Review VF – Justice League Saga #23

Les points positifs : Un début de run intéressant pour la Justice League. Les points négatifs : Green Arrow affligeant. La nouvelle équipe créative de la série Wonder Woman qui ne convainc pas. Pas de Earth-2… La qualité générale du magazine en forte baisse.

Un Flash un peu à la dérive depuis le départ de Manapul/Buccellato, un changement d’équipe créative qui aura fort à faire pour faire oublier la précédente sur Green Arrow, Justice League Dark qui n’a jamais décollé, L’apparition de Wonder Woman dans un run que les lecteurs VO semblent moyennement apprécier et la disparition de Earth-2.

Voici le programme réjouissant de ce numéro 23 de la collection Justice League Saga. Alors est-ce aussi cataclysmique ou est-ce que l’arrivée de Fabok sur Justice League et la suite de Justice League United vont réussir à sauver ce numéro ?

On vous en parle tout de suite dans les reviews de cet ouvrage qui coûte 5 euros 60 en kiosque.

Justice League  #36

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : Jason Fabok – Colorisation: Brad Anderson

Super, Jason Fabok ! On l’attendait et rien que pour ça, c’est un bon point. C’est beau, c’est du grand art, c’est ce que j’imagine en pensant à un épisode de Justice League. En plus, il avait redessiné Wonder Woman pour l’occasion et sa première apparition vaut le coup.

Johns lance pleinement l’arc Virus Amazo et nous le fait découvrir à la fois en image par Fabok et en texte avec les explications de Luthor. Les explications sont claires et précises. Les dialogues sont justes et on retrouve bien nos héros. Captain Cold rappelle qu’il a été mis dans la série pas pour faire tapisserie.

Si tout l’arc est du niveau de cet épisode, il va être riche et bien foutu, on va se régaler.

Soyons honnêtes, il est vrai que ce premier numéro de l’arc Amazo Virus est d’une qualité tout à fait acceptable, mais on est loin d’être face à un numéro renversant. Geoff Johns parvient à lancer son intrigue de façon efficace et l’on se prend très vite au jeu, on suit avec intérêt la quête de Batman et Superman qui se mettent à la recherche du fameux Patient Zéro, alors que Luthor essaie de rattraper ses bêtises en soignant les membres de la Justice League touchés par ce virus.

On sent que l’auteur a des plans pour cette histoire ainsi que pour ses personnages et il est agréable de voir le début d’un récit qui s’annonce plutôt ambitieux. Ce n’est toutefois pas sans défaut puisque le tout manque cruellement d’originalité et l’on est encore une fois dans une situation extrême qui vient mettre toute une ville en danger, on se demande combien de jours par an les métropoles du DC Universe ne sont pas en alerte…

Graphiquement, c’est très solide et Fabok se montre à la hauteur du titre, avec son dessin qui confère à la série toute sa dimension blockbusteresque et spectaculaire, on en redemande. Le numéro est donc solide, mais n’est tout de même pas renversant.

Justice League United  #6

• Scénario : Jeff Lemire – Dessins : Neil Edwards – Colorisation: Jeromy Cox

Mh, oui, mais à la fois, bon. Peu à peu, la série JLU perd son storytelling rétro et son aspect silver age assumé pour n’en garder que quelques traces pas nécessairement aussi apparentes que sur les premiers numéros. S’en suit une série cosmique gentillette, sans prétentions et avec des enjeux souples, mais une perte d’intérêt graduelle qui s’entame à chaque nouveau numéro (les prévisions météo annoncent une annulation dans un moment).

Le dessin n’est pas non plus le fort de la série en ce moment, et le récit, en cherchant encore l’hommage au silver age, se perd en combats mal rendus graphiquement, en plus d’être trop éclatés entre les différents personnages pour être intéressants. L’intrigue avec Ultra est cependant intéressante, et le personnage fait partie des bonnes idées de ce second arc, quoi qu’on se demande sincèrement ce que la Légion vient faire dans tout ça (“ou alors on s’en fout”, me sussure-t-on en régie). En somme, la série reste de bonne facture, mais fatalement moins intéressante ou innovante qu’à ses débuts.

Je trahirais un énorme secret de lecteur V.O. en vous révélant que la pente actuelle amorce le déclin de la série, et que les numéros suivants seront du même niveau. C’est pourquoi je ne vais rien dire, histoire de ne pas contrarier la grande balance karmique (qui m’a promis une solo sur Stargirl avec Adam Hughes sur les intérieurs en échange d’une bonne action. Vous voyez les enfants, c’est pour ça qu’il faut aider mémé à traverser).

L’histoire de cette lutte autour du destin de ce petit Ultra, alien dont l’avenir semble néfaste pour l’ensemble de l’univers si l’on en croit les dires de la Légion des super-héros, se poursuit dans les pages de Justice League United.

On retrouve alors Equinox, nouvelle héroïne fraîchement promue dans les rangs de l’équipe, chargée de sa protection alors que les autres héros sont embarqués dans des combats assez enragés. D’un côté on a le Limier Martien et quelques autres en lutte avec la Légion et de l’autre Green Arrow, accompagné lui aussi d’une partie de l’équipe, qui affronte Hawkman et Byth et tente de ramener le premier à la raison.

Jeff Lemire signe un épisode tout à fait correct, mais qui a tendance à nous révéler très peu d’informations puisqu’il s’empêtre un peu dans des combats interminables. La série n’atteint pas le niveau de qualité que l’on pouvait espérer, mais elle s’en tire tout de même plutôt bien grâce à une solide caractérisation et à un graphisme très cartoony qui contribue à lui conférer son ambiance si particulière, très comic-booky qui fait de ce titre cosmique une assez bonne pioche.

Flash #36

• Scénario : Robert Venditti, Van Jensen– Dessins : Brett Booth, André Coelho –  Colorisation: Andrew Dalhouse

Un dessinateur par époque si on peut dire. Brett Booth toujours sur notre cher Barry continue dans sa lancée. On aime ou pas, néanmoins, à côté de André Coelho, il n’y a pas photo. Car oui, l’autre est moins juste quand ça pourrait être beau et sinon, moche. Voilà pour la partie graphique.

Ensuite, on retrouve notre Barry piégé dans la force véloce avec un nouveau protagoniste, un genre de Robinson Crusoé qui est plutôt pessimiste. De l’autre côté, dans le présent, Futur Flash a pris la place de Barry dans sa vie de tous les jours, il a vraiment un super super-pouvoir quand même, et tâche de profiter à nouveau de tout ce dont son futur qui était son présent (vous suivez?) l’a privé.

Alors, ce n’est pas mauvais mais ça reste assez cliché et j’espérais plus un épisode qui fait avancer les choses plutôt que de remplir. Parce que Futur Flash, on sait déjà qu’il est pourri malgré qu’au fond de lui il est notre Barry. Et cet épisode ne fait que redire ça en mettant bien Futur Flash en position de méchant de l’arc à la fin de l’épisode.

L’histoire de ce Barry du futur, tout de bleu vêtu, se poursuit dans les pages de Flash. Honnêtement, je commence à m’en lasser et il faut bien avouer que le récit n’est pas bien passionant.

On retrouve le Barry du présent perdu dans le “Nexus” une sorte de dimension parallèle pleine de dangers, qui ressemble à une foutue jungle, et de son côté, le Barry du Futur semble avoir rajeuni et a le physique de celui du présent (ouais, c’est totalement absurde et l’explication apportée est totalement gratuite… Vivent les facilités scénaristiques). Le “méchant” Flash du futur va donc tenter de voler la vie de son lui passé et personne ne s’en rend compte, en dépit de son comportement opposé à celui de l’homme qu’il devrait être…

C’est plutôt mal fichu et ça commence à être dangereusement redondant… Vivement la fin de cette histoire, qui atteint franchement ses limites et tourne en rond depuis des mois…

Green Arrow  #35

• Scénario : Andrew Kreisberg, Ben Sokolowski – Dessins : Daniel Sampere- Colorisation: Gabe Eltaeb

Wonder Woman n’est pas la seule série qui vient souffrir dans les pages de ce magazine. C’est en effet ce mois-ci que débute en VF le run de Green Arrow pitché par Andrew Kreisberg. Oui, oui, vous avez bien lu. L’homme de la CW en personne est venu s’attaquer aux comics de l’archer vert, pour en faire une soupe insipide, digne de la série Arrow à laquelle il contribue régulièrement.

On n’avait vraiment pas besoin de ça, tout le travail de Lemire est balayé d’un revers de la main pour un résultat tout bonnement déplorable. On a droit à un travail de tâcheron, avec une caractérisation des personnages tout à fait foireuse (mention spéciale à un Bruce Wayne totalement raté) et on sent une volonté de coller au plus près à l’ambiance de la série télévisée, alors que c’est loin d’être une bonne idée…

On insiste sur le personnage de Diggle, et je vous laisse bien imaginer qui fait son apparition en dernière page… A réserver à ceux qui aiment les triangles amoureux et les torses musclés…

Bon, là on parle d’un bon gros foutage de gueule…. Après le magnifique run de Lemire et Sorrentino, on décide de nous coller deux scénaristes de la série télé « Arrow » et Daniel Sampere au dessin.

Ils utilisent donc les mêmes (grosses) ficelles que pour la série télé, les amplifiant même un chouya… Diggle se retrouve affublé d’un physique de caillera aux attitudes limites et aux méthodes idiotes et musclées et un Oliver Queen caricatural lors d’une réunion avec Bruce Wayne et Lex Luthor.. D’ailleurs, on nous rajoute bien derrière ces personnes en civil une image de leur identité heroique, des fois qu’on aurait pas compris de qui il s’agit.

Ceci dit vu la qualité des dessins, c’est presque nécessaire, c’est moche et poussif, avec des poses ridicules de la part de Green Arrow, des visages changeant d’une page à l’autre. Ça n’aide pas la qualité générale du titre.

Et tout cela se termine sur le dévoilement du grand vilain du run, qui va faire exploser de rire tout le monde. Je ne fait pas parti des haters de ce personnages mais le rôle de méchant est tellement aux antipodes de sa caractérisation habituelle que c’est risible !

Ce qui marche à la télé, ne marche pas forcément en comics et ce numéro en est la preuve, j’étais affligé à la derniere page. C’est franchement nul et constitue une insulte à l’intelligence des fans de comics !

Justice League Dark  #35

• Scénario : Jean-Marc Dematteis – Dessins : Tom Derenick – Colorisation: Chris Sotomayor

Voilà, après le dernier numéro où on se débarrassait de Constantine, Zatanna est mise clairement en avant avec ce numéro centré sur elle. Il ne se passe pas réellement grand chose. C’est vraiment un numéro pour affirmer la position de Zatanna comme personnage central en remplacement de Constantine. Elle se trouve dans un étrange endroit où elle y voit d’étranges créatures et des êtres qu’elle a visiblement déjà vus. Mais avec la magie quid du réel et de l’imaginaire. Donc, si on aime le personnage de la magicienne, c’est tout bénéf’.

Sinon, on attend le prochain épisode en espérant voir le reste de l’équipe car oui, ce n’est pas Zatanna ou Constantine mais bien la Justice League Dark.

Au dessin, Derenick n’est pas au top du tout. Je ne l’ai connu qu’en tant que dessinateur de remplacement et c’est sûr que la position n’aide pas mais il ne se force pas non plus. Quelques traits ci et là de corrects.

Bref, suivant.

Ce numéro se concentre uniquement sur le personnage de Zatanna et se lit comme un petit one-shot consacré à cette héroïne. A la vérité, il ne se passe pas grand chose et tout repose sur un twist final assez sympathique, qui donne à relire le numéro sous un autre angle, mais ce n’est tout de même pas transcendant.

On explore un peu le passé de l’héroïne, mais ça reste franchement lisse ce qui peut poser problème surtout quand la série se veut “Dark”. C’est assez distrayant mais l’on manque d’attachement envers la protagoniste, faute à une caractérisation franchement survolée, qui nuit sérieusement à ce petit épisode. De même, si l’on a quelques connaissances littéraires, le twist tombe rapidement à l’eau et l’on comprend trop vite là où le scénariste veut en venir.

Graphiquement, Tom Derenick nous livre des pages tout à fait correctes, mais qui ne sont pas toujours à la hauteur des scènes d’action, qui auraient pu être spectaculaires.

 Wonder Woman #36

• Scénario : Meredith Finch – Dessins : David Finch – Colorisation: Richard Friend

Je n’ai rien lu de ce qui précédait sur la série Wonder Woman, donc il me sera difficile de juger à l’aune de ce qui a déjà été fait.

Une catastrophe environnementale a détruit un village et Wonder Woman avec ses collègues de la Justice League part pour enquêter. Enfin enquêter est un bien grand mot, parce que la seule série policière ou j’ai vu une enquête à grand coup de bourre-pifs au premier quidam qui a le profil c’était « The Shield »… Donc Diana se la joue Vic McKey et pète des dents pour des simples délits de sales gueules. C’est fin ça se mange sans faim ! Pendant ce temps là, la colère monte chez les Amazones…

Coté dessins, David Finch nous sert des illustrations très léchées, avec des Héros rajeunis et correspondant plus à ce que devrait être les versions New 52. Sauf que ça ne marche pas terrible et si Wonder Woman est tout à fait désirable, son apparence frêle et douce avec un physique de bombasse, jure avec ses attitudes de conducteur routier bourré et agressif…

Bon ben je vous fait pas un dessin, mais c’est pas tellement une réussite, je regrette dejà Earth-2…

Honnêtement, prendre la suite du run d’Azzarello et Chiang n’est pas une tâche aisée, et force est d’avouer que le couple Finch s’est bien planté, sur toute la ligne.

L’univers mis en place par l’équipe créative précédente s’écroule en quelques pages. On sent la volonté de rattacher l’amazone au reste de l’univers DC et d’abandonner l’attachement mythologique, mais c’est franchement raté, on se moque totalement de l’intrigue et l’effort pour faire apparaître le plus de membres de la Justice League, ainsi que Swamp Thing, est tout à fait ridicule. On sent que David Finch essaie de montrer l’étendue de son talent, il est vrai que ses pages sont assez jolies, mais un personnage est plutôt raté.

Malheureusement pour lui, il s’agit de sa protagoniste, qui arbore désormais un look de poupée barbie adolescente, qui contraste avec son statut de déesse de la guerre… On est en présence d’un épisode décevant qui annonce un run plus que moyen, qui reste totalement dispensable. A vite oublier.