Review VF – Flash Tome 3 : Guerre au Gorille.

Les points positifs: Un récit bien rythmé. De belles planches. Un héros bien caractérisé. Les points négatifs: Un arc qui reste assez anecdotique, au final. Ce n’est toujours pas au même niveau que le Flash de Waid.

« Les go… Les go-go… Les gorilles sont là… –Turbine

• Scénario : Francis Manapul, Brian Buccellato – Dessins :  Francis Manapul, Marcio Takara et autres. – Couleurs : Brian Buccellato
  

• Flash tome 3 : Guerre au gorille – 28 août 2015 – 176 pages – 15 €  – DC Renaissance

Après un deuxième tome plutôt réussi, qui teasait déjà l’arrivée de Grodd et de son armée dans les rues de Central City, Flash revient avec un nouvel album qui risque fort de faire grande impression à ceux qui apprécient le travail du duo Francis Manpul– Brian Buccellato, qui a su créer la surprise avec la série Flash, qu’il parvient à porter à bout de bras depuis le lancement des New 52. Evidemment, cette déclaration n’a de sens que si l’on compare ces comics avec ceux de son époque, puisque l’on est assez loin de la maestria d’un Mark Waid, mais force est d’avouer que le titre est solide et se montre efficace, à la fois pour les fans hardcore du personnage et pour les novices qui découvrent le fameux bolide écarlate.

L’histoire est simple et tient presque sur un timbre poste : alors qu’il est en plein combat contre les Lascars (Rogues en VO), Flash est surpris par l’arrivée en ville de Gorilla Grodd, un puissant singe télépathe, et de son armée. L’on découvre assez rapidement que ce vil primate n’a d’autre but que d’éliminer notre héros afin de récupérer la Speedforce, dont il se croit l’élu, en raison d’une ancienne prophétie issue de son pays d’origine. Evidemment, notre héros ne se laissera pas faire, et comptera bien défendre sa ville, tout en se rappelant au passage de chercher une solution au problème des gens qui se sont retrouvés « coincés » dans la force véloce (puisque c’est son nom en VF) suite à ses précédentes aventures. Le récit est très rythmé et l’on se trouve face à un tome bourré d’action, qui se montre diablement efficace, pour peu que l’on adhère au style « blockbusteresque » de ce tome.

C’est en effet cette tendance à reposer essentiellement sur des scènes d’action grandiloquentes qui fait à la fois la force et la faiblesse de l’album, puisque certains adoreront admirer les détails lors des affrontements, alors que d’autres regretteront le fait que l’histoire manque trop souvent d’explications, et que les auteurs ne développent pas davantage la caractérisation de leurs personnages. Grodd est réduit au rang de caricature de dictateur et ne se montre jamais terrifiant, en dépit d’une mise en scène très réussie, de même, les Rogues, pourtant présents pendant cet arc, sont clairement sous-exploités, alors que l’on s’attendait à beaucoup mieux de la part de l’équipe créative, qui nous livre pourtant un récit tout à fait lisible. Les épisodes consacrés à cette fameuse Gorilla warfare (titre admirablement traduit en français, merci Georges) ne sont finalement pas la meilleure chose que nous donne à lire ce troisième tome, qui contient aussi un petit arc consacré au Trickster, qui se montre bien plus intéressant que prévu, en raison d’une solide caractérisation du personnage et d’une intrigue franchement efficace, qui a le mérite de bien montrer le sens aigu de la morale que possède Barry Allen.

Bien que tout cela ne soit pas transcendant, il faut avouer que l’ensemble fonctionne plutôt bien et que l’on se plaît à parcourir les pages de l’ouvrage, la lecture se faisant sans temps mort. A aucun moment on ne ressent l’envie de laisser tomber, et il y a toujours un petit élément qui donne envie de suivre la lecture, qu’il s’agisse d’une sous intrigue concernant un personnage secondaire, ou même tout ce qui se passe du côté de la « vie privée » de Barry, alors qu’il a révélé son identité à sa dulcinée, Patty Spivot. Certes, ce n’est pas de la grande littérature, mais ce n’est pas non plus ce que l’on recherche lorsque l’on ouvre un livre consacré à un type qui porte un collant rouge et court à toute vitesse.  Si l’on s’attend à une bonne dose de fun, parsemée d’action jouissive, alors il n’y a aucune raison de faire la fine bouche.

Graphiquement, c’est franchement efficace et le duo Manapul–Buccellato, ainsi que les autres artistes qui les assistent ou remplacent ponctuellement (Marcio Takara en tête), nous proposent de magnifique planches qui viennent sublimer les combats et parviennent à rendre toujours plus spectaculaires ces affrontements, ainsi que la vitesse de déplacement de Barry, qui n’a jamais été aussi bien rendue. Le titre possède une véritable identité graphique, qui le distingue clairement du reste des parutions New 52 et c’est cette patte artistique qui l’a conduit au succès que l’on lui connaît. La fin du tome, hautement cruelle, annonce un nouvel ennemi qui donnera beaucoup de fil à retordre au Scarlet Speedster, qui sera enfin confronté à un « nouveau » personnage, qui devrait marquer l’histoire de cette nouvelle version de l’homme le plus rapide du monde, qui a su, pour le moment, prouver que l’on pouvait rebooter un comic book sans le détruire.

Sans être un incontournable, ce troisième tome des aventures de Flash dans sa version New 52 sait se montrer convaincant et devrait plaire à tout ceux qui aiment se détendre en lisant des comics sans se prendre la tête. On est peut-être pas en présence d’un classique comme l’est le run de Mark Waid, mais l’histoire retiendra probablement les travaux de Manapul et Buccellato, au moins pour la partie graphique, très réussie, qui parvient aisément se hisser dans le haut du panier de la collection « renaissance » proposée par Urban Comics.