Review VF – Aquaman Tome 4 : Tempête en Eaux Troubles

Les points positifs: Les dessins de Paul Pelletier Un focus sur la vie ‘normale’ d’Arthur Curry et Mera Le team-up de Mera et de Wonder Woman, ça vend du rêve ! Swamp Thing ! Les points négatifs: D’autres dessinateurs pas à la hauteur de Pelletier Un Aquaman ambigu: diplomate mais résout tout avec ses poings… ? L’intrique de l’Annual qui, même si ça reste sympa, ne casse rien

« Je ne pensais pas que je serais le bienvenu. » – Arthur Curry

• Scénario : Jeff Parker, Charles Soule – Dessin : Paul Pelletier, Netho Diaz, Alvaro Martinez, Jesus Saiz, Yvel Guichet – Couleur : Wil Quintana, Rod Reis, Andrew Dalhouse, Jeromy N. Cox, Rain Beredo, Nathan Eyring

• DC Renaissance – AQUAMAN TOME 4, TEMPÊTE EN EAU TROUBLE – 27/02/2015 – 208 pages – 19 € – Collectionne: Aquaman #26-31, Aquaman Annual #2 +Swamp Thing #32

On retrouve le roi des Sept Mers pour ce quatrième tome sorti en librairie chez Urban Comics. Aquaman, alias Arthur Curry dans la vraie vie, doit faire face à de nombreux défis : après avoir défendu son trône d’abord contre son frère Orm, puis contre Atlan – le ‘roi mort’ – Aquaman doit prouver sa légitimité auprès de son peuple. Pour certains Atlantes, il est un usurpateur et Mera n’est pas une reine légitime non plus car elle est originaire de Xébel, un autre royaume sous-marin. Le couple devra donc affirmer son autorité et se montrer irréprochable pour gagner la confiance du peuple marin. Sur terre aussi, tout n’est pas simple pour Arthur. Depuis l’invasion atlante, les terriens se méfient de lui et socialiser n’est pas une mince affaire. Cependant, grâce au soutien de Mera et d’une amie d’école, Erika, Arthur renoue avec ses anciens camarades de classe. En plus de cela, un monstre antique, le Karaqan, refait surface, un nuage d’algues menace de détruire une bonne partie des récifs coraliens et un archéologue vole le trident d’Aquaman et ouvre la porte de la prison qui renfermait les enfants des géants… une horde de monstres infernaux. Bref, un programme chargé pour le héros qui, contrairement aux idées reçues, ne se contente pas de converser mentalement avec des dauphins.

Du point de vue visuel, je craque pour les dessins de Paul Pelletier. Même si, quand il l’a remplacé, j’ai un peu regretté Ivan Reis, maintenant je suis totalement conquise. J’ai tendance à préférer un style épuré et une colorisation pas trop « brillante » (exemple par excellence Tim Sale) mais pour moi, l’équipe  créative actuelle fait mouche. Les dessins sont précis, les personnages bien proportionnés, l’encrage est top et la coloration colle parfaitement au tout… Sur quasiment toutes les cases de l’équipe Pelletier – Parsons/Jose (encrage) c’est un délice visuel. Dommage que ça ne suive pas sur l’Annual où le style me plaît moins et est plus inégal… toutefois, mais j’aime bien comme ils dessinent Wonder Woman et Mera. Par contre, les planches de Netho Diaz, qui s’associe à Pelletier dans la série régulière, ne sont rien de plus qu’un ‘dommage’ pour moi…On passe d’un travail bien fini, soigné, à quelque chose de limite grossier avec des visages parfois ratés. Ça tranche trop avec ce que Pelletier fait, Mera n’a pas le même diadème d’une planche à l’autre, manque de tact pour cela, à mon avis. Petit détail visuel qui fait un peu tache aussi: les coquilles. C’est fréquent chez Urban mais là, on a vraiment l’impression que leur correcteur s’est endormi sur son ordi. À nouveau: dommage.

La caractérisation m’a à la fois plu et à la fois déplu dans ce tome. En même temps on a des personnages forts, déterminés et équilibrés. La relation Aquaman – Mera est bien faite, un couple de héros, ça pourrait tomber dans le mielleux ou le kitch mais le scénariste n’en rajoute pas et montre qu’ils sont complices et se soutiennent sans en faire des tonnes. Par contre, je trouve ambigu qu’Aquaman soit à la fois un personnage calme et relativement silencieux et réfléchi mais qu’il tente toujours de tout régler avec la force en premier. D’accord, nous sommes dans un comics et on veut de l’action (et on en a!) mais je trouve étrange qu’il n’essaie même pas d’écouter ses opposants avant de taper. Personnellement, ce n’est pas ce que j’attendrais d’Aquaman tel que je me le représentais… Toutefois, je me suis plutôt fait cette réflexion par après et cela ne m’a pas gêné lors de la lecture… Je cogite trop, vous dites ?

Deux personnages « invités » font leur apparition dans ce volume 4 d’Aquaman. Il s’agit de Swamp Thing et Diana/Wonder Woman. Ne connaissant pas Swamp Thing autrement, c’était une bonne occasion pour moi d’avoir ce tie-in avec la série éponyme. Petit désavantage: je regrette toujours d’avoir un petit aperçu de l’histoire à laquelle il est fait référence dans le tie-in… et c’était le cas cette fois aussi. Un titre de plus à rajouter sur la liste de lecture. Wonder Woman ayant une place spéciale dans mon coeur, la voir en team-up avec Mera (que j’aime aussi beaucoup) était du pur bonheur. Même si on sentait bien que l’intrigue était plus un prétexte à leur collaboration qu’un vrai évènement dans l’histoire, c’était rafraîchissant et sympathique de les voir travailler ensemble !

En bref, du très bon comics pour ce tome 4. Un bon mélange entre l’action, des séquences plus « émotion » qui parlent du passé d’Arthur Curry et de sa vie « civile ». Dommage que la qualité des dessins soit aussi inégale… Pelletier place la barre très haut et les autres s’écrasent sans la passer. L’intrigue manquerait presque de profondeur et d’homogénéité mais c’est plus du au tie-in de Swamp Thing et à l’Annual. On sent (et aussi on espère très fort) que ça se développera bien par la suite et que ça sera aussi bien que le début de cette série qui est, pour moi, parmi une des seules New 52 à vraiment sortir du lot.