Review TV – Arrow S03E16 « The Offer »

« Mere justice… Isn’t that what you dedicated your life to ? » – Ra’s Al Ghul

• Arrow Saison 03 – Épisode : 16 – Titre : The Offer
• Réalisé par Dermott Downs – Écrit par Beth Schwartz & Brian Ford Sullivan – 18 mars 2015

Cette semaine, la série TV Arrow de la CW s’en revient avec ses deux petites sœurs, The Flash, dont l’épisode d’avant hier a fait grand bruit, et la petite dernière iZombie dont l’accueil critique général semble plutôt bon. Dans cet état d’esprit généralement encourageant, l’Archer Vert du petit écran s’en revient, dans un épisode de transition, qui n’essaye pas grand chose mais, comme d’hab dans cette troisième saison, se maintient et tient plutôt bien debout.

Oliver Queen revient à Starling City, vivant, John Diggle et Malcolm Merlyn aussi. Il ramène avec lui une proposition, de la bouche de Ra’s Al Ghul, celle de prendre sa place à la tête de la Ligue des Assassins. Pendant ce temps, Thea Queen ne se remet pas d’avoir tué Sarah Lance, et le commissaire décide de rendre l’activité des super-héros illicite après avoir appris la mort de sa fille. Et y a Atom, dans un coin de l’épisode, qui qui fait des trucs sur son PC (ouais ouais). Il ne se passe en fait pas grand chose le long de ces quarante minutes, qui servent d’abord à débriefer les révélations des épisodes précédents, et ouvrir quelques portes sur l’avenir. On voit d’ailleurs que la présence de Ra’s est loin d’être achevée, le cliffhanger laissant quelques pistes sur l’arc qui se prépare en cette fin de saison.

Si vous vous intéressez un peu à l’histoire de Batman, vous avez sans doute déjà entraperçu quelques références à la caractérisation et à la mythologie du Chevalier Noir dans la série Arrow, déclinée sous le format verdoyant de son camarade vigilante à la jolie barbe blonde. Évidemment, dégainer Ra’s Al Ghul était le risque de voir cette parabole entre les deux héros aller un peu trop loin – ce que d’aucun redoutaient. La vérité est là : cet épisode reprend bêtement le scénario de Daughter of the Demon de Denny O’Neil et Neal Adams, dans lequel le chef des Assassins appelle le « Detective » à lui succéder. Vous connaissez la suite, Talia, Damian, Batman & Robin, et l’éternelle relation ambiguë entre Batman et Ra’s Al Ghul, à la fois héritier et pire ennemi de la faction des Assassins, qui pratique la justice expéditive au détriment de la vraie justice.

Le scénario de cette semaine reprend trait pour trait ce pitch, avec Green Arrow en lieu et place du Chevalier Noir (on fait avec ce qu’on a), et le dilemme proposé de diriger une secte d’assassins quand on est soi-même opposés à l’idée de tuer. Cet épisode s’appuiera sur l’hésitation du héros, qui voit les avantages, mais aussi les inconvénients moraux de ce choix. Le questionnement est intéressant, et permet à la série d’explorer un ton un peu moins « tout blanc tout noir » que d’habitude, ce qu’elle avait commencé à faire en humanisant le personnage de Malcolm Merlyn, et qui se poursuit ici avec Nyssa Al Ghul. Paradoxalement, les discours moraux de Felicity sonnent de plus en plus faux dans ce monde où bien et mal s’effacent derrière l’empathie donnée aux personnages, de même que l’éternelle crise d’identité de Thea Queen, un personnage instable depuis la première saison (il serait peut être temps de consulter…).

Pour ce qui est de la technique, la réalisation ni bonne ni mauvaise s’inscrit dans les canons de la CW (un peu mieux qu’iZombie, un peu moins bien que Flash), et tout sonne routinier dans cette petite croisière télévisuelle qui continue de voguer à son rythme. Les vrais moments de bravoure de cette troisième saison peinent un peu à se démarquer, comme si la série faisait moins d’efforts maintenant qu’elle se sait bien implantée et solidement accrochée à ses millions de fans fidèles. Les acteurs font le job, Stephen Amell semble s’améliorer, et acquérir dans son jeu d’acteur un peu de la maturité gagnée par Oliver Queen au fil des saisons. On ne regrette qu’une chose, les flashbacks, qui étaient jadis le point fort de la série, sont aujourd’hui sa partie la plus inintéressante, et c’est bien dommage.

On referme cet épisode avec quelques critiques : un manque d’envie, trop de bat-pompage, Felicity, et tout ce qu’on peut habituellement reprocher aux séries CW. Mais dans l’ensemble, la série pose quelques questions, s’éloigne un peu de ses débuts et continue de puiser dans la mythologie DC, accroché à l’idée que ce matériau vaut la peine d’être exploité (et rien que pour ça, on peut leur être reconnaissant), sans pour autant donner un objectif de long terme à Arrow, qui semble juste enquiller les épisodes sans avoir prévu la suite. Privé de ses flashbacks qui donnaient jadis la direction majeure de la série (saison un : transformation du héros, saison deux : Deathstroke), on ne sait plus trop où tout ça veut aller. Il faudra sans doute attendre la saison 4, et suivre la fin de cette troisième en comptant les morts importantes et quelques changements de statu quo qui se profilent – parce que chaque fin de saison a son quota.  

UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Aujourd’hui, on retrouve Arrow dans un épisode franchement distrayant sans pour autant être le meilleur qui soit. On a énormément de petites intrigues qui se développent ici, des interactions entre quasiment tous les personnages qui sont en proie à de gros doutes et donc au final, pas vraiment de fil rouge clair. Heureusement, les esprits pourront s’apaiser durant ces 40 minutes, ce qui permettra pour les semaines à venir d’avancer avec des personnages revigorés parce que certains commencent à devenir lourds avec leurs dilemmes intérieurs. Malgré tout, l’intrigue générale n’est pas stoppée pour autant, on avance bien et c’est grâce à cela que l’épisode reste intéressant.
Au final, un gros fouillis dans le cerveau des personnages qui partent, du coup, dans tous les sens mais ce n’est pas trop n’importe quoi quand même, un peu comme un final de premier acte d’un opéra de Rossini pour ceux qui connaissent mais en moins beau et moins complexe quand même, faut pas abuser.

– MadAsAHatter