Review VO – Robin : Violent Tendencies

Review VO - Robin : Violent Tendencies 18
Les points positifs:
  • Robin, c’était vraiment bien il y a quelques années
  • Spoiler et Tim Drake
  • Chris Batista et Rafael Albuqerque
Les points négatifs:
  • Les faiblesses courantes de Chuck Dixon
  • Des personnages prisonniers des cases
  • Une intrigue qui perd son effet dès la couverture

« I need your powers of persuasion » – Robin/Tim Drake


  • Scénario : Chuck DixonDessin : Chris Batista, Jamale Igle, David Baldeon,  Rafael Albuqerque, Victor IbanezCouleur : Guy Major, Cris Peter
  • DC Comics – Robin : Violent Tendencies – 19 Novembre 2008 – 160 pages – Prix 17.99$ – TP – Collectionne : Robin #170-174 ; Robin/Spoiler Special

Une semaine spéciale Robin, fallait évidemment parler de la série solo du personnage qui avait duré un bon petit bout de temps. Mais aussi pour rappeler que Tim Drake n’a pas toujours été cet adolescent idiot reflétant les ignobles travaux de Lobdell sur le personnage, qui depuis les New 52 n’a fait que sombrer dans l’oubli, caché par l’image de Damian qui l’a remplacé dans le rôle du jeune prodige. A croire que ce titre de fils adoptif n’existe plus. Et oui, avant Damian, Bruce considérait chaque protégé comme un fils. Seulement, ce rapport n’a jamais été plus développé que cela, seulement perceptible dans certaines pages. Et bien, il est temps de faire un petit retour en arrière, et de revoir Tim Drake.

Birds Are Born To Fly

Robin : Violent Tendencies est un album regroupant un arc de Chuck Dixon et Chris Batista, et un numéro spécial Robin/Spoiler Special. Rappelons que nous sortons de Infinite Crisis, et que Robin a évolué, passant d’un adolescent avec une relation assez forte avec son père, et marchant sur les pas de son mentor, à celui de jeune adulte orphelin gagnant en maturité par la mort de son père, consolé par l’acceptation de Bruce de devenir son père adoptif. Un titre important pour le personnage, puisque Damian apparaitra par la suite. Le costume de Tim évolue donc, et se rapproche plus du chevalier noir. Une manière d’accentuer le rapprochement des deux personnages, et leur nouveau lien père/fils. Il reste néanmoins lycéen, mais avec une maturité grandie. Il n’est plus habité par un raisonnement simple et agit de manière plus réfléchie. Il essaie de se faire une place, de faire évoluer le titre de Robin. Le faire sortir du statut de « gamin en collant » ou de « second couteau ». Tim Drake grandit, oui, mais régit de manière totalement opposée à Dick Grayson. Il se rapproche de Bruce, et du rôle de Batman. Il continue d’apprendre à agir de la même manière.

C’est une chose qui fait que le personnage devient encore plus intéressant. Il gagne en sérieux, sans pour autant perdre ce qui fait un Robin. Jeune, toujours différent du mentor de par sa liberté, son humanité toujours présente, et une gestion d’une vie. Robin a toujours une vie sociale, des relations, même si secondaires et sans grand impact dans son histoire, elle donne à la série, et au personnage une sorte de variante de Batman, d’une génération à laquelle l’identification est plus simple, pour un adolescent, comme pour un jeune adulte. Non pas pour l’âge, mais pour la situation, l’idée d’apprentissage, et l’envie d’avancer, de progresser dans un milieu. Comme sortir du titre de petit nouveau. Ceci, pour rappeler que Robin n’est pas un poste de stagiaire, mais un rôle unique en son genre, simplement rattaché à Batman de par la ville et l’organisation faite autour du chevalier noir. Et que la personnalité de Robin, Tim Drake, est totalement différente, et ce peu importe son envie, et ses liens avec Batman. Il lui ressemble, le voit comme un modèle, mais ne pourra jamais être comme lui. Une mentalité qui changera du tout au tout avec le titre Red Robin, et bien avant que Scott Lobdell détruise le personnage. Mais revenons, avant de nous égarer et de s’énerver, à cet album.

Chuck Dixon, très connu pour son travail sur Nightwing et Batman dans les années 90 et début 2000, on le sait capable du meilleur comme du pire. On a pu le voir sur Knightfall, ou No Man’s Land, pour citer des titres plus connus, mais aussi ses plus grands travaux. En terme général, Chuck Dixon est un scénariste que l’on pourrait qualifier de banal, qui a ses bons jours et s’il est dans ses mauvais, l’on peut s’inquiéter pour le titre. Il sait écrire des comics, mais reste dans ce qu’il y a de plus simple. Tout comme Will Pfeifer et d’autres scénaristes du genre il se referme sur son propre style et n’évolue pas. Il reste sur le principe d’une menace, quelle qu’elle soit, par épisode et une pseudo enquête à côté que le personnage devra traiter. Il ne sait pas comment rendre son travail vivant.Img Robin 2

Can’t Stand Losing You

Durant cette histoire, Robin poursuit un personnage appelé Violet, dont on n’a jamais entendu parlé, mais que Robin souhaite absolument retrouver et arrêter, pour la simple et bonne raison que cette couleur est liée au personnage de Spoiler qui avait alors disparue. Et avec qui Tim Drake a eu une relation, et pour qui il a toujours des sentiments, assez forts. Comme je le disais, c’est une chose que l’on ne risque pas de retrouver avec Batman. Pour petit rappel, Spoiler est un personnage créé par Chuck Dixon lui-même. Un personnage qui a su trouver sa place, et se faire aimer du public. De plus, qui a eu un impact sur les personnages qui l’entoure. Donc savoir que Spoiler revient auprès de Robin, de plus, écrit par son créateur, on se dit que ça ne peut être mauvais. Et bien, c’est difficile à dire. Le personnage de Violet est inintéressant, n’a aucune profondeur, elle n’est attirée que par la justice, la violence et l’argent. Tout ce que l’on attend le long de ces cinq épisodes, est le retour de Spoiler, et la réaction de Robin face à Spoiler. Et l’on sent que l’auteur tient à son personnage, car il est le seul pour qui l’on ressent un certain attachement. Et ceci, certainement par l’acharnement de Tim à découvrir l’identité de cette nouvelle Spoiler, qui n’est pas réellement un secret. Et c’est là, le principal défaut de l’histoire principale. L’intrigue tombe à l’eau. De par la couverture, l’on sait que Spoiler apparaitra, et l’intrigue est la suivante : Mais qui se cache sous le masque de Spoiler ?

Ou je suis un génie total et j’ai deviné de suite, ou je crois que Dixon a rallongé la sauce avec de l’eau de javel. Et c’était pas terrible. Sa création de Spoiler étant un succès, la création de Violet, et son inutilité absolue, laisse comme l’impression qu’il tente de retrouver ce succès, alors qu’aucun de ces personnages créés en dehors de Bane, et donc de Spoiler, n’ont été une réussite. L’espoir fait vivre, et je ne dis pas qu’il ne réussira plus jamais, mais ses chances sont vraiment mince vu le peu d’originalité qu’il puisse avoir. Un condensé de stéréotypes du comics des années 90. C’est ce qui lui manque, une once d’originalité, un élément étonnant. Il devrait nous sortir de sa banalité, et surprendre son lecteur. Une chose dont il était loin d’atteindre avec ce genre d’intrigue concernant l’identité de Spoiler.

Cependant, il sait divertir, faire de ces épisodes une lecture divertissante centrée sur l’action, une enquête, qui tombe à l’eau, mais semée de quelques références qui font sourire, et cette envie de connaitre les choix que feront Spoiler et Robin, leurs réactions, pousse à la lecture. Et ce, même si l’on en connait l’identité. Mais Spoiler étant un personnage assez secondaire, il se peut que cette intrigue puisse fonctionner chez certains lecteurs découvrant l’univers, ou ne sachant tout simplement pas qui est Spoiler.

Rien de spécifique à dire pour ce qui est des planches. Un unique défaut pour ce qui est des plans trop rapprochés du corps qui donne une impression d’un personnage compressé par la case. Chris Batista n’est pas à son meilleur, certainement par le changement d’encreur, mais fait un travail très correct tout de même. Une application sur les décors qui étaient avant son principal défaut, sur les épisodes de JLA : Crisis of Conscience, où ses personnages étaient bien plus beaux, et où il avait tenté sa chance de se faire connaître.

Img Robin 2.1 spoiler

Overtones

Robin/Spoiler Special est un numéro qui fait suite au numéro 154, et où les deux personnages se retrouvent. Il se centre sur Spoiler, qui retrouver Tim Drake, dans deux histoires courtes. Le genre d’histoires sans intérêts, qui ne marqueront jamais un personnage, mais bon dieu, il y a quand même Albuqerque au dessin de la première ! Et il ferait le succès d’une série en y mettant son nom au titre de dessinateur. Des traits simples, une coloration épurée qu’on lui connait sur American Vampire, seulement, un aspect brouillon persiste, les visages ne sont pas lisses, les personnages peu détaillés. L’on est pas encore au niveau qu’il a aujourd’hui, mais quelle claque tout de même. Victor Ibanez, que j’avais pris pour du Karl Kerchel à première vue, est l’illustrateur de la seconde histoire. Chuck Dixon reste scénariste de chacune de ces histoires, simples, et qui comme ce qui pourrait résumer cet album, divertissantes.

Ce genre d’album s’adresse à ceux qui, par sentiment de nostalgie, et de regrets, veulent retrouver Tim Drake, celui que Morrison et Johns ont présenté après Infinite Crisis, celui qui agit sans hésiter. Une tête de leader décidé. Celui qui casse la nomination de « jeune » à « jeune prodige ». Seulement, il ne faudrait pas s’attendre à une aventure incroyable, seulement à une aventure de ce Robin regretté, basique. Si ce n’est pas déjà fait, et que vous voulez retrouvez ce Tim Drake, tournez vous plutôt vers les Teen Titans de Geoff Johns, à moins que vous ne désiriez à tout prix voir Tim Drake en solo.

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Watchful

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Rédacteur depuis 2015, j'écris dans le but de partager ma passion pour les comics et entretenir ce sentiment de découverte. Bercé par Batman, mon cœur se dirige toujours vers l'éditeur aux deux lettres capitales.
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