Review VO – Demon Knights Vol. 2 : The Avalon Trap

Les points positifs : Richesse visuelle L’esprit heroic-fantasy Une histoire riche en surprises Les personnages, leurs interactions Les points négatifs : Quelques visages C’est trop court !

« I will not die so a woman with no face can gain different genitalia ! » – Vandal Savage

• Scénario : Paul Cornell – Dessin : Diogenes Neves, Bernard Chang, Robson Rocha – Couverture : Mike Choi

• DC Comics – Demon Knights Vol. 2 : The Avalon Trap – 22 mai 2013 – 144 pages – 14,99$

Demon Knights, l’un des titres des New 52 orienté heroic-fantasy, s’était présentée à nous dans un premier TPB plutôt convaincant, où Paul Cornell nous exposait ses personnages principaux, en mélangeant culture Arthurienne et personnages emblématiques de l’univers DC qui trouvaient toute leur place dans ce contexte moyenâgeux (Xanadu, Vandal Savage, le duo Jason Blood/Etrigan). Servi par de somptueux dessins, le premier arc nous offrait une histoire pourtant assez basique (un affrontement contre une armée commandée par le grand vilain de cet univers) qui servait plus à installer les personnages et à les caractériser, tout comme leurs interactions. Ce second tome aura-t-il une approche différente ? Y a t il de la place pour l’heroic fantasy au sein des New 52 ? Réponse de suite.

Après avoir repoussé l’attaque de la Horde de la Questin Queen, notre troupe de héros (malgré eux) doit se rendre à la cité d’Alba Sarum pour recevoir une récompense bien méritée. Mais arrivés sur place, une autre mission les attend. Il leur faudra en effet enquêter sur un meurtre mystérieux et arriver en terre d’Avalon afin que (je prends des raccourcis, mais c’est pour en dire le moins sur l’intrigue) la cité d’Alba Sarum soit le nouveau Camelot. C’est en effet à cette seule condition que les deux princesses, qui donnent leur nom à la ville, pourront embrasser pleinement leur amour. Chacun des personnages a ses intentions et ses plans qui les poussent à participer à cette quête, et pour certains elles seront plus claires que d’autres. Mais quels que soient les personnages, Paul Cornell arrive à leur donner à chacun un minimum de temps d’exposition pour qu’on continue à s’y intéresser, au travers de petites scènes parfois amusantes (comme lorsque le Shining Knight se met à parler à son cheval) ou quelques phrases intrigantes (comme la Horsewoman qui fait allusion au Red, la force présente dans Animal Man) qui réussissent à connecter cet univers au reste du DCU malgré son contexte hors normes.

Ici nous n’aurons donc pas droit à une longue bataille contre une armée, mais à un voyage, une quête, typique des récits de fantasy, où les rencontres et les dangers seront nombreux et variés, grâce à l’imagination de Cornell qui se permet un petit peu de tout. Entre un gigantesque serpent marin qui sert de bateau également, une mystérieuse lumière verte qui donne à quiconque la regarde l’apparence et les pouvoirs dont ils rêvent vraiment (ce qui donnera lieu à une scène très drôle et tordue en même temps), des animaux aux proportions anormales, où la révélation des motivations du méchant de cette histoire (où quelque part, Cornell joue avec des sujets polémiques d’actualité), on est surpris à chaque page, on navigue entre rêves et cauchemars, et on ne cesse de s’émerveiller. De plus les interactions entre les personnages sont dynamiques, travaillées, les répliques fusent de toute part : on a vraiment pas le temps de s’ennuyer.

La force de ce second volume, c’est que la quête arrive à avancer de façon significative, et sans prendre trop de raccourcis, alors que le passé des personnages est également approfondi dans le détail. C’est notamment la relation très bizarre entre Xanadu et Jason Blood/Etrigan qui prend son sens au travers d’un flashback superbement raconté. On pourra également mentionner la présence ici du numéro #0 de la série, qui revient sur les débuts de Jason Blood au service de Merlin, et surtout comment Etrigan, le Démon à Rimes, s’est retrouvé lié à ce dernier, en voulant défier Lucifer et les forces de l’Enfer. La présence du Démon dans ce contexte est vraiment un plus dans le récit, car il apporte quantité de retournements de situations, des situations déjà assez loufoques avec ce tandem pas comme les autres.

Enfin, il faudra reconnaître une très grande qualité graphique à ce tome. La plupart des dessins est encore assurée par Diogenes Neves qui a un coup de crayon fin, précis et très détaillé qui, associé aux couleurs qui jouissent d’une palette très riche, nous donne des planches de toute beauté. Alors oui il faudra être sensible à l’esthétique heroic-fantasy, mais il n’y a vraiment pas de quoi être déçu. Quelques visages un peu louches seront toujours au rendez-vous, ce qui est d’un commun de toute façon, mais dans l’ensemble, que ce soient dans les scènes calmes ou d’action, la qualité sera constante, et on en profite d’autant plus que l’imaginaire délirant de l’écriture de Cornell prend vie sous nos yeux d’une façon convaincante. Que ce soient les monstres ou les personnages présentés, les designs sont originaux, ou à défaut simplement beaux et travaillés. En bref, c’est une très belle aventure visuelle, je pense que vous l’aurez compris.

Difficile de trouver quelque chose à reprocher dans ce second tome des Demon Knights. Le passé des personnages est approfondi, leurs interactions sont travaillées, dynamiques, et apportent également une bonne touche d’humour. La quête de nos héros malgré eux est intéressante, riche en rebondissements, et visuellement très réussie. Il n’y a que si vous n’aimez pas la tonalité heroic fantasy que vous pourriez ne pas accrocher à ce récit, mais si ce n’est le cas, alors vous avez du retard à rattraper, et du plaisir à prendre en vous procurant cet album !