Review VF – Gotham Academy Tome 1 : Le Secret des Cobblepot

Les points positifs : Un livre orienté jeunesse qui ne prend pas son lectorat pour des imbéciles. Gotham est l’endroit idéal pour un récit de ce genre. Des dessins parfaits. Les points négatifs : Une intrigue qui part un peu dans tout les sens… … Sans trop donner d’explications. Un peu cul-cul par moment…

« Tu n’a aucune idée de ce que tu pourrais déchaîner. » – Olive Silverlock

• Scénario : Becky Cloonan, Brenden Fletcher – Dessin : Karl Kerschl, Mingjue Helen Chen – Couleur : Geyser, Dave McCaig, John Rauch, Michelle Sassyk, Serge Lapointe, Mingjue Helen Chen

• Gotham Academy Tome 1: Le secret des Cobblepot– 11 septembre 2015 – 144 pages – 15 € – DC Renaissance

Vous auriez du voir la lueur d’inquiétude dans le regard d’ArnoKikoo quand il m’a donné la review à faire. « Tu es sûr que tu vas aimer ? », « Ça non bien sûr, on n’est jamais sûr de rien », « Non parce que comme tu n’aimes pas Batgirl… ». On va finir par le savoir ! D’ailleurs je rassure tous ceux qui ont le bon goût de s’élever contre ce massacre du personnage de Barbara Gordon, non, Gotham Academy n’a rien à voir ! Le seul point commun est peut être de cibler un lectorat jeune et plutôt féminin, mais les recettes sont complètement différentes. Gotham Academy s’adresse à leur intelligence en leur donnant une intrigue développée et avec du suspense, au lieu de leur servie des clichés de télé-réalité, matinée de paillettes, de selfies et de réseaux sociaux omniprésents…

Tout ça pour dire que j’ai bien aimé ce livre. Il met en scène Olive Silverlock, qui visiblement a passé un été agité dont on ne sait rien, ce qui la marginalise un peu au sein de l’institution. De plus rien ne semble aller comme elle veut avec son petit ami Kyle et comble de malchance une de ses amie les plus proches (et extrêmement collante) est la propre petite sœur de ce dernier. Ajoutez à cela des histoire de fantômes, d’aile nord du bâtiment condamné, de mémoires de Millie Cobblepot, d’asile d’Arkham et saupoudrez d’un (tout) petit peu de Batman et vous obtiendrez une histoire passionnante qui se découvre petit à petit.

C’est une enquête assez classique que va mener Olive avec le petite bande qui va finir par s’agglomérer autour d’elle. Une enquête de groupe, donc, qui pourra rappeler d’autres classiques de la littérature pour adolescents, sauf que le côté fantastique de tout cela colle bien avec le décor de Gotham. Car oui Gotham avec ses fous furieux costumés, son asile, son histoire plutôt agitée et ses familles à l’arbre généalogique pas toujours flatteur est le théâtre idéal pour une histoire qui va parfois flirter vers l’ésotérisme. D’ailleurs la conclusion du livre exploite complètement la mythologie du lieu en faisant intervenir certains de ses membres les plus illustre, tout en faisant retomber l’intrigue sur ses pattes.

Parlons de l’intrigue, elle peut paraître tout au long du livre assez ardue à suivre car la narration est un peu brouillonne, sautant facilement du coq à l’âne, et c’est d’ailleurs le seul réel défaut de ce livre. On passe d’une histoire de fantôme, à une histoire de société secrète et de sortilèges, ça parle aussi de pouvoirs… Avant que tout ne s’éclaire enfin avec une conclusion que j’ai vraiment beaucoup aimé ! Evidemment, vu le public visé, on n’échappe pas à des moments un peu cul-cul (mais si vous supportez la CW, vous supporterez largement cela…) et quelques clichés sur les ados américains. Mais c’est un moindre mal dans un livre fait pour des pré-ados, non ?

Pour les dessins c’est un relatif sans faute, c’est beau, coloré et détaillé, mais alors pourquoi relativement, me demanderez vous ? Car je trouve que c’est un peu trop standardisé et passe-partout, ça manque de personnalité, on pourrait croire les pages sorties tout droit d’un studio d’animation Coréen… Je caricature un peu, certes, mais on ne ressent pas réellement la pattes des dessinateurs. Sinon on sent très bien que dans les influences de Karl Kerschl et Mingjue Helen Chen se trouvent les mangas. je ne saurait préciser en quoi exactement, mais on à l’impression que ces dessins sont la synthèse du meilleur des comics et de la BD Nippone. Ce qui nous fait un style très dynamique à la Japonaise, mais bien détaillé (et notamment les décors) plus proche du style classique Américain.

Le résultat est une ouvrage hybride, parfait pour introduire de jeunes lecteurs à l’univers DC intelligemment, sans perdre les anciens, mélange d’énigme « policière » façon « club des cinq » et de comics super-héroïque. Ça plaira aux jeunes lecteurs comme à leurs parents. Le sentiments que l’introduction d’une histoire à fort potentiel ne nous quitte pas une fois le livre refermé et on se prend à attendre impatiemment la suite des aventures de cette bandes de casse-cous dont certains semblent développer des aptitudes intéressantes…