Review VF – Superman Saga #23

Les points positifs : Une bonne dynamique de groupe de la JL dans Superman #40. D’ailleurs Superman #40 est un super numéro. Deux numéros de Batman/Superman sympathique. Libéré, délivré, Supergirl c’est terminééé ! Les points négatifs : Tomasi en dessous de son potentiel sur Superman/Wonder Woman. Même la fin de Supergirl est ratée !

Pas d’Action Comics ce mois-ci, mais double dose de Batman/Superman avec le deuxième Annual. Il y a aussi la fin de Supergirl (mais si je vous jure !), les problèmes d’impuissance de Superman et la fin de l’affrontement avec Circé dans Superman/Wonder Woman. Tout ça pour 5 euros 60 chez votre marchand de journaux.

Superman #40

• Scénario et Dessins: John Romita Jr – Colorisation : Dean White

Il y a bien longtemps que je ne me suis pas délecté d’une histoire bien sympa sur Superman. Il a beau avoir un nouveau pouvoir, c’est plutôt comme une évolution. Il s’entraine avec la Justice League pour comprendre ce qui lui arrive et on découvre surtout que le satellite de la JL est extrêmement bien équipé. Et comme à chaque explosion de son nouveau pouvoir Superman est impuissant, il va profiter de la vie parfaite des humains qui consistent à se bâfrer et à picoler. C’est lui qui le sous-entend. Mais voilà, petit message d’avertissement: les excès c’est le mal. On apprend aussi que Flash est le gros lourd du groupe et que Batman est radin. Par contre, pourquoi cacher à la copine du héros sa nudité alors que c’est celle qui a du en voir le plus. Je n’ai pas compris. Bref, Superman récupère ses pouvoirs après avoir explosé, longtemps après quand même, mais pas complètement. Il prend une petite déculotté, saigne et bondit au lieu de voler. Et si j’ai bien compris, à cause de ses blessures, Lois découvre qu’il est Clark. Divertissant malgré quelques bizarreries sur certains personnages légèrement caricaturés. Batman trouve relaxant de tirer avec des gros fusils sur son meilleur ami quand même. On prend plaisir à retrouver l’équipe plus humaine, elle ne se réunit pas que pour taper partout et tout casser. Persistance du scénariste à garder le même ennemi dans l’ombre, juste vaguement cité cette fois, pour garder une trame pendant ses épisodes centrés sur le train de vie de Superman. Et pour ceux qui ne suivent pas les news VO, et comme en VF on ne nous vend pas du teasing à la limite du spoiler tout le temps, sachez que ce qui va suivre est une approche intéressante sur Superman. Au dessin, impeccable, ou bien je me suis habitué à voir Romita sur du DC. Par contre j’ai du mal avec son Batman, le masque me fait drôle. Chaque personnage a sa personnalité qui transparait sans forcément écrire à côté: « Lois Lane reporter et ami de Superman« . Vous ne l’avez pas lu? Vous attendez quoi?
P.S. : Je n’avais pas réalisé que John Romita Jr faisait aussi le scénario, pas mal du tout.

Si je n’avais pas franchement été enthousiaste su l’arc « Les Hommes de Demain », je dois dire que celui ci m’intéresse bien plus. Bien sur le coup de Clark sans pouvoir pour une durée limitée n’est pas franchement original, mais je le trouve bien exploité par John Romita Jr, qui est au four et au moulin sur ce numéro (dessin et scénario, quoi ?).

Car dans ce numéro Clark teste. Il teste son nouveau pouvoir ainsi que l’ivresse (blague) d’être humain pour une courte durée. A tel point qu’on se demande s’il ne fait pas tout ça plus pour les expérimentations humaines que pour réellement tester ce pouvoir. Ajoutez à cela une dynamique de groupe dans la Justice League très agréable et aux complets antipodes de ce qui se fait habituellement dans les New 52, car on retrouve une bande de potes prenant du plaisir à travailler ensemble et vous obtiendrez un numéro très agréable à la lecture.

Je ne vous ferait pas un couplet sur les dessins de Romita, sur lesquels tout le monde semble avoir un avis. En tout cas moi je les trouve très bien !

Un super numéro, qui achève de me réconcilier avec la Super-Familly, dont les exploits de Lobdell et consorts m’avait un peu éloignée !

Batman/Superman #20

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Ardian Syaf – Colorisation: Ulises Arreola

Là, c’est plus clair, c’est bien le Joker de Superman. Mais façon Scott Snyder car ce n’est pas sans rappeler le Deuil de la Famille. Une partie de la famille de Kal El était à Kandor et, par une manipulation, déteste Kal. Et c’est en se « comportant comme Batman » que Superman arrive à battre son ennemi.

Supergirl fait vraiment de la figuration par contre. Je ne vais pas entrer dans les détails de l’histoire, c’est une conclusion à la hauteur de l’intro. C’est donc bien la destination et non le voyage qui importe. Dommage que cela fut si long car tous les épisodes ne se valaient pas. Mais fin ouverte avec le méchant qui rigole de façon machiavélique sur son fauteuil. La suite juste après?

Les dessins grandioses rappelant Andy  Kubert au sommet de son art sont un délice pour les yeux. C’était ce qui faisait tenir l’arc quand l’histoire trainait. Donc ici, un très bon numéro.

Greg Pak continue de faire du bon travail à l’écriture de son arc sur Kandor, qui prend fin dans ce numéro. Une bonne ambiance de vieux film fantastique émerge de tout ça, on serait même en droit d’espérer voir la cité miniature utilisée plus souvent dans les récits modernes de Superman (même si on n’évite pas l’écueil de voir “oh ! Un membre de la famille de Kal qui avait survécu depuis le début !” ou de renouer encore le héros Superman à son héritage paternel).

L’emploi est ici justifié par un bon vilain, antagoniste jusqu’au bout, et représentation de l’alpha méchant, qui veut juste détruire le héros, sans penser à l’après ou à s’abriter derrière un motif compréhensible ou s’attacher de l’empathie. Le résultat est un mélange assez agréable, coutumier mais bien mis en scène, et illustré par un dessin presque sans défauts (s’il n’y avait pas les visages) par Syaf avec une colorisation soignée qui descend les couleurs et ajoute à l’ambiance nostalgique de cette carte postale Kryptonienne.

Voilà, donc, c’est bien, en fait. Si vous n’aviez pas suivi.

Batman/Superman Annual #2

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Ardian Syaf, Tom Derenick, Tyler Kirkham, Ian Churchill, Emanuela Lupacchino – Colorisation: Arif Prianto, Fahriza Kamaputra, jessica Kholinne, Gloria Caeli

Un numéro un peu prétexte qui fait directement suite au cliffhanger de fin du Batman/Superman #20 et voit Bane, Killer Croc, Cheshire et une palanquée de Man-Bat se mettre à la poursuite d’un Clark Kent vulnérable suite à l’utilisation de son pouvoir d’éruption solaire. Mais heureusement Batman veille sur les arrières de ce grand benêt idéaliste !

Le scénario ne fait pas franchement avancer le schmilblick, mais reste sympathique et divertissant. Ce serait une sorte d’Arkham War réussi, avec là aussi un Bane à la caractérisation complètement ratée. bref de l’action et des potes, tout pour passer un bon moment pas inoubliable.

Coté dessins, malgré l’abondance d’intervenants sur le titre, c’est magnifique, fouillée, détaillé, c’est dans les standards de ce que l’on attend d’un Annual.

Vous l’avez compris, ce numéro offre un bon moment de détente, mais rien ne dit que vous vous en souviendrez dans deux mois…

Urban Comics nous propose ce petit annual fort divertissant, à la place de l’habituel numéro d’Action Comics. Gagne-t-on au change ? Non, pas vraiment, mais on ne perd rien non plus.

L’histoire est simple, Clark Kent se retrouve à enquêter pour un reportage aux Bahamas, alors que Cheshire, Bane et Killer Croc prévoient des actes terroristes, accompagnés d’une armée de Men-Bat (j’imagine que ça doit être ça, le pluriel). Malheureusement, notre héros ne dispose pas de ses pouvoirs suite aux événements du numéro de la série Superman, et il sera bien vite mis en danger. Mais il a de la chance dans son malheur, puisque Batman était lui aussi sur le coup, ayant toujours un œil sur ses vieux ennemis.

Le numéro est simple mais efficace et Greg Pak nous livre une bonne dose d’action assez spectaculaire, illustrée par un grand nombre d’artistes qui montrent ici l’étendue de leur talent. C’est à la fois agréable à lire et à regarder, même si, dans l’ensemble, ce n’est pas très ambitieux, et c’est probablement ce que l’on attend d’un numéro de ce type. On pourra toutefois regretter le cliffhanger franchement bidon, auquel on ne croira pas une seule seconde, mais c’est inhérent au genre des comics de super-héros, après tout.

Superman/Wonder Woman #17

Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Doug Mahnke, Ed Benes – Colorisation: Will Quintana

Le premier arc de Peter Tomasi, qui commençait son run de façon franchement maladroite, vient se conclure dans les pages de ce numéro de Superman/Wonder Woman. L’écriture est loin d’être transcendante, mais il faut avouer que cet épisode fonctionne un tout petit peu mieux que ses prédécesseurs.

On a droit à un combat fort bien mené, où les coups semblent avoir de réels impacts, ce que l’on doit au talent de l’artiste Doug Mahnke, qui nous propose des dessins appropriés au style de l’histoire, bien qu’il soit assez particulier (mais franchement j’adhère totalement. Le scénario est tout de même bourré de failles et se résume à un simple combat en tag-team Wonder Woman & Superman vs Circé & Magog (qui décrochera la ceinture de la WWE ?), mais ça marche plutôt bien et l’on se plaît à admirer les échanges de poings dans la figure et d’autres attaques magiques.

Il est évident que Tomasi est capable de faire beaucoup mieux, mais l’on passe un agréable moment à lire ce numéro, qui sera toutefois bien vite oublié.

Fin d’arc expéditive pour Superman/Wonder Woman #17. Condensé de plein d’idées déjà vues sur les deux héros, le numéro ne brille vraiment que dans ses dernières pages, où un peu de sincérité vient ponctuer le propos “grand spectacle” de ce premier arc sous la plume de Peter Tomasi (rappelons que les deux méchants du débuts ne sont pas encore reparus, donc, en fait, c’est pas vraiment la vraie fin qui finit, là tout de suite).

Reste donc un arc assez facile dans l’écriture, mais assez bien exécuté, et qui doit beaucoup au style de Doug Mahnke. Mettons de côté les exagérations, erreurs anatomiques éventuelles (haha), et les deux trois pages très mal encrées (bon, mettons quatre cinq. Ok, d’accord, six, ça va, j’ai compris, tas de relous), et une colorisation trop classique : c’est quand même vachement bien dessiné. Le style de l’artiste s’épanouit mieux qu’aux premiers temps de son arrivée. Il livre ici de très jolies planches qui jouent un rôle décisif dans l’acceptation de ce scénario, prétexte à une tatane et un monologue de plus dans toute la cosmologie des super-héros, les récits de ce genre étant souvent sauvés par leur dessin.

C’est mainstream, pas aussi bon que ce dont est capable Tomasi, mais ça reste plaisant à lire si on n’est pas trop regardant. J’ai même envie de tricher : ça reste une Diana plus intéressante que dans le Wonder Woman des Finch, non ?

 Supergirl #40

• Scénario : Kate Perkins, Mike Johnson – Dessins : Emanuela Lupacchino – Colorisation: Hi-Fi

Fin de la série Supergirl. Si on m’avait dit que je serai heureux que ça s’arrête, au lancement du titre en septembre 2011, je ne l’aurais pas cru. Mais le fait est que c’est franchement mieux comme ça.

Le numéro se concentre encore sur un combat contre des animaux d’anthropomorphes au sein de l’école de super-héros de l’espace qu’est « Le Creuset” et Kara semble avoir fort à faire. C’est toujours aussi mauvais et c’est franchement verbeux. On doit ainsi subir des dialogues remplis de clichés sur l’adolescence, l’acceptation de l’autre, et autres saloperies tout droit sorties des pires épisodes de Dawson’s Creek. Rien que ça. Il est évident que l’on est content d’arriver à la dernière page, bien que celle-ci vienne annoncer un changement de statu-quo qui aurait pu être intéressant à traiter… Eh ouais, même ça, ils sont capables de le rater…

L’aspect graphique est toutefois là pour nous empêcher de sombrer dans la folie et le désespoir, et il faut avouer que c’est franchement joli, bien que ce soit totalement vide de sens et que le design général n’est pas très inspiré. C’est donc avec joie que l’on referme cet épisode, en espérant voir au plus vite une nouvelle mouture des aventures de Kara, dans une version plus inspirée.

Supergirl #40, dernier numéro de la série, après un arc passé à Crucible, école de super-héros quelque part dans le cosmos et dernière étape du voyage intérieur de Kara vers une forme de paix spirituelle. Mince alors, c’est déjà fini ?

Comme à son habitude, le numéro éparpille sur des pages de rien un joli aspect graphique, disséminé sur un scénario qui représente, dans le concret de l’art bande dessinée, le chaos. Le néant. Un arc entier de vide invisible à l’oeil nu. Et encore, dites vous qu’en VO, vous auriez pu jeter ce numéro au feu dans la cheminée, avec votre collection de Klarion, Teen Titans et des Batgirl de Gail Simone, en somme, de quoi se chauffer tout l’hiver et faire de jolis avions en papier. Mais en VF, vous devez carrément arracher les pages du magazine (ce que l’éditeur aurait du faire à votre place avant de le commercialiser), ce qui n’a aucun sens et endommage les autres séries.

C’est pour ça que les lecteurs VF ont froid à Noël, tandis que les anglophones remercient chaque année DC Comics de publier autant de trucs affreux à côté des bonnes séries, ça évite de foutre en l’air le papier de l’imprimante, qui, lui, peut encore resservir.