Review VO – Green Lantern Corps Vol.1 : Fearsome

Green Lantern Corps vol 1
Critique de Green Lantern Corps vol 1 Fearsome
Les points positifs :
  • De belles scènes d’action
  • Pas trop de surenchère
  • Des morts traitées avec soin…
Les points négatifs :
  • …mais qui touchent des personnages mineurs
  • Caméo du Martian Manhunter inutile
  • Caractérisation peu poussée

« That’s what I call a save-the-day cavalry charge ! » – Guy Gardner


  • Scénario : Peter J. Tomasi – Dessin : Fernando Pasarin, Geraldo Borges, Claude St. Aubin – Colorisation : Gabe Eltaeb

À l’issue du reboot des New 52, le Green Lantern-verse s’est vu affublé de pas moins de quatre séries : Green Lantern (avec Hal Jordan et Sinestro), Green Lantern Corps (avec un paquet de types mais surtout Guy Garnder et John Stewart), Green Lantern : New Guardians (avec Kyle Rayner) et Red Lanterns. Si la plupart des regards se sont logiquement tournés vers le titre Green Lantern et son roster all-star, autant du côté des personnages (Hal et Sinestro) que de l’équipe créative, composée de Geoff Johns et Doug Mahnke, le titre Green Lantern Corps, chapeauté par Peter J. Tomasi, un vieil habitué du corps, a aussi des arguments pour se défendre. Petit retour sur le premier arc.

Contenu : Green Lantern Corps (Vol. 3) #1-7.

Tandis que John Stewart et Guy Gardner peinent à retrouver une vie normale sur Terre, leurs obligations au sein du Corps les amènent à faire face à une catastrophe sans précédent : l’holocauste d’une race entière sur la planète Nerro. Pour trouver les responsables, ils devront plonger dans le passé du Green Lantern Corps et confronter les Gardiens à une de leurs énièmes erreurs, qui a eu le malheur d’engendrer les mystérieux Keepers.

La bagarre, c’est accessible

Ce premier TPB a le double-mérite d’être accessible et de se suffire à lui-même. Certains néophytes au Green Lantern-verse qui ne l’ont approché qu’à travers ses mégas cross-overs à la Blackest Night pourraient en effet être rebutés par la profusion de ses nombres et l’ampleur cataclysmique de chacune de ses trames. Ici au contraire, Peter J. Tomasi prend le parti judicieux de démarrer par un numéro introductif qui présente les personnages de Guy Gardner et John Stewart sans esbroufe. De même, cet arc peut se lire de manière totalement indépendante des autres séries du Green Lantern-verse, et parvient à trouver le bon équilibre entre une menace crédible et la peur de voir, disons, la réalité toute entière mise en péril.

Attendez-vous tout de même à une bonne dose d’action, car hormis le premier et dernier numéro, de grosses scènes de baston se déroulent quasiment en continu sous les yeux du lecteur. Intentionnel ou non, l’omniprésence de flingues, tantôt construits par les anneaux tantôt de vrais flingues authentiques qui font ‘Pan !’, dotent les bagarres d’un soupçon de second degré, l’air de dire ‘Bon, on sait que c’est pas très subtil, mais c’est rigolo non ?’ Cette légèreté inspire la bienveillance, et n’est pas mal venue.

La mort, c’est triste

Néanmoins, tout n’est pas léger dans ce premier tome. L’origine des Keepers par exemple, assez classique dans sa dénonciation d’une énième dérive abusive du pouvoir des Gardiens de l’Univers, est marquée par une injustice tragique qui sert de justification à leur soif de vengeance, tout en expliquant leur résistance hors-normes au pouvoir des Green Lanterns. Par ailleurs, la légèreté des scènes de bataille est parsemée de la mort de nombreux membres du Corps – une manière pour Tomasi de donner de la crédibilité à la menace qu’il prépare. Cependant, même s’il s’agit de membres du Corps, on ne peut s’empêcher de les apparenter à ces nombreuses morts un peu faciles de personnages secondaires d’importance mineure qui ont parsemé l’histoire du DC Universe, et tant que les visages familiers du Green Lantern Corps – StewartGardnerKilowog, etc. – restent intacts, on peine à faire preuve de grande empathie pour ces anonymes qui remplissent les rangs.

L’apogée du côté sombre de l’histoire se trouve probablement dans la scène où – beware, spoiler ahead ! – John Stewart, en captivité, brise sans crier gare la nuque de Kirrt, un de ses collègues, quand celui-ci s’apprête à divulguer des secrets du Corps. Sur le moment, la pilule ne passe pas hyper bien : on est surpris par la célérité de John Stewart dans la prise de décision, et Peter J. Tomasi ne prend pas le temps de s’arrêter sur ce meurtre de sang-froid immédiatement pour cause de grosse scène de baston à traiter. Enfin, les lecteurs de DC Comics auront peut-être la peine de ne pas voir un gentil tuer un type en lui brisant la nuque sans repenser au meurtre quasiment gratuit de Maxwell Lord dans Infinite Crisis, qui n’était ni bien amené, ni bien pensé.

Cependant, Tomasi rattrape cet homicide soudain par le numéro final, qui montre John Stewart ramener le corps du traître à sa famille, sans casser l’image de héros tombé qui lui a été accordé. Il y a dans ce numéro d’un côté les sentiments partagés de John Stewart, dégoûté d’avoir du sang sur les mains, mais pensant néanmoins avoir fait ce qui devait être fait, tout en étant désireux de ne pas salir la mémoire d’un ancien camarade ; et de l’autre côté la peine des proches de Kirrt, qui nuance l’impression que Tomasi a introduit le personnage dans la seule intention de l’assassiner froidement. Cette conclusion riche en émotions laisse un bon goût en bouche au sortir du tome, et invite à la clémence envers la violence parfois gratuite qui a recouvert les pages du TPB.

Une dynamique honnête

Pour le reste, Tomasi parvient à donner une dynamique de groupe correcte aux nombreux personnages qu’il anime. Cependant, ce n’est pas ici qu’on trouvera les meilleures utilisations du caractère enflammé de Guy Gardner, souvent un peu trop sage, tandis que le tristounet John Stewart n’offre qu’une faible palette d’émotions à adopter. Pour le reste des membres, l’ancien éditeur s’escrime à donner à chacun une identité, à l’image de Hannu, qui préfère recourir à ses poings plutôt que son anneau en combat, ou de Isamot Kol, un lézard contraint de porter son anneau au bout de sa queue en attendant que ses bras mutilés repoussent. Heureusement, la profusion des personnages aide à dissimuler les quelques facilités dans le portrait des caractères de ses personnages. La scène où Gardner va chercher les brutes de la Mean Machine dans un tripot underground placé sur Oa est également assez savoureuse, aidant à briser l’image d’un Green Lantern Corps trop lisse ou trop uniforme. Enfin, notons que le caméo du Martian Manhunter est assez inutile pour qu’on eût pu sans regret s’en passer – une inutilité rendue plus flagrante encore puisqu’il s’arrange pour que personne ne se souvienne de sa visite (pas même le lecteur ajouterions-nous si nous étions mauvaises langues) – sans compter que la caractérisation du personnage en a pris un coup au relaunch des séries.

Niveau dessin, c’est assez réjouissant. Les visages de Pansarin ne cassent pas des briques mais remplissent le minimum syndical, en revanche l’artiste fait preuve d’une aisance époustouflante pour tout le reste, qu’il s’agisse de panoramas fabuleux de planètes étrangères ou de scènes de bataille dantesques. La colorisation flatte également les yeux, aérant quand c’est possible le vert omniprésent par des scènes dans des endroits exotiques comme un vaisseau de pirates de l’espace ou la ténébreuse planète des Keepers.

Le premier arc de la série Green Lantern Corps est l’exemple d’un comic book honnête, partagé entre de l’action, de l’émotion, un brin d’humour, et des enjeux qui parviennent à être crédibles sans menacer la création toute entière. C’est plus ou moins ce qu’on l’attendait d’un titre ‘Green Lantern Corps’, aussi on saurait fermer les yeux sur ses faiblesses pour vous recommander de lui donner sa chance si le cosmique est votre came.

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TheRiddler

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DarkChap
DarkChap
8 années il y a

De mémoire, j’avais pas particulièrement apprécié le comportement des Lanterns (le fait est que j’attends plus grand chose de la caractérisation de John Stewart depuis que le dessin animé et, avec Johns, les comics ont fait de lui un militaire froid) mais j’avais tout simplement détesté la justification du meurtre, à coup de comparaisons particulièrement dégueux aux massacres d’Hiroshima/Nagasaki, rendus encore pire par la présence de villains représentant les deux bombes, Little Boy et Fat Man.

Van Deyd
Van Deyd
8 années il y a
Répondre à  DarkChap

+2.

Leonidas
8 années il y a

Le gros point positif de cet arc c’est, comme tu dis, il se suffit à lui-même. Presque n’importe quel néophyte peu le lire sans problème, et pourquoi pas commencer le GL-verse avec ça.
Moi j’ai beaucoup aimé cet arc. Ça change des events johns-iens. J’ai trouvé la suite de cet arc tout aussi bonne, si ce n’est meilleure. Il faudrait que je me penche sur le travail pre-52 de Tomasi sur Green Lantern Corps.
Je conseils cet arc à tous. C’est pas une bombe, mais ça a le mérite d’être accessible, rapide à lire, ça ne pète pas plus haut que son cul et ça se passe d’une énième couleur de Lantern.

DarkChap
DarkChap
8 années il y a
Répondre à  Leonidas

Son run pré-New 52 sur GLC est bien meilleur, je trouve.
Si tu t’y mets, je te recommande d’éviter la fin de la série, écrite par Bedard, et le Emerald Warriors de Tomasi par contre.

AAAAAq
Invité
8 années il y a

J’avais grandement apprécié l’arc dans les Green Lantern Saga. Tomasi remet sur le devant de la scène nos Lanterns préférés pré-Flashpoint et fait quelque chose de très cool. Pasarin fait aussi du grand travail, très gore, très beau. La série perd de plus en plus son souffle après je trouve par contre : après le second arc et la fin des apparitions d’Isamot et cie, seuls les passages avec Guy Gardner m’intéressaient, et le changement d’équipe m’a franchement désolidarisé de la série, vu qu’elle se concentrait exclusivement sur John Stewart et que je trouvais pas les dessins toujours très percutants (heureusement, Maiolo était à la colorisation).

Septon
Septon
8 années il y a

Lu il y a un moment maintenant mais j’ai le souvenir d’un arc excellent avec des dessins très agréables. Le scène de l’exécution est cool et j’ai aucun problème moral avec ça, par contre la justification d’Hiroshima/Nagasaki est évidemment bien dégueulasse. D’accord avec DarkChap sur ce point.

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