Review VO – Justice League of America #1

Justice League of America (2015-) 001-000

Review VO : Justice League of America #1

Les points positifs :
  • La Justice League des débuts
  • Un départ intrigant
  • Change radicalement de l’écriture Geoff Johns
  • Plutôt beau
Les points négatifs :
  • L’intention de la série pas encore définie
  • Un rythme assez brusque
  • Dessins pas toujours égaux

« Look at all of this. Look at what you’ve done. » – Superman  


  • Scénarisé par Bryan Hitch – Dessiné par Bryan Hitch
  • DC Comics – JLA #1 – 17 juin 2015 – 48 pages – $5.99

Parmi les sorties de ce mois placé sous le signe du renouveau chez DC Comics, la série Justice League of America de Bryan Hitch était l’une des plus attendues. Beaucoup de questions soulevées par l’existence même du titre trouvent leur réponse à la lecture de ce premier numéro, tandis que d’autres restent encore en suspens. On est au fait de la continuité, de la place que prend la série dans la temporalité de la Ligue de Justice, et de ce à quoi on peut raisonnablement s’attendre en terme d’intrigue après cette entrée en matière. Néanmoins, une autre question est ici soulevée : quelle direction la série va- ou peut-elle prendre, et si la promesse d’un DC moins inféodé à l’idée d’un univers commun est effective dans l’esprit du board éditorial, peut-on s’attendre à une série aux lourdes répercutions ? Commençons par un peu d’intrigue.

Retour aux origines, avant les Forever Evil, Trinity War et gaps temporels séparant le premier et le second arc de la Justice League de Geoff Johns. L’équipe est alors constituée de ses sept membres originaux, dans un monde qui doit encore apprendre à compter avec eux. La place d’Aquaman est évoquée dans ce début, où le rôle géopolitique du porte-parole d’Atlantis est discuté aux Nations Unies. Superman et Wonder Woman ne sont pas encore ensemble, Hal Jordan est encore une Lantern officielle, et Batman n’a pas vécu les événements de Endgame ou (apparemment) ceux de Batman & Robin, quoique rien de précis ne soit dit à ce sujet. L’équipe est suspendue dans un flou temporel, et confrontée à l’apparition d’une menace qui se présente d’abord aux yeux de Superman.

Le récit s’ouvre sur ce qui semble être un flash-forward. Une cité dévastée et un Superman apparemment seul survivant face à une menace énigmatique. Puis, tout explose, avant qu’on ne retrouve le héros en bleu au Daily Planet, dans sa vie de tous les jours. Convoqué par une société mystérieuse, Superman se voit présenter, par un jeune scientifique insupportable, une sorte de prophétie de ce qui pourrait lui advenir dans un avenir incertain, son destin étant apparemment lié à cette même menace, qui risquerait de détruire l’humanité si lui-même n’est pas capable de l’en empêcher. Sans que le scientifique et sa collègue soient clairement définis, tous deux semblent déceler un secret qu’ils ne sont pas prêts de révéler pour le moment. Le récit enchaîne ensuite sur un affrontement de la Ligue avec un adversaire lambda, un combat au cours duquel deux membres quitteront temporairement le récit avant que le lien entre le début et la fin ne soient faits, dans les dernières pages, où l’intrigue semble se préciser (sans trop en dire).

Justice League of America (2015-) 001-010

Si l’intrigue se présente comme un affrontement entre une menace céleste et les héros de la Terre, elle ne présage pas nécessairement d’une série des plus originales, l’exécution et l’intention déployée par Bryan Hitch sont assez intrigantes. L’auteur croit au potentiel de son récit, et distille entre les scènes des transitions habiles préparant le lecteur à ce qui l’attend en fin de numéro. Et quoi que le rythme pose problème, surtout à cause du combat qui intervient en milieu de numéro, on apprécie l’écriture, très différente de celle d’un Geoff Johns, parfois trop automatisé. Si Hitch est plus célèbre comme dessinateurs de très grandes séries d’équipes de super-héros (The Authority et Ultimates en premier lieu), l’artiste semble avoir préparé le terrain pour un récit convainquant. On regrettera juste des personnages parfois archétypaux : en scénariste, l’auteur se retient peut-être d’approprier une équipe aussi importante, mais étant donné le statut solo de la série, il gagnerait à faire preuve de moins de retenue dans l’écriture de Superman, ou de son scientifique caricatural. Les situations sont là, les personnages, moins.

Pour en revenir au statut de la série, on peut se demander quelle marge de manœuvre a été laissée à Hitch dans les retombées de son histoire. Puisque si personne ne doute que les gentils triompheront à la fin, l’inconvénient d’une histoire d’entre deux est qu’il n’y a pas de réel suspens à attendre de la fin de ce premier arc. On sait, si la continuité s’applique, que les héros de la Ligue sont parvenus à triompher de la menace, à partir du moment où ils sont encore entiers et en activité lorsque Johns les écrit, dans la même timeline des années après. Ce qui n’empêchera pas la série d’être bien narrée et originale au risque de gâcher un peu le suspens – à moins justement que la politique du DCY ne soit totalement assumée, et que l’on puisse s’attendre à des choix scénaristiques durs, comme le laisse à penser ce premier numéro. On espère en tout cas que la qualité s’accompagnera de prises de risque à venir, afin que la série ne soit pas qu’un intervalle narratif dont l’issue est déjà connue.

Justice League of America (2015-) 001-034

Revenons également sur les dessins. Vous avez pu apercevoir les nombreuses couvertures en forme de fresque pour ce premier numéro, et si le résultat ne vous a pas emballé, tranquillisez vous. Solidement assisté par trois encreurs à l’appui de ses crayons (ce qui assure peut être une garantie contre les retards habituels de Bryan Hitch au dessin), les pages sont belles, certaines très belles, bien remplies et obéissent à l’écriture sérieuse et placide du scénario. Parfois peu inspirée (le laboratoire), le dessin peut se trouver vide ou mal servi par la colorisation, elle aussi à contre-courant de certaines séries « légères » du DCY, mais reste de bonne facture, et artistiquement abouti dans le dynamisme et la mise en scène. On regrettera quelques couleurs à l’aspect « synthétique » dans les pages les moins encrées, mais la série JLA porte de par son ADN même la contrainte d’obéir à certains critères des comics à large audience. Ce qui n’empêchera pas les fans de Hitch d’être très satisfaits.

 Sans être un bouleversement dans la manière de voir et d’écrire la Justice League, Justice League of America #1 se présente comme une entrée en matière solide pour l’équipe des héros les plus célèbres du panthéon DC. Beaucoup de pages et de couvertures ouvrant sur une intrigue accrocheuse, dont on a hâte de connaître la suite et dans laquelle on peut fonder quelques espoirs de renouveau, paradoxalement ancrée dans les débuts de la temporalité New 52. À voir sur le début d’un arc qui devra de toute façon s’étoffer s’il s’agit d’une simple série sur les aventures de la JLA en tant que défenseurs de la Terre, ou bien si la liberté éditoriale permettra au titre de construire son propre mythe en complément de la série habituelle de Johns et Fabok. Réponse dans les prochains numéros, avec l’assurance d’une bonne orientation graphique pour les fans du dessinateur.

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Winterwing
8 années il y a

Franchement, une très bonne surprise ! J’attendais rien de ce numéro, vraiment RIEN, je trouvais les derniers travaux de Hitch décevants par rapport à l’époque Ultimates et j’ai jamais trop confiance quand un dessinateur passe scénariste. Quel surprise ! D’abord, les planches, elles sont bien plus belles que ce que Hitch a pu faire dernièrement (je pense notamment aux couvertures de Green Arrow et Secret Origins que je trouvais vraiment pas terribles). Il reste quelques petites cases assez limites, mais elles se comptent sur les doigts de la main alors qu’on a affaire à un extra-sized.
A l’écriture, Hitch m’a également convaincu. Le scientifique et Parasite, un peu caricaturaux. Mais hormis ça, j’ai été intrigué par l’histoire, surtout celle de Superman. Oui, on sait déjà comment ça va se finir et que les personnages n’en ressortiront pas changés à jamais. Je m’en fous. Les conséquences ne sont pas nécessaires à un bon récit. En fait, c’est peut-être même ça qui fait le charme de cette JLA. On suit une aventure « tranquille » de la JL, ça leur rajoute un peu plus de passif, cette JL post-flashpoint en manquant cruellement.
Bref, belle surprise, je serais de la partie pour le #2 !

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