Les points positifs :
Les points négatifs :
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« The Wolf doesn’t just reshape flesh and bones. It reshapes lives. » – Dillon Chase
- Scénario : Cullen Bunn – Dessins, couleurs : Jeremy Haun, Lee Loughridge Couverture : Jae Lee
- VERTIGO – Wolf Moon #1 – 04.12.2014 – 32 pages – 3,99$
Hé bien dites moi, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un premier numéro de la sorte. Je n’ai pas pu me décrocher de la lecture, j’ai aimé le style narratif, l’histoire, le suspense, le graphisme, tout en fait. Quoi que, le nombre de pages est assez frustrant, 32 pages c’est vraiment pas assez. J’en veux plus, beaucoup plus, et surtout que cette mini-série Wolf Moon continue sur cette lancée.
Wolf Moon c’est quoi ? C’est l’histoire d’un homme, Dillon Chase, un homme qui poursuit un loup, un loup garou bien sûr, sacrément meurtrier qui laisse des corps, enfin des membres ou de la purée sanguinolente derrière lui partout sur le continent. Personne ne sait qui sera le prochain hôte du loup car cette « possession » se fait totalement au hasard, du moins pour l’instant, c’est le postulat de l’histoire. Sauf que… Si l’histoire parait simple, elle a le mérite d’être originale, efficace, bien travaillée et surprenante. Car mine de rien, oui, on a beaucoup de scènes très sanglantes, très graphiques, des doigts machouillés, un festival de tripailles et compagnie, mais on a aussi une histoire qui a un bon fond.
Déjà rien que l’idée du Loup qui change d’hôte à chaque transformation c’est intéressant car on sait qu’on aura des surprises au fil des cycles, mais aussi car le personnage principal Dillon Chase n’est pas au bout de ses peines pour parvenir à le mettre hors d’état de nuire. Ce personnage, Dillon, est également très mystérieux. On comprend qu’il a une dent contre la bête car elle lui a pris sa famille de ce que l’on a pu apercevoir à travers certaines cases, et de ses rencontres avec la bête, il garde des traces psychologiques mais aussi physiques. Maintenant il semble refaire sa vie comme il le peut, et on a encore plein de choses à découvrir. Les quelques bribes de son histoire nous amènent à nous prendre d’empathie pour lui et à comprendre sa colère, sa haine envers la créature. En fait, j’ai complètement pris le parti de Dillon, et puis les planches ne sont absolument pas clémentes envers le loup. Ce festival de massacre ne nous fait pas dire que ce n’est pas de sa faute au pauvre gros toutou. D’ailleurs, il est très massif, avec un aspect bien animal, pas un hybride que l’on peut croiser dans certains films ou juste un grand loup comme on voit dans d’autres.
Les planches tiens, parlons en. Si Cullen Bunn s’éclate à l’écriture, on a bien compris qu’il aime faire dans l’horreur le bonhomme pour notre plus grand bonheur (non Lobo ne compte pas, par contre), Jeremy Haun et Lee Loughridge s’occupent des planches plutôt docilement. Jeremy Haun arrive à bien cerner les caractères des personnages et leurs expressions. Les traits sont précis, bien que parfois un peu absents au niveau des visages sur les plans plus larges. Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas s’appliquer sur le loup qui pour le coup est vraiment bien détaillé. Lui aussi se fait plaisir sur les scènes d’horreur. Lee Loughridge livre une colorisation assez classique mais utilise des tons qui correspondent bien à l’ambiance rude et froide de l’histoire. On arrive bien à se repérer au niveau de la géographie du pays à travers les planches, tout en ayant pas mal de contraste avec les scènes de flashbacks ou le sang omniprésent.
En fait, à travers ce Wolf Moon #1, on nous présente une histoire qui parait simple mais qui ne l’est pas, avec un fond très intéressant et un cliffhanger inattendu. C’est sordide, c’est sanglant, c’est violent, c’est dur, c’est fort, c’est bien, c’est tout. J’en veux plus, beaucoup plus. J’ai un besoin viscéral de connaitre la suite des événements, en apprendre plus sur les personnages, sur le loup, tout ça. Bref, j’ai aimé ce premier numéro.
Un avis supplémentaire c’est bien aussi !
Au delà de nous présenter en une vingtaine de pages les deux protagonistes (pour l’instant ?) qui iront s’affronter dans ce qu’on suppose une lutte à la mort, c’est dans le renouvellement du concept même du Loup-Garou que Wolf Moon s’annonce le plus passionnant, en espérant que les surprises seront légion. L’autre bonne surprise pour tout fan d’horreur qui se respecte, c’est le véritable jeu de massacre auquel on assiste et qui donne une véritable justification au « suggested for mature readers ». La bête en est une, de vraie, son opposant est caractérisé, et les pistes laissées ça et là laissent planer assez de mystère pour qu’on se doute que l’histoire ne suivra pas une direction trop classique. C’est ce que j’espère en tout cas. Si ce jeu joyeux bordel sanglant était jubilatoire pour donner le ton dans ce premier numéro, il faudra maintenant aller plus en avant dans les choses, pour ne pas avoir à résumer cette histoire comme un simple bain de sang. En tout cas, j’y crois à fond ! La suite, please !
– Arnokikoo
ça a l’air « alléchant », une chance que ça sorte en France ?
Il n’y a pas de raison que ça ne sorte pas en tout cas. Urban va publier du Vertigo post-Berger avec Coffin Hill et semble apprécier Cullen Bunn dont ils ont sorti le « Sixth Gun » (Oni Press). L’horreur étant un créneau relativement peu développé chez eux, pourquoi pas (mais je serais presque tenter de dire pas avant 2016).
Oui, pas d’ici ce que la série soit terminée puis publiée en TPB là bas, fin 2015/2016 ça semble plausible.