Review VO – Green Lantern : Emerald Dawn II

Les points positifs : Sinestro, parfait Bel équilibre entre Hal et Green Lantern Une partie graphique réussie Un vrai final ! Les points négatifs : Sous-intrigue moins intéressante

« Pah ! Look at you ! Late ! Dishevelled ! Disorderly ! » – Sinestro

• Scénario : Keith Giffen, Gerard Jones – Dessin : M. D. Bright, Romeo Tanghal – Couverture : Mark Farmer, Alan Davis

• DC Comics – Green Lantern : Emerald Dawn II – 1991 – 144 pages – 12.95 $

On continue ce demi-mois spécial Green Lantern avec Emerald Dawn II. Ce TPB regroupant l’intégralité de la mini-série Emerald Dawn II composée de six numéros continue directement là où s’était arrêté le premier, qui ne nous avait pas déplu du tout. Petit rappel : dans le premier, Hal Jordan est poursuivi pour conduite en état d’ivresse, ce qui faillit causer la mort d’un de ses amis, et le dernier numéro se terminait avec Hal qui se présentait au tribunal.

Le juge s’est visiblement levé du pied gauche, en plus d’en avoir ras-le-casque des conducteurs bourrés, et comme il ne peut pas le condamner pour plus de nonante jours (peine maximale pour conduite en état d’ivresse), il décide de lui faire passer sa peine dans un pénitencier haute sécurité afin que les assassins et terroristes s’occupent un peu de lui. Pendant ce temps, les Gardiens se disent qu’il est temps de reprendre l’entraînement de la nouvelle recrue, et, Kilowog étant absent, décide de le former avec la perle des perles, Sinestro. Celui-ci rechigne un peu, mais est bien forcé d’accepter. Il décide d’entraîner le Terrien la nuit, et de le laisser dans sa prison la journée.

Caractérisation au top

Ça, c’est une idée très bien vue : le jour, on suit Hal Jordan, et la nuit, Green Lantern. Cela peut paraître bête, mais il arrive parfois que, dans des histoires centrées sur un superhéros ayant une double-identité, l’une prime sur l’autre. On a ainsi droit à des arcs où Bruce Wayne est inexistant, et on ne voit que Batman. Ici, l’alternance constante entre Hal et Green Lantern créé un équilibre parfait entre les deux identités, et ne fait que mieux approfondir l’une comme l’autre. Il en résulte un Hal Jordan très bien développé, surtout si on a lu Emerald Dawn I, ce que vous avez fait (si non je vous l’y oblige).

Donc niveau caractérisation, notre héros s’en sort admirablement bien. Qu’en est-il de Sinestro ? Et bien sachez que tout le travail qui a été fait sur Hal Jordan, c’est du pipi de musaraigne à côté de Sinestro. Les mots me manquent pour décrire le génie de tout le travail accompli sur la caractérisation du Korugarien. Chacune de ses répliques, chacune de ses apparitions, a fait l’objet de la plus grande étude et du plus grand soin de la part d’auteurs expérimentés. Non, ce n’est pas une pub pour un vin ou un piano, c’est réellement ce que vous ressentirez après la lecture de cette mini-série. Le personnage est juste tellement génialement bien écrit, on en a presque du mal à croire qu’il n’est pas réel. Et la relation qu’il entretient avec le Terrien est de la même trempe que du reste de la caractérisation, c’est-à-dire un gros vingt sur une échelle de un à dix.

Une chouette histoire

L’histoire commence assez simplement : Sinestro et Green Lantern se baladent dans l’Univers afin de poursuivre la formation de ce dernier, tandis que, dans la prison, Hal fait la connaissance de « Gentleman Willie« , avec lequel il deviendra ami. Mais les choses sérieuses commencent lorsque Sinestro décide d’emmener Hal Jordan sur Korugar pour lui montrer ce que c’est, un monde ordonné et dépourvu de chaos. Mais ils sont surpris par une révolution du peuple. En effet Hal découvre que Sinestro avait en fait mis en place un régime dictatorial sur sa planète, et forcément le peuple en a un peu marre.

Alors oui je sais, beaucoup d’entre vous connaissent déjà l’histoire de Sinestro, mais je vous recommande… non, je vous oblige tout de même à vous procurer cette mini-série. Parce que certains d’entre vous ne connaissent pas Sinestro suffisamment bien, et cela fera du bien aux autres de le redécouvrir.

Ce n’est pas un méga-event qui modifiera la continuité DC à jamais, mais c’est très bien rythmé, c’est clair, c’est cohérent, et ce n’est pas qu’un scénario bateau qui ne sert qu’à dessiner des scènes d’action. On regrettera la présence un poil inutile d’une sous-intrigue se centrant sur la relation entre Hal Jordan et Willie, mais elle ne prend pas suffisamment de place pour vous dissuader d’acheter cette merveille.

Une vrai fin

Encore une fois, beaucoup d’entre vous ont deviné que le sixième et dernier numéro se finirait avec les Gardiens qui exilent Sinestro dans Qward, l’univers d’anti-matière. Mais même si vous connaissez tout de Sinestro, lisez quand même Emerald Dawn II, car lire les origines du personnage ne pourra que vous faire du bien. Pour les autres, sachez qu’il n’y a pas de twist final de dernière minute ou de révélation qui vous laisse sur le cul. Je dis une vrai fin car il s’agit vraiment d’un dénouement, et pas juste un traditionnel « combat final contre le grand méchant » ou « Pouf voilà c’est fini ». Le procès de Sinestro devrait être une raison suffisante pour lire la mini-série, et ses dernières répliques, comme toujours, donnent des frissons dans le dos.

Qu’est-ce que vous attendez, foncez ! La meilleure apparition de Sinestro et probablement la meilleure histoire de Green Lantern, toutes époques confondues. Le scénario, les dialogues, les dessins, rien dans ce chef-d’oeuvre n’est à jeter. C’est bien simple : après avoir lu Emerald Dawn II, soit vous aurez adoré, soit vous aurez menti. Brillant, absolument brillant.