NYCC 2015 – Récap Panel « Pleins feux sur Scott Snyder »

La NYCC 2015, ça continue et cette fois c’est l’auteur star, de DC/Vertigo, Scott Snyder qui est à l’honneur avec un panel entièrement consacré à ses derniers projets en date. Pour l’occasion on retrouve évidemment Snyder accompagné par le modérateur John Cunningham. Ce dernier présente l’auteur à l’assistance en affirmant qu’il est un des scénariste les plus important au monde aujourd’hui dans l’industrie des comics et qu’il y a un réelle qualité littéraire dans ce qu’il écrit car son travail invite à une réflexion critique. De son côté Scott Snyder ajoute qu’il a toujours voulu travailler dans le monde des comics et que jusqu’à maintenant il a eu énormément de chance dans sa carrière.

On entre finalement dans le vif du sujet alors que Snyder revient sur sa carrière en commencent par Batman. Il révèle qu’il vit avec la peur incontrôlable de perdre les gens qui l’entourent et que ça en dit long sur les thèmes qu’il aborde avec le Chevalier Noir. Il s’agit d’un personnage très vulnérable et son run sur le titre parle, avant tout, du fait que ce héros doit faire face à sa propre mortalité.

Sans transition, on passe à American Vampire. L’auteur rappelle son affection toute particulière pour le genre horrifique. Selon lui, il y a quelque chose de très dérangeant dans le concept des vampires ou encore des loups garous puisqu’il s’agit d’un changement qui s’opère sans le consentement de la personne atteinte. D’après Snyder, cela permet encore une fois de calquer de nombreuses obsessions grâce à ces symboles.

De retour maintenant sur l’univers de Batman. Pour Snyder, le meilleur vilain de l’histoire des comics n’est autre que la ville de Gotham, car elle pousse les gens qui y vivent dans leurs derniers retranchements. Au sujet de son approche pour Batman et sa mythologique, il affirme ne pas chercher à écrire de “grosses” histoire pour vendre plus mais ce qui l’intéresse, c’est d’écrire des choses qui correspondent à son style. Par exemple dans l’arc actuel, le nouveau vilain Mr. Bloom sera une extension de toutes les craintes de Jim Gordon à propos de son rôle de Batman. L’horreur véritable, c’est celle qui apporte une réflexion sur soi-même quand on lui fait face. C’est le rôle que va jouer Mr. Bloom pour Gordon.

L’auteur dit ensuite qu’il aime écrire le personnage de Dick Grayson car c’est quelqu’un d’effrayé à l’idée de devenir Batman alors que de son côté, il a longtemps été effrayé à l’idée d’écrire Batman. Toujours à propos du Dark Knight, Snyder revient rapidement sur son plus gros conflit avec DC. A l’époque de “La Cours des Hiboux”, DC souhaitait rendre la conclusion de l’arc un peu moins risquée concernant l’identité de Lincoln March alors qu’il veut offrir la meilleure histoire possible à chaque fois avec Greg Capullo.

Toujours au sujet de Batman, il se souvient que dans sa jeunesse, ce héros devait être un symbole d’intimidation pour ses ennemis. Cependant aujourd’hui, dans le monde post-11 Septembre, ce n’est plus le cas. Maintenant Batman doit avant tout être une figure d’inspiration pour les gens. Il doit permettre aux gens “normaux” de devenir meilleurs. Concernant le Joker, c’est pour lui le type qui rampe sous ton lit et te murmure « j’ai entendu ce que tu viens de penser ». L’auteur affectionne particulièrement le personnage et révèle qu’il a encore quelques histoires le concernant à raconter. Il ajoute qu’il veut aussi développer Two-Face, voulant jouer sur ce qui le rend vraiment effrayant, son monstre intérieur. Et pour lui, la seule façon de raconter les choses, c’est d’en faire quelque chose de personnel, de prendre les personnages et d’en faire quelque chose que tu auras peur de montrer au monde.

Snyder fait une brève allusion à son creator-owned chez Image, Wytches, qui lui a été inspiré par les promenades en forêt qu’il faisait avec un ami, pendant lesquelles ils se racontaient toutes sortes d’histoires. Il en profite pour faire un bigup à Jock, qui dessine la série. Il en vient à expliquer ensuite la pause momentanée que va prendre Greg Capullo après Batman #51 (plus de détails par ici) et insiste sur le fait d’être réellement investi sur ce titre.

Enfin, il avoue qu’il aimerait bien écrire d’autres récits d’horreurs, avec les Goules comme créatures par exemple, et lorsqu’on lui demande quelle oeuvre sur écran l’a le plus influencé, il répond sans hésiter Batman : TAS. Il conclut son intervention par un petit instant de philosophie :

Les super-héros existent pour nous donner envie d’être des héros. Bruce doit mourir pour que Batman vive. Bruce, pour Batman, ce n’est qu’une mission. Le petit garçon, Bruce, est mort dans l’allée alors qu’il avait 13 ans. Nous, la race humaine, pouvons être des héros.