Review VF – Paul Dini présente Batman Tome 1 : La Mort en cette Cité

Les points positifs : Plaisant à lire Retour aux sources du personnage salvateur Des beaux dessins Les points négatifs : Manque un peu de fond Un run sans réelle toile de fond

« Alors, qu’est ce que vous faites, d’habitude, pour passer le temps, les garçons ? » – Poison Ivy

• Scénario : Paul Dini – Dessins : Don Kramer, J.H. Williams III, Joe Benitez – Couleurs : John Kalisz

• Paul Dini présente Batman tome 1 : La mort en cette cité – 16 janvier 2015 – 272 pages – 22,5 € –  DC Signatures

Après une quinzaine dédiée à Flash, revenons à ce qui fait notre pain quotidien chez Urban, c’est à dire du Batman. Et c’est dans cette optique que je livre la review du premier tome dédié au scénariste Paul Dini, surtout connu pour son apport en matière de séries animées et en particulier son travail sur Batman TAS !

La première impression d’un livre, et tu ne l’ignores pas ami lecteur, c’est la couverture. Et, même si mon exemplaire et arrivé quelque peu écorné par un transport visiblement peu soigneux, celle-ci fait forte impression par sa classe ! Un Batman très dynamique, visiblement en pleine action, en dégradé de gris, ça pète et pas qu’un petit peu ! Rendons d’abord hommage à Simone Bianchi qui signe les superbes onze couvertures reproduites à chaque début de chapitre. Donc pour la première impression on peut dire que c’est gagné, mais le principal reste à faire : ce livre est-il convaincant ?

L’introduction du livre donne le tempo sur la volonté affichée par Paul Dini de revenir aux « fondamentaux » (à dire avec l’accent du sud-ouest d’un rugbyman (se prononce rubyman)) du personnage selon lui, à savoir le travail d’enquête plus que les mornifles. C’est donc plutôt une succession d’enquêtes à laquelle nous avons droit, plutôt qu’une histoire feuilletonnante avec, en parallèle, la rédemption (réelle ou supposée) du Sphinx, Harley Quinn et du Pingouin. Cet ouvrage contient les numéros #821 à 824, #826 à 828, #831, #833, #834 et #837 de la série Detective Comics parus originellement en 2006 et 2007.

C’est donc un run, constitué de petites histoires qui ne se suivent pas forcément qui nous est donné à lire, et c’est plutôt déconcertant de ne pas avoir d’histoire de fond pour donner un prétexte aux intrigues. Seuls persistent certains personnages dont Le Sphinx en pleine apparente reconversion professionnelle. Difficile donc de résumer ce livre, sinon que Batman y retrouve certains vieux ennemis, et d’autres plus rares, dans des histoires ne dépassant pas deux numéros et à l’ambiance se rapportant aux films « noirs » sur fond de rivalité intellectuelle, voire de jalousie, entre Batman et son concurrent, le désormais détective privé Sphinx. Ces histoires réussissent à réunir Le Joker (forcément), Zatanna (sulp erar), Poison Ivy, Facade… Ces histoires sont vraiment réussies et donnent vraiment la part belle aux enquêtes et aux histoires de rédemption de vilains, la meilleure étant celle d’Harley Quinn. Car on y découvre une Harley sans son costume qui, malgré son grain de folie, tente de vivre une vie normale après son énième rupture avec Mr J. Les récits sont solides, mais je regrette vraiment l’absence de fil rouge, qui aurait pu faire basculer le récit d’honnête run à histoire marquante ; c’est dommage d’autant que le matériau est bon et le scénario soigné.

Passons maintenant à la partie graphique, là aussi très soignée. Le premier numéro est signé de la main de J.H. Williams troisième du nom et on y retrouve son style inimitable, visible notamment sur Batwoman chez Urban. Joe Benitez signe lui aussi un numéro de très bonne facture, mais le gros du travail est effectué par Don Kramer. Et même si cela reste agréable à la rétine, certains visages de personnages secondaires sont un peu loupés. Pour le reste c’est assez joli et nous permet de découvrir, si ce n’est déjà fait, le joli minois d’Harley en civil. Un coup de cœur pour la colorisation de John Kalisz qui est vraiment superbe et ne souffre d’aucun défaut.

Que dire pour résumer mon impression… C’est agréable à lire, pas de soucis là dessus, et ça se lit même vachement vite. Mais bon, reste quand même la certitude de ne pas avoir lu un morceau d’anthologie quand même… C’est bien mais ce ne doit pas être une priorité absolue dans liste de shopping (surtout le mois où sort le « Quatrième monde » de Kirby !). A réserver à ceux qui, comme moi, veulent étendre leur connaissance du monde de Batman, les fans de Batman TAS ou bien ceux que les bastons pleines de testostérone lassent un peu !