Showcase #83 – Green Lantern #19

Un showcase sur un numéro de Green Lantern tiré du Silver Age ? Ma foi, il y a Green Lantern #7, qui contient la toute première apparition de Sinestro, il y a Green Lantern #40, qui est une sorte de Green Lantern of Two World, et qui en plus marque la première apparition de Krona et de la main de l’Anti-Monitor, et en cherchant un peu je suis sûr que je peux trouver une foule de numéros, tous ayant eu un impact sur le GL-verse ou sur le DC Universe d’une manière générale.

Mais j’ai pas envie. Non, j’ai pas envie de faire un Showcase sur un grand numéro du Silver Age. Pourquoi ? Parce que, un jour, dans quelques temps, un autre employé sous-payé de DCPlanet va sûrement le faire à ma place. Et aussi parce que je n’ai pas envie d’être le Capitaine Obvious de service qui résume un numéro qui est collecté dans tous les best-of et anthologies. Je vais donc faire un Showcase sur un numéro qui n’a eu absolument aucune incidence sur le DC Universe, et j’ai choisi Green Lantern #19, sorti en mars 1963. Et comme je suis flemmard, je vais juste parler de la deuxième histoire (car oui ce numéro est divisé en deux histoires).

Alors je n’ai pas choisi ce numéro au hasard. L’histoire que j’ai choisie est très particulière : elle est tellement… Silver Age.

C’est une question qu’on m’a souvent posée : « Mais pourquoi lis-tu du Silver Age ? C’est tellement niais, voir bête, et les dessins ont beaucoup trop vieilli ! ». Et ben la raison pour laquelle je lis encore du Silver Age, c’est ce genre d’histoire, qu’on ne pourra plus jamais voir de nos jours. Attention : ce ne sont pas des histoires nulles, mais des histoires d’une improbabilité telle, où les événements s’enchaînent d’une manière pas forcément désordonnée, mais juste complètement absurde. Des histoires où les coïncidences pleuvent, et où les personnages ne réagissent pas du tout comme des humains normalement constitués.

L’histoire commence déjà assez bizarrement : alors qu’il vient de se recharger, Hal Jordan entend la voix d’une vieille dame à travers son anneau. Il comprend que celle-ci cherche en fait à contacter le service de protection des animaux. Notre héros se dit « Bah, tant qu’à faire ! » et se présente comme étant Green Lantern, ce à quoi la vieille dame croit sur parole. Elle va donc lui présenter son problème. Comment ? Tu te fais voler ton téléphone et tu penses que tu as une mauvaise journée ? Et ben sache que ce n’est rien comparé à ce que vit notre sexagénaire.

Voyez-vous, notre bonne dame à coutume de régulièrement remplir une coupole devant sa maison pour les oiseaux. Cependant, un cheval malpoli, qui passe régulièrement par là, s’abreuve dans ce récipient. D’où vient ce cheval ? Il tire une calèche, qui s’arrête régulièrement dans le coin. D’où vient cette calèche ? Vous le découvrirez plus tard.

Le fait est que la dame fait la déduction suivante : si le cheval boit à chaque fois dans cette coupole, c’est qu’il est assoiffé. Donc ses maîtres doivent ne pas lui donner assez d’eau, et par extension mal le traiter. Elle finit par dire qu’elle voulait appeler la SPA pour dénoncer cet odieux crime, mais que vu que Green Lantern est là, il pourra s’en charger. Et évidemment, ce dernier accepte volontiers. Vous pensiez que notre chevalier d’émeraude passait son temps à sauver la Terre ou l’Univers ? Et ben vous vous êtes enfoncé un bon gros doigt dans l’oeil.

Continuons : notre héros décide de se rendre sur place. Maintenant il est temps d’éclairer votre lanterne (oui, je sais, cette blague a été faite des millions de fois). D’où vient cette maudite calèche, source de tant de problèmes ? En réalité, cette calèche appartient à des braqueurs de banques. Leur plan est simple : passer régulièrement en calèche dans cette rue, ou se situe une banque (et la maison de la vieille dame, pure coïncidence), afin que les gens finissent par considérer la calèche comme un truc normal, un élément du décor. Ensuite, après quelques semaines, ils braquent la banque, et se tirent en douce avec la calèche. Et évidemment, personne ne trouvera cette calèche suspecte, vu que les gens se sont habitués à la voir dans le coin. Je crois que ces criminels méritent l’oscar du meilleur plan pour braquer une banque sans souci.

Reprenons : notre héros arrive sur place pile au moment où les malfrats se tirent après leur méfait (encore une fois, pure coïncidence). Il rattrape la calèche, et dit au cocher de s’arrêter. Celui-ci panique, pensant que Green Lantern a découvert la combine (en même temps je me demande comment, elle est tellement parfaite), mais est rassuré lorsque Hal lui explique concrètement le problème. Mais une troupe de policiers les dépassent à toute vitesse, et le cheval prend peur et se met à courir. Notre héros décide de les secourir, mais la calèche finit par tomber, et les malfrats qui étaient dedans se mettent à tirer sur Green Lantern, pensant être découverts. Mais ce dernier finira par les arrêter.

Donc oui, la fin est assez classique, mais je voulais que vous sachiez : ceci s’adresse à tous ceux qui ne lisent pas du Silver Age : regardez à côté de quoi vous passez ! Ce genre d’histoire ne sera plus jamais publié de nos jours. Et puis franchement, Green Lantern qui s’occupe d’un cheval, c’est quand même vachement plus palpitant que lorsqu’il essaie de sauver le monde.