Review VF – Batman No Man’s Land Tome 4

Les points positifs : Diversité des histoires Apparition de pleins de personnages du Bat-verse Certaines histoires intéressantes… Les points négatifs : … Mais d’autres le sont moins Qualité graphique globale plutôt mauvaise Pas vraiment d’avancement dans l’intrigue

« Il n’y a pas de fait, dans le No man’s land. » – Barbara Gordon

• Scénario : Alisa Kwitney, Paul Dini, Ian Edginton, Dennis O’Neil, Janet Harvey, Larry Hama, & d’autres – Dessin : Michael Zulli, Yvel Guichet, Jason Minor, Sergio Carpiello, Mike Deodato Jr. & d’autres
  

• DC CLASSIQUES – Batman : No Man’s Land Tome 4 – 3 Avril 2015 – 352 pages – 28€ / 42 frs

No Man’s Land continue son chemin avec cette fois-ci son quatrième tome. On retrouve donc notre Gotham en ruine, dévastée par le tremblement de terre survenu lors de Cataclysme. Un bon tiers des buildings est à terre, l’eau et les vivres sont désormais des denrées rares, les rues sont le théâtre de combats entre gangs pour la possession de territoires, et la seule loi qui règne est la loi de la jungle, tandis que la Bat-family fait tout son possible pour maintenir tant bien que mal l’ordre et la paix.

Une immense diversité

C’est la principale qualité et le principal défaut de ce tome. En effet celui-ci est principalement constitué de petites histoires, sans grandes incidences sur l’intrigue principale, et sans grands rapports les unes avec les autres. Ainsi, le tome donne plus l’impression de suivre des tranches de vie dans cette Gotham dévastée que de se concentrer sur une histoire comportant un début, un milieu, et une fin.

Cela donne lieu à des histoires presque toutes différentes les unes des autres, et on apprécie. De plus, certaines sont très intéressantes, et on finit par regretter qu’elles ne durent qu’un seul numéro (ou trois maximum). Cependant, ce manque de cohésion donne l’impression de n’avoir rien lu au sortir de ce tome. Ou plutôt si, mais de n’avoir rien appris. En effet, il n’y a aucun fil rouge que l’histoire suit tout au long de ces quatorze numéros.

Toute cette diversité d’histoires amène inéluctablement à l’arrivée d’une foule de personnages plus ou moins obscurs de l’univers de Batman. Du Joker au Ratcatcher, en passant par Azrael et Le Pingouin, tous sont concernés par le tremblement de terre, et tous on droit à une histoire à eux.

Je tiens à décerner une mention spécial au Joker, admirablement bien traité durant un arc de trois numéros intitulé Le Code dans lequel la némésis du Chevalier Noir, avec l’aide de son éternelle compagne Harley Quinn, organise son élection au poste de président du No man’s land. Je tiens aussi à mentionner les dessins de cet arc qui m’ont probablement offert les plus belles têtes du Joker que j’ai pu voir (après celles de Killing Joke bien sûr).

C’est pas vraiment joli

Presque chaque numéro est dessiné et colorisé par une personne différente, ce qui rend une critique adaptée à l’ensemble du tome impossible. Cependant, même si certains numéros bénéficient d’une partie graphique remarquable (ceux centrés sur l’élection du Joker, notamment), la plupart n’ont pas ce privilège, et les dessins de ceux-ci laissent fortement à désirer. Tous ces numéros ne sont pas absolument dégueulasses, mais certains (par exemple le dernier, narrant un team-up entre Batman et un personnage obscur du nom de Lynx) mériteraient tout simplement un zéro.

Mais, comme dit précédemment, la plupart des numéros de ce tome ont une partie graphique supportable, voir plutôt jolie. Mais le niveau global est assez mauvais. Cependant, c’est tout à fait regardable dans l’ensemble.

Des histoires dont on se passerait volontiers

Ça, il fallait s’y attendre. Dans un ouvrage où chaque arc est écrit par un scénariste différent, les différences de qualité d’une histoire à l’autre sont plus que prévisibles. Contrairement à la partie graphique, la qualité scénaristique globale de ce tome est plutôt satisfaisante.

Comme dit plus haut, les histoires n’ont que peu d’impact, que ce soit sur l’intrigue principale, sur les autres sous-intrigues ou même sur le Bat-verse d’une manière générale. Ce manque d’ampleur ne peut pas être compensé par une histoire riche, étant donnée la brièveté de la majorité d’entre elles. Les scénaristes sont donc contraints de trouver une bonne idée pour remplir un ou trois numéros. Et bonne nouvelle : la plupart s’en sortent. Un numéro est quand même suffisant pour développer une histoire ayant un début, un milieu et une fin, et la plupart des scénaristes utilisent optimalement ce maigre espace pour nous offrir quelque chose de nouveau et suffisamment original pour que je le mentionne.

Mais, bien évidemment, il y en a toujours pour amocher l’ensemble. Je n’irai pas jusqu’à dire que les arcs en question m’ont fait regretter l’achat de ce tome, loin de là, mais je me serais bien passé de certaines histoires. La première, par exemple, centré sur un certain Jason, qui, sur le point de quitter Gotham, est soudainement accosté par une voix qui lui dit d’aller dans un cimetière, où notre protagoniste y perdra la vie. C’est pas nul, mais le personnage n’est pas attachant et l’histoire est totalement anecdotique.

On passe un bon moment à la lecture de ce tome. Cependant, elle est dispensable. Le manque de cohésion entre les différents arcs ainsi que la qualité inégale des histoires et de la partie graphique n’apporte que le sentiment de perdre (un peu) son temps. Je ne déconseille cet ouvrage à personne, mais je vous conseille à tous de vous concentrer sur autre chose qui en vaut plus la peine.