Les points positifs :
Les points négatifs :
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« I don’t know what disgusted me more, their hideous violence… Or my own. » – Wonder Woman
- Scénario : J.M. DeMatteis et Bruce Timm – Dessin : Rick Leonardi – Encrage : Dan Green – Couleurs : Allen Passalaqua – Couverture : Jae Lee
- DC Comics-Justice League : Gods and Monsters – Wonder Woman #1 – 5 août 2015 – 40 pages – $3.99
Après deux autres comics consacrés à Batman puis à Superman, l’univers de Justice League : Gods and Monsters revient avec ce petit one-shot consacré à sa version de Wonder Woman. Il s’agit d’un prequel au film, tous les événements qui y sont relatés se déroulant bien avant le début du film. Cette version de l’amazone, qui n’en est plus une puisqu’elle fait ici partie des New Gods, avait divisé à la sortie du long métrage, certains spectateurs la trouvant très niaise. Cette bande-dessinée leur donne-t-elle raison ? Bruce Timm et John Marc DeMatteis parviennent-ils à donner davantage d’épaisseur à leur personnage ? Eh bien c’est ce que nous allons voir tout de suite.
L’histoire est simple, on nous présente une Wonder Woman fraîchement débarquée sur terre, qui tente de trouver sa place sur cette nouvelle planète, suite aux événements traumatisants qu’elle a subis sur Apokolips (je ne vous raconte pas de quoi il s’agit, sachez simplement que ce comic-book risque bien de spoiler ceux qui n’ont pas encore vu le dessin animé) et souhaite s’intégrer parmi les humains. Evidemment, en dépit de tous ses efforts, c’est un véritable fiasco et notre héroïne ne parvient pas à s’installer et à vivre une vie rangée, à cause de ses instincts de guerrière, qu’elle voudra cependant refréner. Le récit n’est pas totalement inintéressant, en dépit d’un dilemme moral vu et revu, qui peine à surprendre le lecteur. Le traitement de cette thématique par le duo de scénaristes est plutôt efficace, et l’on sent que les deux hommes ont beaucoup d’expérience en terme d’écriture.
C’est lors du « deuxième acte » de ce one-shot que l’histoire devient réellement intrigante, nous sommes dans les années 60 et notre chère Bekka (puisque c’est son prénom, risquons-nous à employer des familiarités) rejoint une sorte de communauté hippie un peu dérangée, mais moins flippante que la « famille » de Charles Manson, tout de même. En choisissant ce style de vie, notre guerrière pense pouvoir se racheter, mais elle aura bientôt affaire à un leader bien étrange, qui semble bien trop passionné par les stupéfiants et se fait appeler Doctor Psycho. Cette version de cet ennemi bien connu de l’amazone fonctionne plutôt bien, et c’est à partir de son apparition que les choses deviennent sérieuses, on commence à se poser des questions et on souhaite bien comprendre le modus operandi de cette nouvelle version du super-criminel.
Evidemment, le numéro n’est pas parfait, et souffre de quelques petits problèmes. La caractérisation de l’héroïne est simpliste, et l’on ne sort pas vraiment de cette idée de pauvre fille perdue dans un nouveau monde où elle doit trouver sa place, bien que son côté guerrier soit assez intéressant et n’en fait pas un personnage de femme faible (encore heureux, on parle quand-même de Wonder Woman). Le récit reste aussi hautement prévisible, et, en dehors de l’apparition du Doctor Psycho, aucun événement n’est imprévisible, c’est plutôt convenu, bien que ce soit tout de même efficace. La fin tombe un peu à plat, et le tout manque résolument de punch, surtout si l’on compare cela au petit épisode de Justice League : Gods and Monsters Chronicles consacré au même personnage.
En ce qui concerne la partie graphique, on peut dire que Rick Leonardi nous livre des pages d’assez bonne facture, surtout pour un titre dérivé d’un film animé. Certes, on est loin de la qualité de la couverture, signée Jae Lee, mais c’est franchement agréable à regarder et le trait cartoony du dessinateur a le mérite d’être parfaitement en accord avec le matériau d’origine. La colorisation d’Allen Passalaqua produit le même effet, et ses couleurs vives attirent l’œil, donnant au titre une ambiance bien moins sombre que celle de ses deux prédécesseur, contribuant ainsi à la création d’une véritable identité pour cette nouvelle version de la princesse de Themyscira, qui est ici celle de New Genesis.
Justice League Gods and Monsters – Wonder Woman #1 n’est pas une franche réussite, mais ce n’est pas non plus un ratage. Les scénaristes parviennent à nous proposer une histoire sympathique qui donne un peu de background à leur nouvelle héroïne, mais ce comic-book est très loin d’égaler la qualité du film (que je vous recommande vivement si vous ne l’avez pas vu). Ce petit one-shot est donc à réserver aux fans hardcore de Bruce Timm, à ceux qui aiment découvrir des versions alternatives de Wonder Woman, et à ceux qui sont en manque d’aventures de super-héroïnes rousses…
Un numéro un peu en dessous des autres mais il faut avouer que ce concept est original