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« Kirk Langstrom is dead… Long live Batman. » – Kirk Langstrom
- Scénario : J.M. DeMatteis, Bruce Timm – Dessins : Matthew Dow Smith – Couleurs : Jordie Bellaire – Couverture : Francesco Francavilla, Darwyn Cooke
- DC COMICS – Justice League : Gods and Monsters – Batman #1 – 22 juillet 2015 – 40 pages – 3,99$
Si vous n’avez pas encore jeté un oeil sur le petit animé consacré au personnage de Batman de la version Justice League : Gods and Monsters, je vous conseille de le faire. Il nous a permis de nous faire une première approche du personnage, en dévoilant d’entrée de jeu son penchant pour le sang et la violence. D’ordinaire, Batman n’est pas un tendre, mais lorsqu’il s’agit d’une version par Kirk Langstrom devenu vampire, c’est encore moins tendre. Du coup, dans ce numéro qui lui est consacré, on en découvre plus sur lui.
Justice League : Gods and Monsters nous met d’entrée dans le bain. Une ambiance très sombre, glauque, qui se traduit à travers des planches où le noir et le rouge éclatent, avec de très forts contrastes et un jeu de pénombre quasiment permanent. Malheureusement, par moment, cette noirceur froisse un peu le dessin en lui ôtant un peu de son charme par un noir trop omniprésent, même si malgré tout le ton concorde assez bien. Evidemment, on va pas faire de ce personnage qui est un monstre, un être vivant dans un monde à paillettes, surtout quand il part en dépression sur sa nouvelle condition et s’attaque à la pègre façon polar et grand manoir. Mais à côté de ça, même si mon plaisir était un peu altéré par ce noir, je trouve quand même que les planches sont de grande qualité, et j’en finis même par me demander si j’aurais souhaité les voir autrement. Ce style est particulier, et peut cependant ne pas plaire à tout le monde, tout comme l’histoire.
D’ailleurs, sans trop en parler pour ne pas gâcher les quelques petites surprises qui peuvent résider dans ces pages, il faut savoir que si vous êtes un fervent défenseur du Batman qui ne tue pas, passez votre chemin. Comme dit plus haut, c’est une créature assoiffée de sang. Mais loin de moi l’idée de ne le traiter que de simple bête guidée par la soif, au contraire. C’est un personnage en lutte perpétuelle, que ce soit par le passé ou dans sa nouvelle condition. C’est un Kirk Langstrom qui a tout perdu, y compris sa famille qui le rejette (et non pas car il est un vampire), qui doit lutter contre la soif, contre l’envie de violence, même s’il pense pouvoir s’en sortir en faisant justice et en vidant les malfrats de leur sang, il subsiste en lui toujours cette mélancolie, ces doutes. Même son amitié avec un autre personnage ne le satisfera pas pleinement. J’ai été plutôt très touchée par ce personnage, par le fait de suivre ses pensées. Ce ne sont pas des pensées d’une brute épaisse, mais de quelqu’un qui a besoin d’aide, besoin de se construire et de s’en sortir, le tout bercé par des pensées qui pourraient paraître parfois très douces. Comme si une voix-off parlait doucement et lentement pour nous traduire ce qu’il ressent, pas une voix qui vous crierait haut et fort à la soif de la bête *filet de bave en option*.
Malgré tout, il subsiste quelques tournures assez évidentes dans le récit, et on n’a pas vraiment de suspens. Bon, il est clair que ce n’est pas le point essentiel du numéro puisque c’est l’identité du personnage de Batman qui a son importance, pas les mobs qui l’affrontent en chemin, même s’ils sont plus importants pour certains que d’autres. Mais, oui, j’aurais aimé un peu plus de suspens, ne pas faire les liens de façon trop évidente, ne pas m’attendre aux effets induits par certains actes de Batman. En somme, on reste face à une histoire de vampire très classique de ce côté là.
Justice League : Gods and Monsters nous dépeint un portrait de Batman vampire original bien que non inédit (voir Red Rain). Ici, place à Kirk Langstrom et non Bruce Wayne ce qui donne une nouvelle approche. De plus, on sent clairement la volonté des auteurs de nous rapprocher du personnage tout en nous montrant sa brutalité. Un équilibre délicat mais qui se trouve assez facilement sous la plume de DeMatteis et Timm.
J’ai juste vu le film animé mais l’histoire de ce Batman me fait fortement penser à celle de Morbius chez Marvel… Du coup pour l’originalité on repassera…