Review VF – Batman Saga #37

Les points positifs : La bonne surprise Detective comics #35. Rien à jeter dans ce volume. Endgame démarre enfin ! Les points négatifs : … Mais s’appelle Fini de jouer chez nous. Grayson divise nos revieweurs et ça c’est pas cool ! Batgirl un poil trop girly ? Pas de Batman & Robin ce mois ci.

Un début d’arc pour Batman avec Endgame, magnifiquement rebaptisé « Fini de jouer » dans la langue de Molière, deux épisodes de Detective Comics avec un Annual qui clôt l’arc Icare et le très mystérieux « Terminal 1« . Batgirl se mâtine de Totally Spies pour son premier épisode New 52 sans celledontononnedoitpasprononcerlenom et Grayson continue son intégration chez les espions. Vous l’avez compris la suite de ce que tout le monde attend, c’est à dire le débarquement de papa Batou vénère à Apokolips pour récupérer son « Pitchoune » (à dire avé l’assent du sud-ouest), ce n’est pas pour cette semaine. Pour le reste, nos avis sur ce kiosque sorti le 22 mai 2015 pour 5 euros 60 se trouvent plus bas.

Batman #35

• Scénario : Scott Snyder – Dessins : Greg Capullo – Colorisation: Fco Plascencia

Voici le début d’un nouvel arc pour l’équipe que certains n’aiment pas. Et aussi le retour de celui qui n’a pas laissé que des grands souvenirs pour son dernier passage : le Joker. Enfin, seule son ombre plane sur le numéro, on le devine mais ne le voit jamais.

Son ombre méphitique plane car Batman doit affronter apparemment sans raison tout le reste de la Justice League qui l’attaque sans raison apparente, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas pris au dépourvu.

Un bon début d’arc bien pêchu qui pose bien les bases de l’intrigue à venir, avec en bonus un back-up pour asseoir la légende du clown du crime. Pour moi le vrai intérêt du numéro se trouve dans les parades trouvées par Batman pour contrer se amis, elles sont originales, bien que le sujet ai été maintes fois exploré. Coté dessins, c’est du Capullo pur jus. c’est superbe, point barre.

C’est donc un départ idéal pour Endgame, à part le titre francophone, reste à savoir si le Joker sera meilleur que précédemment sous la plume de Snyder, et c’est bien là toute la question.

La fin du Chevalier Noir. C’est ce qu’on nous annonce d’emblée, et alors même qu’aucun lecteur ne saurait vraiment y croire, c’est Bruce lui-même qui semble vouloir l’envisager puisqu’il se soumet lui-même à l’expérience de funestes visions. Ceci mis à part, Scott Snyder use et abuse dans cette première partie très introductive d’un langage sur la toute puissance, et le deus ex machina, comme pour sembler justifier l’apparition d’un personnage bien connu des lecteurs, mais qu’on aurait pu lui reprocher de vouloir trop utiliser. Et à la lecture de ce numéro, on se rend compte que le tout n’est véritablement fait que pour dire : regardez donc qui voilà !

Alors oui on pourra regretter de passer une moitié de numéro avec une baston un brin bas du front, où le surhomme Batman réussit tout de même à asseoir la Justice League presque toute entière, mais qu’on se le dise : ça reste sacrément fun. Et puis, dessinée par Capullo, on en prend vraiment plein les yeux. Une introduction en trompe-l’oeil donc, mais qui vaut sacrément le coup ne serait-ce que pour sa partie graphique !

Detective Comics Annual #3

• Scénario : Brian Buccellato – Dessins : Werther Dell’Edera, Jorge Fornès, Scott Hepburn – Colorisation : John Kalisz, Lee Loughridge, Jon Proctor

Comme visiblement la conclusion de l’arc Icare ne suffisait pas, Buccellato nous fait un petit additif à l’arc dans cet Annual. Il met en scène l’histoire d’un garçon dont le père a oublié l’anniversaire sur fond de trafic de drogue et d’armes.

On y trouve un Batman plus humain qui descend un peu de son piédestal pour se mêler à la populace la plus glauque de Gotham et c’est ce qui m’a plu. On quitte donc les super-vilains pour parler des vrais humains et de leurs tourments. C’est assez rare pour le signaler et comme c’est bien écrit, c’est encore mieux. Côté dessins il y a un peu de tout, normal avec trois dessinateurs et trois coloristes différents, surtout que les styles sont assez opposés. A part ça c’est assez beau dans l’ensemble, même si les parties les plus colorées sont moins à mon goût.

En résumé une bonne petite histoire qui se suffit à elle même tout en faisant référence à l’arc précédent et qui explore un côté peut être un peu délaissé actuellement. Oui , Bruce Wayne n’est pas que ce râleur, grognon et désagréable, c’est aussi un homme avec un cœur… Et qui distribue des bourres pifs pour protéger la veuve et l’orphelin.

Brian Buccellato revient avec un Annual de Detective Comics qui sert de prequel à son premier arc, à savoir Icarus, qui vient de se terminer le mois dernier dans les pages de ce même magazine. Nous avons ici droit à une sombre histoire de trafic de drogue et d’armes, impliquant la mafia ainsi que la version New 52 d’un méchant secondaire issu de la rogue gallery du Chevalier Noir, j’ai nommé Julian Day, alias l’Almanach.

Le scénariste en profite pour développer un peu l’histoire du personnage d’Annie Aguila, que nous avions découvert dans sa première histoire, et nous livre un récit plutôt bien ficelé, qui colle parfaitement à l’ambiance sombre de Gotham, tout en respectant le cahier des charges de la série Detective Comics, puisqu’il s’agit ici d’un petit polar. Graphiquement, les travaux des différents artistes qui sont ici convoqués sont tous réussis, et puisque chacun d’entre eux se charge d’une partie différente de l’histoire, c’est tout a fait efficace et l’on n’a pas vraiment l’impression que  l’unité de l’épisode soit menacée.

Cet Annual est donc une assez bonne pioche, et l’on a droit à une petite histoire très sympathique, qui mêle enquête, action et développement des personnages, ce qui est tout a fait agréable.

Detective Comics #35

• Scénario : Benjamin Percy – Dessins : John Paul Leon – Colorisation: Dave Stewart

Nouvel arc pour la série Detective Comics. Et c’est très cool, on a droit à une ambiance très sombre, tout en restant relativement réaliste, et l’on a droit à un nouveau mystère à résoudre. L’histoire est simple : un avion semble avoir dévié de sa trajectoire et vient s’écraser sur l’aéroport de Gotham. La police locale va donc intervenir et sera bien évidemment assistée par Batman, qui vient lui aussi tenter de découvrir qui se cache derrière tout ça, puisque les passagers de l’avion ne semblent pas être morts de l’accident, tant l’état de décomposition des cadavres semble avancé.

Mais ce n’est évidemment pas aussi simple que ça, puisque la fin du numéro vient nous lâcher un énorme cliffhanger qui donne envie d’aller voir la suite. C’est à la fois classique et efficace et l’on appréciera le fait qu’il s’agit effectivement d’une enquête. Ceux qui ont apprécié l’arc Icarus ne devraient pas être déçus, même s’il faudra s’habituer au style graphique de l’épisode, bien qu’il s’agisse d’une nouvelle équipe créative, composée de Benjamin Percy au scénario et de John Paul Leon au dessin, puisque cette dernière conserve une direction comparable à celle choisie par les précédents auteurs. Graphiquement, le travail de John Paul Leon nous rappelle la série Gotham Central, et c’est clairement une très bonne référence.

Tout est là pour que ce numéro soit une réussite, et c’est avec impatience que j’attends la suite.

Après un arc qui m’avait laissé mi-figue mi raisin (je déteste les figues par ailleurs), Buccellato et Manapul prennent deux mois de vacances pour souffler et laissent à Benjamin Percy et John Paul Leon les clefs du camion Detective Comics pour un mini arc.

Et dès les premières pages cela démarre très fort, avec un scénario qui n’est pas sans rappeler la série « The Strain« , confirmant la direction orientée plus détective que la série a prise depuis l’arrivée de la nouvelle équipe. Un avion se pose et finit sa course dans un terminal d’aéroport, à l’intérieur les gens ne sont plus très frais et le décalage horaire n’y est pour rien ! Le Chevalier Noir va donc enquêter. L’intrigue est simple, efficace et bien fichue, on a qu’une hâte, découvrir la suite !

Coté graphique, c’est beau, avec une vraie patte artistique, les scènes d’intérieur sont d’une laideur à tomber et la nausée nous prendrait presque en les voyant. Ne vous méprenez pas c’est un compliment pour vous représenter à quelle point ces scènes d’horreur sont parfaitement représentées.

Un formidable démarrage pour une équipe dont on n’attendait rien, le job est plus que bien fait et ne souffre pas de l’absence de l’équipe titulaire du titre. de plus la différenciation du titre Detective Comics par rapport à Batman en la rendant plus proche de l’enquête policière que de la baston méta humaine est une excellente idée et permet de varier les plaisirs de lecture ! Bravo et vivement la suite !

Batgirl #35

• Scénario : Cameron Stewart, Brenden Fletcher – Dessins : Cameron Stewart – Colorisation: Babs Tarr

Je ne vous cache pas ma joie. Après un (trop) long run de Gail Simone sur cette série, Batgirl revient avec une nouvelle équipe créative, et ça fait du bien à notre chère Barbara. Dire que le numéro est parfait serait complètement hyperbolique, mais le ton fun et léger de cette nouvelle version apporte clairement un vent de fraîcheur sur la série.

L’écriture est plutôt efficace, et l’on sent qu’il y a une volonté de passer à autre chose, Barbara déménage et l’on voit que le personnage d’Alysia est là pour faire ses adieux plus qu’autre chose, et l’ancien costume de notre héroïne a péri dans un incendie. De même, on renoue avec la tradition et l’on voit que miss Gordon a retrouvé ses talents informatiques. C’est plutôt cool de voir cette nouvelle vision du personnage, mais ce n’est clairement pas un numéro sans défaut, puisqu’on peut clairement lui reprocher son ambiance totalement hipster-like, qui ne plaira pas à tout le monde.

Je pinaille peut-être, mais c’est probablement gênant pour une partie du lectorat, bien que tout cela puisse avoir son charme. Mais c’est tellement mieux que tout ce que l’on a pu lire dans le run précédent, et c’est une bonne surprise que constitue ce Batgirl #35.

Accaparée par Gail Simone depuis plusieurs années, le personnage de Batgirl se repense dans ce trente-cinquième numéro, bien différent de ce que l’on a connu jusqu’alors. Dans une série qui assume ses codes féminins et volontairement légers, l’esprit de Batgirl quitte l’idée traditionnellement attaché au personnage depuis « The Killing Joke », pour s’approcher d’une version moderne et dessin animé du style d’auteurs tels que Paul Dini ou Amanda Conner. Une écriture des héroïnes DC qu’on qualifie des habituels adjectifs de “frais” et “léger”, un raccourci sans doute vrai, mais qui résume un peu simplement l’envie manifestée ici par Cameron Stewart de donner une direction innovante à un personnage trop ancré dans ses fondations.

L’occasion était donnée, avec les New 52, de repenser les grandes figures de DC Comics, ce qui s’est, pour beaucoup, traduit par un retour aux fondamentaux les plus basiques, parfois dans le vent. Avec une nouvelle emprise sur les séries Batman, on a assisté à ce type de transformations, de plus en plus fréquentes, pour des personnages qui tentent de prendre leur indépendance, et d’échapper à l’ombre toute puissante de Batman, héros presque trop populaire cachant dans son ombre des personnages à fort potentiel. L’éditeur essaye, parfois à tâtons, d’enrichir Gotham City de nouvelles idées, de mouvances un peu différentes – Nightwing devient un espion dans la série Grayson, la Gotham Academy vient ajouter au background d’une ville qu’on ne connaît finalement que pour son commissariat, son asile et les chefs-lieux de ses vilains, et, ici, Barbara Gordon cherche son indépendance dans un monde de hipsters et de blogueurs, où les enjeux cherchent davantage un plaisir simple de lecture facile d’accès plutôt que l’établissement d’un polar macabre ou d’une bagarre plus violente que la précédente. Ces directions ne feront pas toujours l’unanimité, mais on peut saluer les tentatives d’un éditeur pour se renouveler, plutôt que d’aller systématiquement là où on l’attend.

Pour évoquer le numéro en lui même, l’écriture est de très bonne facture, les dessins assez exceptionnels constituent l’énorme force du titre (une jolie vitrine pour une bonne série), et finalement, même en repensant aux bonnes années d’Oracle ou aux débuts d’une Barbara un peu moins Gossip Girl, cette nouvelle série reste une vraie découverte et un plaisir à ne pas manquer, qu’on soit ou non, fan de continuité.

Grayson #3

• Scénario : Tim Seeley, Tom King – Dessins : Mikel Janin – Colorisation: Jeromy Cox

Une fois de plus, un excellent numéro pour la série Grayson (n’écoutez pas l’avis du gars en dessous, c’est un espion de Marvelplanet infiltré sous de faux airs de fan). Nouvel hommage aux grands thèmes de l’espionnage, l’espion amant, et sa relation aux femmes (conflictuelle, forcément) rendue dans une page assez géniale dans l’humour de type “quatrième mur”. Le reste du numéro prend pour thème les armes, et pourquoi un super-espion ne peut se défaire de son code de super-héros – ce qui paraît presque ironique quand on connaît le destin connu par le personnage dans Grayson : Futures End (à l’époque, un mec avait dit “c’est juste l’occasion d’un numéro en futur possible, ne prenez pas ça pour de la canonicité”. Je ne sais plus qui c’était, probablement un mec cool).

Une narration qui se tient, des planches superbes de Mikael Janin, toujours inspiré dans les découpages et un rendu presque réaliste dans le choix de décors et d’ambiances très réussies, mêlées aux traditionnelles scènes clichés des services de renseignements typées années ‘60. Ajoutez à tout ça un cliffhanger bien géré, et voilà encore un très bon numéro pour une très bonne série (spoiler alert : “c’est pas subtil, c’est grossier, c’est même pas crédible”. Ne cherchez pas, c’est un prof, il aime pas quand c’est bien).

C’est maintenant au “gars en dessous qui bosse pour Marvelplanet” de s’exprimer sur ce troisième numéro de la série Grayson. Force est d’avouer que le début de la série ne m’a pas réellement plu, et que ce troisième épisode ne viendra pas vraiment déroger à la règle. Cependant, il est clair que ce n’est pas mauvais.

Ce numéro possède en effet son petit charme avec son lot de clichés liés au genre du récit d’espionnage. Grayson est présenté comme une sorte de James Bond-like, qui aime beaucoup l’action et les femmes, et c’est plutôt bien foutu, mais le tout manque cruellement d’originalité. On a même droit à une dick-joke, alors c’est assez sympa. Le thème principal de la série commence à apparaître clairement, et l’on a droit à un conflit entre le personnage éponyme et son entourage chez Spyral, qui souhaite voir en lui un véritable espion, alors qu’il conserve son caractère chevaleresque de super-héros.

Certes, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais je n’ai pas détesté ce numéro, et le cliffhanger m’a donné d’aller lire la suite, sans que cela ne relève du masochisme pur, alors laissons sa chance à ce titre, malgré tout (vous voyez que je ne suis pas si méchant, hein).