Review TV – Green Lantern : Emerald Knights

Les points positifs : Une animation plutôt soignée Un doublage à la hauteur Très accessible Les points négatifs : Un contenu inégal De l’action brainless Une certaine paresse dans la narration

« Looks like you have your own story now. » – Hal Jordan

• Green Lantern : Emerald Knights -7 Juin 2011 en Blu-Ray, DVD et téléchargement numérique

• Blu-Ray/ DVD – 84 minutes -15€

 Après nous être intéressés au premier film d’animation consacré à Green Lantern, avec First Flight, il était bien difficile d’ignorer le second réalisé sur cet univers, à savoir Green Lantern : Emerald Knights. Un peu particulier, ce film « à sketch » nous fait suivre Hal Jordan et sa nouvelle recrue Arisia dans une aventure qui permet aux héros de revenir en détail sur les grands faits d’armes de l’histoire du Corps. Ainsi, même s’il y a un fil rouge pour structurer le film, l’essentiel de la narration se déroule sous forme de flashbacks qui permettent aux différents scénaristes à la tête du projet de développer des histoires courtes plus ou moins basées sur les comics consacrés à la Lanterne Verte.

Plutôt que de revenir, séparément, en long en large et en travers sur tous les courts métrages présents dans ce film, c’est une critique de l’oeuvre dans son ensemble que je vais faire ici. En effet, même si les aventures de Mogo, Kilowog, Abin Sur et de leurs camarades n’ont pas vraiment de rapport les unes avec les autres, c’est bien par sa structure narrative que le métrage nous intime de juger ces récits comme un tout. C’est peut-être d’ailleurs l’un des plus gros problèmes de l’oeuvre. En voulant, à tout prix, lier toutes ses histoires avec un fil rouge centré sur Hal Jordan et Arisia, Emerald Knights finit par souffrir de baisses de régime assez importantes que l’on aurait pu un peu mieux pardonner si ce film à sketches s’assumait pleinement en nous présentant des histoires totalement déconnectées les unes des autres. À la place, le film mise sur une narration en flashbacks pas toujours très maîtrisé. Oui, c’est inhérent à ce genre de projet, toutes les histoires ne sont pas forcément du même niveau et cela se ressent largement sur le rythme et la qualité générale du film. Le problème devient d’autant plus embêtant quand les scénaristes tombent dans la facilité et en viennent à nous sortir des flashbacks à l’intérieur d’un flashback tout en s’appuyant, jusqu’à en abuser, sur l’usage de voix-off.

Si certaines petites histoires sont plutôt fun et imposent même à l’écran quelques moments iconiques en jouant avec des thèmes universels, comme par exemple le combat de Laira contre son père (alors qu’ils se battent, les deux personnages activent tour à tour des hologrammes renfermant leurs souvenirs ensemble…), la plupart des scénaristes présents ici se contentent du strict minimum en terme de narration pour laisser place à des séquences d’actions pas toujours justifiées. Alors oui, les amateurs d’explosions en tout genre et d’animation dynamique trouveront de quoi prendre du plaisir assez régulièrement ici mais il n’empêche que ce Green Lantern : The Emerald Knight tombe souvent dans la surenchère sans chercher plus que ça à imposer des personnages profonds, dans lesquels on puisse s’identifier. Généralement, les scénarios apparaissent même comme des prétextes pour essayer d’en mettre plein la vue visuellement.

D’ailleurs même s’il n’y a pas grand chose à redire sur la qualité et la fluidité de l’animation, il faut là-aussi reconnaître que le travail demeure minimaliste. Évidemment, à part si le style visuel et la direction artistique de l’oeuvre vous rebute, l’ensemble a de l’allure, même quand le rythme s’emballe. Là où Emerald Knights se montre vraiment décevant, c’est dans le manque d’inspiration et/ou d’implication montré par les équipes en charge du projet. En effet, avec un univers comme celui-ci, il pourrait y avoir des dizaines d’idées visuelles à chaque coin de l’écran à tout moment, notamment grâce aux pouvoirs des Lanterns. Hélas, il faut presque tout le temps se contenter de voir nos petits soldats verts balancer des rayons lasers très classiques avec leurs anneaux. Ce manque d’imagination général se ressent aussi dans la mise en scène, très académique, du film. Certes, Emerald Knights est lisible en permanence et c’est bien la moindre des choses. Malgré ça, le tout manque clairement de fantaisie sur cet aspect également. Reste donc un casting et donc des doublages très convaincants, avec Nathan Fillion en tête dans le rôle de Hal Jordan pour maintenir le film à flot. Il est à noter également, pour ne pas finir sur une note trop amère, que le métrage se montre très accessible pour ceux qui ne connaissent rien à cet univers, tout en faisant ce qu’il faut du côté du fan service et des références aux comics pour faire plaisir aux fans.

Cela semblait inévitable pour un projet de la sorte et c’est au final le cas, Green Lantern : Emerald Knights est un film inégal en terme d’écriture. Préférant miser à fond sur le fun de séquences d’action, hélas pas toujours à la hauteur, plutôt que sur un vrai travail sur les personnages, le film finit par souffrir de ses scénarios minimalistes à la longue. Reste donc quelques, trop rares, récits pour relever le niveau d’une oeuvre qui ne semble jamais vraiment chercher l’excellence et s’affirme donc comme un produit de divertissement très commun en assurant, uniquement, le minimum syndical.