Review TV – Batman Unlimited : Animal Instincts

Critique de Batman Unlimited : Animal Instincts - BLURAY

Review TV : Batman Unlimited : Animal Instincts

Les points positifs :
  • Un concept intéressant sur le papier
  • Une représentation de l’animalité
Les points négatifs :
  • Très simpliste
  • Une esthétique bâclée
  • Relève plus de la pub
  • Un épisode de vingt minutes étalé sur 1h15

« We still have much to do before the firework begins. » – The Penguin


  • Batman Unlimited : Animal Instincts – 12 mai 2015 en Blu-Ray/DVD, téléchargement numérique
  • Blu-Ray/DVD – 72 minutes – 19,99$

Vous connaissez les dessins animés DC Comics. Beaucoup d’entre vous ont même grandi avec, et passé les plus belles heures de pyjama de votre vie devant un écran de télévision, à dévorer les aventures de Bruce Wayne, Clark Kent ou de la Ligue des Justiciers. Hé, peut-être même que vous étiez fan de Batman Beyond, qu’est ce que j’en sais ? Personne ne va vous en vouloir, parce que même si on ne peut pas définir de profil type du lecteur de comics moyen, on peut présager qu’il a, bien avant les kiosques et les reliés, plongé son imaginaire dans les dessins animés de super-héros, tant DC que Marvel, à l’époque du cartable et des bols de Chocapic.

Mais, à une époque, ces dessins animés se sont illustrés dans leur capacité à offrir un contenu de qualité, parfois mature, souvent très réfléchi artistiquement, à un jeune public. Inutile ici d’évoquer des noms ou de se parer de nostalgie, les faits sont là : on ne peut pas excuser un dessin animé d’être bâclé ou mal écrit au prétexte que « c’est pour des enfants ». L’histoire témoigne, et le public juge : ça n’a jamais empêché des séries ou longs-métrages passés d’être mieux foutus, et si beaucoup d’entre vous ont vu dans certains DA de votre enfance une porte d’entrée sur le monde des comics, je doute que les oeuvres du type Animal Instincts incitent la jeune génération à entreprendre la même trajectoire. Heureusement, cette oeuvre là n’est pas faite pour ça.

Remontons en arrière. Il y a quelques temps, DC Entertainment annonçait deux adaptations en animé de lignes de jouets brandés DC Comics, une réponse à demi-mots aux problèmes rencontrés récemment par les dernières adaptations en date sur Cartoon Network, annulées à tour de rôle face au manque de revenus normalement générés par la vente de jouets adaptés de ces univers. La solution était donc toute trouvée : adapter les jouets directement, une idée pas si absurde, quand on connaît la richesse et l’inventivité des toys DC, dont certaines lignes ont leurs propres codes et leurs propres interprétation du panthéon classique (Bombshells, Bishoujo, etc). Sur le papier, l’idée est viable, et a priori rentable commercialement. Problème, il y a l’exécution, et au sortir du visionnage, pour peu qu’on accroche au moins aux designs des personnages développés ici, on a quand même l’impression d’avoir regardé une publicité d’une heure et quart pour un tigre en plastoc qui rugit quand on appuie dessus. Explications.

Batman Unlimited : Animal Instincts présente, comme son titre l’indique, une association de vilains, qui ont en commun leur statut d’hybrides hommes-bêtes, fédérés par le Pingouin dans un plan machiavélique visant à détruire Gotham City. Batman, accompagné de son équipe (et de Flash et Green Arrow, qui passaient par là), vont tenter de les en empêcher, et se retrouvent confrontés à l’arme mortelle de Cobblepot : des animaux robotisés, étrangement surpuissants en plus d’être intelligents.

Visuellement, l’animé pique les yeux. Gotham City ne dégage rien de la cité connue de tous les amoureux de comics, version parodique et bariolée de la Gotham Beyond, avec quinze ans de retard. Les designs des personnages sont au mieux discutables, depuis leurs costumes souvent peu inspirés, étranges plagiats des versions classiques enrichis par un ou deux gadgets superflus, voire quelques fautes de goûts. Vous me direz que tout ceci est subjectif, et bien évidemment, libre à chacun de trouver les visuels cohérents, dans l’idée qu’il s’agit évidemment d’un elseworld décliné d’une ligne de jouets nécessairement codifiée. Problème, le gros point noir de l’animé est aussi son animation, où les procédés habituels cèdent la place à un rendu trois dimensions parfois très visible, et la présence des animaux ne fait qu’aggraver le rendu hyper synthétique des graphismes. Le tout fait produit de commande, rien d’organique ne transpire de cette heure et quart, et surtout pas l’impression d’évoluer dans un univers DC.

L’écriture pose également un gros problème ici. De vilains finalement assez peu vindicatifs, on se retrouve dans d’étranges situations – où les méchants partent après être parvenus à immobiliser les héros, au lieu de, au hasard, les assommer, les tuer, enfin des trucs de méchants quoi – où la caractérisation pose problème. Cheetah devient un genre de Catwoman de relais, Flash sert de comic relief quelque peu balourd – là où il est, logiquement, le plus puissant de l’équipe – le Pingouin est caricatural au possible, et les personnages dans l’ensemble manquent de personnalité. Le rythme n’aidant pas, on assiste à des scènes d’équipe où les dialogues s’enchaînent, sans contenu, presque aléatoirement, et où les quelques tenatives d’humour tombent à plat et laissent place à de grands moments de gêne où on attend que la séquence suivante enchaîne. Là encore, on a vu mieux dans les animés DC, même récents, sur le simple respect des personnages ou la gestion du rythme.

Les seuls moments où l’animé semble mettre un peu de passion sont à trouver dans les animaux cybernétiques qui servent de point de repère dans le film. Mais ajoutés à pas mal d’idées bizarres (dont un astéroïde, un bouclier laser et une étonnante conception de l’intelligence artificielle), ils ne font qu’ajouter à l’idée d’un produit, pas vraiment DC, pas vraiment Batman, destiné aux très jeunes enfants qui pourraient s’extasier devant l’idée de ces robots comme on s’est extasiés étant gamin des méchas-dinosaures de Power Rangers ou de la version Animutants d’Optimus et Mégatron. Ce qui aurait pu être une bonne idée aurait pu être, en mettant, par exemple, Cyborg en héros, et développer un aspect homme-machine sympatoche, devient ici un assemblage bancal des concepts « tendance » de DC – Batman, et les deux héros qui ont leur propre série TV – pour vendre des jouets articulés à un public moins à cheval sur les histoires de cohérence ou de caractérisation.

Au final, Batman Unlimited : Animal Instincts tombe complètement à côté. Ni un bon dessin animé, ni un beau dessin animé, il ne contribue pas à rendre justice à la ligne Unlimited, ni à enrichir l’univers DC d’une nouvelle interprétation de ses héros. Ce qui en ressort est un produit formaté, où des héros mal caractérisés combattent une menace de série B sortie d’un imaginaire basique, et trop assumé pour être tourné en dérision. Le casting vocal fait le job, mais les problèmes de rythme plombent la dynamique d’équipe, en plus d’une écriture très attendue, où chaque personnage est une version sans relief de lui même, excepté le Pingouin, qui devient un pro du combat rapproché en plus de réduire les enjeux du personnage à une bête quête monétaire et un complexe d’infériorité physique (histoire de changer).

Batman Unlimited : Animal Instincts n’est pas la réponse à donner aux annulations récentes des animés DC. Si le problème de ceux-ci étaient d’être trop peu rentables, celui-là préfère axer son propos sur la vente de jouets, sans se cacher, et au détriment de l’objectif principal, qui devrait être de faire un bon dessin animé avant tout. Moche (avis personnel), mal écrit (avis personnel), en plus de se moquer allègrement de la substance propre à l’édifice DC Comics (ça, c’est relativement objectif), une heure et quart à ne pas gâcher et à ne pas encourager, parce que si c’est à ça que doit servir l’imaginaire développé par les jouets de la maison DC, c’est globalement du gâchis en plus d’être esthétiquement décevant. On espère que la qualité reviendra prochainement chez DC Entertainment avec Justice League : Gods and Monsters, dans lequel il n’y aura pas de robots ou de bouclier laser – c’est déjà rassurant.

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Corentin

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Strax
Strax
8 années il y a

Oh la vache, ça charcute ! lol
Mais je pensais que Batman Unlimited était une série TV, perso.
Mais les costumes font aussi fluo dans l’animé ?

ForTep
8 années il y a

Rendez-nous TAS ! j’achèterais toute leurs figurines avec de mauvais détails sur les têtes des articulations qui se cassent..

jbc77
jbc77
8 années il y a

C’est pas juste un film pour faire la pub des jouets mattel?

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