Dans la continuité de la série New Gods des années 90, alors que DC souhaitait se renouveler en ramenant le Fourth World sous le feu des projecteurs, dans l’idée de survivre durant les années creuses de 1990. Un petit événement focalise des One Shot sur les ennemis qui sont mis en avant. On aura eu le très bon Prometheus, en lien avec la JLA de Morrison, et ce Darkseid qui fait « suite » aux événements de la série New Gods, qui marchait tant bien que mal, et qui pour les plus grands fans de Kirby et de son Fourth World, n’a que le mérite d’être oublié. Pour petite précision, je n’ai jamais lu les New Gods de Simonson, pour diverses raison. Mon regard est donc entièrement neutre. Voyons un peu ce que cela donne.
Showcase Time !
Ce numéro semble n’être qu’un bref récapitulatif des épisodes précédents de la série « principale ». Suite aux combats opposant Darkseid, Arès, etc. et à leurs disparitions, Granny et Desaad se retrouvent et discutent. C’est de cette manière que ces événements nous sont présentés. Desaad lui-même en est surpris « Why do you speak about what I already know, Granny ? »
Aucune surprise, il ne s’agit que d’Apokolypse qui se retrouve sans dictateur, au bord d’une guerre civile. Une idée que peut sembler alléchante aux premiers abords, seulement, on ne se retrouve qu’avec deux personnages vides de sens qui discutent afin de relater ce qui a été fait l’arc précédent, la disparition de Dakseid, alors que ce numéro lui est consacré.
Les invraisemblances, si l’on peut employer ce terme, sont nombreuses. On passe de ce type de dialogues, à l’arrivée inattendue de Kanto, qui assomme Desaad, alors qu’il s’apprêtait à attaquer Granny. Illogique, et encore plus une fois le dialogue suivi, à croire que Desaad a été possédé le temps d’un instant. Mais passons, on nous présente Kanto, au sens propre du terme, alors que Granny et lui sont censés se connaître, à croire que le scénariste nous prend pour des cons. Le plus décevant est qu’il s’agit de John Byrne au scénario, en particulier si l’on se remémore ce qu’il a pu faire avec sa mini-série « Legends ». Le baron Vundabar tente de prendre le pouvoir, classique, et attaque Apokolypse, toujours aussi classique. Et pour contrer cet assaut, Granny et Desaad s’installent dans des armures robots, des sortes de mini-mecha. On est très loin du récit classique, on part même dans un hors-sujet total. S’en suit une très courte bataille opposant Desaad et Vundabar, entre deux ou trois rires machiavéliques ridicules.
Et je parlais d’invraisemblances et bien le monument gargantuesque à l’effigie de Darkseid prend vie et saisi ses deux anciens serviteurs. Même Byrne n’a pas d’explication, ce devait être un moyen efficace de conclure rapidement cela, ou alors un mauvais paris fait avec pote après une soirée un peu trop arrosée. Le tout se conclut en une page, avec Granny expliquant la morale de l’histoire du père Darkseid qui a pris vie, le temps d’exploser quelques vaisseaux, et de saisir les deux opposants. Quoi de plus normal, lorsqu’on lit un numéro spécial à propos de Darkseid ?
En somme un ramassis de clichés de ces années difficiles. Une exposition des faits passés, déjà dispensables pour celui qui voudrait commencer New Gods, des motifs de bataille se résumant à la seule volonté d’acquérir le pouvoir par l’inspiration de la peur, font chuter toute l’intelligence que pouvait avoir le Fourth World du King à son niveau le plus bas.