Review TV – iZombie S01E11 « Astroburger »

« Careful. Don’t open yourself to the classic Reversed Sicilian Gambit. » – Liv

• iZombie Saison 01 – Épisode : 11 – Titre : Astroburger

• Réalisé par Michael Fields – Écrit par Kid Boss – 26 mai 2015

 Le marathon iZombie suit son cours entre les quatre murs de notre Watchtower maison. Cette fois-ci, un épisode étrange, qui continue de faire avancer l’intrigue de fond tout en n’écartant pas la tradition du case of the week. Comme d’habitude, la série n’est pas l’adaptation des écrits de Chris Roberson qu’elle promettait ni même le compromis ambitieux de Veronica Mars et de Buffy Contre Les Vampires qui aurait mis tout le monde d’accord. Mais ce n’était pas si mal non plus.

Au scénario, on retrouve les fils rouges des intrigues amoureuses et le méchant dont le masque tombe petit à petit. Une enquête se déroule en parallèle, dans laquelle random TV cop who happens to be black and with a Louisiana accent et une nana zombie cherchent à coincer l’assassin d’un des co-détenus de Major. C’est alors que l’intrigue prend une direction inattendue : après avoir été alcoolique dans l’épisode précédent, Liv se retrouve désormais en pleine digestion d’un cerveau mort d’une overdose de médicaments (et accessoirement, d’un junkie notoire reconnu mentalement instable). Si on sent que la série maîtrise mal son sujet, l’intervention de la drogue justifie deux trois idées de scénario pas trop mal fichues, dont un rebondissement qui pardonne à moitié le pire personnage de l’épisode, sorti tout droit d’un cartoon à la fois désolant de bêtise et audacieux de facilité. Le rebondissement digéré, la surprise marche à peu près et on se retrouve devant un bon épisode qui cherche dans les bonnes influences pour en sauvegarder l’essentiel après le décapage CW.

Néanmoins, cette bonne idée employée à deux reprises n’excuse pas certains vices d’écriture. Blaine reste faible, en tant que vilain et en tant que personnage, au point de se mettre en danger pour générer un effet de tension chaotique et très mal assumé par l’handicapé stylistique aux commandes de cet épisode. La réalisation fait défaut, une fois encore, à ce qui n’est qu’une application bête de codes et de routines de séries TV, comme diraient certains, destinées au « quidam lambda ». Cependant, autre bonne idée ! Quand tu es un vilain et que, confronté à la situation classique d’avoir un subalterne à punir suite à une maladresse de sa part, l’avantage d’être un zombie est que tu peux le massacrer sans jamais risquer de le tuer ! Non, sérieux, c’est trop cool ou quoi ? Je m’étonne même qu’ils ne passent pas plus de temps à se mettre des coups de couteaux entre eux, juste pour rigoler.

A part ça, l’intrigue reste dans le canon classique de ce que propose la série. Les acteurs font à peu près le job, quoi que Major pose problème (à nouveau), dans une scène de révélations pensées comme choquantes, qui lui inspire un jeu de sourcils du plus bel effet. Je sais ce que vous allez me dire, vous, là, les trois personnes qui lisez cette review (au passage, bonjour maman) : « c’est une série CW, on ne regarde pas pour le jeu d’acteur ». Ce à quoi je répondrais, sans me démonter : n’empêche, n’empêche…

Bref, sorti de là, du très classique. Un peu de romance, toujours dans l’esprit bon enfant de la série qui cherche du bon côté de la représentation télévisuelle de l’amour, et évite de sombrer dans le mélodrame ou les triangles amoureux qui font le déclin des grandes soeurs de la chaîne. Un peu d’enquête, et on ne reprochera pas à cette vision aseptisée du polar de ne reposer essentiellement que sur le cheatcode « j’ai des visions du mort, donc je sais qui est le méchant ! », étant donné que les mediums/légistes/mathématiciens et autres surdoués de la série policière résolvent des crimes de pareille façon depuis dix ans, pendant qu’on cherche encore l’assassin de Kennedy. En somme, si vous savez ce que vous regardez, ça passe pas trop mal, quoi que l’ère moderne des téléchargements pose problème pour ce genre de séries, qui sont plus l’apanage du programme qu’on regarde parce qu’il n’y a rien de mieux ce soir là sur les autres chaînes. Si vous avez le choix de télécharger une série policière pour meubler votre soirée, choisissez autre chose. Ou lisez le comics. En fait, lisez le comics.

Bref, iZombie, ça continue, et ça se dépatouille toujours pas si mal de l’ère moderne des séries TV. Un épisode avec de la drogue, des méchants immortels qui ont quand même la trouille d’une petite légiste avec son pote Indien, un acteur foireux et une enquête à la hauteur de ce que fait la télévision depuis Numb3rs ou Tru Calling. Avec un générique de Mike Allred et un ou deux bons acteurs, mettons que ça fait le taff en attendant Preacher.