Review VO – The Multiversity #2

The Multiversity #2
The Multiversity #2
Les points positifs :
  • De belles séquences d’action
  • Un scénario bien ficelé
  • Des tas de références méta
  • De très belles planches
Les points négatifs :
  • On retrouve le Grant Morrison qui rebute tant les néophytes.

« We need ya all to be super-heroes . » – Dino Cop


  • Scénario : Grant MorrisonDessin : Ivan Reis  – Encrage : Joe Prado, Eber Ferreira et Jaime Mendoza – Colorisation : Dan Brown, Jason Wright et Blond
  • DC COMICS – The Multiversity #2 – 29 avril 2015 – 50 pages – 5.99 $

Soyons honnêtes, si vous avez raté les précédents épisodes de The Multiversity, c’est que vous vivez dans une grotte ou que vous êtes allergiques aux concepts trop compliqués qui impliquent des univers parallèles et des versions alternatives de héros plus ou moins connus. Si c’est le cas, il est évident que le style de Morrison risque fortement de vous déplaire, sinon, il y a des chances que c’est en étant totalement enthousiasmé par la lecture des numéros précédents que vous allez ouvrir la conclusion tant attendue de cette saga qui risque bien de marquer les esprits pour quelques années. Ce comic-book est-il à la hauteur de nos attentes ? L’écossais parvient-il à transformer son essai dans cet ultime numéro ? Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’aura pas attendu pour rien.

L’histoire est simple, après toutes les histoires que l’on a pu lire dans les comics précédents, chacune des terres du multiverse est en danger, et sa situation semble totalement désespérée, l’apocalypse semble proche et l’on a véritablement l’impression d’assister une immense crisis comme DC a l’habitude de les faire (le scénariste ne se gêne d’ailleurs pas pour y faire référence à de multiples moments, ce qui est toujours agréable quand on est un fan de longue date). Ainsi, les forces du mal s’infiltrent dans différents univers et c’est l’occasion de revoir les versions les plus tarées des personnages qui nous tiennent à cœur, qu’il s’agisse de ce fameux professeur Sivanna version Hannibal Lecter ou encore d’une Justice League vampirique, se battre avec des héros qui ne manquent pas non plus d’originalité (entre Aquawoman, Captain Carrot et le Batman SF, il y en a pour tous les goûts). Evidemment, ça pète dans tous les sens et l’on a droit à des affrontements dantesques que seuls les comic-books peuvent nous proposer. La lecture est totalement jouissive et flatte clairement le goût pour l’action des fans de super-héros que nous sommes.

Cependant, et vous vous en doutez probablement, le scénario est clairement plus profond que ça (même si c’est amusant de voir les gentils s’en prendre à la mystérieuse menace qui se fait appeler « the Gentry« , et je vous laisse le plaisir de découvrir de quoi il s’agit précisément), et ceux qui ont attentivement lu tous les épisodes de la saga Multiversity comprendront rapidement tout ce qui se trame ici, je ne vous révèle rien de l’intrigue car il préférable de toute découvrir par soi-même, mais sachez que ça implique un Nix Uotan en roue libre, ainsi qu’une réflexion très agréable sur les comics et leur influence, sur le rôle qu’ils jouent dans nos vies, le tout en étant agrémenté d’une pelletée de références méta comme Morrison en a le secret. De cette façon, on retrouve des personnages que l’on avait déjà vu dans le tout premier numéro de cet ambitieux récit, qui constituent en eux-mêmes de gros easter eggs, et l’on découvre de nouveaux clins d’œil à l’histoire de DC, voire de l’industrie du comic-book dans son ensemble.

Cette complexité cachée constitue l’essentiel du plaisir de la lecture de ce numéro, et c’est à la fois son plus gros point fort et son principal point faible. En effet, le lecteur néophyte, qui a pu apprécier certains one-shots parus précédemment dans cette saga et comprendre, en substance, ce qui se passait dans ces pages, sera malheureusement (tant pis pour lui, dira le méprisant lecteur de longue date, qui n’aime pas voir une bande de hipsters s’approprier son medium favori) perdu au milieu de toutes les références à d’autres comics dont il n’a pas connaissance, et se retrouvera probablement étouffé par la multitude de personnages présents sur les pages, ainsi que par les tout derniers rebondissements, qui sont plutôt complexes à appréhender, tant ils sont bien écrits et semblent avoir une portée presque littéraire, à la manière de la fin d’un Flex Mentallo, chef d’œuvre du même auteur.

Graphiquement, le travail d’Ivan Reis et de Joe Prado est à l’image de celui qu’ils avaient livré dans le tout premier The Multiversity, c’est à dire qu’il frôle la perfection. Malgré le nombre de personnages par case, les artistes parviennent aisément à s’en sortir et nous proposent des pages extrêmement réussies, bourrées de petits détails qui rendent la relecture du numéro obligatoire, si toutefois vous souhaitez tout découvrir (mais je ne doute pas que vous êtes tous fans de ce genre de pratique). Le duo d’artistes parvient à dynamiser le script de Grant Morrison et subliment cette histoire en lui donnant tout l’aspect d’un blockbuster de papier, dans lequel de nombreuses scènes se distinguent, grâce à de fabuleuses splash pages.

The Multiversity #2 est donc la réussite que l’on attendait tous, aussi bien sur le fond que sur la forme, et les fans de Morrison ne seront pas déçus. Cette conclusion est à la hauteur de nos espérances, et c’est l’une des toutes meilleures lectures de l’année que constitue ce comic book. C’est avec une certaine émotion que l’on referme cet ultime épisode, mais c’est tellement satisfaisant de voir une œuvre de cette qualité chez DC et l’on se dit que certains auteurs auraient beaucoup à apprendre du maître, surtout quand on lit Convergence…

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Flycatcher
Flycatcher
8 années il y a

Le tacle en fin d’article est un peu gratuit (un travail mûrement réfléchi sur lequel les meilleurs artistes se bousculent peut-il être comparé à du travail de commande peu inspiré ?).
En dehors de ça, l’article donne vraiment très envie de lire cette conclusion très attendue et qui on l’espère ne constitue pas une lettre d’adieu du bonhomme au genre.
Respect !

MFW
MFW
8 années il y a

Pas encore lu mais je me doutais bien qu’il aurait ses 5 étoiles haha. Content de voir que la « conclusion » est à la hauteur.

Pour le tacle sur Convergence, c’est certes pas très subtil et peu comparable, toutefois Convergence est teasé depuis une plombe, Jeff King a été très tôt annoncé et c’est une catastrophe sur la série principale du moins et je pèse mes mots. On a d’un côté l’excellence et d’un côté le pire de ce qui a pu se faire depuis Hawk and Dove de son bon vieux Robby. C’est pas si bête du coup.

Corentin
8 années il y a
Répondre à  MFW

Personnellement, je considère que c’est comparable à partir du moment où ce sont deux histoires supposées traiter de la richesse des univers DC et de la continuité. Ce que fait Morrison depuis Multiversity #1, avec bien plus de brio.
Maintenant, tout le monde n’est pas Morrison (en fait y a que Morrison qui est Morrison, c’est peut être ça son plus grand talent ^^), mais c’est vrai que quand on voit la richesse qu’il développe dans sa série, on se dit que c’est un peu dommage de « se contenter » de ce que font King et Lobdell sur Convergence.

Corentin
8 années il y a

Pas forcément mon numéro préféré, mais toujours bien écrit, bien rythmé, et en lien avec toute la trame de fond développée dans et en dehors des pages de Multiversity. Un peu le Captain Marvel de Moore, mais écrit en 2015, et chez DC. J’espère juste que d’autres numéros suivront dans l’avenir, le concept est loin d’avoir dit tout ce qu’il avait à dire.

Flycatcher
Flycatcher
8 années il y a
Répondre à  Corentin

Ca y est, c’est lu et je dois bien avouer que c’était une vraie expérience de lecture pour le coup ! Mis à part deux numéros sur lesquels je me suis pas mal emmerdé, la seconde partie de The Multiversity #1 et le numéro sur Captain Marvel, Morrison parvient à insuffler un côté très ludique à sa narration, originale, immersive et qui force le lecteur à s’investir dans la manière dont il doit aborder les différents niveaux de lecture.
C’est juste passionnant et bourré de concepts que j’aimerais voir réutilisés (et pas massacrés), en espérant que DC en fasse quelque chose dans les mois et les années à venir…

Winterwing
8 années il y a

Je viens de le terminer. Rien à redire, 5/5 !

SuperMoi
SuperMoi
8 années il y a

Bonjour,
svp il y a combien de numéro? pleins de numéro #1 et un numéro #2 ? Suis pas sûr d’avoir tout compris, ça a à voir avec Multiversity Mastermen ?

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