maths et qu’elles effaçaient ma mémoire à chaque fois). Hippolyte explique à Diana qu’un jour, elle est rentrée hagarde, avec un mémoire en lambeau. La seule chose que les amazones purent faire pour aider leur sœur est de restaurer sa mémoire, sauf les mois passés sans ses pouvoirs. Diana s’enflamme et demande à sa mère ce qui est advenu de son Steve Trevor chéri et Hippolyte est forcée d’avouer qu’il a été tué durant ces mystérieux mois. Diana se met à pleurer (et son maquillage ne coule même pas, elle est vraiment trop forte) et sa mère s’en va.

Wonder Woman retourne dans son appartement, sous l’identité de Diana Prince et décide que la meilleure façon d’oublier la disparition de son amoureux est d’avancer dans sa vie et d’accepter la proposition de job faite par Morgan Tracy. Elle l’appelle et tombe sur un inconnu à moustache qui lui fait savoir que le diplomate n’est pas chez lui mais qu’elle le trouvera au night-club la Casbah. Surprise d’entendre qu’on homme comme Tracy fréquente de tels boui-bouis, elle se sent toutefois étrangement attirée par l’endroit et ressent un besoin irrépressible de s’y rendre. Doutant toutefois qu’il y ait baleineau sous gravillon, elle décide d’y aller sous l’identité de Wonder Woman.

Ensuite, on voit Tracy qui accompagne la présidente indienne Gamal dans le fameux bar. Lui aussi s’avoue surpris qu’elle ait insisté à venir ici (ça commence à faire beaucoup de coïncidences, non ?). Sur ce, l’énigmatique patron de la Casbah vient leur parler et surprise ! Leurs sièges coulissent et ils se retrouvent dans un souterrain. Le patron se révèle être le Cavalier, un homme qui, grâce à son « pouvoir sensuel d’attraction augmenté de manière chimique » (je cite) peut contrôler mentalement les femmes. En gros, le type a des super-phéromones. Si, si. Entre ça et la nouvelle manière qu’a Wonder Woman de changer de costume (ses vêtements et ceux de Diana Prince sont imbibés d’une solution qui vibre lorsqu’elle passe son lasso autour d’elle et elle peut switcher entre les tenues de cette manière), on nage dans la science-fiction de série Z. Mais qu’est-ce que c’est drôle !

Alors que le Cavalier ordonne à ses sbires d’en finir avec Morgan Tracy, qui était le dernier rempart pour qu’il gagne le contrôle sur l’ONU et sur le monde entier (ou pas), surgit Wonder Woman ! Le Cavalier tente de la manipuler mais la guerrière et l’héroïne en elle résistent et elle ne se laisse pas faire (trop forte je vous dis). Elle met la pâtée aux colombines du Cavalier, tout en s’excusant au passage parce que Wonder Woman ne frappe pas une femme si elle peut l’éviter. Elle évite les différents stratagèmes du vilain et parvient à neutraliser son pouvoir. Les femmes qu’il contrôlait se retournent alors contre lui et Wonder Woman intervient avant qu’elle ne le mettent en charpie. Il semble donc que notre princesse préférée a donc réussi à mener sa première « mission-test » à bien toute seule, comme un grande.

De retour dans les quartiers de la Ligue de Justice, on découvre qu’en réalité, son « intuition féminine » qui l’avait mise en garde contre le Cavalier est en réalité un coup-de-main de son pote Superman qui, grâce à son super-ventriloquisme (je sais…) lui a soufflé de prendre garde. *Grincement de dents*. Ensuite, les héros désignent Flash comme prochain « surveillant » de Wondie.

En résumé, Wonder Woman #212 est une histoire sympathique, bien qu’un peu alambiquée. Elle joue toutefois sur plusieurs tableaux concernant l’image qu’elle veut renvoyer de son héroïne. À la fois, Wonder Woman/Diana Prince est une femme exceptionnelle sous ses deux identités. Elle est douée au combat, perspicace, courageuse, parle plusieurs langues et ne baisse les bras devant rien. Mais en même temps, elle ne peut même pas se tirer toute seule d’affaire dans sa propre série. Il est légitime de se demander ce qui se serait passé si Superman n’était pas intervenu ? Aurait-elle été sous le contrôle du Cavalier ou s’en serait-elle sortie quand même ? Malgré cet aspect que je trouve dommage, ce numéro 212 de la série est une bonne lecture et, même si on n’est pas fan du style de l’époque, il fait sourire son lecteur plus d’une fois.

En bonus : la transformation de Diana Prince en Wonder Woman !