Les points positifs :
Les points négatifs :
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« That long ago, before it was even called Scotland, Gods walked here among mortals. » – Isla Mackintosh
- Scénario : David Baillie – Dessin : Meghan Hetrick – Couleur : Steve Oliff
- Vertigo Comics – Red Thorn #1 – 18 novembre 2015 – 24 pages – 2.99$
La valse des nouvelles séries se poursuit du côté de Vertigo, avec Red Thorn. Un pitch à l’ancienne, qui repart de l’autre côté de l’Atlantique puiser dans la terre natale de nombreux grands scénaristes son propos folklorique. Bienvenue donc en Ecosse, terrain de jeu de David Baillie, un autre à faire ses débuts en tant qu’auteur chez Vertigo, pour une série mêlant polar et horreur, illustré par la dessinatrice Meghan Hetrick.
L’histoire se concentre sur Isla, américaine d’origine écossaise qui part à Glasgow sur les traces de sa soeur, disparue avant sa naissance il y a vingt-cinq ans. Elle rencontre un jeune homme passionné de rock et de philosophie, avec qui elle entame une relation amoureuse, avant que le surnaturel ne frappe à sa porte (littéralement), et n’emmène le personage sur les premiers pas de son aventure. Isla est aussi une artiste à ses heures perdues, dont les dessins de figures monstrueuses ont tendance à prendre vie. Un récit qui cherche dans l’occulte et les traditions un propos brumeux, où l’introduction n’est qu’à moitié réussie.
Relation fraternelle, art surnaturel, une relation amoureuse qui prend de la place (sans jamais vraiment intéresser), et un sous-texte sur l’histoire de Glasgow, tout le numéro empile pièce sur pièce un puzzle de thèmes assez confus, où le mélange offert par le final laisse le lecteur dans un soubresaut désabusé. L’histoire ne vit pas à travers ses personnages, peu ou mal présentés et sans grand relief – malgré l’envie du scénariste d’en faire des héros attachants. Le dessin n’aide pas, les monstres et situations horrifiques ne marquent jamais, la colorisation n’épouse pas le fond et l’instauration d’une ambiance, les contours sont grossiers et les découpages assez classiques dans l’ensemble.
En somme, Red Thorn n’est pas ce que semble en dire Kieron Gillen sur la couverture (merci quand même), et se contente d’une petite série sans grandes idées qui joue avec les clichés de la vieille écosse sur un ensemble brouillon que les prochains numéros auront à démêler. Sans briller par l’écriture, la narration ou l’imaginaire, Red Thorn accuse en plus quelques fautes de goût. La présentation du Thorn éponyme en fin de parcours ajoute à cette effet d’esbrouffe, de mélange déséquilibré entre pop culture, horreur et folklore, sans la maitrise ou l’excellence graphique qui ferait de ce nouveau titre un indispensable.
J’ai vraiment bien accroché de mon côté :)
Perso, les dessins et la colo m’ont vraiment tapé dans l’oeil dès les premières planches, contrairement au reste des récentes publications Vertigo trop ternes et fades (j’excepte bien sûr celles de Allred et Cooke).
La narration est un peu étrange et m’a un peu déboussolé durant ma lecture, sans que cela ne me gêne non plus, d’autant que je ne peux pas vraiment dire que je possède les armes pour appréhender cet univers et cette culture de la meilleure des manières. D’où un léger sentiment de confusion par moment. Néanmoins, le scénariste me vend un monde d’où il émerge et parvient à le rendre à mes yeux intéressant et à transmettre une part de sa culture et une envie d’en découvrir un peu plus sur tout ce folklore.
Malgré ce côté un brin brutal et déstabilisant de porter ces différents éléments d’intrigues (la manière dont on prend connaissance du « don » de l’héroïne, le placement des flashbacks, l’apport des éléments fantastiques qui sortent de nulle part et se mêlent de manière étrange à une situation plus commune, …), j’ai vraiment bien apprécié et ai envie d’en découvrir davantage !
Tant mieux, si tu as été accroché ça prouve qu’il y a des qualités pour tout le monde ^^
Maintenant, c’est peut-être une impression de déjà lu qui l’a emporté. Le folklore écossais, irlandais ou du royaume-uni, on a un ou deux comics qui s’y sont intéressés et c’était mieux écrit. J’avoue aussi avoir vraiment du mal avec les dessins, ce qui n’a pas du aider.