Review VF – Superman Saga #20

Les points positifs : L’orientation « horreur » d’Action Comics qui plait  ! Les points négatifs : Qu’est ce que Lobo fiche dans Batman/Superman ? Supergirl reste au ras des pâquerettes… Tomasi pas franchement inspiré sur Superman/Wonder Woman.

Souvent décriées pour leur qualités,  les séries de la Sup’ Familly reviennent ce mois ci. Alors les critiques sont elles toujours justifiées ? Laissez nous vous guider avec nos avis dans Superman Saga #20 disponible depuis le 21 août 2015 en kiosque en échange de 5 euros 60.

Superman #37

• Scénario : Geoff Johns– Dessins: John Romita Jr – Colorisation : Laura Martin

Tout ça pour ça?

DC Comics a l’impression qu’en associant des noms d’auteurs, ils obtiendront forcément un super comics? Ok, c’est de la bonne lecture, à savoir qu’elle se lit avec fluidité et s’apprécie à l’œil, néanmoins, ça aurait pu être moins long. Car oui, on nous manipule depuis le début de l’arc. C’est plein de faux semblants et Superman ne s’en tire (ou presque) qu’avec le fait qu’un homme défendra d’abord ses parents avant tout. Parents qu’il n’a pas connus plus que ça. Autant dire, des inconnus lui ayant donné naissance. Et le final repose en réalité que sur le fait que Ulysse est bête et manipulable. C’est brouillon sur la fin, mais il en veut à Superman alors qu’il n’y est pour rien. Johns a de l’idée mais va peut-être trop loin.

J’ai envie d’en finir avec cet arc qui ne s’en sort finalement que grâce aux dessins de Romita qui, dans son style propre que j’ai appris à aimer avec Wolverine  (oui, je lis aussi la concurrence), nous fait de belles cases qui sont claires même quand tout semble brouillon dans une explosion. Les détails y sont.

Pas à jeter, mais pas anthologique non plus.

D’accord, cet arc de Superman signé Geoff Johns n’est pas à la hauteur de ses meilleurs travaux sur la franchise. Mais il faut avouer que l’épisode se laisse lire sans problème, bien que le twist auquel on assiste ne soit clairement pas inspiré. On se doute depuis le début que quelque chose ne tourne pas rond. Les secrets d’Ulysse sont peu à peu révélés, et rien de tout cela n’est bien original.

L’auteur se contente de comparer son Superman avec cet autre surhomme, si proche et si différent de l’homme d’acier à la fois. Le script de ce numéro semble tout droit sorti du climax d’un blockbuster hollywoodien, et il est évident que cela ne sera pas du goût de tout le monde. Mais que voulez-vous, c’est comme cela que l’on écrit des comics aujourd’hui, mes amis.

John Romita Jr est la seule raison valable d’apprécier cette histoire, puisqu’il nous livre des pages franchement réussies, bien qu’elles ne figurent pas forcément parmi ses plus grands travaux. Il est intéressant de voir comment cet artiste si longtemps associé à la maison des idées parvient à appliquer sa formule à l’une des figures de proue de la distinguée concurrence, et il faut reconnaître que ça a franchement de la gueule. Le tout forme un épisode correct, assez plaisant à lire, mais soyons certains que cet arc finisse par être oublié avec le temps…

Action Comics #38

• Scénario : Greg Pak– Dessins : Aaron Kuder, Jae Lee – Colorisation: Will Quintana, Jun Chung

Ca surprend au départ. L’ambiance film d’horreur est super agréable à lire et bien mise en image. Ensuite, on revient à notre histoire dont on commence à en voir le bout et on a enfin des explications. Le tout fait qu’il me parait être le meilleur numéro de cet arc. Peut-être parce que toute la partie normale est plus courte et qu’elle n’est faite que de révélation. Les personnages secondaires sont là avec juste ce qu’il faut de présence pour ne pas être aussi agaçant que dans le précédent épisode.

Au dessin, Kuder est fantastique, des plans larges jusqu’au plan le plus serré. Clark a une très belle dentition. Jae Lee peu présent mais toujours aussi efficace. La partie film d’horreur sans trop de couleur à la façon d’un Sin City mais avec effet vieux film m’a vraiment bien plu. La transition avec la partie normale se passe bien et les couleurs arrivent parfaitement bien.

Une récompense pour avoir suivi cette série jusque là, en somme.

Action Comics est un titre à suivre, et ce numéro vient clairement confirmer mon enthousiasme. L’ambiance horrifique de cet arc est absolument maîtrisée par son auteur, et l’on commence à comprendre ce qui se passe à Smallville. Les personnages sont toujours aussi bien écrits et il est fort appréciable de pouvoir explorer la psychologie de l’homme d’acier, qui n’a jamais paru aussi vulnérable (eh oui, je prends en compte sa “mort” dans cette affirmation). Les références à l’univers d’H.P Lovecraft sont très présentes ici, et ça fonctionne plutôt bien, puisque Greg Pak parvient à nous surprendre en plongeant la paisible petite ville rurale qu’est Smallville dans une ambiance pleine de crasse et emplie d’odeurs de décomposition.

Aaron Kuder excelle d’ailleurs dans l’art d’illustrer l’horreur qui se déroule sous nos yeux, et la colorisation aide à appuyer le travail du dessinateur, qui nous livre des pages d’une excellente qualité. Cet épisode constitue le point d’orgue d’un arc d’une efficacité diabolique, qui se termine sur un cliffhanger qui donne envie de se ruer sur la suite.

Batman/Superman #17

• Scénario : Greg Pak – Dessins : Ardian Syaf – Colorisation: Ulises Arreola

Le « Joker de Superman » s’avère aussi être télépathe et prévient les deux super-compères qu’il va frapper. Il frappe pour provoquer le désespoir et dans le lot, il frappe Lex Luthor que Superman accuse d’être à l’origine de tous ses maux alors qu’il gisait par terre avec une balle dans le buffet et une armure en train de le frire à l’électricité façon gégéne à l’ancienne. Il est un peu niais Clark, non ?

Comme ils ne s’en sortent pas Clark et Bruce vont cherche de l’aide et cette aide va les mener vers Lobo… Autant dire un mec qui ne correspond pas du tout au profil (parce qu’il n’est pas télépathe et n’agit pas avec la façon subtile décrite depuis le précédent numéro) et très vite on sent le prétexte pourri… Et en effet c’est un prétexte pourri. Le précédent numéro m’avait donné de l’espoir sur cette série qui accumule les arcs nazes comme des perles, mais ce numéro vient franchement gâcher l’ambiance par la caractérisation super limite de Clark et la présence inutile de Lobo. Sans compter que le scénario n’avance absolument pas…

Les dessins de Syaf sont beaux, bien que perfectibles avec parfois une avalanche de détails un peu superflus et d’autres des visages qui en manquent sur des plans plus lointains…

Un numéro très moyen qui brise l’élan positif qu’avait impulsé le début de l’arc, dommage…

Pourquoi Lobo est sur la couverture? Ce personnage totalement recréé pour les New 52 et qui ne fait vraiment pas l’unanimité a été mis là pour… rien. Son impact n’est pas le même qu’avec celui qu’on nomme désormais Faux-bo. Il n’y a pas l’implication humoristique. Ici, il prend des mandales, et c’est tout. J’apprécie ce personnage et son design mais aurait pu être simplement un autre personnage pas « Lobo ».

Difficile de parler de cet épisode sans trop en dire mais l’enquête continue donc pour découvrir le « Joker » de Superman et il doit sauver les personnes que son ennemi a visées, dont Luthor qui heureusement porte son armure. Nos héros tentent toutes les options à leur disposition, mais sans grand succès. Mais Batman a peut-être la solution.

Oui, Batman fait du Batman car il est Batman (ses propres mots) et il a même de l’autodérision. Superman quant à lui tente d’être l’homme présent partout et veut sauver tout le monde. L’auteur essaie d’insister justement sur la proximité de Clark et son humanité avec quelques pages. L’histoire avance donc tranquillement, peut-être trop.

Au dessin, toujours magnifiquement mis en page par Ardian Syaf. Même voir Lobo sous son crayon est un plaisir. Ah, voilà pourquoi il était là. Juste pour que DC Comics nous dise « Mais si, il est bien notre nouveau Lobo« . Je ne pense pas que ça fasse oublier les puristes. Ou alors, Syaf l’adore et voulait le dessiner.

Superman/Wonder Woman #14

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Doug Mahnke – Colorisation: Tomeu Morey, Hi-Fi

Superman/Wonder Woman est un titre qui déçoit depuis sa reprise par Peter J. Tomasi, qui s’était pourtant montré très efficace sur la série Batman & Robin. Ce numéro vient confirmer la difficulté de l’auteur à cerner ses personnages et à raconter une histoire intéressante à propos de ces derniers. L’auteur n’apporte rien à la dynamique qui existe entre les deux protagonistes, qui ne sont que des caricatures d’eux-mêmes et se contente de les montrer en train de “tester” les aptitudes au combat d’un certain Wonderstar, ce super-héros qu’ils ont découvert dans l’épisode précédent.

Le script est d’une incroyable platitude et constitue un simple divertissement extrêmement stéréotypé, à des lieues des meilleurs récits de Tomasi, qui est pourtant l’un de mes auteurs préférés. Cependant, ce n’est pas totalement mauvais, c’est juste plutôt vide, et l’on sent que le scénariste se repose beaucoup sur le talent de Doug Mahnke qui sait nous livrer de bien belles scènes de bataille, mais qui peine parfois à réaliser les visages de ses personnages principaux (notamment Superman, mais il est vrai que la tâche n’est pas aisée, il faut se rappeler que le “King” Jack Kirby lui-même devait laisser un autre dessinateur dessiner Superman dans les pages de sa série consacrée à Jimmy Olsen).

Le cliffhanger final, qui nous révèle un personnage que je ne pensais pas revoir, peut être à double tranchant, tant il est difficile de maîtriser ce dernier, Tomasi saura-t-il relever le niveau de sa série ? Réponse le mois prochain (ou dans les REVO du mois de janvier).

C’est donc un super-héros à l’amnésie suspecte qui vole au secours du couple le plus puissant de l’Univers. Il s’appelle Wonderstar, à un look très bling-bling et ne sait rien d’autre sur lui que son identité. Inutile de dire que la confiance ne règne pas tout de suite et que le nouveau venu doit faire ses preuves…

Le scénario a le mérite d’être original, même s’il ne réveille pas un enthousiasme immédiat chez moi, mais l’effort pour ne pas faire dans le déjà-vu est louable et mérite d’être souligné !

Les dessins de Doug Manhke sont vraiment agréables, le seul léger point négatif qui pourrait être trouvé, c’est que les arrières plans sont en général assez vides.

Un numéro qui éveille la curiosité, on a très envie de croire en l’idée de départ même si je ne suis pas formidablement enthousiaste de voir débarquer le méchant en dehors de son comics d’origine. Je décerne les encouragements du jury !

 Supergirl #37

• Scénario : Kate Perkins, Mike Johnson – Dessins : Emanuela Lupacchino – Colorisation: Hi-Fi

Supergirl est contente… Et c’est la première fois en 37 numéros ! Mais ça ne dure pas et Kara se remet à râler dans les dernière pages… Sinon que dire sinon qu’elle apprend pleins de choses sur l’univers dans sa nouvelle école (qui s’avère avoir des objectif un peu chelou, évidemment) et finit par intégrer une task-force de maintien de l’ordre inter galactique censée seconder les Green Lantern, trop occupé avec les Néo-Dieux.

Passé la stupeur de l’idée de départ, le scénario se déroule selon cette idée de départ. Alors ils semblerait que cette idée séduise certains lecteurs, mais je suis navré de vous dire que je suis complètement hermétique à cette idée que je trouve contre nature. L’idée intéressante de la Super-Familly c’est de voir leur adaptation à la vie terrestre. En entourant Kara de ses homologues aliens, on perd ce qui pourrait faire le sel de la série… Les dessins de Lupacchino sont assez moyen.. Parfois Kara louche, parfois sont visage n’a pas de traits, bref encore une fois je n’aime pas. C’est dommage car la colorisation est vraiment belle…

C’est moins choquant que les début de l’arc et du run de l’équipe actuelle, mais décidément je n’accroche pas au concept.. Reste que certains pourront y trouver leur compte.

Je vous avoue que j’ai eu beaucoup de mal à trouver un intérêt à ce numéro de Supergirl, qui ne fait que nous présenter une équipe de super-héros plus ou moins “teens” regroupés dans une sorte d’académie de héros de l’espace nommée “Le Creuset”.  

On assiste à divers entraînements, avant le début d’un véritable combat, et c’est à peu près tout. On sent la forte inspiration de la littérature jeunesse actuelle (à savoir, des torchons dans lesquels on met à l’épreuve des gamines insupportables que l’on doit absolument prendre pour des “strong independent women”) et on n’échappe pas à toute une série de poncifs qui font très mal. C’est franchement à peine lisible, et on a tendance à ne pas accrocher à ce récit, si l’on ne fait pas partie de ce que j’estime être le cœur de cible du titre (par pitié, ne me dites pas que ça m’est destiné…).

Le personnage de Kara Zor-El ne parvient pas à évoluer de façon intéressante, et c’est une véritable déception que ce début d’arc, qui me laisse craindre le pire pour la suite. Seuls les dessins d’Emmanuela Lupacchino valent le coup d’oeil, tant ils sont réussis et correspondent à la protagoniste. Dommage que le script ne soit vraiment pas à la hauteur.