Showcase #97 – Static #1

Bienvenue dans ce nouveau numéro du Showcase (on se rapproche du #100), la chronique du passé par laquelle l’on fait, chaque week-end, un retour en arrière, au temps des cassettes, des casquettes, des ruelles sombres et de la banlieue malfamée, passer de vérité à cliché télévisé. C’est dans ce contexte que s’inscrit le premier numéro qui signe la création du personnage qu’est Static que l’on connaîtra par la suite avec la série d’animation de début 2000 : Static Shock. Pour ne rien cacher, je ne connaissais ce personnage uniquement par ce dessin animé qui aura participé à l’amour que je porte aux comics, et par l’incroyable comics de Scott McDaniel de 2011.

C’est donc sous la plume du regretté Dwayn McDuffie que Static prend vie pour la première fois, avec l’aide de Robert Washington III en tant que co-scénariste. La petite surprise est l’apparition de John Paul Leon au dessin. Ce nom ne vous dit rien ? Pourtant que vous soyez lecteur VO comme VF, vous l’avez vu il y a peu de temps dans la série Detective Comics lors de l’histoire en deux parties appelée « Terminal« , écrite par Benjamin Percy. Il est impossible de reconnaître son style tant il se rapproche de celui de Miller, un peu comme s’il tentait de faire de ce premier numéro la naissance d’un héros plus jeune, là où Miller marquait la fin de Batman avec The Dark Knight Returns. De plus, alors qu’avec Terminal je connaissais ce dessinateur dans un registre calme, obscure et avec une parfaite maîtrise de la mise en page lors des dialogues, je le retrouve dans une approche plus impressionnante, beaucoup plus tournée vers l’action et un dynamisme continu passant d’une scène d’action à une autre. Et ce, à croire que la maîtrise de la mise en page est innée chez cet artiste rempli de talent.

Pour ce qui est de l’histoire, pour ceux qui n’auraient pas connu la grande époque de F3X, Virgil est un simple lycéen doté de pouvoirs électriques qui apparaît aux yeux de tous sous le nom de Static. Un pitch simple et efficace dans son traitement. Pour ceux qui auraient vu la série, ou ne serait ce qu’un épisode, ce premier numéro est simplement la retranscription parfaite du générique du dessin animé et ce en case par case. Du réveil, au débarbouillage dans la salle de bain, jusqu’au baisers à ses parents avant de sortir de la maison le sac sur le dos, évidemment le tout accompagné de dialogues présentant la situation et les personnages de manière assez brève. On retrouve dès les premières pages Static sur le couvercle d’une poubelle en lévitation, sur le point d’affronter une bande de vils gredins dans un centre commercial. Puis l’histoire se centre sur la relation entre Virgil et son love-interest nommé Frieda Goren. Le numéro se conclut par un combat très intéressant dans l’attitude de Virgil face à lui qui réussit à le démarquer automatiquement des autres super-héros classiques, tout en indiquant qu’il possède les valeurs d’un super-héros.

On pourra noter quelques changements, ne serait-ce que par le costume du personnage, qui à l’origine n’est en réalité qu’un simple costume moulant bleu foncé. Je reste toujours nostalgique du long manteau ou du débardeur noir, mais surtout des lunettes jaunes. Des éléments que le personnage obtiendra par la suite, puisque cette première série de comics signé Milestorm compte environ 40 numéros tout de même.

Ce premier numéro est une surprise des plus grandes, et même si la nostalgie de la série animée joue sur cet enthousiasme, l’équipe créative joue aussi un rôle très important. Il en est presque dommage que la série New 52 se soit conclue si tôt, tant le personnage avait de potentiel dans ses séries et numéros spéciaux passés. On pourrait l’associer à un Peter Parker accompagné d’une culture et d’une vie plus urbaine qui irait même jusqu’à surpasser Ultimate Spider-man, tant cette série s’inscrit dans le provocation et la défense des droits de l’homme et du ressenti de chacun. Le personnage est muni d’une compréhension incroyable qui fait de lui le héros qu’il est, et ça, c’est pas donné à n’importe qui.