« The City is under control. Batman saved the day. Just like he always does. » – Jim Gordon
- Scénario : Scott Snyder, James Tynion IV, Tim Seeley, Ray Fawkes, Kyle Higgins – Dessins : Eduardo Pansica, Julio Ferreira, Robson Rocha, Guillermo Ortego, Tim Seeley, Ray Fawkes, David Lafuente – Couleurs : Gabe Eltaeb, John Kalisz, John Rauch, Allen Passaquala – Couverture : Jae Lee & June Chung
- DC Comics – Batman Eternal #52 – 1er avril 2015 – 40 pages – 3,99$
Après une année entière de publication sans interruption, la série hebdomadaire Batman Eternal, censée fêter joyeusement les 75 ans du Chevalier Noir et de tout son univers, arrive à sa conclusion dans un numéro over-sized où à l’habituel quator de scénaristes, surveillés de près par Scott Snyder, se joint une ribambelle d’artistes parmi lesquels figurent même certains des scénaristes ! Cette débauche apparente de moyens donnera-t-elle à la longue série une conclusion à la hauteur ? Réponse tout de suite les amis !
Cherchez pas, Batman sera toujours gagnant
Lorsque nous avions démarré la série, on nous montrait un Bruce Wayne attaché, le masque dévoilé, un emblème sanglant tracé au couteau sur sa poitrine, et l’annonce d’une victoire imminente de la part de son tortionnaire. 51 numéros après, et avec un gros twist au dernier numéro, qui venait rappeler à tous que, quand même, c’est bien Snyder qui tient les commandes, nous re-voilà donc dans une situation somme toute classique, qui oppose le Chevalier Noir à l’un de ses ennemis. Le problème, c’est que comme dans Knightfall, l’affrontement se fait alors que Batman est complètement épuisé par tout ce qu’il vient d’endurer. Mais à l’inverse de l’arc cité, le Chevalier Noir ne va pas se retrouver au tapis, bien au contraire. Et je ne vous spoilerai rien si je vous disais que le bougre va bien s’en tirer, c’est en effet illustré par la phrase de citation que j’ai choisie pour cette review.
Mais alors qu’on pourrait soupirer de voir un schéma narratif extrêmement classique se dessiner, il faut retenir de ce numéro un message plus apparent et qui se rapporte à l’idée d’un Batman éternel. Car ce que l’on voit, et notamment par les actions d’un Jim Gordon pugnace au possible, c’est que ce n’est pas vraiment le Chevalier Noir qui provoque la victoire : ce sont ceux qui l’entourent. Et au-delà de cela même, c’est la ville de Gotham City qui vient au secours du super-héros, comme si elle lui rendait la monnaie de sa pièce, pour toutes les fois où il risque sa vie pour le sauver. L’image très forte est illustrée sur une superbe splash page où l’ennemi du Chevalier Noir se tient face à un Batman à terre, alors qu’une douzaine de personnages se tient vaillamment à ses côtés. On se croit dans un véritable final de blockbuster, avec du coup les défauts qui incombent à ce genre également. Notamment, des actions « épiques « mais complètement incohérentes, et des apparitions de personnages sans prévenir en mode deus ex machina, on est là parce qu’on est là et puis c’est tout (certes, certains caméos feront plaisir, mais on se dira également que ces personnages auraient mérités d’être plus présents durant les 50 derniers numéros).
L’affrontement contre le super-vilain se déroule donc de façon très classique, avec néanmoins un discours intéressant sur l’intérêt de pouvoir rester dans l’ombre, ne pas rechercher à être forcément connu (ce qui justifie également son acte dans le dernier numéro), mais pour le reste, on a un combat très classique – ce qui est d’autant plus dommage que le personnage a certainement un potentiel qui ne demande qu’à être expoloité. en l’état, lorsqu’on lui enlève de sa superbe, il reste un méchant assez ordinaire, ce qui ne manque pas d’ironie lorsqu’on entend son discours, où il prône sa fierté de n’être « personne ».
Un épilogue très long
Une semaine se passe, et il est donc temps de faire le point sur chacun des personnages que l’équipe d’auteurs a jugé important. C’est ici que nous pouvons donc deviner quelques pistes possibles à explorer pour l’avenir de certains titres : l’arrivée d’un nouveau membre dans l’équipe de Gotham By Midnight, une relation possible entre deux membres de la Bat-Family, voire une nouvelle équipe se dessiner (franchement, je vous en reparle du team-up Harper/Stephanie ?). Le souci c’est que les changements sont réellement mineurs, qu’il n’y aucune grande surprise, pas de twist, pas de révélation… En gros : rien qui ne vienne récompenser le lecteur qui se sera déplacé chaque semaine pour acheter son numéro de Batman Eternal. Et c’est franchement dommage, et j’ai envie aussi de rejeter la faute sur Snyder et son Endgame qui sont venus gâcher toute la tension que certains moments-clé de la série avaient amenés. Je pense qu’avec le recul on peut vraiment applaudir Batman Eternal pour la structure éditoriale qui a été bâtie autour de son déroulement (l’arrivée de nouveaux titres, les changements d’équipes créatives qui sont raccords avec les changements des statuts des personnages, etc), mais en temps que récit entier, ça ne reisque pas de rester dans les annales ; et pour ce numéro, comme conclusion, on reste clairement sur un sentiment de déception.
Bien évidemment, tout n’est pas noir et quelques passages dans cet épilogue seront bienvenus – et peut-etre même celui sur ce qu’il advient, en toute ironie, au super-vilain dont il est question, même si j’y vois là aussi la directive d’un Snyder qui ne veut plus que l’on touche à son bébé une fois qu’il sera parti du titre Batman. Pour le reste, avec la partie artistique on est plutôt gatés. Pourtant Batman Eternal se limitait généralement à un artiste par numéro, mais ici c’est l’explosion, avec notamment une diversité des styles dans les différentes phases de l’épilogue – ce qui adopte une certaine logique avec une ambiance différente par personnage. Puis de voir Tim Seeley et Ray Fawkes s’adonner aux joies du dessin pour la série qu’ils ont co-écrit pendant tout ce temps, ça a de quoi vous lâcher un petit sourire.
C’est donc une conclusion décevante car bien trop classique et attendue qui se montre aux lecteurs. Malgré quelques idées, fortes et correctement illustrées, placées ça et là, on ressort du voyage avec cette impression de « tout ça pour ça » qui ne fait jamais réellement plaisir. Quelques pistes viennent titiller (et encore) la curiosité du lecteur pour l’avenir de certains bat-titres, mais on aurait aimé avoir bien plus après un an à suivre l’histoire chaque semaine. Ce sera peut-être pour la prochaine saison…
Euh attention à la dernière image non ?
Oui enfin… soyons réaliste hein. Le personnage est apparu dans le numéro précédent, c’est donc difficile d’imaginer que quelqu’un qui va s’intéresser à cette review n’est pas déjà lu le numéro précédent… ou le reste de la série. Enfin dans l’absolu, y’a pas mort d’homme xD
Et dans une des couvertures (celles du moment avec Batman qui demande au Riddler qui est derrière tout ça), on voit un hiboux sur une branche, faut pas être le plus grand détective au monde pour faire le lien.
Et dans le premier numéro de Endgame, on voit un masque de Talon chez Bruce Wayne
Après ceux qui lisent Endgame, forcément ils se sont spoilés, moi je préfère attendre la fin d’Eternal ^^
Avec EndGame, tu n’es pas tant spoiler sur Eternal que ca. Tu sais juste que Bruce, Alfred, et d’autre s’en sortent. Rien de plus
En fait je n’ai pas attaqué du tout Eternal et vu l’apparente multiplication de twists et de coups de théâtre je voulais justement savoir si la fin arrivait à retomber sur ses pieds avant de décider de me taper 50 n° ou pas… mais bon effectivement on doit être peu nombreux dans ce cas. Mais attends… quand tu dis qu’il n’y a pas mort d’homme… alors personne ne va mourir dans ce numéro ? ah mon dieu des spoilers ! des spoilers partout ! Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
De mon côté :
a) si quelqu’un arrive à deviner qui exactement c’est avec juste ce masque, chapeau
b) l’image vient de la preview qu’on a publiée sur le site – personne a râlé « spoiler » à ce moment, y a pas de raison que ce soit fait ici
Cheers !
Attention je n’attaque pas le site ! Mon commentaire me paraissait plutôt mesuré, je dis juste que la dernière image peut peut être révéler des éléments importants d’ailleurs laissés volontairement et judicieusement flous dans le texte, je vous accuse pas de crimes contre l’humanité non plus… (par contre une preview n’a évidemment pas pour vocation d’être sans spoilers, c’est le principe même du truc en fait, ce qui n’est pas forcément le cas d’une review) Mais encore une fois, cool les gars, désolé si vous avez pris ça comme une critique, c’était juste une remarque. Mais bon vu certains commentaires qu’on peut voir sur le net je comprends que vous soyez un peu sur la défensive.
Bon, faut être honnête y a mieux comme fin. Là, c’est assez convenu et sans vrai surprise. Mais y a quelques passages que j’ai bien apprécié, notamment celui sur le fait d’être personne et la vision personnel du méchant sur la chute de Batman. Je trouve ça intéressant. Sinon, la partie épilogue est assez agréable, à défaut d’être renversante.
Après 52 numéros, je trouve que tout ça aurait mériter une petite cure d’amaigrissement, ne serait-ce qu’une dizaine de numéros en moins, pour donner un peu plus de nervosité à l’ensemble. Mais j’ai quand même passer de bien bon moments. Et si je n’ai pas encore terminé les deux autres séries hebdomadaire, Batman Eternal est pour l’instant celle qui m’a plu le plus. :-)
Je viens d’en finir avec TN52FE et E2WE et y a pas photo, malgré ses défauts Batman Eternal est celle des trois séries que j’ai préféré au final.
Arf plus de 150 euros claqués là-dedans… Je me déteste.