L’année dernière, Karen Berger quittait DC Comics et Vertigo, tournant la page de vingt ans de création exemplaire au sein d’un label à part. Un vide dans le monde du comic book en creator owned, depuis lors comblé par la prolifération de séries labellisées Image Comics, maison mère des droits d’auteurs et arche salvateur des scénaristes en mal d’indépendance, en quête d’un toit où abriter personnages et idées. On a parlé de stagnation, pour le label Vertigo, toutefois encore capable d’offrir de bonnes surprises, assorties des créations ex-nihilo des auteurs phares de chez DC (ce qui n’est d’ailleurs pas prêt de s’arrêter).
Un état de fait que ne semble pas ignorer la hiérarchie des super-dudes, Dan DiDio et Jim Lee ayant exprimé une première réaction (encourageante) à ce sujet dans une récente interview avec Icv2. L’imprint mature de la maison, après un récent premier lifting (voire tuning) et la prothèse éditoriale du suffixe « Defy » à son appellation classique, serait à nouveau sur le point de changer, s’enrichir, pour accueillir une nouvelle vague de scénaristes all-stars, revenus au poulailler les bras chargés de projets. Voilà ce qu’en dit Jim Lee :
Pour 2015, nous avons beaucoup de choses de prévues. Je ne peux pas tout vous dire pour le moment, bien entendu, mais dès le premier trimestre de l’année, vous allez commencer à voir le résultat de nos efforts récents pour revitaliser l’imprint. Vous vous en rendrez compte à l’annonce des projets eux mêmes. Actuellement, nous recherchons les meilleurs créateurs de l’industrie, et avons déjà pas mal de révélations à faire là-dessus.
Dans un monde où la création est reine, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Chez Vertigo, on ne peut pas juste s’appuyer sur l’héritage de personnages immenses, comme Batman ou Superman. Le succès vient des créateurs eux mêmes, et des idées et créations qu’ils apportent en venant chez nous.
Nous travaillons avec Geoff Johns et son équipe pour maximiser l’impact de ces nouveaux projets. On ne parle pas ici que de publication, mais possiblement, via tout le groupe Warner Bros. Cela fait partie de notre stratégie. Suivez bien l’année 2015. Il y a des tas de choses incroyables dans les cartons.
La mention du groupe Warner est intéressante, quant on sait que certains films seraient en production issus des pages de Vertigo Comics, que les séries télévisées adaptées de l’imprint prolifèrent ou que certaines se déclinent même en jeu vidéo (The Wolf Among Us, per say). Dan DiDio appuie d’ailleurs à cet égard sur la refonte du système de royalties récente, qui accorderait plus de droits aux auteurs sur les reliés, produits dérivés et le marché du numérique. Un argument qui aura peut être persuadé certains, dont on attend de connaître les noms et créations en début d’année prochaine !
On sent une evolution chez dc/vertigo..une envie de proposer le meilleurs que sa soit au niveau des artiste que du contenue..des equipe creatives allstars des projet cine a tous les niveaux le demenagement a fais son effet et ses plutot positif..on sait deja que mark millar est de retour et a des projets j aimerais piquer a la concurrence un gars comme jonathan hickman..bref je fais confiance a lee et didio vertigo est entre de bonnes mains
Jusqu’à présent Dan Didio a surtout fait preuve d’une immense stupidité avec Vertigo en ayant bousillé en moins d’un an 20 années d’excellence éditoriale. Alors voilà ma crainte quant à la transformation du label (mais je préfère une évolution claire que la déliquescence actuelle). A la manière du MillardWorld, il y a un risque que les séries soient justes des plots un brin formatés pour une adaptation rapide vers les autres médias. Si Vertigo lâche les droits aux auteurs mais que Warner se refasse derrière, alors tout le monde est gagnant. Reste à voir les séries et si la qualité sera au rendez-vous.
Peut être que didio n est pas exempte de tous reproche mais quand on parlent de vertigo les gens pensent « qualité et originalité « donc son approche et plutôt bonne.. Surtout qu on va dans le même ordre d idée puisque la Warner sépare bien les films dc et les films vertigo en des annonces distinct..le millarworld a une approche très marvel voir Fox pour le travail de des adaptation.. Pour moi je reste persuader que dc prend son temps pour nous fournir des adaptions de qualités..
Je ne spéculerais pas trop sur la qualité des adaptations. A mon avis les grandes séries de Vertigo sont difficilement transposables à cause de la complexité du matériau originel. Mais pourquoi pas. Il y a de très bons scénaristes et de grands réalisateurs qui peuvent s’approprier ces univers. Mais ma comparaison avec Millar vaut surtout pour le fait que le britannique fait maintenant des série courtes dont il sait qu’il pourra en vendre les droits et s’en mettre plein les poches. Je ne me souviens plus pour quelle série c’était, mais genre il en avait déjà vendu les droits avant même de l’avoir écrite. La nouvelle stratégie trans-média de Vertigo pourrait ressembler à ça, avec des plots déjà pensés pour une future adaptation.
Par contre tout ce qui a de positif sur Vertigo attribue-le à Karen Berger (et par extension à son équipe et à ceux qui l’ont faite venir). Dan Didio n’a rien à voir, de près ou de loin aux chefs d’oeuvre du Comics qui sont sortis du label. Par contre il est responsable du départ de Karen Berger et de la nouvelle politique éditoriale dont l’effet a été celui que l’on connaît.
Starlight. C’est la série de Millar qu’il a vendu avant d’avoir sorti le premier numéro.
A part ça, je pense que la déclaration de Lee va plus dans le sens : en ce moment, les adaptations de comics ont le vent en poupe à hollywood. Si vous, les auteurs, voulez voir vos idées adaptées à l’écran, vous avez de plus grandes chances de le faire chez Vertigo, qui a, contrairement à Image, le soutien d’un grand groupe de ciné/séries/jeu vidéo à portée de mains (et de contrat). C’est un argument pour attirer les grands noms de l’industrie, ni plus ni moins.
Discours qui sous-entend des conditions de cession des droits beaucoup plus favorables. Les auteurs ne vont pas se contenter de la beauté du geste de l’adaptation pour revenir en masse chez Vertigo.