Review VO – Green Lantern New Guardians Vol.1 : The Ring Bearer

Critique de Green Lantern New Guardians Vol 1 - The Ringbearer
Les points positifs :
  • Le fantasme d’un fan du GL-verse
  • Larfleeze
  • Défoulant
Les points négatifs :
  • Tellement de bastons sur des malentendus…
  • Caractérisation souvent réduite à une émotion
  • Conclusion dans le deuxième TPB

« Talk is for the weak ! » – Bleez


  • Scénario : Tony Bedard – Dessin : Tyler Kirkham, Harvey Tolibao – Colorisation : Nei Ruffino

Tony Bedard était le vaillant scénariste du titre Green Lantern Corps jusqu’au reboot des New 52, où il traversa entre autres le cross-over War of the Green Lanterns à la droite de Geoff Johns. Cependant, le reboot, et la rocade d’équipes créatives qu’il a entraînée, placèrent Tomasi aux commandes du Green Lantern Corps tandis qu’à Tony Bedard échoua sur le titre New Guardians avec la difficile tâche de faire quelque chose de Kyle Rayner, vu par beaucoup comme le Green Lantern ‘de trop’. Objectif atteint ?

Contient : Green Lantern – New Guardians (Vol. 1) #1-7

Kyle Rayner est tranquillement en train de mener sa p’tite vie tranquille sur Terre lorsque, soudain, son quotidien se voit chamboulé lorsque des anneaux de toutes les couleurs du spectre émotionnel se mettent à tournoyer autour de lui. Pour ne rien arranger, voilà qu’un représentant de chaque corps débarque – Arkillo pour le Sinestro CorpsSaint Walker pour le Blue Lantern CorpsFatality pour les Star SapphireBleez pour les Red Lanterns et Munk pour la Tribu Indigo – pour lui demander des comptes. Sauf que, ben Kyle, il sait pas trop ce qu’il a fait pour mériter d’être choisi par tous ces anneaux. En quête de réponses, il se rend donc sur Oa, suivi par cette cohorte de porteurs d’anneau. Ce n’est que le début d’une grande aventure pour ces héros cosmiques qui devront, bon gré mal gré, arriver à travailler ensemble.

Si le premier numéro sert à introduire le personnage de Kyle Rayner au nouveau lecteur, avec une sorte de mini-origin-story vite expédiée, ce titre se mue assez rapidement en titre de ‘groupe’, ici formé de manière assez hétéroclite par des membres de tous les Lanterns. L’idée n’est pas mauvaise, mais comme toujours dans les séries suivant un groupe de personnages, ce n’est pas tant les personnages en tant que tels qui finissent par porter le titre, mais les interactions entre ceux-ci, et la manière dont le scénariste les traite. Pour illustrer ce propos, on peut comparer les débuts de la JLA de Grant Morrison avec la Justice League version New 52 de Geoff Johns, au roster relativement similaire mais aux atouts divergents, dirons-nous. Et ici, les personnages n’ont pas le charisme pour tenir le titre en haleine. Outre Kyle Rayner, et encore ce n’est pas vraiment le personnage le moins lisse du DCU, la plupart des recrues de cette ‘team’ sont des créations récentes au développement encore limité, et ramené ici à une seule émotion leur servant de ligne de conduite pour toutes leurs actions : peur, amour, espoir, rage, compassion et avarice.

Des personnalités de marionnettes

Mais le pire, c’est que même ces lignes directrices ne sont pas clairement observées. Par exemple il sera difficile de différencier la caractérisation d’une Bleez de celle d’un Arkillo, tous deux occupant grosso modo les rôles de brute de service. De même, on peine à retrouver des traces d’avarice chez Glomulus, qui s’apparente davantage au rigolo de service. À priori, l’idée de dépasser ces émotions élémentaires pour donner davantage de profondeur aux personnages n’est certes pas mauvaise, mais ici ce dépassement se fait au profit d’un fondu dans l’inconsistance, à ce titre les personnages de Munk et Star Sapphire ne laissent à proprement parler aucun souvenir – sinon, dans le cas de cette dernière, l’image d’un corps de femme quasiment dénudé.

Le comble de l’ironie est atteint par Tony Bedard lorsque, à la conclusion du tome, il amène Arkillo à faire preuve d’une soudaine démonstration d’amitié pour le Saint Walker – jusque-là l’initiative est louable – mais c’est la réplique qui suit qui fait tiquer : ‘Red Lanterns can’t see past their own rage, yet Bleez came all this way to save us. […] But here we are, working together, becoming something better thant what our power rings say we are.‘ Lorsqu’on nous a servis une caractérisation aussi faiblarde sur 150 pages, on sera tenté de sourire amèrement à ces bonnes paroles, reflétant une intention probablement sincère mais plutôt mal exécutée.

Ça cogne dur

Il faut dire que Tony Bedard semble avoir ses zones de confort, et les scènes de baston en sont une. Connaissant ses atouts, le scénariste tente alors d’en générer un maximum au fil des pages, multipliant les bagarres démarrant sur une simple malentendu, faisant pleuvoir les coups de poing et les blasts d’énergie pour retarder une explication entre les parties en cause, explication qui aurait inévitablement rendu ces coups de poing superflus ! Les exemples ne manquent pas : d’abord les membres des différents corps qui s’en prennent à Kyle Rayner sans lui laisser le temps d’expliquer qu’il n’y est pour rien si les anneaux lui volent autour, puis les Gardiens qui s’en prennent à Kyle Rayner sans lui laisser le temps d’expliquer qu’il n’y est pour rien si les anneaux lui volent autour (wow, déjà vu), puis Bleez qui s’en prend à Invicturs – le méchant final – alors que les négociations de paix allaient bon train. Ce type de malentendus est un moteur de conflits un peu éculé, une facilité scénaristique qui n’échappe plus vraiment aux yeux des lecteurs et les poussent à lever les yeux au ciel en soupirant : ‘Mais expliquez-vous avant de vous frapper dessus !’.

Après, en dépit de ses caractérisations légères, ce premier arc se lit facilement. La profusion de scènes de bataille, conjuguée à des dessins et une colo très solides, muent ce qui aurait pu être un mauvais titre en lecture pop-corn décomplexée. C’est un peu le miracle de ‘comment des qualificatifs péjoratifs en viennent à vendre un titre’, mais c’est ça. Toujours à la limite de la surenchère, avec des blasts d’énergie éblouissants mis en valeur par une colorisation digitale très moderne, on mettra difficilement ce titre dans les lectures de l’année mais il se lit vite et ne laisse pas de mauvais goût dans la bouche, ce qui est déjà une petite réussite en soit.

Enfin, c’est sympa de voir Larfleeze dans une position si importante, et ça lui redonne un peu de panache perdu au fil de ses rôles comiques ici et là. Cet aspect est d’ailleurs renforcé par quelques répliques qui mentionnent en passant qu’il aurait plus de sang sur les mains que Sinestro, rien que ça ! Pas dit que c’était nécessaire de taper sur la grosse Némésis des Green Lantern pour grossir le gabarit de Larfleeze, mais pour une petite phrase comme ça on se tiendra surtout à l’intention qui transparaît derrière. Ce dernier tome laissant l’intrigue en suspens, il y a fort à parier que le deuxième continuera dans cette direction et contribuera encore davantage à consacrer Larfleeze, toujours bon à prendre !

Green Lantern – New Guardians n’est pas le titre le plus renversant du Green Lantern-verse ; il souffre dès son lancement d’un casting plus faible que celui de ses collègues Green Lantern et Green Lantern Corps. Les tentatives de Tony Bedard pour diriger son titre vers une ‘team’ se soldent par des résultats mitigés, provoqués par sa complaisance dans l’action immédiate plutôt que dans le développement sur le long terme. Les dessins rattrapent un peu la sauce et on conclura par une ‘lecture décomplexée’ qui saura probablement séduire les fans du Green Lantern-verse en manque d’explosions de couleurs.

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briciius
briciius
8 années il y a

J’ai lu les 5 tomes déjà sortis et ça m’a clairement fait fantasmer !!! toutes ces lanternes rassemblées franchement c’est du pure bonheur !!

Aprés je pense que la note que l’on donne correspond surtout à ce qu’on attend. Personellement quand je lis du lantern je veux surtout de la baston, et des flashs de couleurs de partout ^^

Dexsupertramp
Dexsupertramp
8 années il y a

Prochain achat spotted

Pipadou
8 années il y a

Première issue qui met l’eau à la bouche pour au final un premier arc sympa (un peu déçu du manque de subtilité notamment pour l’enchainement de bastons comme tu l’as mentionné) et qui est parmi les arcs que j’ai le plus apprécié de la série (mais la série n’a cessé de me décevoir jusqu’à rendre Kyle totalement insupportable à mon goût (le petit jeu de séduction raté et sans subtilité avec une certaine personne)). Heureusement, si le scénario est assez faible, les dessins sont beaux et les scènes d’actions claires.

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