Review VF – Injustice Tome 5 : Année 3, 1ère Partie

Les points positifs : Soooo épique Apparition de tout un pan du DC Universe Plein de mystères et d’interrogations pour la suite Les points négatifs : Pas très joli Banalisation des morts Attitude de Constantine pas toujours cohérente

« T’aurais pas du feu ? » – John Constantine à Trigon

• Scénario : Tom Taylor – Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller  – Colorisation : Rex Lokus & J. Nanjan – Encrage : Alejandro Gonzales, Juan Albarran & Vicente Cifuentes

• Urban Comics – Urban Games – Injustice Année 3 partie 1 – 9 janvier 2016 – 144 pages – 15 € / 22.50 CHF

Pour cette nouvelle année 2016, alors que la cinquième année de Injustice : Gods Among Us continue son chemin en VO, Urban nous livre la première partie de la troisième année, soit le tome 5, qui contient les numéros #1-6. Pour ceux qui auraient hiberné ces dernières années, Injustice : Gods Among Us est une série de comics adaptée du jeu vidéo du même nom, et qui raconte les cinq ans qui se sont passées avant le début du jeu. On s’attaque aujourd’hui à la troisième année. Et veillez à avoir lu le tome parce que ça va spoiler.

Après la mort de la mère de sa fille durant la guerre qui opposa le Green Lantern Corps à Superman, John Constantine décide de rallier les puissances magiques à l’équipe de superhéros créée par Batman pour se venger du despotique Superman, et le mettre hors d’état de nuire une bonne fois pour toute.

Une histoire qui avance

Si l’année deux commençait à traîner en longueur, il faut croire que Tom Taylor s’est donné un coup de boost pour cette troisième.

Exit les grosses batailles dans l’espaces, place maintenant à la magie, avec Constantine qui va se débrouiller pour rallier certaines forces magiques à l’équipe créée par Batman. On croisera donc le Loqueteux, Dr. Fate (oui, à moi aussi ça fait un peu penser au troisième tome d’Infinite Crisis), et d’autres, qui vont faire de leur mieux pour capturer Superman.

Une différence notable, par rapport aux tomes précédents, est que celui-ci se termine sur une note positive. En effet la dernière scène montre Superman endormi dans le même coma que Wonder Woman (j’avais prévenu que ça allait spoiler sévère). Alors, on sait qu’il va se réveiller, parce que sinon la série se serait arrêtée là, mais on peut reconnaître à Taylor d’avoir réussi à donner une fin différente de celles des tomes précédents, dont la conclusion ne présumait généralement rien de bon pour l’équipe de Batman. L’auteur ne tombe pas sur le « on prend la même chose et on recommence », et c’est bon signe.

Par contre, la structure de l’histoire elle-même est très similaire aux tomes précédents. Batman prépare un plan compliqué, et l’histoire se centre principalement sur la mise en place de ce plan et son exécution. Bon, pour le coup, on doit un des plans à Constantine, mais vous m’avez compris. Maintenant, la série peut difficilement se centrer sur autre chose. Après tout, la priorité de l’équipe de gentils est de faire tomber Superman. Et comme il est évidemment impossible de l’attaquer directement, on est bien obligé de préparer des plans. Mais ça commence à devenir un petit peu (mais juste un petit peu) répétitif.

Beaucoup d’histoires de Superman utilisent la kryptonite, car c’est facile pour le rendre moins puissant et créer un réel enjeu à l’histoire (car si Superman est trop puissant, il se débarrasse du méchant en claquant des doigts puis l’histoire est finie). Là encore, Taylor ne tombe pas dans la facilité en lui donnant un anneau du Sinestro Corps, montrant qu’il y a d’autres manières de faire tomber Superman.

Une partie graphique pas très réussie

La série Injustice : Gods Among Us n’a jamais brillé pour ses dessins, et ce ne sera certainement pas le cas cette année.

À vrai dire, je n’arrive pas à dire si le souci vient des dessins ou de la colorisation. Il y a principalement trois problèmes : les visages, qui parfois affichent des expressions plutôt étranges, notamment au niveau des yeux, les grands plans, où tout objet se trouvant trop loin de la « caméra » se voit bâclé niveau dessin, et certains reliefs, qui parfois font un peu mal aux yeux, avec des reflets de lumière qui font un peu n’importe quoi.

Dans l’ensemble, ça reste parfaitement regardable, et il y a même certaines cases qui sont assez jolies, mais pas assez pour dire que ce sont de vraiment bons dessins. De nos jours, il est difficile de trouver des dessins vraiment laids dans un comics, je me dois d’être sévère sur ce point. En l’occurrence, il n’y a rien de suffisamment bon pour contrebalancer les défauts mentionnés dans le paragraphe ci-dessus. Mais je vous rassure, ça reste plus beau que le tout premier tome.

Un dernier point que j’aimerais aborder. C’est un défaut très récurrent dans Injustice (et aussi dans d’autres oeuvres tel que Infinite Crisis), c’est la banalisation des morts. Sérieusement, Phantom Stranger (traduit par l’Étranger Fantôme, beurk) se fait gratuitement buter en une page, alors qu’il n’était presque pas apparu de tout le tome. Idem pour Deadman, Harvey Bullock, et d’autres. Taylor essaie visiblement de montrer la gravité de la situation avec tous ces morts, mais il ne fait que les rendre normals à force de surenchérir. Ainsi, au fur et à mesure des morts, celles-ci sonnent de moins en moins importantes.

Avec une meilleure qualité graphique, ce tome aurait pu être parfait. Mais les personnages sont sympas, il n’y a pas trop de baston, les dialogues sont plutôt soignés, c’est épique, le rythme est très bien soutenu, bref, tout dans ce tome est fait pour plaire à celui qui veut lire un excellent comics sans se prendre la tête. Que vous soyez un fan du jeu ou non, que vous connaissiez bien l’univers DC ou non, vous vous devez d’acheter ce tome. Enfin, la série entière surtout.